

Votre média sur l'Asie
Le "nettoyage" politique par Xi Jinping des géants du numérique en Chine ne fait que commencer. Après "l'affaire Jack Ma" qui oblige Alibaba à un démantèlement qui ne dit pas encore son nom, c'est maintenant Tencent qui est inquiété. Le Parti a mis en examen le vice-président du groupe propriétaire de WeChat. En cause, une affaire de pots-de-vins liés à un partage de données numériques d'utilisateurs, mais surtout, des liaisons dangereuses avec le clan de l'ancien président Jiang Zemin, que Xi Jinping cherche inlassablement à anéantir.
Le centenaire du Parti communiste chinois sera l'un des rendez-vous politiques majeurs de 2021 pour Pékin en juillet prochain. Pour le blason du PCC et pour son pouvoir personnel, Xi Jinping a besoin de marquer le coup. Le mois dernier, le numéro un chinois proclamait ainsi la "victoire sur la pauvreté absolue", un des engagements fondamentaux du Parti fondé à Shanghai dans le plus grand secret au plus fort de l'été 1921. Or cette "éradication de la pauvreté" ne semble pas résister aux données officielles du gouvernement lui-même.
Reportée pour cause d'épidémie de coronavirus, la double session parlementaire a été fixée aux 21 et 22 mai prochains. Les milliers de délégués de l'Assemblée nationale populaire seront convoqués en même temps que les membres de la Conférence consultative du peuple chinois. Une façon d'afficher le succès du gouvernement chinois dans sa guerre au Covid-19. Xi Jinping en a profité pour continuer de purger le système politico-légal longtemps cornaqué par son ennemi Zhou Yongkang, le tsar déchu de la Sécurité, et l'ex-président Jiang Zemin, incarnation de "l'Ancien régime" dont le président veut se débarrasser. La principale victime s'appelle Sun Lijun, qui est mêlé les deux grandes crises gênantes pour Pékin : les manifestations à Hong Kong et l'épidémie à Wuhan.
Depuis 2013, Xi Jinping a lancé la "lutte anti-corruption", soit une purge pour se débarrasser de son rival, l'ancien président Jiang Zemin, et de son réseau si puissant qu'il est assimilé à "l'Ancien régime". Jusqu'à quand Xi gardera-t-il la main ? Au ressentiment des perdants de cette purge, s'ajoutent la guerre commerciale, le ralentissement économique ou la crise à Hong Kong. Retrouvez ici tous nos articles sur la vie politique en Chine sous Xi Jinping.
Ils s'étaient ligués pour empêcher Xi Jinping de diriger la Chine. Son grand rival Bo Xilai, étoile déchue du Parti, s'était allié avec Zhou Yongkang, tsar de la sécurité, Ling Jihua, ex-bras droit de Hu Jintao, et le général Xu Caihou. Cette "Nouvelle bande des quatre" est aujourd'hui en prison : ses membres ont été jugés et enfermés. Mais leurs réseaux ne sont pas encore totalement éliminés.
La lutte anti-corruption en Chine offre des "tigres" hauts en couleur. Exemple avec Qin Guangrong, ex-patron du Parti du Yunnan et soldat de Ling Jihua, lui-même membre de la "Nouvelle bande des quatre" avec Bo Xilai, rival déchu de Xi Jinping.
Pour se familiariser avec la corruption en Chine, il faut s'y perdre. Exemple avec la Mongolie-Intérieure, où la campagne anti-corruption de Xi Jinping n'en finit pas. Les réseaux de pouvoir ne s'accrochent pas seulement à des factions "nationales" visées par le président chinois, comme celle de Jiang Zemin. Une multitude de cliques s'entremêlent, de la municipalité au simple village. Yun Guangzhong, patron du Parti à Hohhot, en est une illustration édifiante.
En Chine, les assistants des haut cadres du Parti en province permettent d'organiser la corruption à travers des réseaux informels très durs à détricoter. Exemple à Xi'an où l'interminable "affaire des villas de Qinling" fait toujours tomber des têtes.
En Chine, la politique se joue en bandes. Celle de Mongolie-Intérieure est responsable de la chute d'une des plus importantes banques locales : la Baoshong ou banque commerciale de Baotou. Théâtre de la "lutte anti-corruption" de Xi Jinping, l'affaire n'est pas seulement liée à la clique de l'ancien président Jiang Zemin, le véritable objet de la purge nationale. Ses ramifications remontent à Wang Qishan, le bras droit du président.
Les têtes continuent de tomber dans la "faction du pétrole", malgré la chute de son patron, Zhou Yongkang. Un vaste coup de filet régional en février-mars dernier montre que Xi Jinping est loin d'en avoir fini avec l'un des réseaux politiques majeurs de la Chine des Réformes.
Ralentissement économique, guerre commerciale, corruption... Lors de son discours à l'Assemblée, Xi Jinping a souligné les risques majeurs pour le Parti. Comment assurer la "sécurité politique", c'est tout l'enjeu. Et qui dit sécurité dit maintien au pouvoir : celui du Parti comme celui de Xi lui-même.
Xi Jinping aurait-il besoin de nouveaux alliés pour dominer la Chine ? En pleine session annuelle des "deux assemblées", le fils de Hu Jintao, ancien président et prédécesseur de Xi, est promu à un poste inattendu. Hu Haifeng devient le patron du Parti à Xi'an, où la "lutte anti-corruption" s'enlise.
Ce dimanche 3 mars, la Chine a ouvert sa double session parlementaire. Au programme, les investissements étrangers, la protection de la propriété intellectuelle et la planification familiale. En pleine guerre commerciale et sur fond de "lutte anti-corruption" sans fin, Xi Jinping tente un rééquilibrage des factions.
Le 5 mars prochain débute à Pékin le grand théâtre annuel de la vie politique en Chine : la double session parlementaire. La chasse aux "tigres" est toujours ouverte : Xi Jinping n'a pas peur de remuer de vieux dossiers pour mieux "nettoyer" le Parti des factions rivales.
Dans le Shaanxi au nord-est de la Chine, la "lutte anti-corruption" implique des personnages-clés du régime actuel, liés à Xi lui-même. La gigantesque purge lancée contre les réseaux de Jiang Zemin se retournera-t-elle contre son initiateur ?
C'était l'un des acteurs les plus importants de la vie politique en Chine dans les années 1990 et 2000. La "faction du pétrole" subit toujours les foudres de Xi Jinping, qui la considère comme un résidu de "l'Ancien Régime" à éradiquer pour assurer son pouvoir absolu.
Le lundi 1er octobre à 18h30, Asialyst vous propose, en partenariat avec la Maison de la Chine, cette conférence autour du système politique chinois depuis que Xi Jinping a reçu un "mandat à vie".
En Chine, la Sécurité publique n'est plus la chasse gardée des hommes de Jiang Zemin. Depuis octobre, elle balance désormais en faveur de Xi Jinping, dont le réseau va pouvoir s'étendre à tout le système étatique de surveillance, politique comme judiciaire.
Le président chinois élargit à l'industrie du cinéma et à ses grands argentiers le grand "nettoyage" des réseaux d'influence de l'ex-président Jiang Zemin. De Wanda à la Huayi Brothers, tous leurs dirigeants ont partie liée avec "l'ancien régime".
Chasser les "tigres" ne suffit pas. Xi Jinping s'est donné pour tâche d'en finir avec leur réseau. Exemple avec Wang Sanyun, patron du Parti dans le Gansu, mis en examen en 2017 pour corruption et "activités superstitieuses".
Si la première phase de sa "lutte anti-corruption" visait les plus gros "tigres", les lieutenants de Jiang Zemin, Xi Jinping s'attaque maintenant à l'échelon inférieur. Dernier exemple en date : la série d'inculpations dans le Jiangxi, fief de Zeng Qinhong, le bras droit de l'ex-numéro un chinois.