Michael van Walt van Praag : "Pourquoi parler différemment de Taïwan et du Tibet ?"
Entretien
Né en 1951, Michael C. van Walt van Praag est un professeur néerlandais de droit international, avocat international spécialisé dans la résolution des conflits intra-étatiques. Ancien secrétaire général de l’Organisation des nations et des peuples non représentés, il est conseiller juridique du Dalaï-lama et du gouvernement tibétain en exil depuis 1984. Auteur du livre Tibet Brief, qui fait autorité sur l’histoire contemporaine du Tibet annexé par la Chine en 1950, il est président exécutif de Kreddha, une organisation non gouvernementale internationale qu’il a fondée en 1999 pour la prévention et la résolution des conflits intra-étatiques violents.
L'accord en 17 points
Signé le 23 mai 1951, cet accord sur les mesures pour la « libération pacifique du Tibet » entre le gouvernement central et le gouvernement local du Tibet marquait pour Pékin l’incorporation du Tibet à la République populaire de Chine. L’accord fut signé par le Tibétain Ngapo Ngawang Jigmé à Pékin avant d’être ratifié cinq mois plus tard par le gouvernement du Tibet. Celui-ci, après de longues discussions avec le général Zhang Jingwu sur les termes à employer, donna son accord à l’envoi, au nom du Dalaï-lama, d’un télégramme à Pékin le 24 octobre 1951, manifestant son acceptation en ces termes : « Le gouvernement local [du Tibet], les moines et le peuple tibétains ont donné leur accord unanime. Sous la conduite du président Mao Tsé-toung et du gouvernement central, ils aident activement les unités de l’Armée populaire de libération à marcher à l’intérieur du Tibet pour renforcer la défense nationale, expulser les forces impérialistes et sauvegarder l’unification du territoire souverain de la mère-patrie. » En échange, le gouvernement chinois s’engageait à donner au peuple tibétain le droit « d’exercer l’autonomie nationale régionale sous la direction unifiée du gouvernement central populaire » et à ne pas altérer « le système politique existant au Tibet » et à ne pas « modifier le statut établi, les fonctions et les pouvoirs du Dalaï-Lama ».
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