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Six semaines après son déclenchement, la guerre que la Russie mène en Ukraine s’éternise et risque de coûter cher à Pékin. La Chine n’a jamais dit clairement si elle soutenait ou non Vladimir Poutine. Mais il apparaît désormais de façon claire qu'elle n’abandonnera pas la Russie pour des raisons sécuritaires et géostratégiques. Peu importe le prix élevé à payer du fait des sanctions financière et commerciales qui ne manqueront pas de frapper tôt ou tard le pays de Xi Jinping.
À Taipei, le discours officiel se veut rassurant pour la population : les différences entre l’Ukraine et Taïwan sont nombreuses. Pour autant, les similarités ne manquent pas non plus, tandis que les deux crises, si elles ne procèdent pas l’une de l’autre, entretiennent des liens directs qui conditionnent l’attitude des États-Unis sur les deux dossiers. Une attitude qui n’a pas attendu le déclenchement de l’offensive russe pour se préciser. Stéphane Corcuff dresse ici un inventaire historique, politique et géopolitique des similitudes entre trois crises : celle de l’Ukraine, de Hong Kong et du détroit de Taïwan. Toutes nous ramènent à la géopolitique de l’Empire, qui n’a jamais disparu sous le communisme.
Qui peut dire combien de temps Kiev résistera ? Depuis le déclenchement de son offensive jeudi 24 février juste avant l'aube, l'armée russe parait lancée dans une inexorable invasion de l'Ukraine, tant le rapport de force lui est favorable. D'autant que les États-Unis n'enverront pas un seul GI's pour défendre le pays de Volodymyr Zelensky. Par contre, il serait infiniment plus compliqué pour l’Armée populaire de libération chinoise de prendre le contrôle de Taïwan. Ce qui conduit à penser que Xi Jinping pourrait éviter de s’engager trop loin aux côtés de son homologue russe Vladimir Poutine.
Insensiblement mais sûrement, de nombreux pays occidentaux, au premier rang desquels les États-Unis, poursuivent un rapprochement avec Taïwan. Un processus qui a pour conséquence d’isoler la Chine continentale, furieuse mais incapable d’enrayer cette dynamique.
Les États-Unis défendront Taïwan en cas d'attaque déclenchée par la Chine communiste. La déclaration du président Joe Biden ce jeudi 21 octobre à Washington marque-t-elle un virage complet de l'Amérique ? Jusque-là, les administrations américaines successives s'étaient contentées de fournir des armes à l'ancienne Formose pour lui permettre de se défendre en cas de tentative d'invasion. Les propos du dirigeant américain ont toutefois été nettement modérés par la Maison Blanche quelques heures plus tard, et surtout par le chef du Pentagone. Que faut-il comprendre ?
Les médias occidentaux parlent souvent de la "région autonome chinoise du Tibet". Rarement du Tibet comme un territoire différent de la Chine. Par contre, tous écrivent "Taïwan" et non pas "province chinoise de Taïwan". C'est contre cette différence que milite Michael van Walt van Praag, avocat néerlandais et conseiller juridique du Dalaï-lama. Pour lui, les récentes prises de positions très fermes face à la Chine en Asie-Pacifique doivent se traduire aussi par un changement de discours et d'actes sur le Tibet. Asialyst l'a rencontré lors de son passage à Paris début octobre. Entretien.
Atmosphère enthousiaste à Taipei pour la fête nationale, malgré une escalade de tensions entre Taïwan et la Chine populaire. Les récentes démonstrations de force de Pékin, décidé à réunifier l’île de 23 millions d’habitants au territoire chinois, n’ont pas perturbé le déroulement des festivités. Les Taïwanais venus assister aux célébrations se disent confiants dans leur avenir. Rappelant la réponse exemplaire du pays à la pandémie de Covid-19, la présidente Tsai Ing-wen a insisté sur les capacités de résilience et d’unité de son peuple : Taïwan, ne "se soumettra pas" face à la pression chinoise.
Ce dimanche 10 octobre, date de la fête nationale de la République de Chine, la présidente Tsai Ing-wen a déclaré que Taïwan n’accepterait jamais de se soumettre au régime communiste chinois. Ce dernier, a-t-elle soutenu, n’apporte ni la liberté, ni la démocratie que le peuple de l’ancienne Formose a adoptée depuis plusieurs décennies.
Ce dimanche 10 octobre, Taïwan célèbre sa fête nationale, celle de la République de Chine, proclamée en Chine continentale, et réduite après 1949 à l'archipel taïwanais. Paradoxalement, elle sera célébrée par la présidente Tsai Ing-wen, au pouvoir depuis 2016, dont la formation politique s’est construite autour d’une idée d’identité taïwanaise, en opposition à la République de Chine, et alors qu’aujourd’hui plus des deux tiers de la population ne se définit plus du tout comme chinoise.
La tension ne cesse de grimper entre la Chine et Taïwan. Au point que la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen a mis en garde ce mardi 5 octobre dans une tribune contre des "conséquences catastrophiques" si l’ancienne Formose devait tomber aux mains de Pékin. Elle promet de "tout faire" face aux menaces. Depuis le 1er octobre, jour de la fête nationale en Chine continentale, près de 150 avions chinois ont fait des incursions dans la zone d’identification de défense aériennes (ADIZ) de Taïwan, un chiffre sans précédent.
Le ministère des Affaires étrangères de Taïwan a annoncé le 19 juillet l’ouverture d’un bureau à Vilnius en Lituanie. Sa particularité : son nom officiel est "Bureau de Représentation de Taïwan" au lieu de "Taipei". Un nom qui lui donne une dimension quasi diplomatique inédite dans l’Union Européenne, puisqu'il équivaut à une reconnaissance de facto de l’ancienne Formose comme un État indépendant. Un "casus belli" pour la Chine.
Le festival de Dajia Mazu est la plus ancienne et la plus grande procession religieuse de Taïwan. Chaque année, au cours du troisième mois lunaire, Mazu, déesse des marins, quitte sa demeure au temple Jenn-Lan à Taichung, pour rejoindre le temple Fengtian à Chiayi. Le culte de la déesse des marins apporte aussi bien son lot de festivités que de controverses politiques. Retour sur l'histoire du festival le plus populaire de Taïwan.
Ce lundi 11 mai, la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen a officiellement proposé à l'Union européenne que son pays fournisse davantage de semi-conducteurs afin de permettre aux industries du Vieux Continent de pallier la pénurie de ces puces électroniques vitales pour l'économie. Taïwan en est l'un des principaux producteurs.
Les ministres des Affaires étrangères du G7, réunis ce mercredi 5 mai à Londres, ont condamné les violations des droits de l'homme en Chine et se sont engagés à empêcher le pays de Xi Jinping d'utiliser des moyens d'intimidation économique. Mais surtout, les chefs de la diplomatie des sept pays avancés ont indiqué qu'ils soutiendraient la participation de Taïwan à l'OMS, à laquelle la Chine s’oppose, et ont dénoncé "toutes les actions unilatérales susceptibles de provoquer une escalade des tensions" dans le détroit de Taïwan.
Joe Biden vient de clore une séquence qui, sans surprise, exaspère la Chine. En quelques jours, il a envoyé un proche conseiller assurer la présidente taïwanaise du soutien des États-Unis, et il a reçu le Premier ministre japonais à Washington pour réaffirmer avec lui "l'importance de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan". Pour le moment, le successeur de Donald Trump se garde de tracer la ligne rouge : la défense militaire automatique de Taïwan en cas d'invasion chinoise.
En septembre 2019, la Chine avait paru réussir à "isoler" Taïwan, tant le nombre de ses alliés s'était réduit. Mais l'impression était superficielle : des multiples visites de ministres américains à celle du président du Sénat tchèque, c'est un paysage nouveau des relations quasi-diplomatiques de Taïwan avec les pays de l'OCDE qui se dessine.
La visite à Taïwan entamée ce jeudi 17 septembre par le sous-secrétaire d'État américain pour les Affaires économiques Keith Krach est la première de ce niveau d'un membre du Département d’État depuis 41 ans. Elle semble marquer la volonté de l'administration américaine de resserrer ses relations avec l'île, d'autant qu’elle intervient après celle il y a tout juste un mois du secrétaire à la Santé Alex Azar. Furieux, Pékin n'a qu'une faible marge de manœuvre pour contrer la stratégie américaine.
Soutien indéfectible des manifestants pro-démocratie à Hong Kong et toujours plus proche de Washington, l'archipel taïwanais est plus que jamais en opposition frontale à Pékin. Avec détermination, mais en prenant le risque d'être otage du choc des puissances entre la Chine et les États-Unis.
Là où la nouvelle loi de sécurité nationale à Hong Kong peut inquiéter à Taïwan, c'est qu'elle révèle que la Chine est désormais sur le pied de guerre et que la victoire idéologique du Parti doit primer sur toute autre considération d'intérêt économique ou de respect international.
Deux pays ont su tirer profit de la guerre commerciale sino-américaine : Taïwan et le Vietnam. Or, ce sont les deux mêmes qui ont su le mieux gérer la crise du coronavirus en Asie. Malgré des régimes politiques complètement différents, ils ont en commun une suspicion très forte envers la Chine populaire, perçue comme une menace à leur souveraineté. Ce sont les deux pays d'Asie de l'Est les plus à la pointe d'une "dé-sino-mondialisation", souligne le chercheur Jean-Yves Heurtebise dans cette tribune. Soit un "découplage" avec la Chine qui semble aussi impossible à mettre à œuvre au niveau industriel que nécessaire au niveau politique.
Malgré leurs succès respectifs contre l'épidémie de coronavirus, la Chine et Taiwan continuent de s'écharper par diplomatie interposée.
Les élections de 2020 ont-elles marqué un effondrement du KMT concomitant à un retour en force du DPP ? La réponse n'est pas si évidente.
A ne pas manquer ! Le jeudi 30 janvier à 19h, Asialyst coorganise avec l'Institut des langues et civilisations orientales une conférence gratuite pour analyser les résultats des élections taïwanaises du 11 janvier et leurs conséquences sur les relations avec la Chine ou la politique commerciale de l'île. L'événement aura lieu à l'Inalco à Paris. Inscription obligatoire.
Comment interpréter la réélection triomphale le 11 janvier de Tsai Ing-wen et le maintien d'une majorité absolue de son parti au Yuan Législatif ? Les élections taïwanaises ne peuvent se réduire à un baromètre des relations avec la Chine. Les Taïwanais votent aussi en fonction de leur vie politique intérieure. Mais l'enjeu des relations entre Taipei et Pékin conserve un rôle constant dans les campagnes électorales taïwanaises. Celles de janvier 2020 n'ont pas fait pas exception.
Les jeux sont-ils déjà faits ? Samedi 11 janvier, les électeurs taïwanais sont appelés aux urnes pour élire leur président et renouveler leur parlement. Grande favorite des sondages, l'actuelle cheffe de l'État Tsai Ing-wen remet en jeu son mandat et la majorité absolue dont dispose sa formation, le Parti démocrate progressiste (PDP), au Yuan législatif. Elle devra affronter Han Kuo-yu, candidat du Kuomintang. Principale pomme de discorde entre les deux principaux rivaux : les relations à entretenir avec la Chine populaire.
Entretien avec Roy-Chun Lee, de l'Institut de recherche économique Chung-Hua (CIER) à Taipei. Pour lui, "la guerre commerciale a des conséquences spectaculaires sur la structure du commerce et des investissements entre Taïwan, les États-Unis et la Chine". Quel en sera l'impact sur les élections du 11 janvier ?
Par son ampleur inédite, la 17ème édition de la Taiwan Pride, organisée le 26 octobre dernier, marque l'année de la légalisation du mariage pour tous, une première en Asie. Mais pour la communauté LGBT, les enjeux restent importants. A l'approche des élections présidentielles qui se tiendront le 11 janvier, la marche a pris une tournure plus politique que festive. Reportage en image.
Le 1er octobre dernier, la République populaire de Chine fêtait ses soixante-dix ans. Comme chaque année depuis l'an 2000, les employés des entreprises basées en Chine jouissent en moyenne d'une semaine de repos. Pour les Taïwanais, toujours plus nombreux à travailler sur le continent, c'est aussi l'occasion de se ressourcer et de revenir au pays. Trois jeunes actifs en quête de réussite professionnelle racontent leur expérience de l'autre côté du détroit.
Toujours avide d'exister sur la scène globale malgré les pressions de la Chine, Taïwan mène une campagne internationale pour regagner un accès à certaines organisations liées aux Nations Unies. Parmi elles, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dont l'assemblée générale a débuté le 20 mai à Genève pour huit jours. Reportage.
Sous la pression grandissante de la Chine, Taïwan souffre de plus en plus de son isolement international. Pour compenser, le gouvernement de Tsai Ing-wen veut développer son soft power. La matière ne manque pas, mais pour la valoriser, presque tout reste à faire.