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A observer le bal des négociateurs, on pensait la Chine et les États-Unis tout près d'un accord. Mais en une semaine, la guerre commerciale a repris de plus belle. Mais que s'est-il passé au juste ? Qui a le plus à perdre ? Pourquoi les Chinois choisissent-ils de "se battre jusqu'à la fin" ?
La "retraite" de Lou Jiwei, haut-fonctionnaire influent pour la poursuite des réformes en Chine depuis vingt ans, fait tache. L'homme a autant critiqué la stratégie industrielle de Xi Jinping que sa posture dans les négociations commerciales avec Washington. Au sein du pouvoir central se révèle ainsi un clivage entre "conservateurs" et "réformateurs".
Les hostilités avaient débuté il y a un peu plus d'un an. Elles ont repris ce mois-ci, alors que le déficit commercial entre les États-Unis et la Chine avait légèrement fléchi - une première - et que les négociations semblaient sur le point d'aboutir.
L'un des objectifs de la guerre commerciale lancée par l'administration Trump est de réduire le déficit avec la Chine. Mais cela fait oublier la situation du solde commercial chinois : il diminue et son excédent courant fond comme neige au soleil.
Les Américains ont beau être plus offensifs en mer de Chine du Sud, Pékin reste de marbre. Guerre commerciale ou relations avec l'ASEAN, les Chinois ont plusieurs raisons de miser sur la modération cette année. Entretien avec le Dr Li Mingjiang, spécialiste de la sécurité en Asie-Pacifique.
Il n'y aura pas de sommet Trump-Xi Jinping en mars. Qu'est-ce qui empêche un accord pour mettre fin à la guerre commerciale ? Le ralentissement de son économie pousse la Chine à céder. Mais les demandes américaines sont difficilement recevables.
Ce dimanche 3 mars, la Chine a ouvert sa double session parlementaire. Au programme, les investissements étrangers, la protection de la propriété intellectuelle et la planification familiale. En pleine guerre commerciale et sur fond de "lutte anti-corruption" sans fin, Xi Jinping tente un rééquilibrage des factions.
La Chine n'est plus seulement cette altérité qui nous fascine. Elle est devenue une menace existentielle pour l'Occident et ses valeurs. C'est l'avertissement de "La Chine e(s)t le monde", par Sophie Boisseau du Rocher et Emmanuel Dubois de Prisque.
Le mardi 26 mars à 18h30, Asialyst organise, en partenariat avec l'Inalco, une conférence gratuite sur la guerre commerciale.
La Chine serait aux abois dans la guerre commerciale avec les États-Unis. Au coeur des enjeux, l'investissement et les hautes technologies. Mais Pékin pourrait aussi tenter de tirer parti du prochain sommet entre Kim et Trump au Vietnam. Le "deal" recherché porterait alors aussi sur la sécurité nationale.
Nombreux sont déjà les pays débiteurs piégés par les "Nouvelles routes de la soie". Le projet pharaonique de la Chine profite à ses intérêts et à ses entreprises. En face, l'Occident n'a rien à proposer d'autre que l'austérité et la rigueur budgétaire.
Si nombre de pays souffrent surtout du ralentissement de l'économie chinoise, la hausse des droits de douanes sur les importations chinoises touche les produits "made in Asia", car toute la région participe aux chaînes de valeur liées au "made in China". Cela dit, certains États tirent leur épingle du jeu.
Une "trêve" dans la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis ? Le 1er décembre, alors que Donald Trump et Xi Jinping dînaient à Buenos Aires, la directrice financière du géant chinois des télécoms était arrêtée à Vancouver. Liée à l'armée chinoise, Huawei est au coeur des tensions avec l'Amérique.
A Buenos Aires, Donald Trump et Xi Jinping ont accepté une trêve dans leur guerre commerciale, déclenchée en juillet par la hausse des taxes douanières sur les importations de la Chine aux Etats-Unis. Que faut-il comprendre ? Sortie de crise ou fragile cessez-le-feu ?
En 2018, Donald Trump a mis à exécution ses menaces de guerre commerciale. La Chine est particulièrement visée, et derrière elle toute la chaîne de valeur asiatique. Si la guerre commerciale se poursuit et s'élargit, le prix à payer en 2019 sera élevé.
La Chine n'est pas en position de force dans la bataille des droits de douane, faute d'importer assez de biens et services américains pour peser dans la balance. Mais pour sauver ses arrières, elle doit se débarrasser de la dette abyssale d'une économie en plein ralentissement.
Entre Pékin et Washington, un accord est possible, mais très improbable. Car aux yeux des Américains, le déséquilibre des échanges importe moins que les atteintes de la Chine à la propriété intellectuelle et l'accès de son industrie aux hautes technologies. Pas d'accalmie sur le front technologique.
Pour les conseillers du président américains, la Chine est devenue pour l'Amérique le même danger technologique que l'URSS de Youri Gagarine et du satellite Spoutnik. A leurs yeux, sa montée en puissance repose sur le dumping, l'espionnage industriel ou les transferts forcés de technologie.
Alors que Trump a lancé une guerre commerciale des plus radicales contre la Chine, il gagnerait à méditer "l'Histoire du Péloponnèse" de Thucydide. "La montée d'Athènes et la peur qu'elle a inspiré à Sparte rendait inévitable la guerre du Péloponnèse", écrivait l'historien grec du IVème siècle.
L'impact global de la guerre économique lancée par Trump pourrait approcher celui de la crise de 2008 et coûterait 4 points de PIB aux deux principaux protagonistes. Car ce conflit saperait le fonctionnement-même des chaînes globales de valeur.
Jusqu’à maintenant les entreprises occidentales ont fait face à la concurrence d’entreprises chinoises proposant des équipements répondant aux normes américaines ou européennes. A l’avenir, elles pourraient devoir concurrencer des entreprises chinoises en fabriquant des équipements conçus selon des normes chinoises.
Le 13 mai dernier, le président américain a demandé de revoir les sanctions contre l'entreprise chinoise ZTE. Jusque-là, Washington l'accusait de menacer la sécurité nationale.
La guerre commerciale prophétisée pour 2017 entre la Chine et les Etats-Unis n'a pas eu lieu. Mais les nuages s'accumulent.