

Votre média sur l'Asie
Depuis le putsch des généraux birmans le 1er février dernier, aucun responsable politique français, aucun élu n'a prononcé le mot tabou : Total. Pourtant, le groupe pétrolier est la perfusion indispensable à la survie financière de la junte birmane. L'omerta française a été rompue ce dimanche 4 avril par Patrick Pouyanné, le PDG de Total.
C'est l'un des secteurs clés des hautes technologies du futur. Petite puce de silicium qui constitue le cœur des ordinateurs, tablettes ou les smartphones, le semi-conducteur est aussi un composant essentiel des systèmes électroniques embarqués dans les voitures, les avions, les réseaux de télécommunications et les centrales nucléaires, pour ne citer qu'eux. Dans ce domaine, la rivalité entre la Chine et les États-Unis est extrême.
Si le fondateur d'Alibaba a fini pas reparaître en public le 20 janvier, ses ennuis ne font que commencer. Car le même jour, la Banque centrale de Chine rendait public les bases de sa lutte contre les monopoles dans le paiement en ligne à des tiers, qui devraient s'appliquer à l'avenir à tous les secteurs de l'économie. En attendant, les deux cibles actuelles de cette campagne s'appellent Alibaba et Tencent.
Cela ne fait pas débat parmi les experts : l'économie chinoise a terminé l'année 2020 sur une note positive. Mais que lui réserve 2021 ? De nombreuses opportunités, assurément. Seulement, le Parti saura-t-il en tirer profit ? Saura-t-il éviter de se saborder ?
L'état financier de la majorité des pays d'Asie du Sud fait craindre un étouffement par la dette. Or cet endettement public est dû principalement aux prêts accordés par la Chine. Du Pakistan au Sri Lanka, les leçons ne paraissent jamais tirées.
Face aux ambitions des géants du numérique, les banques centrales explorent activement le potentiel des crypto-monnaies souveraines. La Chine teste un yuan numérique tandis que les États-Unis, l'Europe et le Japon sont en phase d'exploration. Cette indispensable reconquête du bien commun monétaire pourrait être le prochain terrain d'affrontement entre Washington et Pékin.
Dans les deux dernières décennies, la Nouvelle-Calédonie a opté pour des projets économiques qui répondaient à la volonté politique de préparer le pays à une éventuelle indépendance, quels que soient ses contours. Mais alors qu'en 2021 le pays se prononcera sans doute une troisième fois sur son auto-détermination, le nickel n'assurera pas la manne tant attendue, et menace la paix civile.
Dans les trois années précédant la crise sanitaire actuelle, les pays d'Asie s'étaient embarqués dans une course à la construction aéroportuaire, motivée par une explosion de la croissance, des échanges et des niveaux de vie. En les clouant au sol, la crise du Covid-19 a brûlé les ailes des compagnies aériennes, menaçant leur survie et défiant le génie créatif de leurs dirigeants. Pourtant, l'espace même qui tirait le secteur aérien mondial en 2018 est aussi confronté à un redécollage obligatoire. Petit à petit, le reste du monde suivra.
C'est le prochain mot d'ordre de Xi Jinping. Avec la "circulation duale", la Chine doit réduire la place centrale de la demande étrangère (la "circulation internationale") dans sa croissance économique, et stimuler la demande domestique (la "circulation interne") pour mieux se protéger des chocs extérieurs. Mais cette idée-force rime aussi avec un choix politique net : un "virage à gauche" sans complexe. Rien à voir avec le "socialisme démocratique" de Jaurès et de Blum. Le Parti s'enferme dans le néo-maoïsme : contrôle dominant de la société et de l'économie par le PCC, fermeture et autosuffisance.
La Chine est en passe de devenir le premier pays à se doter d'une monnaie numérique souveraine. Un moyen de mieux réguler les fraudes. Une mauvaise nouvelle pour les leaders non étatiques de l'e-payment, Alipay et WeChat Pay.
Si la Thaïlande a jugulé la pandémie, elle est l’une des économies asiatiques les plus affectées par la récession déclenchée par le Covid-19.
L'économie chinoise reprend, mais cette reprise dépendra notamment de l'impact du plan de relance décidé par Pékin fin mai. D'autant que les Chinois ne sont pas prêts à consommer tous azimuts.
Les délocalisations des entreprises américaines et japonaises s'expliquent en deux mouvements. Le premier naît de la hausse de droits de douane des États-Unis sur un certains nombre de produits "made in China". Le second a été déclenché par les annonces de l'administration Trump appelant à découpler les économies chinoises et américaines. Il a été renforcé par la pandémie qui a révélé la forte dépendance de nombreuses filières aux fournitures chinoises. L'objectif de ces délocalisations est très rarement une relocalisation aux États-Unis ou au Japon de productions réalisées en Chine, mais la réorganisation des chaînes globales de production en Asie du Sud-Est, notamment en Indonésie.
Le tourisme est de plus en plus une activité régionale. Les Nord-Américains représentent 65 % des touristes en Amérique du Nord, les Asiatiques 75 % en Asie et les Européens plus de 80 % en Europe. Sur ce plan comme sur d’autres, la crise de 2020 ne sera pas une rupture mais un accélérateur de tendances. Les touristes chinois – les plus nombreux au monde – reviendront massivement en Asie du Sud-Est.
Suivant la baisse spectaculaire des investissements de la Chine à l'étranger, les projets labellisés "Routes de la Soie" voient leur financement en chute libre depuis le début de la crise du coronavirus. Tendance lourde ou parenthèse ?
Le Covid-19 a provoqué une crise sanitaire et un triple choc économique au Bangladesh. Le confinement a arrêté l’économie, les exportations d’habillement ont chuté, les remises des émigrés diminuent. Des millions de personnes retombent en dessous du seuil de pauvreté.
À la différence de la Chine, la Corée du Sud engage une relance verte pour se sortir de la crise du coronavirus. Le plan de l'administration Moon Jae-in prévoit des financements pour les énergies renouvelables, les véhicules électriques, les batteries et le logement, l’introduction d’une taxe carbone et la disparition progressive des financements de centrales à charbon par les banques publiques. Des centres régionaux de transition énergétique seront créés pour faciliter le réemploi des salariés et le gouvernement a confirmé son intention d’atteindre un objectif net de zéro émission de gaz à effet de serre en 2050.
La crise du coronavirus a déjà mis le monde à l'arrêt sur un trimestre. Les États, qui jouent leur survie, ont décidé un recours à la dette publique à long terme. Sur un niveau moyen de 100 % du PIB en 2019, il faudra sans doute ajouter au minimum 30 %. Mais l'expérience du passé a montré que l'endettement public massif se terminait toujours par une crise majeure. Pourtant, des exceptions existent : hier, l'Angleterre sur trois siècles, aujourd'hui, le Japon et la Chine. Quelles leçons en tirer ?
Une nouvelle loi américaine risque d'exclure les compagnies chinoises des marchés financiers aux États-Unis. Sans vrai solution de repli à Hong Kong, Singapour ni à Londres.
L'Assemblée nationale populaire réunie depuis le 21 mai à Pékin aurait dû célébrer la réussite du plan décennal de la Chine. Mais le gouvernement a renoncé à fixer un objectif de croissance : il propose un plan de relance de 2 % du PIB, tandis que le conflit avec les États-Unis s'exacerbe dangereusement.
Tests en petit nombre, hôpitaux sous-équipés, pénurie de médecins... les conditions d'une lutte efficace contre la pandémie de coronavirus n'étaient pas réunies aux Philippines. D'autant que l'archipel a souffert parmi les premiers de la contamination par le biais de touristes chinois en provenance de Wuhan. La stratégie autoritaire et menaçante de Rodrigo Duterte est un obstacle de plus pour connaître précisément l'état des infections dans le pays. Résultat, l'économie se contracte dangereusement et les travailleurs du secteur informel sont les principales victimes sociales du confinement.
La Malaisie est l'une des économies les plus ouvertes aux échanges. De fait, elle est moins affectée par les effets directs de la crise du coronavirus que par les conséquences de la pandémie sur l'économie mondiale.
Quel est l'impact de l'épidémie de Covid-19 sur l'économie chinoise ? La Chine va-t-elle rapidement sortir de la récession ? L'État peut-il dynamiser la demande ?
Autant la performance du Vietnam dans la crise du coronavirus surprend, autant celle de la Thaïlande pouvait être anticipée. en 2019, au classement mondial de la sécurité sanitaire établie par l'université américaine de Johns Hopkins, le Royaume figurait en 6ème position, devant la Corée (9ème) et la France (11ème). Le Vietnam, lui, pointait à la 50ème place. Cependant, l'excellence des hôpitaux ne suffit pas à rendre compte du succès thaïlandais dans la lutte contre le Covid-19.
Elle devait détrôner Starbucks en Chine. Mais la chaîne Luckin Coffee a pâti de sa triple stratégie : prix cassés, automatisation et manque d'expérience client en magasin. Le même aventurisme soutenu par le capital-risque qu'Ofo, le pionnier du vélo partagé sur le marché chinois.
Menacés par le coronavirus, les États-Unis et la Chine sont encore loin de se réconcilier. Pire : le conflit sino-américain s’aggrave. Débuté sur le front commercial, il s’est prolongé sur le front technologique et se joue désormais sur le terrain de l’idéologie.
Entretien avec Guillaume Bernard, directeur général de l'entreprise Bernard Controls, à Pékin. Il est l’un des rares Français en mesure de comparer l'expérience du coronavirus qu’il a vécue dans son usine chinoise avec celle qu’il est en train de vivre en France, où l'entreprise dispose de deux sites.
Asialyst suit pour vous l'évolution en Asie de la crise sanitaire doublée d'une onde de choc sur l'économie mondiale. Retrouvez tous nos articles.
Le coronavirus aurait pu y faire des ravages et pourtant, le Vietnam serait encore très épargné. Comment y expliquer l'absence totale de décès jusqu'à présent ?
La Banque asiatique de développement (BAsD) vient de publier le 3 avril ses dernières prévisions économiques pour l'Asie et pour le monde en 2020. Parmi ses scénarios, une lente sortie du confinement et une reprise très progressive à l'échelle mondiale.