L'Asie offshore selon les "Panama Papers"
D’abord on notera qu’au sein de l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ), pas moins de 24 journalistes issus du monde asiatique figurent parmi le « pool » d’enquêteurs choisis, soit tout de même le quart du total des contributeurs. Ils couvrent les principaux pays de la zone – soit la Corée, le Pakistan, la Chine, les Philippines, le Sri Lanka, la Malaisie, la Thaïlande, l’Indonésie, Hong Kong, Taïwan et le Japon. A l’évidence, les « accusations » d’une fuite organisée par l’Occident ne tiennent guère la route.
Lundi 4 avril
Mardi 5 avril
Pour le quotidien chinois, les médias occidentaux gardent le monopole de l’interprétation des documents, ce qui atténue largement les scandales qui pourraient toucher l’élite américaine, alors que les non-occidentaux sont toujours violemment fustigés. « La désinformation ne constitue pas un risque pour les élites occidentales, écrit le Global Times. Elle deviendra sur le long terme une arme des occidentaux alliés sur le plan idéologique contre les élites et autres organisations non-occidentales. » Par ailleurs, la révélation d’informations dites confidentielles est une « vieille rengaine, et l’opinion publique occidentale est finalement « très uniforme », d’après le quotidien. Celui-ci se garde de parler de conspiration menée par les Etats-Unis, mais finit par dire que si les pays occidentaux étaient menacés, ces documents finiraient par disparaître.
Les juristes cités s’accordent pour dire que toutes les pratiques rapportées dans les « Panama papers » ne sont « pas toutes illégales ». Hasnain Ibrahim Kazim, juriste à la Cour suprême pakistanaise avance ainsi que la création d’un paradis fiscal est parfois une initiative du gouvernement des pays, comme pour les Îles Vierges Britanniques. « La loi intervient quand ces opérations sont menées de manière criminelle », conclut-il. Un ancien membre de l’Organisme fédéral des enquêtes révèle aussi sous couvert d’anonymat que les hommes politiques pakistanais ont par le passé ouvert des sociétés écrans à l’étranger pour ensuite investir dans les « produits du crime », à savoir l’immobilier au Royaume-Uni. Pour lui, le crime réside dans la pratique du blanchiment d’argent.
Mercredi 6 avril
Jeudi 7 avril
Vendredi 8 avril
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