

Votre média sur l'Asie
Par définition, le néocolonialisme est le fait de l'ancienne puissance coloniale dans un pays devenu indépendant. Mais dans une acception plus étroite, il pourrait tout à fait s'appliquer à l'entreprise pharaonique de la Chine, au moins à une partie des "Nouvelles Routes de la Soie", en Asie du Sud. La façon dont le financement d'infrastructures via des prêts hors des règles du marché permet à Pékin de s'accaparer le patrimoine économique d'un État est édifiante. C'est le cas notamment en Birmanie et au Pakistan.
Devant l'ONU en septembre dernier, Xi Jinping a fait sensation en fixant pour la Chine l'objectif d'une neutralité carbone en 2060 et d'un début de réduction des émissions avant 2030. Ces dernières n'ont baissé que légèrement en 2020 malgré la crise économique due à la pandémie, et elles devraient connaître un rebond marqué en 2021. Les engagements de la Chine restent flous sur la date effective du pic des émissions, et sur le reflux du charbon dans le mix énergétique chinois, tout en faisant l'impasse sur l'impact climat des "Nouvelles Routes de la Soie".
Quel bilan tirer pour la Chine des douze mois tumultueux de 2020 ? Pour Pékin, il n'est pas nécessairement positif. Ceux qui, à la fin de l'année, ou encore au tout début de 2021, s'empressaient de dire que la Chine s'en était bien sortie - ou du moins mieux que les autres -, que Xi Jinping avait réussi à renforcer sa position au sein du Parti, ou même que les Chinois avait "gagné" le jeu de go contre les Américains, sont, pour reprendre les mots de Jiang Zemin, "sometimes naive".
L'état financier de la majorité des pays d'Asie du Sud fait craindre un étouffement par la dette. Or cet endettement public est dû principalement aux prêts accordés par la Chine. Du Pakistan au Sri Lanka, les leçons ne paraissent jamais tirées.
Face aux ambitions des géants du numérique, les banques centrales explorent activement le potentiel des crypto-monnaies souveraines. La Chine teste un yuan numérique tandis que les États-Unis, l'Europe et le Japon sont en phase d'exploration. Cette indispensable reconquête du bien commun monétaire pourrait être le prochain terrain d'affrontement entre Washington et Pékin.
Dans les prochaines décennies, l'Asie pourrait bien devenir un champ de bataille interne entre croissance imaginée et développement durable. Pour des raisons historiques et géographiques, l'eau y jouera un rôle primordial, comme en témoignent les récentes crues vietnamiennes. En se manifestant à travers les infrastructures et les liens de communication, la concurrence géostratégique entre le bloc occidental, d'un côté, et la Chine et ses quelques clients, de l'autre, ne fait qu'envenimer la question environnementale. L'issue de l'élection américaine ne sera pas sans conséquences sur son évolution.
La montée en puissance de la Chine au Moyen-Orient s'intensifie. En témoignent deux événements majeurs dans la région : le rapprochement extraordinaire entre Téhéran et Pékin ; puis, l'accord de paix entre Israël et les Émirats arabes unis, sous l'influence d'une administration Trump qui se définit de plus en plus à l'extérieur par sa "guerre froide" avec la Chine.
De Taïwan au Xinjiang, en passant par la frontière sino-indienne au Tibet, la Chine est sur tous les fronts dans sa périphérie maritime et continentale. Ses actions font risquer un dérépage vers la guerre à laquelle son armée se prépare depuis des décennies. La Chine de Xi Jinping s'inscrit là dans la culture stratégique historique de son pays.
Italie, Pays-Bas, France, Allemagne, Norvège… Pour tirer la Chine de l'impasse prolongée avec l'administration américaine et tourner la page de la crise du coronavirus, le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a clôturé un tour d'Europe en cinq étapes, matérialisant une offensive de charme aussi ambitieuse que mitigée.
Le tourisme est de plus en plus une activité régionale. Les Nord-Américains représentent 65 % des touristes en Amérique du Nord, les Asiatiques 75 % en Asie et les Européens plus de 80 % en Europe. Sur ce plan comme sur d’autres, la crise de 2020 ne sera pas une rupture mais un accélérateur de tendances. Les touristes chinois – les plus nombreux au monde – reviendront massivement en Asie du Sud-Est.
Dans son nouveau livre, le journaliste Pierre Antoine Donnet se penche sur l'enjeu géopolitique le plus important de cette décennie : la rivalité entre les États-Unis et la Chine pour le leadership mondial.
L'assassinat en Irak le 3 janvier dernier du général Qasem Soleimani, numéro 2 du régime de Téhéran, a eu des répercussions profondes, matinées d'angoisse et d'humiliation, de Pékin à Tokyo.
Xi Jinping était en Grèce pour une visite de trois du 11 au 13 novembre. Depuis le rachat du port Pirée par COSCO, premier armateur chinois, le pays est devenu le cheval de Troie de la Chine en Europe.
Aujourd'hui, la mer occupe enfin une place centrale inédite dans les objectifs de défense de la Chine populaire, qui a fêté ses 70 ans le 1er octobre dernier. Elle est maintenant presque liée à son identité de grande puissance, celle qu'elle projette à l'intérieur du pays et à l'extérieur.
Les grandes expéditions de l'amiral Zheng He nous le font oublier : la Chine s'est lancée tardivement dans la navigation en haute mer. La plus ancienne preuve connue à ce jour d'une présence navale chinoise en Asie du Sud-Est date de la fin du XIIIème siècle, avec l'envoi en 1292 d'une flotte à Java par l'empereur Kubilai Khan. Un corps expéditionnaire de dix mille hommes montés sur un millier de bateaux qui subit un échec devant les troupes javanaises.
En République populaire de Chine, l'amiral Zheng He est un héros. Il y a six siècles, l'empereur Yongle le dépêche aux confins du monde connu, de l'Inde à l'Afrique en passant par le Moyen-Orient, à la tête d'une imposante flotte. Il a pour mission d'exporter l'éclat de la dynastie Ming. À l'autre bout du monde, au même moment, les navigateurs occidentaux tâtonnent. Une histoire instructive, à l'heure où Pékin se projette de nouveau sur les mers avec défiance.
70 ans après la fondation de la Chine populaire, le choix d'une économie hybride et la volonté d'un leadership technologique créent des tensions structurelles avec le reste du monde, dont la guerre commerciale avec les États-Unis n'est qu'une illustration. Elle devra un jour résoudre la contradiction fondamentale entre son ouverture économique et culturelle au monde et sa volonté accrue de contrôle des individus, des organisations et des idées.
Trop souvent ignoré par les puissances occidentales, le Kazakhstan s'installe de plus en plus comme un acteur important de la diplomatie mondiale, en jouant notamment la carte du multilatéralisme. Routes de la Soie, conflit syrien, lutte contre le terrorisme : les diplomates kazakhs, au premier rang desquels le nouveau président Tokaïev, se manifestent par leur activisme sur la scène internationale.
Réélu pour un second mandat à la tête de l'Indonésie, Joko Widodo, dit "Jokowi" va poursuivre son programme très apprécié de développement des infrastructures. Mais le président indonésien est attendu au tournant par la société civile sur l'huile de palme toxique, la mémoire du massacre des anti-communistes en 1965. Quid de la construction démocratique en Indonésie ?
Shanghai accueille ce 10 mai le forum Arctic Circle 2019, rendez-vous de deux jours juste après la rencontre ministérielle bisannuelle du Conseil de l'Arctique. La stratégie de la Chine au pôle Nord s'y est trouvée au centre des critiques américaines.
Le second sommet des "Nouvelles Routes de la Soie" marque un changement d'attitude des autorités chinoises sur ce programme pharaonique. Ce qui pourrait le ralentir.
La Malaisie a signé avec la Chine le 11 avril dernier un accord pour la reprise des travaux du TGV. Liée aux "Nouvelles Routes de la Soie", la ligne de chemin de fer traverse la péninsule malaisienne. L'accord a permis de réduire le coût du contrat, promesse électorale du Premier ministre Mahathir Mohamed.
Le rapprochement édifiant ces dernières années entre la Chine et la République tchèque n'a pas vraiment de lien avec les "Nouvelles Routes de la Soie". D'autant qu'il est aujourd'hui remis en cause après une série de déceptions à Prague. L'affaire Huawei n'a rien arrangé.
Les Américains ont beau être plus offensifs en mer de Chine du Sud, Pékin reste de marbre. Guerre commerciale ou relations avec l'ASEAN, les Chinois ont plusieurs raisons de miser sur la modération cette année. Entretien avec le Dr Li Mingjiang, spécialiste de la sécurité en Asie-Pacifique.
A ne pas manquer ! Le lundi 8 avril à 18h, Asialyst vous invite, en partenariat avec le Groupe d'Etudes Géopolitique (GEG) et Asia centre, à une conférence gratuite sur les élections générales en Inde. Elle aura lieu à l'École Normale Supérieure à Paris, 48 boulevard Jourdan. Inscrivez-vous !
Elections le 24 mars, couronnement de Rama X début mai, présidence de l'ASEAN depuis janvier... Le grand projet du Corridor économique à l'est de Bangkok doit faire décoller la croissance de la Thaïlande. Sera-t-il affecté par ce calendrier politique chargé ?
La Chine n'est plus seulement cette altérité qui nous fascine. Elle est devenue une menace existentielle pour l'Occident et ses valeurs. C'est l'avertissement de "La Chine e(s)t le monde", par Sophie Boisseau du Rocher et Emmanuel Dubois de Prisque.
Jusqu'au 6 avril, l'artiste chinois expose ses oeuvres à Nantes, invité par l'institut Confucius. Un univers plastique fait des cartes et d'allégories. Une audace de programmation aussi dans une institution d'habitude plus traditionnelle dans ses choix.
Nombreux sont déjà les pays débiteurs piégés par les "Nouvelles routes de la soie". Le projet pharaonique de la Chine profite à ses intérêts et à ses entreprises. En face, l'Occident n'a rien à proposer d'autre que l'austérité et la rigueur budgétaire.
La région autonome du Nord-Ouest chinois subit une répression et un contrôle social qui ne cessent de se durcir. Plongée photographique dans le monde en sursis des Ouïghours et des Tadjiks au Xinjiang, aux confins du Pamir.