

Votre média sur l'Asie
Quel bilan tirer pour la Chine des douze mois tumultueux de 2020 ? Pour Pékin, il n'est pas nécessairement positif. Ceux qui, à la fin de l'année, ou encore au tout début de 2021, s'empressaient de dire que la Chine s'en était bien sortie - ou du moins mieux que les autres -, que Xi Jinping avait réussi à renforcer sa position au sein du Parti, ou même que les Chinois avait "gagné" le jeu de go contre les Américains, sont, pour reprendre les mots de Jiang Zemin, "sometimes naive".
Le 8 novembre, cinq jours après le scrutin présidentiel outre-Atlantique et cinq ans jour pour jour après les dernières élections générales, 38 millions de Birmans se rendront aux urnes pour élire un nouveau nouveau parlement national et remodeler le gouvernement. Le suspense est faible : Aung San Suu Kyi et sa Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) devraient l'emporter à nouveau. Mais le panache de 2015 a disparu derrière des entraves multiples au processus électoral.
Dans les trois années précédant la crise sanitaire actuelle, les pays d'Asie s'étaient embarqués dans une course à la construction aéroportuaire, motivée par une explosion de la croissance, des échanges et des niveaux de vie. En les clouant au sol, la crise du Covid-19 a brûlé les ailes des compagnies aériennes, menaçant leur survie et défiant le génie créatif de leurs dirigeants. Pourtant, l'espace même qui tirait le secteur aérien mondial en 2018 est aussi confronté à un redécollage obligatoire. Petit à petit, le reste du monde suivra.
Depuis le lancement de la campagne "anti-gaspillage" par Xi Jinping en août dernier, plusieurs s'interrogent sur les visées réelles de cette nouvelle politique. La Chine connaît-elle une crise alimentaire ? S'y prépare-t-elle ? Ou bien est-ce un moyen pour les autorités centrales de redresser les mauvaises habitudes de consommation – culturelles parfois – des citoyens ?
Opposition avec les États-Unis, crise du coronavirus, menaces de pénurie céréalière due aux inondations, la traditionnelle restraite estivale de l'élite du Parti communiste chinois, du 1er au 16 août derniers, a balayé sans nouveauté les grands défis de la Chine. Mais dans une atmosphère marquée par les tensions grandissantes entre Li Keqiang et Xi Jinping, entre les vétérans, les "princes rouges" et l'équipe du président.
On a beau connaître la Chine, y revenir par temps de Covid donne l'impression de débarquer sur la lune. Depuis le tarmac jusqu'à votre hôtel de quarantaine, tous les Chinois que vous croisez portent une combinaison de protection. Le passage par deux semaines d'isolement est obligatoire pour tous les voyageurs arrivant de l'étranger, et jusqu'à preuve du contraire, vous êtes considérés comme potentiellement porteur du virus. Aucune sortie, aucun contact n'est permis en dehors des personnels qui vous braquent un thermomètre infrarouge sur le poignet deux fois par jour. Même l'aspirateur entraperçu au fond du couloir est promené par un drôle de cosmonaute, ou plutôt par un taïkonaute lui aussi emballé comme un saumon.
On connaissait la "diplomatie du masque" menée par la Chine à travers le monde. La crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19 a mis en pleine lumière la très forte dépendance de l'Occident à l'égard de la Chine pour ses médicaments.
Fermetures soudaines des consulats chinois à Houston et américain à Chengdu, joutes verbales d'une grande virulence, appel américain à "une coalition du monde libre" contre la Chine... La guerre froide entre la Chine et les États-Unis a connu en une semaine à peine une escalade dramatique qui conduit les observateurs à se poser la question : jusqu'où ira-t-elle ?
Si la Thaïlande a jugulé la pandémie, elle est l’une des économies asiatiques les plus affectées par la récession déclenchée par le Covid-19.
Depuis, plus de 2 500 ressortissants mongols sont bloqués dans de nombreux pays européens, dont la France, depuis que le gouvernement de la Mongolie a fermé les frontières à ses propres citoyens, au mois de mars dernier, pour éviter toute contamination au coronavirus.
Les délocalisations des entreprises américaines et japonaises s'expliquent en deux mouvements. Le premier naît de la hausse de droits de douane des États-Unis sur un certains nombre de produits "made in China". Le second a été déclenché par les annonces de l'administration Trump appelant à découpler les économies chinoises et américaines. Il a été renforcé par la pandémie qui a révélé la forte dépendance de nombreuses filières aux fournitures chinoises. L'objectif de ces délocalisations est très rarement une relocalisation aux États-Unis ou au Japon de productions réalisées en Chine, mais la réorganisation des chaînes globales de production en Asie du Sud-Est, notamment en Indonésie.
Le tourisme est de plus en plus une activité régionale. Les Nord-Américains représentent 65 % des touristes en Amérique du Nord, les Asiatiques 75 % en Asie et les Européens plus de 80 % en Europe. Sur ce plan comme sur d’autres, la crise de 2020 ne sera pas une rupture mais un accélérateur de tendances. Les touristes chinois – les plus nombreux au monde – reviendront massivement en Asie du Sud-Est.
Suivant la baisse spectaculaire des investissements de la Chine à l'étranger, les projets labellisés "Routes de la Soie" voient leur financement en chute libre depuis le début de la crise du coronavirus. Tendance lourde ou parenthèse ?
Le 12 juin dernier, la ville de Pékin annonçait la découverte d'un nouveau foyer de coronavirus autour de l'immense marché alimentaire de Xinfadi. Se déclarant sur le "pied de guerre", le gouvernement local a reconfiné 11 quartiers et déployé des moyens gigantesques pour remonter les chaînes de transmission. L'anthropologue Frédéric Keck, spécialiste des crises sanitaires liées aux maladies animales, revient sur cet épisode mais aussi sur les enjeux d'images que représente cette pandémie pour la Chine. Il évoque aussi l'importance des "marchés humides", si décriés depuis le début de la crise.
Le Covid-19 a provoqué une crise sanitaire et un triple choc économique au Bangladesh. Le confinement a arrêté l’économie, les exportations d’habillement ont chuté, les remises des émigrés diminuent. Des millions de personnes retombent en dessous du seuil de pauvreté.
La pandémie de coronavirus est le résultat du dérèglement du climat provoqué par l'exploitation de la nature et de la faune sauvage en Chine. En Inde, les "réfugiés du Covid-19", ces travailleurs migrants victimes du confinement, sont donc aussi des réfugiés climatiques. Or, le plan de relance du gouvernement Modi ne fait aucune place à la lutte contre le réchauffement. C'est pourtant le principal enjeu vital dans le pays, alerte Chittranjan Dubey, militant écologiste, ancien fondateur d’Extinction Rebellion India. Côme Bastin a traduit sa tribune pour Asialyst.
À la différence de la Chine, la Corée du Sud engage une relance verte pour se sortir de la crise du coronavirus. Le plan de l'administration Moon Jae-in prévoit des financements pour les énergies renouvelables, les véhicules électriques, les batteries et le logement, l’introduction d’une taxe carbone et la disparition progressive des financements de centrales à charbon par les banques publiques. Des centres régionaux de transition énergétique seront créés pour faciliter le réemploi des salariés et le gouvernement a confirmé son intention d’atteindre un objectif net de zéro émission de gaz à effet de serre en 2050.
Après de longues fiançailles, vingt années de brouilles et de retrouvailles, l'union des États Unis avec la Chine vole en éclat. Les deux vieux époux s'envoient des assiettes à la figure. Espérons que cela n'aille pas plus loin !
La double session parlementaire n'a accouché ni d'un plan de relance économique ni d'un plan de réforme du système de santé. La loi sur la sécurité nationale à Hong Kong a littéralement court-circuité l'ensemble du travail de l'assemblée. Comment expliquer cette stratégie qui pour l'instant a pour seul résultat d'isoler la Chine sur la scène internationale ?
C'est un cas à part en Inde. Dans un pays verrouillé depuis le 25 mars et qui se prépare à sortir de la quarantaine, la pandémie de coronavirus continue de se propager avec un nombre de cas en hausse. Le Kerala était en mars l'État indien le plus touché. Il a pourtant jugulé l'épidémie en trois semaines grâce à une stratégie à bas coût, "frugale" dirait-on ici. Elle s'appuie sur un système de santé décentralisé et sur la médecine ayurvédique. Si le retour des travailleurs émigrés a déclenché une seconde vague de contaminations, le nombre de décès a peu augmenté.
Séoul a rapporté ce 28 mai 79 nouveaux cas de coronavirus en une journée. Le gouvernement de Moon Jae-in, dont la réponse à la pandémie a été ces derniers mois érigée en modèle d'efficacité, a immédiatement rétabli pour deux semaines des restrictions récemment levées. Au-delà de l'usage massifs des tests, des masques et du traçage numérique, plutôt que du confinement contraint, c'est à travers la culture politique et les relations public-privé en Corée du Sud que s'explique le mieux la lutte de Séoul contre la pandémie.
Les attentes étaient très fortes à l'ouverture des "deux assemblées" à Pékin vu les circonstances et l'atmosphère internationale pour le moins tendus. Mais les discours importants sur la pandémie et le ralentissement économique ce jeudi 21 et vendredi 22 mai ont laissé sur leur faim les observateurs internationaux. Dans le cas de Hong Kong et Taïwan, la tonalité fut différente. Les commentaires d'ouverture signalent un changement majeur du principe "un pays, deux systèmes", voire même le début du "un pays, un système".
Pour lutter contre la propagation du coronavirus, tous les pays d'Asie de l'Est ont globalement adopté une même stratégie composée de quatre éléments : le recours rapide et systématique aux outils numériques, des campagnes de tests à grande échelle, des méthodes intrusives mais sophistiquées de traçage et des règles strictes de quarantaine. Ce système est néanmoins difficilement transposable en France.
L'explosive loi anti-sédition a été remise à l'ordre du jour par Pékin en pleine lutte contre le coronavirus. Ce texte avait déjà provoqué les premières grandes manifestations massives en 2003 à Hong Kong à la suite du SRAS. Elle permet la répression de toute opposition au pouvoir chinois et signe la fin des libertés civiles liées au principe "un pays, deux systèmes". Les manifestations vont-elles reprendre avec la même intensité qu'en 2019 ?
Elles sont auteure, urgentiste, infirmière, journaliste ou chanteuse. Ces héroïnes chinoises modernes se battent contre les moulins à vent. Elles n'hésitent pourtant pas à se jeter dans la tourmente provoquée par la pandémie de Covid-19. Malgré les risques de représailles, oubliant leur corps, leur nom et leur réputation, ces femmes sont sur tous les fronts durant cette crise sanitaire et sociale.
Recherche scientifique, pêche du krill, tourisme de luxe, programme spatial, accès aux espaces communs... La Chine s'affirme en Antarctique. L'enjeu : faire la démonstration de sa stature de grande puissance présente partout sur Terre, et au-delà !
Sans véritable politique pour limiter la propagation du coronavirus, et avec une pratique des tests parmi les moins développées du monde, les conséquences du Covid-19 pourraient être dramatiques en Indonésie.
Alors que les drones de contrôle du confinement ont été rangés à Pékin et que les manifestations reprennent de plus belle à Hong Kong, le Parti communiste chinois se prépare activement pour les "deux assemblées" (lianghui, 两会). La double session parlementaire de l'Assemblée nationale populaire et de la Conférence consultative du peuple chinois aura lieu les 21 et 22 mai prochains. État des lieux des dossiers incontournables pour le pouvoir central.
Le profil de l'épidémie continue sa mutation en Asie. L'Asie du Sud ou l'Indonésie, épargnés jusqu'à mi-mars, sont aujourd’hui au cœur d’une puissante première vague. Les pays d'Asie orientale ont, eux, connu la vague des "cas importés" vers le milieu du mois de mars et plus récemment, l'apparition de nouveaux "clusters" dont le plus important concerne Singapour. Ces deuxièmes vagues ont imposé de très strictes mesures de contrôle aux frontières, et une grande réactivité pour contenir et résorber les nouveaux foyers épidémiques. Les résultats obtenus sont convaincants et l'Asie du Nord-Est parvient à maintenir le contrôle du Covid-19.
Tests en petit nombre, hôpitaux sous-équipés, pénurie de médecins... les conditions d'une lutte efficace contre la pandémie de coronavirus n'étaient pas réunies aux Philippines. D'autant que l'archipel a souffert parmi les premiers de la contamination par le biais de touristes chinois en provenance de Wuhan. La stratégie autoritaire et menaçante de Rodrigo Duterte est un obstacle de plus pour connaître précisément l'état des infections dans le pays. Résultat, l'économie se contracte dangereusement et les travailleurs du secteur informel sont les principales victimes sociales du confinement.