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Poutine en Chine, Biden en Israël : le temps de tous les dangers

Le président chinois Xi Jinping reçoit son homologue russe Vladimir Poutine devant le Grand Hall du Peuple, place Tiananmen à Pékin, lors du 3ème sommet des "Nouvelles routes de la soie", le 17 octobre 2023. (Source : VOA)
Le président chinois Xi Jinping reçoit son homologue russe Vladimir Poutine devant le Grand Hall du Peuple, place Tiananmen à Pékin, lors du 3ème sommet des "Nouvelles routes de la soie", le 17 octobre 2023. (Source : VOA)
Le président russe Vladimir Poutine s’est rendu mardi 17 octobre à Pékin où il a rencontré son « meilleur ami » chinois Xi Jinping. Le lendemain, Joe Biden effectuait une courte visite en Israël pour apaiser les tensions extrêmes après l’attaque terroriste du Hamas. Une concomitance qui pourrait augurer de l’ouverture d’un troisième front militaire pour les États-Unis. La Chine et la Russie ne manqueraient pas d’en tirer parti.
Arrivé mardi 17 octobre au soir dans la capitale chinoise, Vladimir Poutine est officiellement venu pour prendre part au forum annuel sur les Nouvelles Routes de la Soie (Belt and Road Initiative, BRI). Mais le doute n’est guère permis : au-delà de ses déclarations publiques sur ce programme pharaonique, les entretiens du président russe avec son « ami » chinois auront surtout porté sur la situation internationale inédite que suscite la vague de violences au Moyen-Orient.
Cette région qui s’est brusquement enflammée après les actes de terrorisme du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier et les représailles qu’elles engendrent de la part de l’État hébreu font du même coup surgir une zone d’instabilité nouvelle. Et de ce fait apparaît une chance inespérée pour la Chine et la Russie : cette instabilité nouvelle nécessite l’engagement des forces armées américaines sur un troisième front qui s’ajoute à ceux de l’Ukraine et de l’Asie de l’Est.
Son homologue américain Joe Biden a de son côté séjourné à peine quelques heures en Israël mercredi 18 octobre pour réaffirmer le soutien des États-Unis. Il a aussi convaincu le gouvernement israélien d’autoriser l’entrée à Gaza d’aides humanitaires avant une intervention militaire massive dans l’enclave où vivent quelque deux millions de Palestiniens, afin de détruire la totalité des structures du Hamas.
L’annonce par le Hamas mardi d’un bombardement d’un hôpital attribué à Tsahal qui aurait causé la mort de plusieurs centaines de Palestiniens avait immédiatement soulevé une immense vague de colère à travers le monde arabo-musulman, qui menaçait d’enflammer l’ensemble du Moyen-Orient.
Très vite, le gouvernement israélien a démenti toute bombardement de cet hôpital. Peu à peu, les services renseignements israélien et américains sont venu démontrer que cette catastrophe résultait selon toute probabilité d’un tir manqué d’une roquette par le Jihad Islamique, allié au Hamas. Il faudra néanmoins du temps pour que la région retrouve son calme.
Le président américain a en même temps exhorté Israël à tout faire pour éviter que la population civile à Gaza ne devienne la victime collatérale de l’assaut de l’armée israélienne qui se prépare contre Gaza. « Le monde regarde, a rappelé Joe Biden à Benjamin Netanyahu. Israël a les mêmes valeurs que les États-Unis et les autres démocraties et ils observent ce que nous allons faire. » En réponse, le Premier ministre israélien a promis : « Israël fera tout ce qu’il peut pour faire en sorte que les civils ne soient pas touchés. »
Mercredi, l’État hébreu a annoncé qu’il autorisait l’entrée d’aide humanitaire (eau, aliments et médicaments) dans la bande de Gaza depuis la frontière égyptienne, une mesure à laquelle il se refusait jusque-là. Mais ce geste d’Israël sera probablement insuffisant pour calmer la colère dans la région, d’autant que le pays a massé plusieurs centaines de milliers de soldats et de réservistes ainsi qu’un arsenal militaire considérable à proximité de Gaza qu’il s’apprête a envahir.

Épine dans le pied

À Washington, l’inquiétude grandi sur les conséquences à moyen et long terme de ces événements tragiques dans une région qui est depuis des décennies une véritable poudrière. C’est que l’effort militaire américain est déjà fortement éprouvé par le soutien à l’Ukraine pour repousser l’invasion russe depuis février 2022 et que les États-Unis maintiennent en parallèle une présence décisive sur le théâtre de l’Asie de l’Est où les tensions avec la Chine n’ont jamais été aussi fortes autour de Taïwan. Du Pentagone au Département d’État, tout le monde partage cette crainte : l’ouverture d’un troisième front au Moyen-Orient. Elle pourrait bien constituer une fenêtre inespérée pour Moscou et Pékin, qui seraient alors fortement tenté d’avancer leurs pions dans le domaine militaire sur ces deux territoires.
Cette épine dans le pied de l’Amérique risque de devenir un casse-tête majeur si le conflit entre Israël et le Hamas devait s’étendre aux pays voisins, en particulier l’Iran surarmé mais aussi le Liban et la Syrie. Ce conflit va d’autre part enterrer pour longtemps la perspective de la reconnaissance d’Israël que s’apprêtait à entériner l’Arabie Saoudite sous l’égide des Etats-Unis. C’est d’ailleurs cette perspective qui a vraisemblablement conduit l’Iran à jouer un rôle déterminant dans la préparation des attaques du Hamas en Israël, estiment nombre d’analystes. Cette reconnaissance croisée entre Jérusalem et Riyad aurait en outre constitué un succès majeur pour les Etats-Unis au Proche-Orient où la Chine a marqué des points diplomatiques incontestables depuis le début de cette année.
Déjà, l’attitude la Chine a nettement évolué depuis l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre. Après avoir dans un premier temps refusé de la qualifier de « terroriste » tout en s’abstenant prudemment de prendre clairement parti, la Chine a ces derniers jours basculé dans le camp palestinien. Elle a d’ailleurs publiquement informé l’Iran de sa position nouvelle tandis que Téhéran a, pour sa part, averti Israël qu’il pourrait être la cible d’une « attaque préventive » si Tsahal devait envahir Gaza.
Les États-Unis ont déployé deux porte-avions et quelque 15 000 marines au large des côtes israéliennes et de l’Iran que Washington a mis en garde contre toute intervention directe dans le conflit. La Chine entretient depuis des années des liens étroits, pour partie d’ailleurs tenus secrets, avec Téhéran, tout comme avec le Hamas.
Le week-end dernier, le ton est monté de plusieurs crans à Pékin à propos de la riposte israélienne. Les bombardements sur Gaza « dépassent le cadre de l’auto-défense » et Israël « doit interrompre la punition collective [infligée] au peuple de Gaza », a ainsi déclaré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

« Posture d’apaisement »

Trois citoyens chinois ont été tués par le Hamas, deux sont portés disparus, selon ce même ministère. Une citoyenne israélienne d’origine chinoise, Noa, a été enlevée par le Hamas dans une vidéo très diffusée sur les réseaux sociaux. L’ambassade d’Israël en Chine a écrit sur Weibo, l’équivalent chinois de Twitter : « Noa est une Sino-Israélienne. Noa assistait à un festival de musique pour la paix dans le sud d’Israël lorsque des terroristes du Hamas l’ont kidnappée et traînée d’Israël à Gaza. Elle est une femme, une sœur et une amie. »
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a rencontré son homologue iranien et les représentants de la Ligue Arabe. Sa position : Israël doit respecter le droit humanitaire et la Chine « soutient la juste cause palestinienne ». Le 15 octobre, le secrétaire d’État américain Blinken avait pourtant demandé à Wang Yi d’user de son influence pour empêcher la propagation du conflit, en dissuadant l’Iran de s’en mêler.
« Si, comme le suggèrent certains analystes, l’extrême férocité terroriste du Hamas était une stratégie d’escalade délibérée vers l’épouvantable, initiée en sous-main par les Ayatollahs iraniens pour tuer dans l’œuf le rapprochement entre l’Arabie saoudite et Israël, alors la spectaculaire médiation diplomatique de Pékin entre Téhéran et Ryad apparaitrait pour ce qu’elle est, estime François Danjou le 14 octobre dans les colonnes de Question Chine. Une posture d’apaisement imaginée par l’appareil à Pékin sur les plates-bandes stratégiques de Washington, dont l’épine dorsale aurait cependant manqué les éléments essentiels et explosifs de la haine des Juifs attisée par les terroristes du Hamas, pilotés par Téhéran, précisément pour affaiblir la prééminence religieuse sunnite de Ryad et torpiller son projet d’apaisement avec Israël. »

« Prêts à fournir des brise-glace »

Le 13 octobre, Vladimir Poutine était allé beaucoup plus loin. Selon le président russe, le siège de Gaza imposé par Israël, s’il devait s’intensifier, pourrait ressembler à celui de l’Allemagne contre la ville de Stalingrad pendant la Seconde Guerre mondiale. Une référence de nature à profondément offenser les Israéliens du fait de sa connotation historique nazie.
Mercredi, lors de sa première visite en Chine depuis le début de l’agression russe contre l’Ukraine, l’homme fort du Kremlin a salué les « bienfaits » des « Nouvelles routes de la soie » et déclaré à son homologue chinois, son « cher ami », que la Russie souhaitait jouer un rôle clé dans ce programme.
« La Russie et la Chine, a lancé Vladimir Poutine, partagent, comme la plupart des pays dans le monde, le désir d’une coopération équilibrée et mutuellement bénéfique dans le but de parvenir à un progrès économique universel et durable et un bien-être social tout en respectant la diversité des civilisations et le droit de chaque Etat à son propre modèle de développement. »
Le président russe a ajouté que son pays était disposé à apporter son concours pour désenclaver la Route Maritime du Nord qui s’étend de la ville portuaire de Mourmansk en Russie, proche de la frontière avec la Norvège, jusqu’au détroit de Béring, proche de l’Alaska. « Nous sommes prêts à fournir des brise-glace et des moyens de communication. »
Juste avant que le dirigeant russe ne prenne la parole, des délégués européens sont sortis de l’immense salle du Palais du Peuple en bordure de la place Tiananmen. Parmi eux, l’ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin. Ce dernier s’est distingué par le passé par ses liens très étroits avec le régime communiste chinois, dont il a même loué les mérites devant les caméras de la télévision officielle CCTV qui s’en est abondamment servi pour sa propagande.
Vladimir Poutine était accompagné à Pékin d’une forte délégation, dont son ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov, son vice-Premier ministre Alexander Novak qui est son principal responsable chargé des hydrocarbures russes et le porte-parole du gouvernement russe Dmitri Peskov.
Dans la foulée de son séjour à Pékin, le chef de la diplomatie russe s’est rendu mercredi à Pyongyang. La Corée du Nord est une proche alliée de la Russie et de la Chine. Selon une source militaire sud-coréenne, les attaquants du Hamas contre des civils israéliens ont fait usage de grenades et d’obus d’artillerie de 122 mm fournis par la Corée du Nord. Pyongyang a toujours nié fournir des armes à l’armée russe en Ukraine, malgré les accusations de la Maison Blanche.

« Contre la coercition économique »

Opération pharaonique entamée en 2012, le programme des « Nouvelles routes de la soie » a officiellement pour objectif de fournir aux pays signataires la construction d’infrastructures (routes terrestres, ports, aéroports, voies ferrées) en leur allouant des prêts massifs.
Prenant la parole pour dresser un constat positif de ce programme qui a plongé nombre de pays dans des dettes qu’ils sont aujourd’hui incapables de rembourser, Xi Jinping en a profité pour adresser une mise en garde voilée aux États-Unis et à leurs alliés occidentaux contre toute volonté de découpler leurs économies avec celle de la Chine. « Nous sommes contre les sanctions unilatérales, la coercition économique, le découplage et les entraves aux chaînes d’approvisionnement », a soutenu le président chinois devant les quelque 1000 délégués représentant plus de 130 pays signataires du programme.
Partisans dans un premier temps d’un découplage de leur économie avec la Chine, les États-Unis se sont, ces derniers mois, rangés au terme plus modéré de « dé-risquer » proposé par la présidente de la Commission européenne Ursula Von Der Leyen, qui recueille le soutien des 27 pays membres de l’Union Européenne. Cette formule signifie l’examen préalable avant tout contrat des risques de dépendance à l’égard de la Chine et d’utilisation à des fins militaires des technologies occidentales fournies.
Le seul haut responsable européen présent à Pékin était le Premier ministre hongrois Viktor Orban. Il était assis dans la même salle que le ministre du Commerce de l’administration des talibans afghans Haji Nooruddin.
Cependant, les discours n’ont pas tous été dithyrambiques. Exemple avec la note critique du président indonésien Joko Widodo dont le pays doit plus de 20 milliards de dollars à la Chine. Les projets de la BRI, a-t-il lancé à la tribune, « ne doivent pas compliquer la situation financière » des pays signataires.

Un « cartel d’États voyous » ?

En arrière-plan du voyage de Vladimir Poutine à Pékin et de celui de Joe Biden à Tel Aviv, la rivalité de tous les instants entre d’un côté la Chine et la Russie et de l’autre les États-Unis, s’est profondément aiguisée. Peu avant le déclenchement de l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février 2022, Vladimir Poutine, présent à Pékin, et Xi Jinping avaient publiquement déclaré que la coopération sino-russe était désormais « sans limite ».
Dans ce contexte, que dire des relations sino-américaines ? Tombées au plus bas depuis 1979, elles sont à première vue exécrables. Mais Pékin a renoué le dialogue avec Washington ces deux derniers mois. La grande question est la participation ou non de Xi Jinping à la prochaine édition de l’APEC : le Forum de Coopération économique Asie-Pacifique aura lieu du 11 au 17 novembre à San Francisco. Si le président chinois acceptait de venir, ce pourrait être le théâtre d’un sommet bilatéral avec Joe Biden, le premier depuis leur rencontre en marge du G20 à Bali le 13 novembre 2022. Mais la tenue de ce prochain sommet est tout sauf certaine. Les hypothèques restent nombreuses tant sont insolubles les griefs mutuels des responsables des deux superpuissances.
Mardi, la numéro deux de l’ambassade de Chine à Washington, Xu Xueyuan, a ainsi averti que ce sommet n’aurait lieu que si Washington remplissait quatre conditions préalables, liées aux « intérêts vitaux » de la Chine : Taïwan, la démocratie et les droits humains, la voie choisie par la Chine pour son développement et ses droits au développement.
« Les deux parties […] ont des divergences dans de nombreux, très nombreux domaines, a déclaré Xu Xueyuan. Mais je pense que, plus important encore, nous devons admettre que nous avons toujours une énorme base commune. Beaucoup d’Américains croient que ces dernières années, ce sont les États-Unis qui ont aidé la Chine […] à se développer et à prospérer, mais que la Chine n’a pas exprimé de gratitude. Nous ne pouvons pas accepter cet argument. Ce sont les politiques du gouvernement chinois, du Parti communiste chinois et […] des efforts incessants du peuple chinois qui ont rendu possible l’essor de la Chine. »
Pour Ian Bremmer, président de l’Eurasia Group et expert de la Chine, cité par le Nikkei Asia, si la reprise du dialogue sino-américain est une bonne chose, elle laisse entières la quasi-totalité des raisons profondes de l’affrontement entre les deux géants de la planète. « Le souhait des deux parties d’éviter des combats à court terme qui seraient coûteux ne signifie pas de changement concret dans leur rivalité qui devient de plus en plus profonde. »
D’autant que rien n’indique un vrai dégel dans la relation sino-américaine alors qu’approchent deux échéances cruciales : l’élection présidentielle le 13 janvier à Taïwan et celle du 5 novembre 2024 aux États-Unis. Ces deux rendez-vous électoraux seront, l’un et l’autre, scrutés de très près par le régime chinois qui n’a de cesse ces derniers mois d’accentuer ses opérations militaires d’intimidations contre l’île rebelle démocratique que Pékin considère comme une simple province.
Illustration des tensions militaires entre la Chine et les États-Unis, le Pentagone a rendu publiques mardi des photos et des vidéos de nombreux épisodes aériens où des chasseurs chinois se sont approchés dangereusement d’appareils américains depuis 2022. Plus de 180 épisodes d’incidents de nature « coercitives et risquées » ont été enregistrés par les forces aériennes américaines dans des espaces aériens internationaux. Autant de manœuvres aériennes chinoises de nature à susciter un conflit militaire non désiré, a expliqué le secrétaire adjoint à la Défense Ely Ratner lors d’une conférence de presse.
La crise en Israël aura cependant confirmé une tendance lourde. La Chine de Xi Jinping s’éloigne de plus en plus de l’Occident pour se rapprocher des régimes autoritaires tels que la Russie, l’Iran, l’Afghanistan, la Corée du Nord, au risque de constituer un cartel « d’États voyous », selon l’expression en vogue à Washington depuis les années 1980. Elle courtise également les pays du Sud Global où elle espère capitaliser sur une détestation commune de l’Occident dans l’espoir d’en prendre la direction pour tenir tête au camp de l’Amérique et de ses alliés. Le pari est risqué, mais il pourrait bien être la dernière carte dans le jeu diplomatique dont dispose encore le régime de Pékin.
Par Pierre-Antoine Donnet

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A propos de l'auteur
Ancien journaliste à l'AFP, Pierre-Antoine Donnet est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages consacrés à la Chine, au Japon, au Tibet, à l'Inde et aux grands défis asiatiques. En 2020, cet ancien correspondant à Pékin a publié "Le leadership mondial en question, L'affrontement entre la Chine et les États-Unis" aux Éditions de l'Aube. Il est aussi l'auteur de "Tibet mort ou vif", paru chez Gallimard en 1990 et réédité en 2019 dans une version mise à jour et augmentée. Après "Chine, le grand prédateur", paru en 2021 aux Éditions de l'Aube, il a dirigé fin 2022 l'ouvrage collectif "Le Dossier chinois" (Cherche Midi). Début 2023, il signe "Confucius aujourd'hui, un héritage universaliste", publié aux éditions de l'Aube. Son dernier livre, "Chine, l'empire des illusions", est paru en janvier 2024 (Saint-Simon).