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Chine : pourquoi Huawei est au coeur des tensions avec les États-Unis

Directrice financière du géant chinois des télécommunications Huawei, Meng Wanzhou a été arrêtée le 1er décembre 2018 à l'aéroport de Vancouver pour avoir violé les sanctions américaines contre l'Iran. (Source : Nikkei Asian Review)
Directrice financière du géant chinois des télécommunications Huawei, Meng Wanzhou a été arrêtée le 1er décembre 2018 à l'aéroport de Vancouver pour avoir violé les sanctions américaines contre l'Iran. (Source : Nikkei Asian Review)
De quoi l’affaire Huawei est-elle le nom ? Celui d’un conflit sur tous les fronts. On nous parlait d’une « trêve » dans la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis ? Le 1er décembre, à l’heure même où Donald Trump et Xi Jinping dînaient à Buenos Aires pour évoquer un accord possible, l’aéroport de Vancouver était le théâtre d’une arrestation retentissante. Celle de la directrice financière du géant chinois des télécoms, coupable d’avoir enfreint les sanctions américaines contre l’Iran. Cohérent avec lui-même, le président américain s’est empressé d’évoquer une intervention en sa faveur si cela permettait un accord avantageux avec la Chine. Pour bien comprendre l’affaire, il faut revenir sur ce qu’est Huawei et sur son rôle dans les tensions avec l’Amérique, qui ne datent pas d’hier.
L’entreprise Huawei est fondée à Shenzhen en 1987 par Ren Zhengfei, ancien chercheur pour l’Armée Populaire de Libération, qu’il a quitté cinq ans plus tôt. A l’origine, l’entreprise, modeste, vend des équipements de télécommunication. Mais en l’espace de trente ans, Huawei devient un des fleurons de l’industrie chinoise. Désormais présente dans 170 pays et forte d’un chiffre d’affaire de 92 milliards d’euros, la firme de Shenzhen est le plus gros équipementier dans le monde devant le Suédois Ericsson. Elle est également le second fabricant de téléphones après Samsung. Elle est offensive à la fois sur le marché de la téléphonie mobile, des équipements de télécommunications et des câbles sous-marins. Ses dirigeants prévoient d’investir et dominer le marché de la 5G : ils ont déjà proposé à de nombreux pays d’installer les infrastructures nécessaires.
Cependant, les soupçons qui se propagent partout dans le monde sur Huawei pourraient contrarier ses ambitions. Le géant chinois est accusé de servir les intérêts du Parti communiste. Plusieurs pays ont d’ores et déjà refusé son offre sur le réseau 5G pour protéger leur sécurité nationale. Le 1er décembre dernier, la directrice financière du groupe, Meng Wanzhou, fille de Ren Zhengfei, est arrêtée au Canada dans le cadre d’une enquête américaine sur la vente illégale d’équipements à l’Iran. A ce stade, politique, économie, enjeux sécuritaires se mêlent. Huawei est-il un réel danger pour la sécurité nationale ou une victime collatérale de la rivalité sino-américaine ?

Compétitions technologiques

Huawei est sans conteste le fleuron de « l’industrie privée » de la République populaire. C’est probablement l’entreprise chinoise qui a connu le plus gros succès à l’international, si bien qu’en Chine, Huawei est devenu le symbole du renouveau économique du pays. En 30 ans, la compagnie s’est imposée parmi les plus importants fournisseurs de téléphones et d’équipements de télécommunications : installations de réseaux et infrastructures de téléphonies Internet, solutions tout-en-un pour les opérateurs mobiles ou pour les entreprises. Plus que la téléphonie, c’est sur cette question des infrastructures que se concentrent les tensions, et plus particulièrement sur la 5G. La cinquième génération de réseaux mobiles est très attendue car elle offrira un débit bien plus élevé, condition importante pour développer l’Internet des Objets.
Ainsi, une bataille mondiale se joue depuis quelques années entre les principaux équipementiers à travers le monde pour décrocher des appels d’offres de construction de réseaux. Parmi les principaux acteurs, Huawei, évidemment, mais aussi sa consœur ZTE, une autre firme chinoise, le Suédois Ericcson, le Finlandais Nokia, et enfin les Américains Cisco, Intel ou Qualcomm. Les enjeux de ces appels d’offre ne sont pas seulement pécuniaires : il s’agit aussi d’imposer les « standards 5G », les spécifications techniques du réseau de chaque entreprise. A l’heure actuelle, aucun standard n’a encore été choisi par les instances internationales en charge de les définir. Pour Huawei, et plus largement la Chine, l’enjeu est de réussir à imposer ou du moins influencer ces standards en leur faveur, et par là disposer non seulement d’un avantage économique mais aussi d’une reconnaissance technologique internationale. A cet égard, Huawei a déjà remporté une victoire symbolique avec l’inclusion de son « polar code » dans les standards internationaux. Crucial, ce code doit aider à corriger les erreurs de transmission ainsi qu’à augmenter les débits et l’efficacité des réseaux cellulaires.
Pour autant, disposer d’un réseau 5G est une chose, encore faut-il que les smartphones ou autres objets connectés puissent exploiter ce nouveau réseau. Pour cela, il faut des microprocesseurs adaptés. L’entreprise américaine Qualcomm est la première à avoir lancé un processeur compatible, le Snapdragon 855. Elle est cependant talonnée par ses concurrents, à l’instar du Taïwanais MediaTek, ou encore du néerlandais NXP (qui devait être racheté par Qualcomm avant que l’accord soit bloqué par la Chine). De leur côté, Samsung et Huawei développent leurs propres microprocesseurs. La firme chinoise s’appuie notamment sur HiSilicon, une de ses filiales.
La bataille des microprocesseurs est une compétition en soi. Conscient de leur avantage technologique dans ce domaine, Les États-Unis ont depuis quelques mois intensifié leur lutte contre l’espionnage industriel, le transfert forcé de technologie vers la Chine et la vente de composant américain à des pays tiers. En avril dernier, la justice américaine impose des sanctions sur ZTE, car l’autre géant chinois des télécoms commerçait avec l’Iran malgré l’embargo américain. L’affaire a marqué les esprits. Malgré un accord trouvé en juin, ZTE a dû cesser une partie de sa production. Le président Xi Jinping s’est alors empressé de rappeler l’importance d’un développement chinois « autonome ».

Soupçons

Au-delà de la compétition technologique acharnée entre les multinationales, la relation entre Huawei et l’État chinois est une autre source d’inquiétude pour les gouvernements occidentaux, notamment pour la sécurité nationale. L’entreprise a longtemps bénéficié d’aides publiques pour soutenir son effort de recherche et développement. Dès les années 1990, les principaux clients de la firme étaient les autorités locales, que Huawei fournissait en copies d’équipements américains produits par Cisco, entre autres. Non seulement le fondateur de Huawei est un ancien militaire de l’APL, issu d’une unité d’ingénieurs, mais selon la CIA, l’actuelle présidente du groupe, Sun Yafang, serait une ancienne responsable du ministère de la Sécurité de l’État. Bien sûr, les agences américaines peuvent avoir intérêt à établir de tels liens entre Huawei et le renseignement chinois, pour discréditer la firme. Mais cela n’enlève rien au poids d’une suspicion légitime. En effet, le Parti communiste, fondé à « tout diriger » (« 党领导一切 ») oblige l’intégralité des entreprises à fonder un comité du Parti. Aujourd’hui, la structure exacte de Huawei reste encore inconnue.
Au sein de la firme de Shenzhen, plus de 56 « comités de branche » (总支) du Parti regroupent un total de 12 000 membres. Y a-t-il également des comités du PC chinois au siège de Huawei à Boulogne-Billancourt ? Si oui, ont-ils leur mot à dire dans les décisions de l’entreprise ? Difficile de répondre. Pourtant l’enjeu sécuritaire est ici crucial. Huawei est-elle une entreprise d’État, mixte ou privée ? Sur cette question, le PDG du moteur de recherche Sogou avait résumé la situation des entreprises privées chinoises dans une interview (depuis supprimée, mais une capture d’écran est restée sur Twitter) :
« Nous entrons dans une ère où nous serons fusionnés. Il se peut qu’on vous demande d’établir un comité du Parti (communiste) au sein de votre entreprise, ou que vous laissiez les investisseurs étatiques prendre une participation… comme une forme de propriété mixte. Si vous réfléchissez clairement à cela, vous pouvez vraiment entrer en résonance avec l’État. Vous pouvez recevoir un soutien massif. Mais si c’est dans votre nature de suivre votre propre voie, de penser que vos intérêts diffèrent de ce que préconise l’État, alors vous trouverez probablement que les choses sont douloureuses, plus douloureuses qu’avant. »
Huawei est-elle une « propriété mixte » ? Certains gouvernements ou agences de renseignement s’inquiètent des risques de « portes dérobées » permettant à des acteurs étatiques tiers de pénétrer dans les réseaux et d’avoir accès aux données. Ce soupçon repose notamment sur la « loi sur le renseignement national » (国家情报法) :
Article 7 : « Toutes les organisations et tous les citoyens doivent, conformément à la loi, appuyer le travail de renseignement national, coopérer avec lui et collaborer à ce travail, ainsi que garder le secret sur le travail de renseignement national dont ils ont connaissance. L’État protégera les personnes et les organisations qui appuient le travail de renseignement national, et coopèrent avec les autorités. » (rapport ASPI – p. 6).
Selon l’article 12, les agences du renseignement peuvent « établir des relations de coopération avec les personnes et les organisations concernées et leur confier des travaux pertinents [au renseignement] », une formulation relativement ambigüe. (rapport ASPI – p. 6).
Par ailleurs, Huawei mène d’intenses activités de lobbying de part et d’autre de l’Atlantique. D’après Isaac Stone Fish, éditorialiste dans plusieurs journaux américains dont le Washington Post, la Brookings Institution a un « problème avec Huawei ». Le prestigieux think tank de Washington a reçu au moins 300 000 dollars de la part de la firme de Shenzhen via une filiale basée aux États-Unis, FutureWei. En octobre 2017, poursuit Isaac Stone Fish, un rapport publié par la Brookings décrit comment son propre vice-président, qui a déjà participé à plusieurs événements Huawei, tresse les louanges du géant chinois.
En Europe, l’activisme de Huawei n’est pas moindre. Le géant des télécoms est partenaire de la Flanders-China Chamber of Commerce » et aurait participé au financement de l’importante association entrepreneuriale ChinaEU. Huawei est aussi l’investisseur principal de la Brussels Academy for China and European Studies. Cette plateforme d’échanges universitaires accueille d’ailleurs la « Huawei Chair for Contemporary Studies », programme d’études sur la Chine financé par l’entreprise. Celle-ci organiserait également des événements « économiques et politiques », comme le « European Business Summit », destiné à rassembler de nombreux acteurs issus du monde politique ou des affaires.

Alertes occidentales

En Europe, les grands pays tirent la sonnette d’alarme. Le chef des renseignements britanniques a indiqué se méfier de Huawei, tandis que l’Allemagne débat actuellement de mesures supplémentaires pour protéger ses infrastructures. A Bruxelles, le commissaire européen en charge du marché unique numérique, Andrus Ansip s’est dit lui aussi préoccupé par les risques pour la sécurité posés par Huawei. En France, Bruno Le Maire a récemment rencontré Hu Chunhua, l’un des vice-premiers ministres chinois. « C’est à nous de fixer les limites si les investissements de Huawei menacent la sécurité nationale », a déclaré alors le ministre français de l’Économie.
Les États-Unis vont plus loin. L’administration américaine a déjà interdit l’utilisation d’équipements Huawei par les services publics et contraint les opérateurs de téléphonie de retirer les téléphones de la marque chinoise de la vente sous peine de perdre leurs subventions. Même méfiance en Australie et en Nouvelle-Zélande : les deux pays ont décliné l’offre de construire leurs réseaux 5G. De même, le Japon a interdit à ses administrations l’utilisation des équipements de la firme chinoise.

L’arrestation de Meng Wanzhou

Les difficultés de Huawei ont récemment franchi un seuil. Le 1er décembre dernier, la directrice financière du groupe, Meng Wanzhou, fille du fondateur Ren Zhengfei, a été arrêtée au Canada en vue d’une possible extradition vers les États-Unis. Cette arrestation à l’aéroport de Vancouver a eu lieu alors même que les présidents chinois et américains dînaient ensemble à Buenos Aires. La responsable est accusée d’avoir menti sur la nature des liens entre Huawei et la société SkyCom lors de négociations avec des banques. Cette filiale de Huawei était alors présentée comme indépendante, et Meng Wanzhou aurait « personnellement » menti à ce sujet. De plus, SkyCom est impliqué dans la vente d’équipements américains à l’Iran, en dépit des sanctions en vigueur. Ses avocats ont alors proposé une « résidence surveillée électronique » dans l’une des deux maisons de Wan à Vancouver, pour qu’elle ne « risque pas de s’enfuir vers la Chine ». Résultat : ce mardi 11 décembre, elle a été libérée sous caution. En plus de 10 millions de dollars de frais, elle sera soumise à un couvre-feu après 17 heures, à des restrictions de déplacement et ses passeports sont confisqués.
La plupart des allégations et accusations retenues contre Huawei et sa directrice financière datent d’au moins 2012. Pourquoi alors arrêter maintenant Meng Wanzhou ? Plusieurs hypothèses. Une partie de l’administration américaine, notamment les plus radicaux sur la question chinoise, aurait voulu déclencher cette crise pour forcer la frange plus « accommodante » de leurs collègues à s’aligner sur la même ligne : une compétition assumée et sur tous les dossiers avec la Chine. A noter par ailleurs que le président Trump a déclaré le 11 décembre vouloir considérer la libération de Meng Wanzhou si elle pouvait rendre possible un accord commercial avec Pékin. Ce serait là un revirement majeur car Washington reconnaît se servir de cette « prisonnière » comme d’un levier d’influence.

Réactions chinoises sur tous les fronts

Cette arrestation a provoqué la fureur de Pékin. Le Canada a été sommé de « relâcher Meng Wanzhou, ou d’en subir les conséquences ». Les médias de propagande ciblant l’étranger, comme la télévision CGTN ou le quotidien Global Times, n’ont eu de cesse de parler « d’atteintes aux droits humains » et d’essayer de faire pression sur le Canada. Le rédacteur en chef du Global Times, présent sur Twitter, met en doute l’indépendance de la justice canadienne. Le ministère chinois des Affaires étrangères a, lui, menacé ouvertement le pays. Manifestation, cette arrestation a touché une corde sensible. Si elle n’est pas une personnalité publique en Chine, Meng Wanzhou n’en est pas moins d’une famille influente – la fortune de son père est estimée à plus de 3 milliards de dollars, et sa soeur a le droit à des portraits dans Paris Match. Dès le 11 décembre, la Chine semble répondre à l’arrestation à Vancouver : l’ancien diplomate canadien Michael Kovrig, désormais conseiller auprès de l’International Crisis Group, est mis aux arrêts à Pékin. Même punition pour son compatriote Michael Spavor, « go-between » avec la Corée du Nord.
Preuve supplémentaire du caractère sensible de cette arrestation, le gouvernement a envoyé aux médias chinois des instructions pour traiter l’affaire Meng Wanzhou. Les consignes sont simples : pas de reportage indépendant, les annonces des médias officiels suffisent. Le Quotidien du Peuple réagit le 9 décembre dans un éditorial signé “Zhong Sheng” (钟声, « la cloche »), un pseudonyme utilisé depuis 2008 pour réagir à d’importantes affaires internationales (lire l’analyse critique de David Bandurski du China media project). L’organe du Parti qualifie l’arrestation d’acte politique. Au-delà de la mauvaise nouvelle, cette arrestation dérange car elle révèle beaucoup de détails sur le mode de vie des élites chinoises : Meng Wanzhou possédait des passeports canadien et hongkongais, alors même que la double nationalité est interdite en Chine. Sans oublier ses deux maisons à Vancouver, dont l’une valorisée à près de 6 millions de dollars.
Comme de juste en Chine, la réaction nationaliste n’a pas tardé : des entreprises ont ainsi annoncé encourager leurs employés à acheter des téléphones Huawei, tandis que ceux qui s’obstinent à acheter la marque Apple seront pénalisés. Certains salariés toucheront même une prime de 500 yuans pour un smartphone de la marque chinoise. S’il reste impossible de mesurer l’ampleur de ce type d’actions, elles paraissent néanmoins très minoritaires. L’Internet chinois n’a pas pas manqué non plus de réagir. Elliott Zaagman, journaliste pour plusieurs médias spécialisés sur la Chine, présente sur Twitter les réactions de ses contacts en Chine : tous ou presque soutiennent Huawei et dénoncent ces « règles mises en place par les Américains, que nous [la Chine] n’avons ni écrites, ni voulues, et que par conséquent nous n’avons pas besoin de respecter ». Un autre contingent virtuel était de la partie : les « Wu mao » (五毛党) ou « armée des 50 centimes », terme informel pour désigner ces internautes pro-Pékin rémunérés pour soutenir la cause. Ils étaient clairement mobilisés au Canada, parfois physiquement, pour aller manifester devant le tribunal pour la libération de Meng Wanzhou.

Changement radical

Ces réactions virulentes de Pékin et la pression imposée sur le Canada seront-elles efficaces ? Rien n’est moins sûr. Washington devrait poursuivre son lobbying auprès de ses alliés pour qu’ils coupent les liens avec Huawei. Car il ne s’agit plus seulement d’une affaire de compétition technologique. C’est un changement radical dans la politique chinoise des États-Unis. L’heure est désormais à la compétition décomplexée sur tous les fronts : « guerre commerciale », technologique, militaire ou d’influence.
Dans les négociations sino-américaines, l’affaire Huawei a servi de piqûre de rappel après la « trêve » de Buenos Aires. Alors que Donald Trump regarde anxieusement les cours de la bourse, les autorités chinoises ont besoin d’un accord pour éviter de plomber davantage une économie à la peine. L’arrestation de Meng Wanzhou restreint encore – s’il était possible – la marge de manœuvre du gouvernement chinois, coincé entre la pression américaine, et celle du nationalisme, qui oblige les dirigeants de Pékin à assumer une ligne inflexible. Pour la Chine de Xi Jinping, l’équilibre est plus fragile que jamais.

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A propos de l'auteur
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