

Votre média sur l'Asie
Le combat des démocraties contre les régimes autoritaires enflamme l’opinion publique occidentale. En Asie, ce combat mobilise très peu. La guerre en Ukraine y paraît lointaine et ne suscite aucun consensus diplomatique. Les réactions des gouvernements sont pour la plupart prudentes. Elles sont déterminées à la fois par l’historique des liens avec la Russie, l’obsession de la relation avec la Chine et parfois un opportunisme économique visant à prendre les places laissées par les entreprises occidentales ou par le recul des échanges commerciaux Europe-Russie.
L’Indonésie fait partie des 141 pays sur 193 qui ont voté une condamnation de l’invasion de l’Ukraine lors d’une assemblée générale des Nations Unies le 2 mars dernier. Dès le 24 février, premier jour de l’attaque, par la voix du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, le gouvernement indonésien avait condamné l’intervention russe. Mais condamner la Russie ne semble pas un sentiment partagé par tous les Indonésiens.
Qu'est-ce qui fait courir Prabowo ? Le ministre indonésien multiplie les contrats d'armement : 42 avions de combat Rafale et deux sous-marins Scorpène achetés à la France le 10 février dernier, 6 frégates multi-missions achetées au constructeur italien Fincantieri en juin 2021.
Pour nouer un partenariat stratégique avec Jakarta, Paris doit trouver le moyen de s'inscrire dans la géopolitique indonésienne : le non-alignement. La vente des Rafale en témoigne. Mais marque-t-elle le début d'une alliance entre les deux pays ? Pas sûr.
Le rapport 2022 sur les inégalités mondiales est une mine d’informations sur les principaux pays d’Asie. L'Inde est le champion des inégalités de revenus, la Chine celui des inégalités de richesse. La part des femmes dans les revenus des Asiatiques est globalement faible et régresse même en Chine depuis trente ans. Les riches Asiatiques ont une empreinte carbone particulièrement élevée. Tour d’horizon des points marquants de ce rapport, pour resituer la place de l’Asie dans la cartographie mondiale des inégalités.
La COP26 a été foisonnante et riche d’initiatives nouvelles, même si son bilan global reste en deçà de ce qu’on pouvait espérer sur bon nombre de sujets. Pour l’Asie, elle marque un tournant majeur dans les intentions, qui doivent se traduire désormais dans les faits. Les contributions nationales à l’horizon 2030 restent très insuffisantes, mais les principaux pays asiatiques ont pris des engagements de neutralité carbone sur le long terme, et ils ont activement contribué à une série de déclarations conjointes, sur le charbon et le méthane en particulier. La COP26 a été aussi l’occasion pour la Chine et les États-Unis de souligner une volonté de coopération sur le changement climatique qui tranche avec les vives tensions bilatérales des deux dernières années.
Pour sa cinquantième édition, la chronique "L’Asie dessinée" a sélectionné les vingt-cinq meilleurs ouvrages présentant l’Asie sous forme graphique de ces cinq dernières années.
L’Asie-Pacifique est en première ligne dans le rebond des émissions de gaz à effet de serre en 2021. En cette période de relance de la croissance asiatique, la boulimie de consommation de charbon, de pétrole et de gaz ne touche pas que la Chine. Elle s’étend à l’Inde et à l’Asie du Sud-Est. En tendance, l’Asie-Pacifique représente désormais plus des trois quarts de la progression des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Face à cette réalité, les gouvernements asiatiques préparent avec une certaine fébrilité la COP26 qui va se tenir à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre.
La crise financière de 2008 et la crise sanitaire de 2020 ont provoqué une transformation des rapports commerciaux entre l’Asie et le monde. Au cours de la dernière décennie, le modèle de développement par les exportations s’est essoufflé, les demandes intérieures ont pris le relai. Mais la pandémie de Covid-19 a relancé la machine exportatrice asiatique. L’Asie réduit par ailleurs sa dépendance à l’égard des pays occidentaux en développant sa régionalisation, avec des profils nationaux qui restent marqués par d’importantes différences. Elle est la seule région du monde dont l’intégration se poursuit avec le soutien des gouvernements et des opinions publiques.
Le 4 août prochain sort au cinéma "Le soupir des vagues", un film inédit en France qui vient clore, pour cet été du moins, la rétrospective de l'œuvre du cinéaste japonais Koji Fukada, commencée en mai dernier avec le film "Hospitalité". Après avoir longuement détaillé la thématique de l'étranger au sein de la société japonaise, le réalisateur de "Harmonium" (2016) et "L'Infirmière" (2020) nous emmène cette fois en Indonésie, suivre les traces de Sachiko, une jeune femme à la recherche de ses racines, et de Laut, un homme étrange qui a été déposé par la mer sur une plage de Sumatra.
Du 1er juin au 15 juillet, le nombre de doses reçues par les populations asiatiques a dépassé 1,1 milliard, soit davantage que pendant les six premiers mois de l’année. L’Asie s’est mobilisée, avec trois mois de retard sur l’Occident. Elle a rattrapé la moyenne mondiale, qui est actuellement d’une dose distribuée pour deux habitants. Mais quatre problèmes demeurent : l’immunité collective est encore loin dans la quasi-totalité des pays asiatiques (sauf en Chine), la pandémie reste très active, la distribution de vaccins est inégale selon les pays et l’efficacité des vaccins chinois, majoritaires en Asie, suscite des doutes croissants.
La déforestation est en recul de 17 % dans l'archipel indonésien, qui abrite la huitième plus grande superficie forestière au monde. Mais le phénomène est loin d'être enrayé. Pour réussir, il faut réformer les pratiques tout au long de la chaîne de valeur. Rien ne se fera sans une forte volonté politique et une coopération entre les acteurs publics et privés à différentes échelles.
Le lundi 10 mai à 18h30, Asialyst et l'Institut national des langues et civilisation orientales (Inalco), en partenariat avec le Centre LGBT Paris Île-de-France, ont coorganisé un débat en visioconférence sur les droits et les luttes des personnes LGBTI+ en Asie, à travers les cas de la Chine, de l'Inde et de l'Indonésie. Retrouvez ici en vidéo l'intégralité de cet événement.
L'ASEAN a appelé à la retenue et à la fin des violences en Birmanie, à l'issue d'un sommet consacré à la situation critique de ce pays depuis le coup d'État du 1er février. Un "communiqué final de consensus" sans calendrier ni sanction, qui semble placer les militaires putschistes au même plan que les manifestants victimes de la répression sanglante. Min Aung Hlaing, le chef de la junte, était présent à Jakarta, mais aucun représentant de l'opposition invité. Autre absence gênante : celle du Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-o-cha, lui-même auteur d'un coup d'État en 2014 et proche du généralissime birman. La Thaïlande et la Birmanie ont des intérêts énergétiques via Total qui ignorent depuis longtemps la démocratie et les droits de l'homme.
Au grand dam de l'opposition au coup d'État du 1er février, le général Min Aung Hlaing, chef de la junte putschiste, a été invité au sommet spécial Birmanie de l'ASEAN le 24 avril prochain. Mais le refus d'une nouvelle dictature militaire dans le pays commence à produire de nouveaux effets : les ralliements et des désertions de jeunes officiers de la Tatmadaw, nom officiel de l'armée, ne sont plus des cas isolés. Ces fêlures encore très minoritaires peuvent-elles un jour disloquer le pouvoir des militaires ?
Faut-il se résigner à une nouvelle période de dictature militaire ? L'armée birmane n'est-elle pas numériquement et matériellement en position de force face au mouvement de désobéissance civile ? Si d'aucuns appellent à une solution négociée entre la junte et le pouvoir civil, le spécialiste de la Birmanie Frédéric Debomy rappelle qu'il ne faut pas négliger la volonté affirmée des manifestants, qui préfèreraient mourir que d'accepter de vivre sous le joug des militaires : plus qu'une protestation, c'est une révolution dont il s'agit, qui tend à renverser l'armée. Dans cette tribune, le chercheur souligne l'impérieuse nécessité d'une pression multiforme de la communauté internationale pour mettre l'armée au pied du mur.
Bloquez la date ! Le lundi 10 mai à 18h30, Asialyst et l'Institut national des langues et civilisation orientales (Inalco), en partenariat avec le Centre LGBT Paris Île-de-France, vous proposent un débat en visioconférence sur les droits et les luttes des personnes LGBTI+ en Asie, à travers les cas de la Chine, de l'Inde et de l'Indonésie.
Une décennie après l'accident nucléaire de Fukushima le 11 mars 2011, plusieurs bandes dessinées permettent d'aborder sous des angles variés l'une des pires catastrophes industrielles de l'histoire. Elles en décrivent son déroulement, la phase du démantèlement de la centrale et son impact sur une jeune Japonaise expatriée. Deux autres BD, dans la sélection ce mois-ci de "l'Asie dessinée", abordent la découverte croisée de leurs cultures par un Français et une Indonésienne, et le retour à la vie d'une Française victime du terrorisme grâce à sa rencontre avec le bouddhisme.
L'Asie est loin d'être en avance dans la vaccination contre le coronavirus. Ce n'est pas faute de vaccins, car plusieurs pays asiatiques ont les leur et la plupart ont passé des commandes importantes aux principaux fournisseurs mondiaux. Mais l'Asie se divise entre ceux qui sont pressés comme l'Inde et l'Indonésie, très touchées par la pandémie, ainsi que la Chine qui veut rester exemplaire, et ceux qui ont à peu près jugulé la pandémie, l'Asie de l'Est et quelques pays d'Asie du Sud-Est. En parallèle, l'Inde et la Chine entrent en compétition dans une diplomatie du vaccin qui va prendre de l'ampleur.
Le France a-t-elle parlé trop vite ? Paris serait en train de négocier la vente prochaine de 36, voire même 48 Rafale à Jakarta, affirme le gouvernement français. Ce serait une première pour l'archipel qui n'a jamais acheté d'avions de combat français. Un contrat qui pourrait n'être qu'un leurre pour appâter les Américains.
Après le discours du président français sur le "séparatisme islamiste", son homologue indonésien Joko Widodo déclare qu'Emmanuel Macron a "insulté la religion musulmane et a blessé les musulmans du monde entier". Malentendu ? Problème de traduction du mot "islamisme" ? Des manifestations organisés par les islamistes indonésiens ont ensuite rassemblé des milliers de personnes contre les propos du président. Pour comprendre cette "colère" en Indonésie, il ne faut pas oublier le contexte de politique intérieure.
Malaisie, Indonésie, Cambodge ou Timor Leste... Connaissez-vous bien les écrivains et les poètes de ces pays asiatiques ? Si oui, c'est que vous connaissez Jentayu et sa revue. Créée en 2014, la maison d'édition se consacre exclusivement à la promotion et à la diffusion des littératures d'Asie ou liées aux pays asiatiques. Si en France, la connaissance de la littérature chinoise, japonaise, sud-coréenne et indienne se développe de plus en plus, Jentayu va beaucoup plus loin en donnant accès à des écrivains et des formes littéraires des autres pays d'Asie, encore trop méconnus et absents de nos librairies. Entretien avec son fondateur, Jérôme Bouchaud.
Dans les trois années précédant la crise sanitaire actuelle, les pays d'Asie s'étaient embarqués dans une course à la construction aéroportuaire, motivée par une explosion de la croissance, des échanges et des niveaux de vie. En les clouant au sol, la crise du Covid-19 a brûlé les ailes des compagnies aériennes, menaçant leur survie et défiant le génie créatif de leurs dirigeants. Pourtant, l'espace même qui tirait le secteur aérien mondial en 2018 est aussi confronté à un redécollage obligatoire. Petit à petit, le reste du monde suivra.
Depuis début septembre, la Chine a envoyé ses plus hauts diplomates dans neuf des dix pays membres de l'ASEAN, à l'exception notable du Vietnam. Une offensive de charme destinée à contrer l'influence des États-Unis dans cette région cruciale pour Pékin.
Dans l'histoire des matières premières, l'impératif cultuel est aussi puissant que celui de l'industrie ou de la technologie. Bois associé aux rites indiens et chinois anciens, le santal est commercé depuis des millénaires, de l'Inde à Hawaï, en passant par toutes les îles du Pacifique et l'Australie. Menacé d'extinction malgré des campagnes de reboisement qui occultent le temps nécessaire à sa maturation, le santal reste un des Graals de la parfumerie contemporaine, et donc un enjeu économique dans sa région d'origine. Son histoire, parsemée d'aventures aux contours hollywoodiens, est celle de la mondialisation d'un double océan, Indien et Pacifique.
Ce dimanche 4 octobre, le "non" l'a emporté une deuxième fois au référendum d'auto-détermination de la Nouvelle-Calédonie. Cette victoire plus étriquée (53,6 % contre 56,6 % en 2018) incitera les partisans de la souveraineté à réclamer une troisième consultation dans six mois. D'autres continuent à proposer une négociation pour en finir avec à un processus de vingt-deux ans, nourri d'incertitudes qui ont ralenti une émancipation réelle. Une telle négociation devra prendre en compte l'épopée multiculturelle du pays liée la région indo-pacifique, le rôle central que le nickel a joué dans son développement et la nécessité de réduire cette dépendance.
"Les voyages d'Ibn Battûta" fait revivre l'incroyable périple de ce voyageur du XIVème siècle à travers le Moyen-Orient, l'Inde et la Chine. "Rita, sauvée des eaux" offre une quête bouleversante sur la piste d'un drame familial. Plusieurs excellentes séries s'enrichissent de nouveaux volumes.
Les délocalisations des entreprises américaines et japonaises s'expliquent en deux mouvements. Le premier naît de la hausse de droits de douane des États-Unis sur un certains nombre de produits "made in China". Le second a été déclenché par les annonces de l'administration Trump appelant à découpler les économies chinoises et américaines. Il a été renforcé par la pandémie qui a révélé la forte dépendance de nombreuses filières aux fournitures chinoises. L'objectif de ces délocalisations est très rarement une relocalisation aux États-Unis ou au Japon de productions réalisées en Chine, mais la réorganisation des chaînes globales de production en Asie du Sud-Est, notamment en Indonésie.
Est-ce un hasard ? Alors que l'activité de l'édition reprend petit à petit après le gel provoqué par les mois de confinement, ce sont deux histoires d'emprisonnement qui dominent les nouvelles parutions de BD consacrées à l’Asie : "Nous étions les ennemis", histoire des Américains d'origine japonaise internés dans les camps aux Etats-Unis durant la Seconde Guerre mondiale ; "Ma vie en prison" ou l'histoire des étudiants protestataires dans la Corée du Sud tout juste sortie de la dictature.
En mai 1998, une semaine après la démission de Soeharto, l’historien australien Robert E. Elson, en visite en Indonésie, concluait qu'une "identité nationale forte avait échoué à voir le jour". Retour sur l'histoire de l'archipel.