Essai nucléaire nord-coréen, Kofi Annan en Arakan et "guerre par procuration" au Cachemire
Asie du Nord-Est
Des soupçons rapidement confirmés par les principaux intéressés. Les médias nord-coréens ont ainsi déclaré : « Nos scientifiques ont réalisé un test d’explosion sur une nouvelle tête nucléaire standardisée, dans le site nucléaire du nord du pays » – et ce, en dépit de toutes les sanctions internationales prises à son encontre. Peu rassurant pour les Etats-Unis, dont le territoire pourrait désormais être touché par une attaque nord-coréenne si Pyongyang a bel et bien réussi à développer des dispositifs nucléaires suffisamment petits pour être fixés sur un missile, analyse le South China Morning Post. Barack Obama a ainsi averti Kim Jong-un de « conséquences sérieuses » et appelé le Premier ministre japonais Shinzo Abe et la présidente sud-coréenne Park Geun-hye à « se concerter » sur la crise.
Cette dernière a vivement condamné l’essai nord-coréen, rapporte le Korea Times dans un second article. D’après Park, une telle entreprise ne fera que « déclencler de nouvelles sanctions internationales, renforcer l’isolement de Pyongyang et conduire à son autodesctruction ». La présidente sud-coréenne estime également qu’il s’agit là d’une négation de la position internationale à l’encontre du programme nucléaire nord-coréen, ce qui prouve « l’imprudence » de Kim Jong-un. D’après le Bureau de la présidence sud-coréenne, Barack Obama aurait promis d’envisager toutes les options consacrées par le traité de défense mutuelle entre Séoul et Washington, dont la « dissuasion nucléaire élargie » – c’est-à-dire la mobilisation de l’ensemble des capacités militaires américaines, conventionnelles et non-conventionnelles, pour défendre la Corée du Sud contre une attaque ou une invasion en provenance du Nord.
Côté chinois, allié traditionnel de la Corée du Nord, le ministère des Affaires étrangères a déclaré sa « forte opposition » à la manoeuvre de Pyongyang : « Nous incitons fortement la Corée du Nord à honorer ses engagements en matière de dénucléarisation, à se plier aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et à cesser de prendre toute mesure qui pourrait dégrader la situation. » Mais la marge de manoeuvre de Pékin est faible dans la mesure où les autorités chinoises souhaitent éviter l’effondrement du régime nord-coréen, qui conduirait à une crise frontalière et à un basculement de l’équilibre en faveur des Etats-Unis sur la péninsule, estime le South China Morning Post. Dans un autre article, le quotidien hongkongais informe également que la Chine a déclenché son système d’urgence de surveillance des radiations dans les deux provinces frontalières avec la Corée du Nord – Jilin et Liaoning – à la suite de l’essai nucléaire. Néanmoins, aucune mesure suspecte n’a encore été effectuée.
Désormais, la grande inconnue réside dans la nature réelle du dispositif nucléaire testé par Pyongyang ce matin. S’agit-il d’une bombe atomique traditionnelle (bombe A) ou d’une bombe à hydrogène (bombe H), encore plus dévastatrice – comme l’avait déjà revendiqué la Corée du Nord en janvier ? Pour la directrice générale du think tank américain 38 North spécialisé sur la Corée du Nord, Jenny Town, il s’agit bien d’une arme classique : « L’analyse des ondes sismiques révèle qu’il ne s’agit pas d’un test thermonucléaire », déclare-t-elle au South China Morning Post.
Pourtant, aujourd’hui, ce commerce d’effigies commence à montrer des signes de déclin alors que l’économie chinoise ralentit et que le Parti communiste au pouvoir appelle à lutter en faveur de l’austérité et contre la corruption. Les employés du gouvernement, qui étaient jusqu’alors de grands acheteurs de ces statues, ont commencé à réfréner leur passion explique Global Times. A Shaoshan, trois des entreprises spécialisées dans la fabrication de ces effigies ont fait faillite. Les six restantes ont vu leur chiffre d’affaire divisé par deux. Su Jun travaille dans l’une des entreprises les plus célèbres de la ville. Cette dernière emploie plus de 100 personnes. Mais depuis quelques années, il voit la file d’attente devant sa boutique diminuer, ses ventes ont été diminuées par trois l’obligeant à diversifier son activité. Il propose aujourd’hui, à côté des statues de Mao Zedong, des statues de Bouddha, rapporte le South China Morning Post.
Malgré cette frénésie et cette ferveur toujours présentes pour Mao, les médias chinois parlent peu de l’anniversaire de sa mort. Pour cause, le gouvernement actuel souhaite éviter toute polémique sur la légitimité du Parti. S’ils ne peuvent se passer du symbole du Grand Timonier, ils refusent d’accorder une occasion de s’exprimer aux nostalgiques de Mao.
Asie du Sud-Est
Au total, trois étrangers ont été chargés de participer à cette nouvelle commission : Kofi Annan, Ghassam Salamé – politologue libanais – et l’ambassadeur norvégienne Laetitia Van Den Assum. Le Parti national arakanais, principal groupe politique de la région, avait rapidement fait savoir son mécontentement à cette annonce refusant de rencontrer Kofi Annan lors de sa visite.
Lors de son voyage, Kofi Annan s’est rendu dans le village de Thet Kay Pyin qui se situe à proximité de plusieurs camps où sont parqués des Rohingyas. Déclarés apatrides par l’ancien gouvernement militaire depuis mars 2015, ces derniers sont reclus dans des camps de fortune à la frontière avec le Bangladesh et privés de tout droit. Il a aussi rencontré le président Htin Kyaw, le commandant en chef des armées Min Aung Hlaing ainsi qu’Aung San Suu Kyi.
Un bureau permanent de la commission va maintenant être installé à Sittwe, capitale de l’Etat de l’Arakan. Dix personnes, dont un représentant de Kofi Annan, doivent élaborer un rapport qui devrait être publié l’année prochaine.
Rodrigo Duterte a également tenu à s’exprimer de nouveau sur ses propos insultants à l’encontre de Barack Obama – il l’avait traité de « fils de pute » en amont du G20 (voir notre revue de presse du 6 septembre). Sa nouvelle stratégie consiste à nier les faits qui lui sont reprochés : « Je n’ai jamais fait aucune référence à Obama, se défend-il. Je n’ai jamais déclaré de telles choses : vous pouvez vérifier et revérifier. » Quoi qu’il en soit, le principal intéressé répond à la polémique avec flegme, comme le rapporte le Philippine Star : « Je ne prends pas ses remarques personnellement, a glissé Barack Obama. C’est une expression qu’il semble employer souvent, notamment à l’encontre du pape et d’autres encore, donc cela ressemble plutôt à une habitude pour lui. »
Au coeur du scandale financier 1MDB (1Malaysia Development Berhad) depuis plusieurs mois, la légitimité politique du Premier ministre Najib Razak est remise en question. Une victoire à des élections anticipées pourrait non seulement redorer son blason mais aussi lui assurer un nouveau mandat pour mettre en place ses réformes.
« Le mois de mars a été évoqué », a avoué un membre du parti de l’Umno souhaitant rester anonyme. En faveur du parti au pouvoir : les dissensions actuelles dans l’opposition qui peine à s’organiser, et qui rabattent les cartes politiques. « L’opposition est dispersée. Nous sommes plus prêts que jamais. » Les experts, quant à eux, sont plus mitigés. « Organiser des élections à une période où les prix du pétrole et des marchandises sont si bas, où la situation est si fluctuante, paraît risqué », explique Sholto Byrnes, professeur à l’Institut en affaires internationales à l’université de Kuala Lumpur.
Lors des dernières élections en 2013, Najib Razak avait dissout le Parlement à la dernière minute permettant à l’opposition de se renforcer. La coalition du Barisan national majoritaire avait fait son pire score depuis son arrivée au pouvoir cinq ans auparavant. Si la rumeur devait être vite confirmée officiellement, l’opposition serait prise par surprise.
Asie du Sud
La réaction du BJP ne s’est pas faite attendre : réaffirmant son soutien à Mehbooba Mufti, le porte-parole du parti nationaliste hindou a déclaré que le Jammu-et-Cachemire était le théâtre d’une « guerre par procuration » orchestrée par le Pakistan, et que cette situation ne pouvait être gérée que « stratégiquement ». Parallèlement, le couvre-feu a été réimposé dans la quasi-totalité du Cachemire indien ce vendredi 9 septembre afin d’éviter tout débordement à l’issue des prières du vendredi, informe The Indian Express. Les séparatistes cachemiris ont appelé à la fermeture des banques, des magasins et des stations essence jusqu’au 16 septembre.
« C’est un mouvement planifié derrière lequel se trouve le gouvernement », estime un député de l’opposition ; « Les institutions gouvernementales ne remplissent pas leur rôle en raison de l’implication de la famille Sharif dans le scandale », déclare un autre. La colère gronde également autour de la Commission pakistanaise des Opérations de bourse qui, si elle a bien confirmé l’implication de 444 citoyens pakistanais dans des faits d’évasion fiscale, s’est déclarée incompétente pour entreprendre des poursuites judiciaires à leur encontre – ce qui lui est pourtant permis en vertu de la section 101 du Securities Act de 2015…
Peu après la diffusion de ce documentaire, résultat de cinq mois d’enquête, et de sa diffusion massive sur les réseaux sociaux ce vendredi 9 septembre, la police nationale a pénétré les bureaux du quotidien local The Maldives Independant, dans la capitale Malé ; un journal fidèle à l’ancien président d’opposition Mohamed Nasheed. Selon sa rédactrice en chef, Zaheena Rasheed, qui a quitté les Maldives pour des « raisons de sécurité », cette intervention a eu lieu dans le cadre d’une enquête pour complot visant à mettre à mal le gouvernement.
Cet épisode intervient alors que de plus en plus de voix s’élèvent contre une répression grandissante de l’Etat contre les médias. Début septembre, le gouvernement maldivien a fait passer une loi contre la diffamation perçue comme une façon de limiter la liberté d’expression.
Les Maldives vivent une période de vives tensions politiques depuis 2012, date à laquelle l’ancien Premier ministre Mohamed Nasheed a été chassé du pouvoir et obligé de chercher l’asile au Royaume-Uni.
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