Victoire électorale pour Abe, opposant cambodgien assassiné et violences au Cachemire
Asie du Nord-Est
Le bloc pro-amendement regroupe non seulement le PLD et son partenaire de coalition le Komeito mais également des partis de l’opposition tels que le parti Initiatives from Osaka (aussi appelé Osaka Ishin no Kai). Dans les détails, cependant, le bloc pourrait être divisé, notamment concernant ce fameux article 9 de la Constitution qui fait du pays une nation pacifique. La seconde proposition de révision de la Constitution du PLD en 2012 souhaitait déjà transformer les Forces d’autodéfense japonaises en une armée de défense nationale. Le Komeito y était cependant opposé.
Le premier amendement proposé à l’automne serait donc davantage une réforme du système électoral de la Chambre haute plus susceptible d’être acceptée. Une clause d’urgence de cette proposition permettrait l’extension des mandats des législateurs et un ajournement des élections en cas d’urgence. Le PLD a donc pour l’instant l’intention de promouvoir sa coopération avec les partis du bloc pro-amendement et de n’explorer que par la suite la question des révisions constitutionnelles.
Mais la Chine a des doutes sur sa « neutralité ». Yanai est un ancien ministre nippon des Affaires étrangères et ambassadeur du Japon à Washington. Xinhua, l’agence de presse officielle chinoise, le qualifie de « belliciste » alors que le South China Morning Post rappelle qu’il a aussi dirigé l’équipe chargée de conseiller Shinzo Abe sur la révision constitutionnelle en 2007. Cette action controversée du président nippon autoriserait le Japon a intervenir militairement hors de ses frontières. Pékin prépare activement tous ses arguments pour discréditer l’arbitrage de ce 12 juillet.
Asie du Sud-Est
Moeun Tola, ami de Kem Ley et également opposant du régime, ne croit cependant pas à cette version des faits : « C’est ridicule. C’est lié à des affaires politiques. C’était un critique véhément du gouvernement. Il y a seulement deux jours, il était sur Radio Free Asia pour y parler du rapport de Global Witness. » Le rapport de l’ONG britannique y dénonce les intérêts commerciaux de la famille de Hun Sen. Ce dernier s’est quant à lui exprimé sur Facebook : J’aimerais me joindre au deuil des proches de Kem Ley, qui a été cruellement tué par un tireur, que je condamne comme un acte sauvage. »
Dans un éditorial, un journaliste du Bangkok Post appelle le gouvernement thaïlandais à mieux informer les électeurs sur les enjeux du référendum à venir, plutôt que d’arrêter ses opposants. Le journal reproche à la Commission électorale et au Comité de rédaction de la Constitution de ne pas avoir respecté leurs promesses, à savoir informer en détail les Thaïlandais du contenu de la nouvelle Loi fondamentale. Au contraire, dénonce le quotidien, les autorités préfèrent accuser ses opposants de « conspiration » et de « propagation de fausses informations » dans des brochures et tracts. Prayuth Chan-ocha, qui assure que de nombreux opposants à la Constitution iront en prison, devrait plutôt accepter le débat. Selon le journal, « la manière correcte de contrer une quelconque « désinformation » des brochures est l’information exacte. Il n’y a pas d’autres moyens pour avoir une électorat informé le 7 août. »
Asie du Sud
Le gouvernement provincial du Jammu-et-Cachemire appelle les partis politiques et les leaders séparatistes à restaurer le calme. Le porte-parole des autorités précise que les accusations contre la police et les militaires pour « usage disproportionné de la force « seront analysées, tout en pointant du doigt la responsabilité des manifestants : « À beaucoup d’endroits, on a mis le feu aux commissariats, les soldats étaient forcés d’utiliser leurs armes. » Du côté des séparatistes, la conférence Hurriyat trouve la situation ironique. « Jusqu’à hier, nous étions une menace pour la paix. Aujourd’hui, on nous demande notre aide pour la rétablir. »
Le Premier ministre pakistanais a déploré hier dimanche 10 juillet « l’excessive et illégale utilisation de la force » contre des citoyens « innocents » du Cachemire. La partie himalayenne de la région, soit l’État indien de Jammu-et-Cachemire, a connu un week-end ponctué de violences, causant pas moins de 21 morts et plus de 800 blessés. Des milliers d’habitants ont en effet bravé le couvre-feu imposé par le gouvernement et protesté contre ce que le quotidien pakistanais Express Tribune appelle « l’assassinat » de Burhan Wani. Commandant du groupe séparatiste Hizbul Mujahideen, il avait été tué vendredi 8 juillet lors d’un échange de tirs avec la police.
Le gouvernement indien, qui a coupé Internet et le téléphone dans la région pour tenter de stopper la propagation des protestations, a appelé au calme ce samedi 9 juillet, rapporte l’un de ses porte-parole Nayeem Akhtar. Le journal pakistanais signale pourtant des « attaques par les forces de sécurité d’hôpitaux et d’ambulances qui traitaient les blessés ». Pour la Coalition de la Société Civile du Jammu-et-Cachemire, il s’agit d’un « crime à l’encontre de la loi humanitaire internationale ». La police, elle, a indiqué que des protestataires avaient incendié des postes de police et caillassé des camps militaires.
Nawaz Sharif affirme que les « mesures répressives adoptées par les forces indiennes ne peuvent dissuader les peuples du Jammu-et-Cachemire de réclamer leur droit à l’auto-détermination ». » Le porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères a déclaré à ce sujet que la résolution du conflit ne pourra se faire que « grâce à la réalisation de l’auto-détermination du peuple de Jammu-et-Cachemire, […] à travers un plébiscite juste et impartial, sous les auspices des Nations Unies ».
Des assaillants de l’attentat du café de Dacca avaient en effet affirmé avoir été influencés par la chaîne, a déclaré le ministre de l’Information Hasanul Haq Inu. « De nombreux savants religieux s’étaient également plaints », a-t-il ajouté (voir notre revue de presse du 7 juillet).
Soutenez-nous !
Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.
Faire un don