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Le succès ou l'échec de la politique "Zéro Covid" à Shanghai n'est pas le seul paramètre dans l'équation de Xi Jinping. Pour se maintenir au pouvoir cinq voire dix années de plus lors du XXème Congrès cet automne, le numéro un chinois doit aussi protéger ses troupes. Dans la "Perle de l'Orient", son homme lige s'appelle Li Qiang, chef du Parti de la municipalité shanghaïenne. Or Li, en butte à une élite locale peu encline à appliquer le doigt sur la couture du pantalon des restrictions sanitaires mortifères pour l'économie, n'a pas su imposer seul les directives de Pékin. Au point que Xi a dû envoyer des soldats d'une autre province. Or la "faiblesse" de Li Qiang parait donner un levier aux "mécontents" de la politique de Xi Jinping. Il devient ainsi un fusible qui pourrait affaiblir le président chinois dans son vaste jeu de go pour la domination du Parti communiste.
Ancien chef de la sécurité de Hong Kong connu pour sa dureté contre les manifestants pro-démocratie, John Lee a été élu nouveau chef de l'exécutif. Il était le seul candidat. Une "élection" idéale pour Pékin.
Avec son onzième tome, l’extraordinaire manga "Peleliu" clôt l’odyssée de soldats japonais ayant refusé, des années durant, de croire à la fin du conflit. Deux romans graphiques abordent différents aspects de la société sud-coréenne.
Ce jeudi 12 mai, Monseigneur Joseph Zen, 90 ans, a été libéré sous caution. Depuis la rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997, l'ancien cardinal aujourd'hui à la retraite est l'une des voix les plus fortes en faveur de la démocratie dans l'ancienne colonie britannique. Cet engagement jamais démenti lui a valu de tomber naturellement sous le coup de la "loi sur la sécurité nationale" imposée par Pékin le 1er juillet 2021. L'arrestation du cardinal avec d'autres figures emblématiques comme la chanteuse et militante LGBT Denise Ho, a marqué un pas de plus vers l'effacement total des libertés dans la cité de 7 millions d'âmes. C'est l'aboutissement d'une profonde crise politique dont l'immense mouvement contre la loi d'extradition en 2019 et pour la démocratie fut l'acmé. C'est l'histoire de cet effacement progressif qu'illustre en 123 minutes le documentaire "Revolution of our Times" de Kiwi Chow, présenté le 28 avril au Forum des Images à Paris.
La politique du "zéro Covid" imposée par le président Xi Jinping se révèle aujourd’hui un fiasco intégral. Il sera lourd de conséquences économiques mais aussi et surtout politiques pour la Chine et sa direction communiste, qui prépare le XXème Congrès du Parti cet automne.
Que se passe-t-il au sein du Parti communiste chinois à six mois du XXème Congrès ? Les chants louangeurs à l'encontre de Xi Jinping s"accompagnent d'appels insistants à l'unité du PCC. Cela rappelle inévitablement cette période où Mao doutait de son dauphin, Lin Biao, après l'écrasement des gardes rouges. Le "Grand Timonier" voulait alors se maintenir pour de bon au pouvoir, sans plus aucun rival potentiel. Le Parti tremblait. N'est-ce pas le même refrain qui résonne aujourd'hui dans la Chine de Xi Jinping ?
Le combat des démocraties contre les régimes autoritaires enflamme l’opinion publique occidentale. En Asie, ce combat mobilise très peu. La guerre en Ukraine y paraît lointaine et ne suscite aucun consensus diplomatique. Les réactions des gouvernements sont pour la plupart prudentes. Elles sont déterminées à la fois par l’historique des liens avec la Russie, l’obsession de la relation avec la Chine et parfois un opportunisme économique visant à prendre les places laissées par les entreprises occidentales ou par le recul des échanges commerciaux Europe-Russie.
Depuis des décennies, les autorités chinoises ont trouvé un moyen de se débarrasser de ceux qui dérangent : les faire disparaître. Il existe de multiples exemples connus. Mais c’est là la partie émergée de l’iceberg car pour la plupart, ces disparitions sont inconnues du grand public et donc de l’étranger. Revue de détail.
Affichant sa solidarité avec l’Ukraine dans le contexte de la guerre actuelle, notre partenaire, l'Institut français de recherche sur l'Asie de l'Est (IFRAE), a organisé le 28 avril une conférence en hybride à l'auditorium de l'Inalco, pour exposer les réactions des différents pays est-asiatiques face à ce conflit.
Le récit est bien réel, mais il commence comme un polar. Desmond Shum a écrit "La roulette chinoise" tandis que Whitney Weihong, son ex-épouse, a "disparu" depuis quatre ans. Elle n'a "réapparu" que pour appeler son ex-mari à l'été 2021 et le supplier de ne pas publier son livre. Il a refusé, et elle a de nouveau "disparu". Desmond Shum n'est pas un personnage de fiction. Il a été un acteur-clé de la corruption et de la folie spéculative qui s'est emparée de la Chine dans les années 1990 et 2000. Son livre est un témoignage fascinant sur le capitalisme chinois au début du XXIe siècle.
À ne pas manquer ! Asialyst, l'Inalco et Sciences Po coorganisent le mercredi 18 mai à 18h30 une conférence pour comprendre comprendre l'impact de la guerre en Ukraine sur la Chine, ses projets sur Taïwan, ses relations avec la Russie et l’Occident. Le débat sera aussi diffusé en direct sur YouTube Live. Inscription gratuite mais obligatoire, en présentiel ou à distance.
Six semaines après son déclenchement, la guerre que la Russie mène en Ukraine s’éternise et risque de coûter cher à Pékin. La Chine n’a jamais dit clairement si elle soutenait ou non Vladimir Poutine. Mais il apparaît désormais de façon claire qu'elle n’abandonnera pas la Russie pour des raisons sécuritaires et géostratégiques. Peu importe le prix élevé à payer du fait des sanctions financière et commerciales qui ne manqueront pas de frapper tôt ou tard le pays de Xi Jinping.
Pourquoi le gouvernement chinois a-t-il privilégié des mesures draconiennes pour combattre le variant Omicron à Shanghai ? Derrière la mobilisation des forces armées ou des infirmières se cache une lutte politique qui pourrait être déterminante pour le XXe Congrès du Parti cet automne, lors duquel Xi Jinping espère maintenir son emprise sur le pays.
Depuis des mois, les autorités chinoises poursuivent en Chine la politique très stricte du "zéro Covid". Elle suscite pourtant une colère croissante dans la population, fatiguée des mesures draconiennes qui imposent un confinement à des dizaines de millions de Chinois. Cette politique semblent bien se diriger vers un fiasco économique et social.
La Chine presse discrètement ses interlocuteurs talibans de veiller à ce que ses intérêts et ses investissements en Afghanistan fassent l’objet d’un soin particulier. Et surtout que le territoire afghan se garde d’accueillir à nouveau tout membre de la minorité musulmane chinoise ouïghoure du Xinjiang, hostile au gouvernement de Pékin. Quoique les autorités chinoises se gardent officiellement d’un tel projet, ce lobbying assumé par Pékin s’apparente de plus en plus à une entreprise réfléchie de reconnaissance internationale progressive de l’Émirat islamique d’Afghanistan.
À ne pas manquer ! Asialyst et l'Inalco coorganisent le mercredi 20 avril à 18h30 une conférence pour comprendre l'impact de la guerre en Ukraine sur le positionnement de la Russie de Vladimir Poutine en Asie-Pacifique. Le débat sera aussi diffusé en direct sur YouTube Live. Inscription gratuite mais obligatoire, en présentiel ou à distance.
La guerre que livre Vladimir Poutine à l’Ukraine depuis le 24 février a fait ressurgir le spectre d’une invasion chinoise de Taïwan. Mais les autorités de l’île en ont tiré les enseignements et ont accéléré les préparatifs pour, si d’aventure l’Armée populaire de libération (APL) se lançait à l’assaut, être en mesure de résister suffisamment longtemps avant que les États-Unis puissent venir à la rescousse.
Quelle qu'en soit l'issue, l’invasion russe de l’Ukraine a rendu plus probable n’importe quel autre mouvement militaire dans le monde et particulièrement en Asie. Un tabou est tombé : la paix n’est plus sacrée et l’usage de la force trouve en elle-même sa justification. Le fait que la Chine ait voté un budget militaire dont la croissance sur un an sera supérieure à celle de son PIB semble suggérer que Pékin se prépare.
Les éditions Les belles lettres ont l’excellente idée de publier les traductions de textes du grand intellectuel japonais Murayama Masao (1914-1996) sous le titre "Le fascisme japonais". Le plus ancien de ces essais date de 1946 alors que les cendres des bombardements étaient encore chaudes. Le terme "fascisme" prête à controverse. Il a été dénaturé en injure, mais c’est oublier que ce fut un système politique cohérent, aussi repoussant moralement qu’il puisse avoir été. Et c’est cette cohérence que s’attache à mettre en lumière Murayama.
De la chronique de trois générations de Japonaises jusqu’à l’évocation des plongeuses Ama, ce sont des portraits de fortes femmes que livrent deux bandes dessinées ce mois-ci. Avec en prime un charmant voyage dans le Tibet du XVIIIème siècle.
Pyongyang poursuit, imperturbable, ses essais de missiles. Le 25 mars, la Corée du Nord a ainsi affirmé avoir réussi le tir du plus puissant missile balistique intercontinental du pays, le Hwasong-17. Ce "missile monstre", capable de porter plusieurs ogives qui suivent une trajectoire indépendante lors de leur rentrée dans l’atmosphère, avait été exhibé pour la première fois en octobre 2020, lors d’un défilé militaire à Pyongyang. Mais ce mercredi 30 mars, le ministère sud-coréen de la Défense a indiqué que Séoul et Washington avaient pu établir que le missile tiré était en réalité un Hwasong-15, déjà testé en 2017. Ces deux types d’ICBM sont potentiellement capables d’atteindre le continent américain. Tout cela procède d’une tendance alarmante de nature à replonger une fois encore la péninsule coréenne dans les affres redoutés de la tension et des hostilités, souligne le chercheur Olivier Guillard, qui a choisi ici pour sa tribune la forme d'une "lettre ouverte à Kim Jong-un".
Alors qu’il y a peu les autorités chinoises semblaient soutenir le président Vladimir Poutine, la Chine paraît aujourd’hui prendre progressivement ses distances avec la Russie en guerre contre l’Ukraine. Pékin n'ignore pas le risque de devenir à son tour la cible de sanctions économiques et financières potentiellement dévastatrices pour son économie.
La Chine a connu à un avant et un après le confinement de Xi'an. Depuis, les autorités chinoises n'ont pas reproduit le même dispositif de contraintes drastiques. Elle parlent maintenant de politique de "zéro Covid dynamique". Que s'est-il passé à Xi'an ? Du 22 décembre au 24 janvier, face à la vague Omicron, les 13 millions d'habitants de la métropole du Shaanxi, au nord-ouest de la Chine, ont connu la plus stricte fermeture après Wuhan, deux ans auparavant. Jiang Xue, journaliste indépendante basée dans cette ancienne capitale impériale, a livré début janvier un témoignage fort sur les réseaux sociaux, rapidement supprimé par la censure. Asialyst le restitue en français, en quatre épisodes. Dernière partie aujourd'hui : l'heure de l'entraide.
Depuis plus de trois semaines, la Chine assiste à une guerre en Ukraine où les troupes de Vladimir Poutine sont en difficulté. Pékin est plus que jamais confronté à un choix extrêmement difficile : soit prendre le parti du président russe et s’exposer à des sanctions occidentales qui seraient redoutables pour son économie, soit décider d’abandonner la Russie avec pour conséquences de se retrouver seule devant les États-Unis.
À ne pas manquer ! L'Institut français de recherche sur l'Asie de l'Est (IFRAE) vous propose une rencontre en forme hybride le lundi 28 mars sur "la Guerre en Ukraine vue depuis l'Asie" de 13h30 à 15h30, à l'auditorium de l'Inalco, 65 rue de Grands Moulins, Paris XIIIème. Inscription gratuite mais obligatoire.
Face à une guerre brutale menée par la Russie en Ukraine, la Chine se retrouve devant un choix cornélien : rester l’alliée indéfectible du Kremlin ou penser plutôt sur le long terme et, dans ce cas, préférer rester distante de Vladimir Poutine. Pékin semble bien se diriger vers le premier scénario.
Que s'est-il passé à Xi'an ? Du 22 décembre au 24 janvier, face à la vague Omicron, les 13 millions d'habitants de la métropole du Shaanxi, au nord-ouest de la Chine, ont connu un strict confinement, deux ans après Wuhan. Jiang Xue, journaliste indépendante basée dans cette ancienne capitale impériale, a livré début janvier un témoignage fort sur les réseaux sociaux, rapidement supprimé par la censure. Asialyst le restitue en français en quatre épisodes. Après le premier jour catastrophique du confinement, voici la troisième partie : l'heure de l'entraide ?
L'invasion russe de l'Ukraine est à la croisée des chemins : les difficultés sur le terrain combinées aux sanctions risquent de conduire la Russie de Vladimir Poutine dans une guerre à outrance. L'attaque de la centrale nucléaire de Zaporijjia le démontre. Or si l’armée russe va probablement réussir à prendre le contrôle de ce pays, l'homme fort du Kremlin se retrouve aujourd’hui totalement isolé en Occident. Un retournement que la Russie n’a jamais connu depuis des décennies et un revers stratégique dont le président chinois Xi Jinping va devoir tirer les leçons.
À Taipei, le discours officiel se veut rassurant pour la population : les différences entre l’Ukraine et Taïwan sont nombreuses. Pour autant, les similarités ne manquent pas non plus, tandis que les deux crises, si elles ne procèdent pas l’une de l’autre, entretiennent des liens directs qui conditionnent l’attitude des États-Unis sur les deux dossiers. Une attitude qui n’a pas attendu le déclenchement de l’offensive russe pour se préciser. Stéphane Corcuff dresse ici un inventaire historique, politique et géopolitique des similitudes entre trois crises : celle de l’Ukraine, de Hong Kong et du détroit de Taïwan. Toutes nous ramènent à la géopolitique de l’Empire, qui n’a jamais disparu sous le communisme.
Qui peut dire combien de temps Kiev résistera ? Depuis le déclenchement de son offensive jeudi 24 février juste avant l'aube, l'armée russe parait lancée dans une inexorable invasion de l'Ukraine, tant le rapport de force lui est favorable. D'autant que les États-Unis n'enverront pas un seul GI's pour défendre le pays de Volodymyr Zelensky. Par contre, il serait infiniment plus compliqué pour l’Armée populaire de libération chinoise de prendre le contrôle de Taïwan. Ce qui conduit à penser que Xi Jinping pourrait éviter de s’engager trop loin aux côtés de son homologue russe Vladimir Poutine.