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Les militaires avaient tout pour préserver leur emprise sur le système politique de la Birmanie. Suffisamment de sièges réservés au Parlement pour empêcher l'amendement d'une Constitution protégeant leurs intérêts, et la mainmise sur trois ministères clés : l'Intérieur, la Défense et les Frontières. Pourquoi l'armée a-t-elle voulu s'arroger les pleins pouvoirs ?
Par définition, le néocolonialisme est le fait de l'ancienne puissance coloniale dans un pays devenu indépendant. Mais dans une acception plus étroite, il pourrait tout à fait s'appliquer à l'entreprise pharaonique de la Chine, au moins à une partie des "Nouvelles Routes de la Soie", en Asie du Sud. La façon dont le financement d'infrastructures via des prêts hors des règles du marché permet à Pékin de s'accaparer le patrimoine économique d'un État est édifiante. C'est le cas notamment en Birmanie et au Pakistan.
La contestation des islamistes contre la France va se poursuivre dans les semaines à venir au Pakistan. Leur fureur contre les caricatures du Prophète défendues par Emmanuel Macron a entraîné une situation délicate pour le Premier ministre Imran Khan.
L'état financier de la majorité des pays d'Asie du Sud fait craindre un étouffement par la dette. Or cet endettement public est dû principalement aux prêts accordés par la Chine. Du Pakistan au Sri Lanka, les leçons ne paraissent jamais tirées.
En situation difficile à domicile du fait d'un soutien populaire, voire militaire, déclinant dangereusement ces derniers mois, le chef de gouvernement pakistanais Imran Khan était en visite dans la capitale afghane la semaine passée. Son premier séjour à Kaboul depuis son entrée en fonction deux ans plus tôt.
Selon les résultats partiels, le parti d'Aung San Suu Kyi remporterait plus de 60 % des sièges au Parlement birman après les élections du 8 novembre. Une nouvelle défaite que l'USDP, le parti pro-junte, a du mal à encaisser. Certains militaires demandent déjà de recompter les voix. Iront-ils jusqu'à refuser de reconnaître le résultat du scrutin comme en 1990 et à reprendre complètement le pouvoir ?
Depuis le début de la semaine, dans la foulée des déclarations d'Emmanuel sur la liberté d'expression et les dangers de l'islamisme radical, la colère islamiste contre la France touche les pays asiatiques à majorité musulmane, en particulier le Pakistan et le Bangladesh. Ouvertement menaçants contre le président français, les manifestants prêchent le boycott des produits hexagonaux et appellent les autorités locales à condamner sans autre forme de procès leurs homologues de Paris. Certains dirigeants comme le Premier ministre Imran Khan surfent sur la vague, non sans démagogie.
Le 8 novembre, cinq jours après le scrutin présidentiel outre-Atlantique et cinq ans jour pour jour après les dernières élections générales, 38 millions de Birmans se rendront aux urnes pour élire un nouveau nouveau parlement national et remodeler le gouvernement. Le suspense est faible : Aung San Suu Kyi et sa Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) devraient l'emporter à nouveau. Mais le panache de 2015 a disparu derrière des entraves multiples au processus électoral.
Négociations historiques à Doha, violence continue sur le sol afghan. Au moins 29 Talibans et 20 membres des forces gouvernementales ont été tués dans des affrontements ce jeudi 17 septembre, alors que les pourparlers interafghans continuent dans la capitale qatarie. Ces discussions, qui ouvrent sans doute la voie à un retour au pouvoir des Talibans à Kaboul, cachent mal l'ambition à court terme de l'administration Trump : afficher une succès diplomatique, même éphémère, avant la présidentielle du 3 novembre.
Le 8 novembre prochain, les Birmans se rendront aux urnes pour les élections générales. Mais cinq ans après la victoire historique de la Ligue nationale de la Démocratie d'Aung San Suu Kyi, et après cinq années de désillusions sur la transition démocratique et la gestion sordide de la crise des Rohingyas, l'omniprésence des généraux ne risque pas de s'effacer.
Italie, Pays-Bas, France, Allemagne, Norvège… Pour tirer la Chine de l'impasse prolongée avec l'administration américaine et tourner la page de la crise du coronavirus, le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a clôturé un tour d'Europe en cinq étapes, matérialisant une offensive de charme aussi ambitieuse que mitigée.
Soutien indéfectible des manifestants pro-démocratie à Hong Kong et toujours plus proche de Washington, l'archipel taïwanais est plus que jamais en opposition frontale à Pékin. Avec détermination, mais en prenant le risque d'être otage du choc des puissances entre la Chine et les États-Unis.
Certes, c'était moins par empathie pour la cause tibétaine ou admiration pour le Dalaï-lama que par souci de peser sur les autorités chinoises. Le 7 juillet dernier, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a affirmé le soutien de Washington pour une "autonomie significative des Tibétains", ajoutant une aide d'un million d'euros au gouvernement en exil à Dharamsala.
De saillies en provocations contre l'Inde et les États-Unis, le Premier ministre pakistanais semblent de plus en plus sur la sellette. Faute de résultats économiques ou dans la lutte contre la corruption, face aux critiques contre sa gestion changeante de l'épidémie de coronavirus, l'image d'Imran Khan s'est ternie. La politique de rapprochement avec la Chine suffira-t-elle à le maintenir au pouvoir ? L'armée pourrait lui faire défaut.
Manœuvre nationaliste calculée pour faire diversion en plaine pandémie ? Affrontements violents hors de contrôle ? En 45 ans, l'Inde et la Chine se sont livrés ces derniers jours aux affrontements les plus meurtriers le long de la "frontière" qui sépare le Jammu-et-Cachemire et l'Aksai Chin.
L'avenir du processus de paix est une incertitude partagée aux quatre coins de l'Asie : de la péninsule coréenne à l'Afghanistan, en passant par la Birmanie. En 2020, les espoirs d'apaisement se heurtent chaque fois à une réalité têtue.
En cette mi-mai 2020, l'Afghanistan exsangue et balafrée se débat elle aussi avec le corovanirus, avec officiellement 6 053 cas et 153 décès au 16 mai. L'improbable projet de processus de paix est aujourd'hui battu en brèche par une réalité plus sombre.
Le 21 avril 2019, une série d'attentats-suicides tuait 259 personnes au Sri Lanka. L'attaque, revendiquée par le groupe État islamique, a traumatisé une population pourtant familière des drames et des bilans humains effroyables. Pour Olivier Guillard, les changements politiques qui ont suivi risquent de raviver le communautarisme, qui a marqué des décennies de guerre civile.
Avec les habitants de ses bidonvilles de plus en plus touchés par le coronavirus, l'Inde sent monter la peur d'une infection plus rapide que prévue. Alors que le bilan s'alourdit, le système de santé est déjà en difficulté et les médecins indiens se plaignent du manque d'équipement adéquat ou de formation sur le traitement des patients. Le pays de Narendra Modi partage, à son énorme échelle, des défis et des méthodes comparables à l'Occident.
Il n'a pas eu à forcer sa nature. Accomplir une visite d'État en Inde avec un Premier ministre qui partage sa façon de faire de la politique intérieure, son addiction pour Twitter et son penchant pour les meetings tapageurs devant une audience de fidèles, tout cela n'était pas une corvée diplomatique pour Donald Trump, qui n'a pas manqué ses objectifs d'apparat : mettre l'accent sur le renforcement des liens militaires et commerciaux entre l'Inde et les États-Unis. Un "win-win", résumerait le milliardaire. Non sans raison.
Sans pression extérieure, le Pakistan poursuit son ambivalence sur le soutien aux groupes terroristes. L'État est sur la "liste grise" du Groupe d'action financière (GAFI), un organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, réuni à Paris du 16 au 21 février.
Levée de bouclier à Pékin. Après la loi sur la démocratie et les droits de l'homme à Hong Kong promulguée par Donald Trump, les États-Unis s'avancent sur l'internement massif des Ouïghours, entre autres, dans la région chinoise du Xinjiang.
La "fratrie présidentielle" est de retour au pouvoir au Sri Lanka. Cette fois-ci, c'est le cadet, Gotabaya Rajapaksa, qui a été élu président le 17 novembre dernier. Dans les années 2000, il avait été ministre de la Défense de son frère aîné, l'ancien chef de l'État Mahinda Rajapaksa. Aujourd'hui nouveau Premier ministre, ce dernier avait mené une politique autoritaire et terminé dans le sang la guerre civile. Il était aussi proche de la Chine.
C'est le premier mouvement de contestation contre l'actuel Premier ministre du Pakistan. Des milliers de manifestants islamistes demandent à Imran Khan de démissionner alors que le pays traverse de graves difficultés économiques.
En novembre 2020, la Birmanie connaîtra sa deuxième élection générale démocratique. Mais la démocratie reste une demi-réalité dans ce pays où les militaires gardent encore les postes stratégiques du pouvoir central. Si la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d'Aung San Suu Kyi devrait gagner à nouveau la majorité des suffrages, elle ne paraît pas en mesure de rééditer le triomphe de 2015. Le souffle est tombé.
Les résultats définitifs de la dernière présidentielle afghane doivent être annoncés ce week-end du 19 octobre. Le président sortant Ashraf Ghani et son chef de l'exécutif Abdullah Abdullah ont tous deux revendiqué la victoire. De quoi ajouter à la confusion générale depuis la rupture impromptue des négociations de paix entre Américains et Talibans par Donald Trump le 7 septembre dernier.
Pour la quatrième fois en dix ans, la Chine a mis son véto aux sanctions contre Masood Azhar, chef de l'organisation responsable de l'attentat du 14 février au Cachemire indien, le plus meurtrier dans la région.
Rideau baissé deux heures avant la fin. Aucun accord lord du deuxième sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un à Hanoï le 28 février. Mais les États-Unis et la Corée du Nord ont désormais un canal direct de négociations. Un retour de la diplomatie "traditionnelle" ?
Encore l'Asie du Sud-Est. Après un premier sommet très télégénique à Singapour le 12 juin 2018, Donald Trump et Kim Jong-un se retrouveront à Hanoï, du 27 au 28 février. Qu'attendre de cet acte 2 ? Les Américains pourront-ils maintenir leurs exigences ? Le Vietnam peut-il inspirer le dirigeant nord-coréen ?
Sur quel pays l'Afghanistan peut-il compter ? Alors que les États-Unis de Donald Trump parlent de désengagement ou négocient sans prévenir avec les Talibans, l'Inde émerge comme un acteur fiable et à l'aide financière appréciée.