Tenzin Dekyi, exilée tibétaine : "Contribuer à une prise de conscience sur le Tibet d'aujourd'hui"
Contexte
En 1962, vingt enfants tibétains débarquent discrètement à Orly sans leurs parents. Un projet du Dalaï-lama, ficelé dans le plus grand secret en accord avec le plus haut sommet de l’État français, y compris le général de Gaulle. La République française estimait qu’il fallait former ces gamins pour qu’ils deviennent un jour les cadres d’un Tibet indépendant. Aujourd’hui plusieurs milliers de réfugiés tibétains vivent en France, pour certains des demandeurs d’asile qui ont fuit récemment la situation critique à l’intérieur du Tibet, envahi en 1950 par l’Armée populaire de libération chinoise.
Le 10 mars dernier marquait le 62ème anniversaire de l’insurrection des Tibétains contre la domination de Pékin en 1959. La répression de cette rébellion a permis à la Chine de consolider son contrôle du plateau tibétain et a conduit aux nombreuses violations des droits de l’homme dans les décennies qui ont suivi. Aujourd’hui, le gouvernement chinois a lancé de grands projets d’infrastructures pour relier davantage la région au reste de la Chine. Dans le même temps, selon un rapport d’Adrian Zenz, chercheur spécialiste du Tibet et du Xinjiang, publié en 2020 par la Jamestown Foundation, les autorités appliquent les méthodes mises en place pour les Ouïghours : elles retirent des milliers de fermiers et d’éleveurs tibétains de leur vie traditionnelle et les forcent à suivre des « formations professionnelles » dans un cadre militarisé, avant de les envoyer en groupes faire un nouveau travail loin de chez eux.
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