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En opérant leur coup d'État le 1er février dernier, les chefs militaires birmans n'avaient pas prévu la détermination de leurs opposants. L'emploi de la force létale et la hausse du nombre des tués lors des manifestations n'a, pour l'instant, pas entamé le mouvement de désobéissance civile. Une opposition pro-démocratie qui se structure avec l'engagement retentissants d'une partie du corps diplomatique contre la junte.
Les dernières déclarations du président américain Joe Biden, à l'occasion de son premier discours de politique étrangère, ne laissent plus de place au doute. L'affrontement entre la Chine et les États-Unis enclenché par son prédécesseur Donald Trump est parti pour durer très longtemps, avec Taïwan parmi les contentieux les plus explosifs.
Pendant les quatre premières semaines de leur pouvoir absolu sur la Birmanie après le coup d'État, le général Min Aung Hlaing et son Conseil d'Administration de l'Etat (SAC) affrontent à la plus grande campagne de désobéissance civile qu'ait connu l'Asie du Sud-Est. Un pays paralysé, où les banques sont à court d'espèces depuis trois semaines, où les trains roulent rarement. Mais l'étau se resserre sur la résistance au putsch. Ce dimanche 28 février, le nombre des manifestants tués répertoriés a brutalement été multiplié par 10, comparé au total des victimes jusqu'à présent. La plupart ont été tués par balles réelles à Rangoun, Mandalay et d'autres villes de province.
Avec une nouvelle règlementation imposée par Pékin qui exige des candidats aux élections locales à Hong Kong de déclarer leur allégeance au gouvernement central et la plus large salve d'inculpations pour "subversion" dans le camp démocrate, l'ancienne colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997 est désormais totalement sous cloche. Un processus qui marque définitivement la mort du principe "un pays, deux systèmes" inventé par le patriarche Deng Xiaoping. Le Parti communiste chinois avait pourtant promis de le respecter pendant cinquante ans.
Depuis son investiture le 20 janvier dernier, le président américain Joe Biden s'est entouré d'une solide équipe d'experts de la Chine, illustrant sa volonté de faire du lien Pékin-Washington la première de ses priorités et de mieux faire pièce aux ambitions chinoises. Revue de détail.
À l'heure où Xi Jinping prépare son maintien au pouvoir après 2022, la nomination des dirigeants en province est cruciale. Mais le profil type du gouverneur, du président de région autonome et du secrétaire du Parti pour la province reste l'homme Han de plus de 50 ans. À quelques exceptions près, les femmes ne sont pas placées sur orbite pour faire carrière dans les hautes instances du Parti-État. Trop souvent, leur présence se réduit à témoigner des efforts de féminisation et de diversité ethnique dans les exécutifs provinciaux.
Les chefs de l'armée birmane se considèrent comme l'épine dorsale du pays. La mentalité de la haute hiérarchie militaire modèle 2021 n'a pas rompu avec les usages en vigueur depuis le bain de sang de l'été 1988. En revanche, la société civile, en particulier la jeunesse urbaine très connectée, n'existait pas. Aujourd'hui, elle refuse très énergiquement le retour vers un passé honni que prétend imposer au pays le nouvel avatar de la junte au lendemain du coup d'État du 1er février.
Partis jeudi 18 février de leur port d'attache de Toulon, le porte-hélicoptères amphibie Tonnerre et la frégate légère furtive Surcouf, deux bâtiments français, font route vers la région Indo-Pacifique. Ils croiseront à deux reprises en mer de Chine du Sud, une zone de 4,5 millions de km2 dont 90 % sont revendiqués par Pékin. Leur mission doit durer trois mois. Un nouveau un défi direct lancé à la Chine.
Avec l'atterrissage réussi de sa sonde et de son rover Perseverance sur le sol de Mars ce jeudi 18 février, la NASA a fait la démonstration de sa maîtrise parfaite des hautes technologies utilisées dans la course aux étoiles. Mais un autre robot est attendu fin avril sur l'astre rouge : la sonde chinoise Tianwen-1 et son rover. Une épopée tout aussi remarquable qui illustre la volonté de la Chine de se mesurer aux ambitions américaines dans la conquête de l'espace.
Le "nettoyage" politique par Xi Jinping des géants du numérique en Chine ne fait que commencer. Après "l'affaire Jack Ma" qui oblige Alibaba à un démantèlement qui ne dit pas encore son nom, c'est maintenant Tencent qui est inquiété. Le Parti a mis en examen le vice-président du groupe propriétaire de WeChat. En cause, une affaire de pots-de-vins liés à un partage de données numériques d'utilisateurs, mais surtout, des liaisons dangereuses avec le clan de l'ancien président Jiang Zemin, que Xi Jinping cherche inlassablement à anéantir.
À Rangoun, les manifestations ne faiblissent pas après le coup d'État du général Min Aung Hlaing. La jeunesse qui défile dans les cortèges a connu la démocratisation partielle initiée en 2010 et qui a mené Aung San Suu Kyi à gouverner le pays de 2016 à 2021. Connectée, fière, elle se retrouve chaque jour dans la rue depuis le 6 février, défiant les fantômes des générations passées à force de slogans provocateurs, d'appels à la grève générale et de mobilisation sur les réseaux sociaux.
Bloquez la date ! Le mercredi 10 mars à 18h30, Asialyst et l’Institut national des langues et civilisation orientales (Inalco) vous proposent un débat en visioconférence sur la "Milk Tea Alliance", cette alliance surprenante entre les mouvements pro-démocratie de Thaïlande, d'Hong Kong et de Taïwan.
Prise entre le marteau militaire américain et l'enclume économique chinoise, la Corée du Sud pourrait bien finir par renoncer à son partenariat historique avec les États-Unis, en confortant l'influence de Pékin sur ses voisins asiatiques. Si les prochaines semaines devraient nous éclairer quant à la position du nouveau locataire de la Maison Blanche vis-à-vis de Séoul et augurer, peut-être, un réchauffement des relations bilatérales entre ces deux pays, les derniers signaux n'en demeurent pas moins préoccupants. Ils doivent alerter les chancelleries occidentales sur le possible pouvoir de nuisance de la diplomatie chinoise.
Depuis la prise du pouvoir par l'armée birmane le 1er février, la mobilisation de la société civile s'amplifie dans la plupart des villes du pays, malgré les arrestations de supposés activistes et de leaders potentiels de la résistance au coup d'État. Chaque jour plus nombreux, des dizaines de milliers de manifestants crient des slogans hostiles aux militaires, et réclamant la libération d'Aung San Suu Kyi, arrêtée dans la nuit du putsch. Beaucoup dénoncent aussi une aide de la Chine à la Tatmadaw.
Deux porte-avions américains accompagnés de leurs flottilles croisent depuis ce mardi 9 février en mer de Chine du Sud. C'est le plus important déploiement américain dans cette zone revendiquée par Pékin depuis des mois. Pratiquement au même moment, un sous-marin nucléaire d'attaque et un bâtiment de surface français s'y sont trouvés. Un message politique que Washington entend adresser à Pékin et à ses alliés dans la région indo-pacifique. Ce jeudi, Joe Biden a évoqué le sujet directement avec Xi Jinping dans son premier entretien avec le président chinois depuis son arrivée à la Maison Blanche.
Avec la Chine en toile de fond et sa puissance militaire montante au cœur de leurs préoccupations majeures, le président américain Joe Biden et son administration organisent la riposte en menant des discussions approfondies avec les principaux chefs de la diplomatie européenne. Ils préparent aussi un sommet prochain du "Quad", ce forum stratégique qui rassemble les États-Unis, le Japon, l'Australie et l'Inde et dont Washington souhaiterait en faire "un nouvel Otan" en Asie.
Ce lundi 8 février, l'armée a instauré la loi martiale dans plusieurs quartiers de Mandalay, deuxième ville de Birmanie. En sera-t-il de même à Rangoun, Naypyidaw et dans le reste du pays ? Depuis samedi, la population birmane est unie dans la rue dans un face-à-face avec la police et les généraux qui ont pris le pouvoir. Les manifestations et les mouvements de désobéissance civile forment la plus grande vague de protestation depuis la révolution de safran en 2007 et la révolution de 1988, toutes deux réprimées dans le sang.
Les militaires avaient tout pour préserver leur emprise sur le système politique de la Birmanie. Suffisamment de sièges réservés au Parlement pour empêcher l'amendement d'une Constitution protégeant leurs intérêts, et la mainmise sur trois ministères clés : l'Intérieur, la Défense et les Frontières. Pourquoi l'armée a-t-elle voulu s'arroger les pleins pouvoirs ?
Après leur coup d'État et l'arrestation d'Aung San Suu Kyi, les généraux birmans ont ordonné ce jeudi 4 février aux fournisseurs internet de bloquer l'accès à Facebook, le réseau social central pour la société civile. Un mouvement de désobéissance se forme peu à peu contre la dictature militaire. Mais la puissance répressive de la Tatmadaw oblige à l'extrême prudence.
La détention de plus d'un million de Ouïghours dans des camps de rééducation et le travail forcé imposé à plus de 500 000 membres de cette communauté turcophone dans le Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, était déjà connu. S'y ajoute désormais une enquête de la BBC qui, sur la foi de témoignages de première main, dénonce le viol comme une pratique courante dans ce que la Chine nomme pudiquement des "centres de formation professionnelle".
La promotion des cadres à la tête des provinces chinoises est un jeu de go très complexe, mais nécessaire à celui qui veut dominer la scène politique nationale en Chine. Parfois, il vaut mieux ne pas perdre du terrain, plutôt que de chercher vainement à en gagner. Xi Jinping n'ignore pas cette règle tacite. Exemple avec la nomination du nouveau gouverneur du Heilongjiang.
La défaite de Donald Trump et l'élection de Joe Biden signifient-elles la fin de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine ? Comment évoluera la situation géopolitique en Asie, notamment en mer de Chine du Sud ? L'Institut français de recherche sur l'Asie de l'Est (IFRAE) en a débattu lors d'une conférence à distance le 11 janvier, dans le cadres de ses "Rencontres du lundi", avec Sébastien Colin, Guibourg Delamotte et Jean-François Huchet.
La Chine est la priorité numéro un dans l'agenda diplomatique de Joe Biden. Le nouveau président américain consulte les alliés des États-Unis et renforce ses liens stratégiques avec le Japon et la Corée du Sud dans le but de trouver ensemble une posture commune face au géant asiatique.
À vos agendas ! Asialyst vous offre un année 2021 pleine de conférences avec l'Inalco, à distance ou en présentiel. Du dynamisme de la jeune asiatique militante aux enjeux de l'olympisme au Japon. Retrouvez ici notre programme de l'année actualisé au fur et à mesure.
Dix jours à peine après l'investiture de Joe Biden à la Maison Blanche, la Chine lance de multiples signaux dans l'espoir d'un retour à des relations plus apaisées avec les États-Unis. Mais la nouvelle administration américaine fait preuve de fermeté, en particulier sur la question épineuse de Taïwan à propos de laquelle Pékin a clairement réaffirmé ces derniers jours que l'indépendance de l'île signifierait "la guerre".
Pas question de laisser penser que les États-Unis allaient lâcher Taïwan. La nouvelle administration américaine de Joe Biden a voulu marquer les esprits. Et de faire le tri : oui à un soutien ferme et sans équivoque à Taipei ; non à l'unilatéralisme déstabilisant de Donald Trump. Le défi reste cependant entier : comment rendre durable le destin commun à Taïwan et à l'Amérique face à la Chine de Xi Jinping ?
Le 21 janvier dernier, dans une note verbale transmise aux Nations Unies, le Japon a déclaré les revendications de Pékin en mer de Chine du Sud "sans fondement" car étant en contradiction avec la Convention des Nations unies sur le Droit de la mer. Cette réaction japonaise vient s'ajouter à la déclaration, le 13 juillet 2020, des États-Unis, par la voix de l'ex-secrétaire d'État Mike Pompeo, dans laquelle l'Amérique juge les prétentions chinoises dans cette zone "illégales".
Par définition, le néocolonialisme est le fait de l'ancienne puissance coloniale dans un pays devenu indépendant. Mais dans une acception plus étroite, il pourrait tout à fait s'appliquer à l'entreprise pharaonique de la Chine, au moins à une partie des "Nouvelles Routes de la Soie", en Asie du Sud. La façon dont le financement d'infrastructures via des prêts hors des règles du marché permet à Pékin de s'accaparer le patrimoine économique d'un État est édifiante. C'est le cas notamment en Birmanie et au Pakistan.
Donald Trump parti de la Maison Blanche après une transition chaotique, Joe Biden a été investi 46ème président des États-Unis ce mercredi 20 janvier. Si la Chine espérait un apaisement dans ses relations exécrables avec les États-Unis à la faveur de l'arrivée au pouvoir du démocrate, le réveil n'en sera probablement que plus rude. Plusieurs membres de la nouvelle administration ont d'ores et déjà clairement indiqué que Washington adopterait une posture "agressive" envers Pékin.
Le centenaire du Parti communiste chinois sera l'un des rendez-vous politiques majeurs de 2021 pour Pékin en juillet prochain. Pour le blason du PCC et pour son pouvoir personnel, Xi Jinping a besoin de marquer le coup. Le mois dernier, le numéro un chinois proclamait ainsi la "victoire sur la pauvreté absolue", un des engagements fondamentaux du Parti fondé à Shanghai dans le plus grand secret au plus fort de l'été 1921. Or cette "éradication de la pauvreté" ne semble pas résister aux données officielles du gouvernement lui-même.