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Depuis le putsch des généraux birmans le 1er février dernier, aucun responsable politique français, aucun élu n'a prononcé le mot tabou : Total. Pourtant, le groupe pétrolier est la perfusion indispensable à la survie financière de la junte birmane. L'omerta française a été rompue ce dimanche 4 avril par Patrick Pouyanné, le PDG de Total.
Taïwanais et Birmans de Taïwan ensemble sur la place de la liberté à Taipei dimanche 28 mars. Un rassemblement au lendemain de la mort d'au moins 90 manifestants pro-démocratie, tués en Birmanie par la junte qui a repris le pouvoir le 1er février. C'est le second rassemblement en soutien à la démocratie birmane à Taïwan et contre la répression sanglante des manifestants anti-putsch. Le 21 mars, environ 400 manifestants s'étaient retrouvés. Cette fois, ils étaient de 1 000 à 3 000, selon les organisateurs.
Les médias tenus par les militaires birmans l'ont répété toute la journée du vendredi 26 mars : "Les soldats ont l'ordre de tirer dans la tête et dans le dos de tout manifestant le samedi 27 mars, Jour de Tatmadaw, l'armée birmane." Pendant que défilaient les militaires en grand uniforme, d'autres soldats, policiers, ex-prisonniers de droit commun ont tué plus d'une centaine de civils désarmés.
Le 26 mars, le Bangladesh célèbrera le cinquantenaire de son indépendance. Quel bilan tirer depuis la sanglante sécession du Pakistan en 1971 ? Ce qui était alors le Pakistan oriental garde les cicatrices d'une tuerie qui fit entre 500 000 et 3 millions de victimes bangladaises. Aujourd'hui, le pays est sorti de son extrême pauvreté initiale. Dacca se classe devant Islamabad en matière de développement et malgré une montée de l'islamisme inquiétante et des libertés trop restreintes, affiche la stabilité d'un gouvernement civil qui a peu souffert des coups d'État militaires récurrents au Pakistan. Sans compter les bénéfices des relations avec l'Inde, grand voisin à l'attitude conciliante.
À quoi joue la Chine en Birmanie ? Alors qu'au moins 32 usines possédées par des capitaux chinois ont été incendiées dans plusieurs quartiers de Rangoun dimanche 14 mars, les opposants au putsch du 1er février supectent Pékin d'apporter une aide matérielle à la junte via des avions non déclarés. La presse nationaliste chinoise appelle à punir les "délinquants".
Le mercredi 10 mars à 18h30, Asialyst et l'Institut national des langues et civilisation orientales (Inalco) ont coorganisé un débat en visioconférence sur la "Milk Tea Alliance", cette alliance surprenante entre les mouvements pro-démocratie de Thaïlande, Hong Kong et Taïwan, et qui regroupe désormais les manifestants contre le coup d'État en Birmanie. Retrouvez ici en vidéo l'intégralité de cet événement.
Comment résoudre la crise politique en Birmanie ? Depuis 1988, d'un soulèvement à l'autre, d'une répression à l'autre, l'armée n'accepte pas de quitter le pouvoir. Ce serait, entre autres, abandonner sa prédation sur les ressources économiques du pays. Or la Tatmadaw fait aujourd'hui l'objet d'un rejet absolu au sein de la population. Pour l'opposition civile, la solution est d'isoler l'armée, de lui retirer la direction de l'État. Est-ce une utopie ? Oui si l'on tire les leçons de ces trente dernières années de luttes entre la junte et la population. Mais peut-on réduire le mouvement actuel de désobéissance civile à une simple répétition de l'Histoire ?
En opérant leur coup d'État le 1er février dernier, les chefs militaires birmans n'avaient pas prévu la détermination de leurs opposants. L'emploi de la force létale et la hausse du nombre des tués lors des manifestations n'a, pour l'instant, pas entamé le mouvement de désobéissance civile. Une opposition pro-démocratie qui se structure avec l'engagement retentissants d'une partie du corps diplomatique contre la junte.
Pendant les quatre premières semaines de leur pouvoir absolu sur la Birmanie après le coup d'État, le général Min Aung Hlaing et son Conseil d'Administration de l'Etat (SAC) affrontent à la plus grande campagne de désobéissance civile qu'ait connu l'Asie du Sud-Est. Un pays paralysé, où les banques sont à court d'espèces depuis trois semaines, où les trains roulent rarement. Mais l'étau se resserre sur la résistance au putsch. Ce dimanche 28 février, le nombre des manifestants tués répertoriés a brutalement été multiplié par 10, comparé au total des victimes jusqu'à présent. La plupart ont été tués par balles réelles à Rangoun, Mandalay et d'autres villes de province.
Les chefs de l'armée birmane se considèrent comme l'épine dorsale du pays. La mentalité de la haute hiérarchie militaire modèle 2021 n'a pas rompu avec les usages en vigueur depuis le bain de sang de l'été 1988. En revanche, la société civile, en particulier la jeunesse urbaine très connectée, n'existait pas. Aujourd'hui, elle refuse très énergiquement le retour vers un passé honni que prétend imposer au pays le nouvel avatar de la junte au lendemain du coup d'État du 1er février.
À Rangoun, les manifestations ne faiblissent pas après le coup d'État du général Min Aung Hlaing. La jeunesse qui défile dans les cortèges a connu la démocratisation partielle initiée en 2010 et qui a mené Aung San Suu Kyi à gouverner le pays de 2016 à 2021. Connectée, fière, elle se retrouve chaque jour dans la rue depuis le 6 février, défiant les fantômes des générations passées à force de slogans provocateurs, d'appels à la grève générale et de mobilisation sur les réseaux sociaux.
Depuis la prise du pouvoir par l'armée birmane le 1er février, la mobilisation de la société civile s'amplifie dans la plupart des villes du pays, malgré les arrestations de supposés activistes et de leaders potentiels de la résistance au coup d'État. Chaque jour plus nombreux, des dizaines de milliers de manifestants crient des slogans hostiles aux militaires, et réclamant la libération d'Aung San Suu Kyi, arrêtée dans la nuit du putsch. Beaucoup dénoncent aussi une aide de la Chine à la Tatmadaw.
C'est la deuxième Fête du Printemps en temps de Covid-19. À écouter les maîtres fengshui, l'année du buffle de métal promet l'espoir d'une sortie de crise : du mouvement - comprenez : moins de confinement -, de l'énergie et du travail retrouvé. L'an dernier, le premier jour de l'année du Rat tombait le 25 janvier, soit 48 heures après le confinement de Wuhan. La Chine, l'Asie et bientôt le monde entier entraient dans une période inédite où les États allaient décider, à des degrés divers, de sacrifier l'économie au profit de la lutte contre la pandémie. Nul ne pouvait imaginer que douze mois plus tard, nous ne serions toujours pas sortis de la crise sanitaire. C'est dans cette période critique sans précédent qu'Asialyst a besoin de vous.
Ce lundi 8 février, l'armée a instauré la loi martiale dans plusieurs quartiers de Mandalay, deuxième ville de Birmanie. En sera-t-il de même à Rangoun, Naypyidaw et dans le reste du pays ? Depuis samedi, la population birmane est unie dans la rue dans un face-à-face avec la police et les généraux qui ont pris le pouvoir. Les manifestations et les mouvements de désobéissance civile forment la plus grande vague de protestation depuis la révolution de safran en 2007 et la révolution de 1988, toutes deux réprimées dans le sang.
Les militaires avaient tout pour préserver leur emprise sur le système politique de la Birmanie. Suffisamment de sièges réservés au Parlement pour empêcher l'amendement d'une Constitution protégeant leurs intérêts, et la mainmise sur trois ministères clés : l'Intérieur, la Défense et les Frontières. Pourquoi l'armée a-t-elle voulu s'arroger les pleins pouvoirs ?
Après leur coup d'État et l'arrestation d'Aung San Suu Kyi, les généraux birmans ont ordonné ce jeudi 4 février aux fournisseurs internet de bloquer l'accès à Facebook, le réseau social central pour la société civile. Un mouvement de désobéissance se forme peu à peu contre la dictature militaire. Mais la puissance répressive de la Tatmadaw oblige à l'extrême prudence.
Par définition, le néocolonialisme est le fait de l'ancienne puissance coloniale dans un pays devenu indépendant. Mais dans une acception plus étroite, il pourrait tout à fait s'appliquer à l'entreprise pharaonique de la Chine, au moins à une partie des "Nouvelles Routes de la Soie", en Asie du Sud. La façon dont le financement d'infrastructures via des prêts hors des règles du marché permet à Pékin de s'accaparer le patrimoine économique d'un État est édifiante. C'est le cas notamment en Birmanie et au Pakistan.
Depuis septembre 2020, la Chine a entamé la construction d'un mur sur ses 2 000 km de frontière avec la Birmanie. Des barbelés et piliers d'acier ont également été construits sur la frontière vietnamienne au cours de l’année passée. Quels sont les enjeux de cette barrière qui a pris par surprise les voisins de la Chine ?
Le 8 novembre, cinq jours après le scrutin présidentiel outre-Atlantique et cinq ans jour pour jour après les dernières élections générales, 38 millions de Birmans se rendront aux urnes pour élire un nouveau nouveau parlement national et remodeler le gouvernement. Le suspense est faible : Aung San Suu Kyi et sa Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) devraient l'emporter à nouveau. Mais le panache de 2015 a disparu derrière des entraves multiples au processus électoral.
Depuis début septembre, la Chine a envoyé ses plus hauts diplomates dans neuf des dix pays membres de l'ASEAN, à l'exception notable du Vietnam. Une offensive de charme destinée à contrer l'influence des États-Unis dans cette région cruciale pour Pékin.
Dans les prochaines décennies, l'Asie pourrait bien devenir un champ de bataille interne entre croissance imaginée et développement durable. Pour des raisons historiques et géographiques, l'eau y jouera un rôle primordial, comme en témoignent les récentes crues vietnamiennes. En se manifestant à travers les infrastructures et les liens de communication, la concurrence géostratégique entre le bloc occidental, d'un côté, et la Chine et ses quelques clients, de l'autre, ne fait qu'envenimer la question environnementale. L'issue de l'élection américaine ne sera pas sans conséquences sur son évolution.
Le 8 novembre prochain, les Birmans se rendront aux urnes pour les élections générales. Mais cinq ans après la victoire historique de la Ligue nationale de la Démocratie d'Aung San Suu Kyi, et après cinq années de désillusions sur la transition démocratique et la gestion sordide de la crise des Rohingyas, l'omniprésence des généraux ne risque pas de s'effacer.
Le Covid-19 a provoqué une crise sanitaire et un triple choc économique au Bangladesh. Le confinement a arrêté l’économie, les exportations d’habillement ont chuté, les remises des émigrés diminuent. Des millions de personnes retombent en dessous du seuil de pauvreté.
L'avenir du processus de paix est une incertitude partagée aux quatre coins de l'Asie : de la péninsule coréenne à l'Afghanistan, en passant par la Birmanie. En 2020, les espoirs d'apaisement se heurtent chaque fois à une réalité têtue.
Une BD reportage tente de comprendre l'évolution politique de la Birmanie, entre massacres des Rohingya et ambivalences d'Aung San Suu Kyi vis-à-vis de la démocratie. Deux séries, "China Li" et "Intraitable", voient la parution de nouveaux volumes.
Alors que le Bangladesh dénombre officiellement 48 cas confirmés de coronavirus et déjà cinq morts ce samedi 28 mars, la crainte grandit de voir le Covid-19 se propager jusqu'aux camps de Cox's Bazar, dans le sud du pays. Près d'un million de Rohingyas y vivent dans des conditions insalubres. La pandémie y aurait des conséquences catastrophiques.
Géostratégie, politique, économie, société, religion ou culture, Asialyst organise régulièrement des conférences et débats sur toute l'Asie. Retrouvez ici tous nos podcasts.
Le mercredi 4 décembre à 18h30, ne ratez pas cette conférence sur l'Asie du Sud-Est à travers la bande dessinée, avec Patrick de Jacquelot, chroniqueur de "L'Asie dessinée" sur Asialyst. Elle aura lieu à la Maison de la Chine à Paris. Inscription obligatoire.
En novembre 2020, la Birmanie connaîtra sa deuxième élection générale démocratique. Mais la démocratie reste une demi-réalité dans ce pays où les militaires gardent encore les postes stratégiques du pouvoir central. Si la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d'Aung San Suu Kyi devrait gagner à nouveau la majorité des suffrages, elle ne paraît pas en mesure de rééditer le triomphe de 2015. Le souffle est tombé.
Définir la "Thainess" a souvent été l'apanage des régimes militaires tentant survivre à une faible popularité, et d'identifier l'essence de la nation à leur agenda politique et social. À travers l'histoire de la Thaïlande, chaque fois que le gouvernement a tenté de définir l'identité thaïe, il l'a fait en posant la suprématie d'un groupe sur un autre, les Bouddhistes en particulier. Comment comprendre de quoi il s'agit en sortant de la propagande ?