Auteur : Francis Christophe (22 articles)
- Publié 19 Mars 2022
Birmanie : les crimes contre l'humanité de la junte éclipsés par la guerre en Ukraine
Le déclenchement de la guerre en Ukraine fait mécaniquement converger les projecteurs de l'actualité aux antipodes de la Birmanie. Le chef de la junte putschiste Minh Aung Hlaing en profite pour rééditer la politique de terreur et de terre brulée expérimentée en 2017 en Arakan par ce même général, alors commandant en chef de l'armée birmane et ministre de la Défense, contre la minorité musulmane rohingya.
- Publié 29 Janvier 2022
Birmanie : sauve-qui-peut général, un an après le coup d'État
Le 1er février 2021, le putsch des militaires renversait le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi trois mois après un nouveau raz-de-marée électoral. Un an plus tard, le pays s'enfonce dans la violence doublée d'un naufrage économique sans fin. Les géants pétroliers Total et Chevron, actionnaires majoritaires et opérateur du principal champ gazier birman de Yadana, ont méticuleusement coordonné l'annonce simultanée de leur départ irrévocable le 21 janvier. Le signal d'un sauve-qui-peut général, tant parmi les rares expatriés occidentaux encore présents, qu'au sein des milieux économiques birmans.
- Publié 25 Janvier 2022
Birmanie : pourquoi le départ de Total et Chevron change la donne
Vendredi 21 janvier, les géants pétroliers Total, devenu TotalEnergies en 2021, et Chevron ont annoncé simultanément leur décision irrévocable de quitter la Birmanie. Ils abandonnent "sans contrepartie financière", selon les termes de leurs communiqués, le champ gazier offshore de Yadana ainsi que le gazoduc de 370 km exportant sa production en Thaïlande, déjà amortis. Sans qu'on connaisse encore les raisons de ce revirement, Jusqu'au 21 janvier, le bilan des sanctions imposées par les occidentaux à la junte birmane était quasiment nul. Le départ de Total et Chevron ouvre la porte à des sanctions contre leur ex-partenaire, la MOGE (Myanma Oil & Gas Enterprise), la perfusion financière des putschistes.
- Publié 14 Janvier 2022
La Birmanie sombre dans l'indifférence
La visite à Naypidaw, les 7 et 8 janvier derniers, du chef de gouvernement cambodgien Hun Sen, nouveau président de l’ASEAN, n’a fait apparaitre aucune évolution dans le tout répressif, l’unique "politique" des généraux putschistes birmans.
- Publié 28 Octobre 2021
En Birmanie, des hélicoptères Panther d'Airbus sous embargo défilent dans une parade de la marine
Ils sont interdits par un embargo international strict depuis quarante ans, imposé par les Européens et les Américains, entre autres. Qu'allaient-ils donc faire dans cette galère ? La présence avérée de Panthers d'Airbus Helicopters dans une parade de la marine birmane le 9 octobre dernier est un soufflet à la France et à l'Union européenne. À l'évidence, elles prennent des sanctions qu'elles n'ont pas les moyens de faire appliquer.
- Publié 30 Septembre 2021
Népal : les pressions américaines s'accentuent pour ratifier l'accord MCA d'aide au développement
La question n'est pas réglée. Mais la pression est palpable sur le gouvernement népalais mise par les autorités américaines pour signer l'accord du MCC (Millenium Challenge Corporation). Vivement contesté par une partie de la classe politique et de la société civile népalaises, cet accord porte sur une aide au développement de 500 millions de dollars distribuée par cette agence gouvernementale à Washington. La nomination du nouveau chef de la diplomatie népalaise pourrait être le fruit de cette pression des États-Unis, qui font de ce type d'accord une arme politique, comme en Amérique centrale.
- Publié 23 Septembre 2021
Birmanie : statu quo à l'ONU alors que les attentats anti-junte et les exactions de l'armée augmentent
La déclaration de "guerre défensive" lancée contre la junte par le président du Gouvernement d'Union nationale (NUG) s'est traduite par un net accroissement du nombre établi d'attentats et escarmouches contre l'armée birmane, ses informateurs et ses installations de télécommunications. Parallèlement, ont augmenté les exactions répertoriées des militaires, les meurtres de civils, les villages brûlés.
- Publié 07 Septembre 2021
Népal : l'aide américaine suscite une tempête à Katmandou
Pris en sandwich entre les deux géants indien et chinois, le Népal a été choisi en 2017 par le gouvernement américain comme récipiendaire potentiel d'une aide au développement de 500 millions de dollars, le principal budget de l'agence gouvernementale MCC (Millenium Challenge Consortium). La prochaine visite à Katmandou, ce jeudi 9 septembre, de la vice-présidente de ce consortium, Fatema Sumar, une ancienne sous-secrétaire d'État américaine à l'Asie du Sud, exacerbe les antagonismes.
- Publié 30 Juillet 2021
Birmanie : le Covid-19, aubaine pour la junte ? Une campagne de désinformation bien orchestrée
Depuis plusieurs semaines circulent à bas bruit des "informations" sur les effets politiques de la troisième vague de la pandémie de Covid-19 en Birmanie, qui se manifeste de plus en plus cruellement depuis la fin juin. Ces effets politiques seraient, selon les auteurs et les propagateurs de ces rumeurs, un renforcement quasi automatique de l’influence de la junte au pouvoir depuis le coup d’État du 1er février.
- Publié 26 Juillet 2021
Birmanie : le Covid-19 peut-il menacer le pouvoir de la junte ?
- Publié 26 Mai 2021
Birmanie : Chevron se désolidarise de Total face aux accusations de financement de la junte
La présence de Total en Birmanie est menacée. Son partenaire, la compagnie pétrolière américaine Chevron, a fait savoir au Gouvernement d'Union Nationale (GUN), qui regroupe des élus et des personnalités unies contre le putsch du 1er février, qu'elle ne s'opposait pas à des sanctions américaines visant la MOGE (Myanmar Oil and Gas Entreprise), principale perfusion financière des généraux birmans.
- Publié 14 Mai 2021
Birmanie : la junte fermement soutenue par les généraux thaïlandais
Unités de l'armée thaïlandaise déployées à la frontière birmane, coup de mains entre putschistes contre les mouvements pro-démocratie, arrestation d'opposants réfugiés... Le soutien politique des généraux thaïlandais à leurs homologues en Birmanie est multiforme. Cette solidarité est aussi financière : les deux juntes sont partenaires d'un consortium aux Bermudes mis en place par le groupe pétrolier français Total en partenariat avec les Américains Unocal puis Chevron.
- Publié 03 Mai 2021
Birmanie : vers des sanctions énergiques contre les généraux ?
Les Occidentaux le savent. Le talon d'Achille des généraux putschistes en Birmanie est énergétique. Ils sont sous perfusion financière d'un montage complexe autour de l'exploitation d'un immense champ gazier. Le tout conçu et mis en œuvre par Total en partenariat avec Chevron. La France et les États-Unis ont donc une arme décisive entre leurs mains. Si Paris ne semble toujours pas vouloir actionner ce levier, un groupe bipartisan au Sénat à Washington a demandé à Joe Biden des sanctions là où ça fait mal pour la junte birmane.
- Publié 26 Avril 2021
Sommet de l'ASEAN sur la Birmanie : un consensus factice
L'ASEAN a appelé à la retenue et à la fin des violences en Birmanie, à l'issue d'un sommet consacré à la situation critique de ce pays depuis le coup d'État du 1er février. Un "communiqué final de consensus" sans calendrier ni sanction, qui semble placer les militaires putschistes au même plan que les manifestants victimes de la répression sanglante. Min Aung Hlaing, le chef de la junte, était présent à Jakarta, mais aucun représentant de l'opposition invité. Autre absence gênante : celle du Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-o-cha, lui-même auteur d'un coup d'État en 2014 et proche du généralissime birman. La Thaïlande et la Birmanie ont des intérêts énergétiques via Total qui ignorent depuis longtemps la démocratie et les droits de l'homme.
- Publié 19 Avril 2021
L'armée birmane, un colosse fêlé ?
Au grand dam de l'opposition au coup d'État du 1er février, le général Min Aung Hlaing, chef de la junte putschiste, a été invité au sommet spécial Birmanie de l'ASEAN le 24 avril prochain. Mais le refus d'une nouvelle dictature militaire dans le pays commence à produire de nouveaux effets : les ralliements et des désertions de jeunes officiers de la Tatmadaw, nom officiel de l'armée, ne sont plus des cas isolés. Ces fêlures encore très minoritaires peuvent-elles un jour disloquer le pouvoir des militaires ?
- Publié 05 Avril 2021
Total en Birmanie : le tabou ébranlé
Depuis le putsch des généraux birmans le 1er février dernier, aucun responsable politique français, aucun élu n'a prononcé le mot tabou : Total. Pourtant, le groupe pétrolier est la perfusion indispensable à la survie financière de la junte birmane. L'omerta française a été rompue ce dimanche 4 avril par Patrick Pouyanné, le PDG de Total.
- Publié 29 Mars 2021
Birmanie : les généraux paradent après avoir ordonné de tirer pour tuer
Les médias tenus par les militaires birmans l'ont répété toute la journée du vendredi 26 mars : "Les soldats ont l'ordre de tirer dans la tête et dans le dos de tout manifestant le samedi 27 mars, Jour de Tatmadaw, l'armée birmane." Pendant que défilaient les militaires en grand uniforme, d'autres soldats, policiers, ex-prisonniers de droit commun ont tué plus d'une centaine de civils désarmés.
- Publié 17 Mars 2021
Birmanie : la Chine en passe de soutenir ouvertement les généraux ?
À quoi joue la Chine en Birmanie ? Alors qu'au moins 32 usines possédées par des capitaux chinois ont été incendiées dans plusieurs quartiers de Rangoun dimanche 14 mars, les opposants au putsch du 1er février supectent Pékin d'apporter une aide matérielle à la junte via des avions non déclarés. La presse nationaliste chinoise appelle à punir les "délinquants".
- Publié 06 Mars 2021
Birmanie : face à la répression sanglante, la désobéissance touche les policiers et les diplomates
En opérant leur coup d'État le 1er février dernier, les chefs militaires birmans n'avaient pas prévu la détermination de leurs opposants. L'emploi de la force létale et la hausse du nombre des tués lors des manifestations n'a, pour l'instant, pas entamé le mouvement de désobéissance civile. Une opposition pro-démocratie qui se structure avec l'engagement retentissants d'une partie du corps diplomatique contre la junte.
- Publié 02 Mars 2021
Birmanie : la nasse se resserre sur les résistants au putsch
Pendant les quatre premières semaines de leur pouvoir absolu sur la Birmanie après le coup d'État, le général Min Aung Hlaing et son Conseil d'Administration de l'Etat (SAC) affrontent à la plus grande campagne de désobéissance civile qu'ait connu l'Asie du Sud-Est. Un pays paralysé, où les banques sont à court d'espèces depuis trois semaines, où les trains roulent rarement. Mais l'étau se resserre sur la résistance au putsch. Ce dimanche 28 février, le nombre des manifestants tués répertoriés a brutalement été multiplié par 10, comparé au total des victimes jusqu'à présent. La plupart ont été tués par balles réelles à Rangoun, Mandalay et d'autres villes de province.
- Publié 23 Février 2021
Birmanie: la constance des militaires face au refus d'un passé honni
Les chefs de l'armée birmane se considèrent comme l'épine dorsale du pays. La mentalité de la haute hiérarchie militaire modèle 2021 n'a pas rompu avec les usages en vigueur depuis le bain de sang de l'été 1988. En revanche, la société civile, en particulier la jeunesse urbaine très connectée, n'existait pas. Aujourd'hui, elle refuse très énergiquement le retour vers un passé honni que prétend imposer au pays le nouvel avatar de la junte au lendemain du coup d'État du 1er février.
- Publié 13 Février 2021
Birmanie : ombres chinoises sur la résistance au coup d'État
Depuis la prise du pouvoir par l'armée birmane le 1er février, la mobilisation de la société civile s'amplifie dans la plupart des villes du pays, malgré les arrestations de supposés activistes et de leaders potentiels de la résistance au coup d'État. Chaque jour plus nombreux, des dizaines de milliers de manifestants crient des slogans hostiles aux militaires, et réclamant la libération d'Aung San Suu Kyi, arrêtée dans la nuit du putsch. Beaucoup dénoncent aussi une aide de la Chine à la Tatmadaw.