Tag : militaires
- Publié 31 Janvier 2023
Birmanie : pour les deux ans du putsch, l'état d'urgence prolongé, les élections repoussées
L'aveu de faiblesse est criant. Deux ans après le putsch des militaires qui mit fin à une "parenthèse démocratique" de dix ans et au gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi, la junte menée par Min Aung Hlaing a décidé ce mercredi 1er février de prolonger de six mois l'état d'urgence. Le généralissime a bien dû le reconnaître : "L'État de la nation n'est pas encore revenu à la normale : plus d'un tiers des districts ne sont pas totalement sous contrôle militaire." En cause, pointe le leader de la Tatmadaw, les opposants à la junte et un gouvernement en exil dominé par des anciens députés pro-démocratie qui cherchent à prendre le pouvoir "par le soulèvement et la violence". Quid des élections promises pour le mois d'août ? Repoussées sine die. Le chef des putschistes a averti : les militaires resteront "les gardiens" du pays quel que soit le gouvernement.
- Publié 03 Décembre 2022
Panacée ou désordre ? Quand le Pakistan se choisit un nouveau chef des armées
Tout sauf une coïncidence. Le nouveau chef de l'armée pakistanaise, le lieutenant-général Asim Munir, est un ennemi politique de l'ancien Premier ministre Imran Khan, renversé par une motion de censure il y a quelques mois. Or l'ex-gloire nationale du cricket se trouve dans une dynamique telle qu'il pourrait revenir au pouvoir avant la fin 2023. Le cas échéant, le Pakistan se trouverait dans une situation encore plus volatile qu'aujourd'hui.
- Publié 12 Novembre 2022
Le Pakistan bientôt déstabilisé après l'assassinat manqué d'Imran Khan ?
L’analyse occidentale a tendance a oublier le Pakistan. Erreur. À bien des égards, le pays est un État-pivot dans la géopolitique du monde musulman, et bien sûr, plus encore, en Asie du Sud. Ce qui se passe sur place aura forcément des conséquences bien au-delà des frontières. Le 3 novembre dernier, le public pakistanais était choqué d’apprendre qu’Imran Khan, figure incontournable de la vie politique nationale, avait manqué de se faire assassiner. De Liaquat Ali Khan en 1951 à Benazir Bhutto en 2007, ce n’est pas la première tentative d’assassinat politique au Pakistan. Comment en est-on arrivé là ?
- Publié 12 Novembre 2022
La crise politique au Pakistan inquiète la Chine et ses "Nouvelles routes de la soie"
La veille de la tentative d'assassinat d'Imran Khan, Xi Jinping recevait son successeur à la tête du Pakistan, Shehbaz Sharif. Une visite destinée à rassurer une Chine inquiète de la sécurité des "Nouvelles routes de la soie", qu'elle souhaite relancer malgré la pandémie et la guerre en Ukraine. Pékin s'inquiète de la crise politico-militaire à Islamabad, qui pourrait gravement nuire à ses intérêt si elle débouchait sur un chaos généralisé.
- Publié 16 Avril 2022
Le Pakistan dans l'incertitude après la chute d’Imran Khan et le retour du clan Sharif
Lâché par l'armée et en butte à une coalition hétéroclite de partis contre lui, Imran Khan a fini par chuter. L'ancienne gloire nationale du cricket est tombée au bout d'une ultime motion de censure le 10 avril dernier. Quel fut le rôle de l'armée dans cette disgrâce inédite au Pakistan ? Le pays peut-il sortir de l'incertitude politique ?
- Publié 26 Février 2022
En Birmanie, plus d'un an de mobilisation malgré une répression impitoyable
Humoristique, artistique, pacifique, massive. Il ne faut pas oublier la façon dont les Birmans ont manifesté il y a un an, en réaction au coup d'État militaire du 1er février 2021. Ni un mouvement étudiant comme en 1988, ni un mouvement emmené par des moines comme en 2007, la désobéissance civile de 2021 a montré une population unie contre ce qu'elle n'accepte plus : l'emprise de l'armée sur le pays. C'est ce que Frédéric Debomy souligne dans son dernier livre paru en novembre 2021 : "Birmanie, une révolution de printemps". Asialyst vous en livre un extrait, introduit par l'auteur.
- Publié 19 Février 2022
Podcast : "Où va la Birmanie, un an après le coup d'État"
Le mercredi 16 février à 18h30, Asialyst et l'Inalco ont coorganisé une conférence pour mieux comprendre la situation de la Birmanie un an après le coup d’État militaire du 1er février 2021. Retrouvez ici en vidéo l'intégralité de cet événement.
- Publié 23 Septembre 2021
Birmanie : statu quo à l'ONU alors que les attentats anti-junte et les exactions de l'armée augmentent
La déclaration de "guerre défensive" lancée contre la junte par le président du Gouvernement d'Union nationale (NUG) s'est traduite par un net accroissement du nombre établi d'attentats et escarmouches contre l'armée birmane, ses informateurs et ses installations de télécommunications. Parallèlement, ont augmenté les exactions répertoriées des militaires, les meurtres de civils, les villages brûlés.
- Publié 10 Septembre 2021
Pourquoi continuer d’écrire sur la Birmanie ?
Le président du Gouvernement d’unité nationale, formé par des parlementaires ayant échappé aux arrestations, a diffusé à la radio le 7 septembre au petit matin un discours déclarant le début de la "guerre de résistance". Dans cette tribune, Salai Ming, qui vit la répression birmane de l'intérieur depuis Rangoun, s’interroge sur l’utilité de continuer de publier sur la Birmanie en France, au vu de l’indifférence des responsables français et européens à la crise démocratique dans le pays.
- Publié 30 Juillet 2021
Birmanie : le Covid-19, aubaine pour la junte ? Une campagne de désinformation bien orchestrée
Depuis plusieurs semaines circulent à bas bruit des "informations" sur les effets politiques de la troisième vague de la pandémie de Covid-19 en Birmanie, qui se manifeste de plus en plus cruellement depuis la fin juin. Ces effets politiques seraient, selon les auteurs et les propagateurs de ces rumeurs, un renforcement quasi automatique de l’influence de la junte au pouvoir depuis le coup d’État du 1er février.
- Publié 26 Juillet 2021
Birmanie : le Covid-19 peut-il menacer le pouvoir de la junte ?
- Publié 28 Mai 2021
Birmanie : les putschistes en mal de reconnaissance face au gouvernement d'unité nationale
Enfermée, isolée du monde, Aung San Suu Kyi a perdu, pour l'instant, son influence sur le cours de la politique en Birmanie. C'est désormais le gouvernement d'unité nationale (NUG) qui représente la menace principale pour la junte au pouvoir depuis le coup d'État du 1er février. Pas reconnus par la communauté internationale, les putschistes n'ont pas encore acquis de légitimité à représenter le pays.
- Publié 03 Mai 2021
Birmanie : vers des sanctions énergiques contre les généraux ?
Les Occidentaux le savent. Le talon d'Achille des généraux putschistes en Birmanie est énergétique. Ils sont sous perfusion financière d'un montage complexe autour de l'exploitation d'un immense champ gazier. Le tout conçu et mis en œuvre par Total en partenariat avec Chevron. La France et les États-Unis ont donc une arme décisive entre leurs mains. Si Paris ne semble toujours pas vouloir actionner ce levier, un groupe bipartisan au Sénat à Washington a demandé à Joe Biden des sanctions là où ça fait mal pour la junte birmane.
- Publié 26 Avril 2021
Sommet de l'ASEAN sur la Birmanie : un consensus factice
L'ASEAN a appelé à la retenue et à la fin des violences en Birmanie, à l'issue d'un sommet consacré à la situation critique de ce pays depuis le coup d'État du 1er février. Un "communiqué final de consensus" sans calendrier ni sanction, qui semble placer les militaires putschistes au même plan que les manifestants victimes de la répression sanglante. Min Aung Hlaing, le chef de la junte, était présent à Jakarta, mais aucun représentant de l'opposition invité. Autre absence gênante : celle du Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-o-cha, lui-même auteur d'un coup d'État en 2014 et proche du généralissime birman. La Thaïlande et la Birmanie ont des intérêts énergétiques via Total qui ignorent depuis longtemps la démocratie et les droits de l'homme.
- Publié 22 Avril 2021
Birmanie : l'Arakan déchiré dans la tragédie nationale
Depuis le coup d'État militaire du 1er février en Birmanie, la situation est pour le moins confuse en Arakan. Dans cette zone où l'armée a expulsé en masse la grande majorité des Rohingyas après d'innombrables incendies, meurtres et viols, l'Arakan Army, l'une des plus puissantes milices armées à base ethnique minoritaire, a d'abord été tentée de soutenir les putschistes. Mais sous la pression de la population indignée par la répression militaire en cours, elle envisage de reprendre la lutte contre l'armée régulière. L'histoire de l'Arakan est indissociable de la tragédie que vit la Birmanie depuis la colonisation britannique.
- Publié 19 Avril 2021
L'armée birmane, un colosse fêlé ?
Au grand dam de l'opposition au coup d'État du 1er février, le général Min Aung Hlaing, chef de la junte putschiste, a été invité au sommet spécial Birmanie de l'ASEAN le 24 avril prochain. Mais le refus d'une nouvelle dictature militaire dans le pays commence à produire de nouveaux effets : les ralliements et des désertions de jeunes officiers de la Tatmadaw, nom officiel de l'armée, ne sont plus des cas isolés. Ces fêlures encore très minoritaires peuvent-elles un jour disloquer le pouvoir des militaires ?
- Publié 15 Avril 2021
Birmanie : plus qu’une protestation vouée à l'échec, une révolution à soutenir
Faut-il se résigner à une nouvelle période de dictature militaire ? L'armée birmane n'est-elle pas numériquement et matériellement en position de force face au mouvement de désobéissance civile ? Si d'aucuns appellent à une solution négociée entre la junte et le pouvoir civil, le spécialiste de la Birmanie Frédéric Debomy rappelle qu'il ne faut pas négliger la volonté affirmée des manifestants, qui préfèreraient mourir que d'accepter de vivre sous le joug des militaires : plus qu'une protestation, c'est une révolution dont il s'agit, qui tend à renverser l'armée. Dans cette tribune, le chercheur souligne l'impérieuse nécessité d'une pression multiforme de la communauté internationale pour mettre l'armée au pied du mur.
- Publié 05 Avril 2021
Total en Birmanie : le tabou ébranlé
Depuis le putsch des généraux birmans le 1er février dernier, aucun responsable politique français, aucun élu n'a prononcé le mot tabou : Total. Pourtant, le groupe pétrolier est la perfusion indispensable à la survie financière de la junte birmane. L'omerta française a été rompue ce dimanche 4 avril par Patrick Pouyanné, le PDG de Total.
- Publié 29 Mars 2021
Birmanie : les généraux paradent après avoir ordonné de tirer pour tuer
Les médias tenus par les militaires birmans l'ont répété toute la journée du vendredi 26 mars : "Les soldats ont l'ordre de tirer dans la tête et dans le dos de tout manifestant le samedi 27 mars, Jour de Tatmadaw, l'armée birmane." Pendant que défilaient les militaires en grand uniforme, d'autres soldats, policiers, ex-prisonniers de droit commun ont tué plus d'une centaine de civils désarmés.
- Publié 17 Mars 2021
Birmanie : la Chine en passe de soutenir ouvertement les généraux ?
À quoi joue la Chine en Birmanie ? Alors qu'au moins 32 usines possédées par des capitaux chinois ont été incendiées dans plusieurs quartiers de Rangoun dimanche 14 mars, les opposants au putsch du 1er février supectent Pékin d'apporter une aide matérielle à la junte via des avions non déclarés. La presse nationaliste chinoise appelle à punir les "délinquants".
- Publié 12 Mars 2021
Birmanie : l'armée peut-elle un jour abandonner le pouvoir ?
Comment résoudre la crise politique en Birmanie ? Depuis 1988, d'un soulèvement à l'autre, d'une répression à l'autre, l'armée n'accepte pas de quitter le pouvoir. Ce serait, entre autres, abandonner sa prédation sur les ressources économiques du pays. Or la Tatmadaw fait aujourd'hui l'objet d'un rejet absolu au sein de la population. Pour l'opposition civile, la solution est d'isoler l'armée, de lui retirer la direction de l'État. Est-ce une utopie ? Oui si l'on tire les leçons de ces trente dernières années de luttes entre la junte et la population. Mais peut-on réduire le mouvement actuel de désobéissance civile à une simple répétition de l'Histoire ?
- Publié 06 Mars 2021
Birmanie : face à la répression sanglante, la désobéissance touche les policiers et les diplomates
En opérant leur coup d'État le 1er février dernier, les chefs militaires birmans n'avaient pas prévu la détermination de leurs opposants. L'emploi de la force létale et la hausse du nombre des tués lors des manifestations n'a, pour l'instant, pas entamé le mouvement de désobéissance civile. Une opposition pro-démocratie qui se structure avec l'engagement retentissants d'une partie du corps diplomatique contre la junte.
- Publié 02 Mars 2021
Birmanie : la nasse se resserre sur les résistants au putsch
Pendant les quatre premières semaines de leur pouvoir absolu sur la Birmanie après le coup d'État, le général Min Aung Hlaing et son Conseil d'Administration de l'Etat (SAC) affrontent à la plus grande campagne de désobéissance civile qu'ait connu l'Asie du Sud-Est. Un pays paralysé, où les banques sont à court d'espèces depuis trois semaines, où les trains roulent rarement. Mais l'étau se resserre sur la résistance au putsch. Ce dimanche 28 février, le nombre des manifestants tués répertoriés a brutalement été multiplié par 10, comparé au total des victimes jusqu'à présent. La plupart ont été tués par balles réelles à Rangoun, Mandalay et d'autres villes de province.
- Publié 23 Février 2021
Birmanie: la constance des militaires face au refus d'un passé honni
Les chefs de l'armée birmane se considèrent comme l'épine dorsale du pays. La mentalité de la haute hiérarchie militaire modèle 2021 n'a pas rompu avec les usages en vigueur depuis le bain de sang de l'été 1988. En revanche, la société civile, en particulier la jeunesse urbaine très connectée, n'existait pas. Aujourd'hui, elle refuse très énergiquement le retour vers un passé honni que prétend imposer au pays le nouvel avatar de la junte au lendemain du coup d'État du 1er février.
- Publié 19 Février 2021
Coup d'État en Birmanie : la résistance face au spectre de 1988
À Rangoun, les manifestations ne faiblissent pas après le coup d'État du général Min Aung Hlaing. La jeunesse qui défile dans les cortèges a connu la démocratisation partielle initiée en 2010 et qui a mené Aung San Suu Kyi à gouverner le pays de 2016 à 2021. Connectée, fière, elle se retrouve chaque jour dans la rue depuis le 6 février, défiant les fantômes des générations passées à force de slogans provocateurs, d'appels à la grève générale et de mobilisation sur les réseaux sociaux.
- Publié 13 Février 2021
Birmanie : ombres chinoises sur la résistance au coup d'État
Depuis la prise du pouvoir par l'armée birmane le 1er février, la mobilisation de la société civile s'amplifie dans la plupart des villes du pays, malgré les arrestations de supposés activistes et de leaders potentiels de la résistance au coup d'État. Chaque jour plus nombreux, des dizaines de milliers de manifestants crient des slogans hostiles aux militaires, et réclamant la libération d'Aung San Suu Kyi, arrêtée dans la nuit du putsch. Beaucoup dénoncent aussi une aide de la Chine à la Tatmadaw.
- Publié 08 Février 2021
Coup d'État en Birmanie : le soulèvement face à la loi martiale
Ce lundi 8 février, l'armée a instauré la loi martiale dans plusieurs quartiers de Mandalay, deuxième ville de Birmanie. En sera-t-il de même à Rangoun, Naypyidaw et dans le reste du pays ? Depuis samedi, la population birmane est unie dans la rue dans un face-à-face avec la police et les généraux qui ont pris le pouvoir. Les manifestations et les mouvements de désobéissance civile forment la plus grande vague de protestation depuis la révolution de safran en 2007 et la révolution de 1988, toutes deux réprimées dans le sang.
- Publié 06 Février 2021
Coup d'État en Birmanie : les militaires, la peur et l'ambition
Les militaires avaient tout pour préserver leur emprise sur le système politique de la Birmanie. Suffisamment de sièges réservés au Parlement pour empêcher l'amendement d'une Constitution protégeant leurs intérêts, et la mainmise sur trois ministères clés : l'Intérieur, la Défense et les Frontières. Pourquoi l'armée a-t-elle voulu s'arroger les pleins pouvoirs ?
- Publié 05 Février 2021
Coup d'État en Birmanie : la voie étroite de la résistance à la dictature
Après leur coup d'État et l'arrestation d'Aung San Suu Kyi, les généraux birmans ont ordonné ce jeudi 4 février aux fournisseurs internet de bloquer l'accès à Facebook, le réseau social central pour la société civile. Un mouvement de désobéissance se forme peu à peu contre la dictature militaire. Mais la puissance répressive de la Tatmadaw oblige à l'extrême prudence.
- Publié 16 Janvier 2021
La "démocratie Taishô" ou la République de Weimar japonaise
La "démocratie Taishô" est la période la plus brève de l'histoire contemporaine du Japon. Pourtant, elle est aussi décisive que la Restauration Meiji qui sort le pays de l'isolement et le fait entrer dans la modernité. Si un relatif oubli entoure cette période, c'est sans doute parce qu'elle va à l'encontre du mythe qui présente les Japonais comme un peuple du consensus, discipliné et respectueux de l'autorité.