Revue de presse Chine - 9 septembre 2016

Chine : 40 ans après sa mort, la ferveur pour Mao Zedong toujours vive

A Shaoshan, ville natale de Mao, les effigies du dirigeant chinois sont omniprésentes. Un commerce longtemps florissant qui commence à décliner. Copie d'écran du South China Morning Post le 9 septembre 2016.
A Shaoshan, ville natale de Mao, les effigies du dirigeant chinois sont omniprésentes. Un commerce longtemps florissant qui commence à décliner. Copie d'écran du South China Morning Post le 9 septembre 2016.
South China Morning Post – Cela fait 40 ans jour pour jour que Mao Zedong est mort. Pourtant, à Shaoshan, la ville natale du Grand Timonier – dans la province centrale du Hunan – il reste omniprésent. Mao apparaît sous forme de statues dans le square, sur les tableaux de bord des taxis, dans les hôtels et centres commerciaux… La ferveur pour Mao Zedong semble être restée intacte, même si ce dernier a été jugé responsable de la mort de dizaines millions de personnes pendant la Grande famine et et la Révolution culturelle. Shaoshan est resté un lieu de pèlerinage. Les Chinois viennent parfois de loin pour acheter une effigie fabriquée dans le village, jugée « magique » et censée porter bonheur. Quand une nouvelle statue arrive dans un domicile, une petite cérémonie est systématiquement organisée pour s’attirer la bonne fortune. La ville s’est transformée comme destination phare du « tourisme rouge », sur les pas de Mao. Selon le gouvernement local, le village, d’une population de 118 000 personnes produit plus de 30 000 statues du “Président” chaque année.

Pourtant, aujourd’hui, ce commerce d’effigies commence à montrer des signes de déclin alors que l’économie chinoise ralentit et que le Parti communiste au pouvoir appelle à lutter en faveur de l’austérité et contre la corruption. Les employés du gouvernement, qui étaient jusqu’alors de grands acheteurs de ces statues, ont commencé à réfréner leur passion explique Global Times . A Shaoshan, trois des entreprises spécialisées dans la fabrication de ces effigies ont fait faillite. Les six restantes ont vu leur chiffre d’affaire divisé par deux. Su Jun travaille dans l’une des entreprises les plus célèbres de la ville. Cette dernière emploie plus de 100 personnes. Mais depuis quelques années, il voit la file d’attente devant sa boutique diminuer, ses ventes ont été diminuées par trois l’obligeant à diversifier son activité. Il propose aujourd’hui, à côté des statues de Mao Zedong, des statues de Bouddha, rapporte le South China Morning Post.

Malgré cette frénésie et cette ferveur toujours présentes pour Mao, les médias chinois parlent peu de l’anniversaire de sa mort. Pour cause, le gouvernement actuel souhaite éviter toute polémique sur la légitimité du Parti. S’ils ne peuvent se passer du symbole du Grand Timonier, ils refusent d’accorder une occasion de s’exprimer aux nostalgiques de Mao.

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