Les Ouïghours, du Turkestan oriental aux camps d'internement au Xinjiang

En quelques années, le Xinjiang est devenu le « laboratoire du contrôle social chinois », voire de l’Etat-policier high-tech. Située dans l’Extrême-Ouest chinois, frontalière de huit pays (dont le Pakistan et l’Afghanistan), la zone a toujours a fait l’objet d’une surveillance massive des autorités de Pékin. Mais la pression sur les communautés musulmanes turcophones, principalement composées de Ouïghours (environ 10 millions d’habitants), semble atteindre un niveau jamais vu. L’utilisation de technologies de pointe (fichage génétique, recours massif à l’intelligence artificielle) s’associe à la mise en place d’un immense système de camps d’internement. Jusqu’à 1 million d’habitants, majoritairement ouïghours, pourrait y être détenus, selon le Comité de l’ONU pour l’élimination de la discrimination raciale. Pékin, qui ne donne pas de chiffres, les décrit comme des « centres de formation professionnelle » destinés à combattre le séparatisme et l’islamisme. En dehors de Chine, la diaspora ouïghoure cherche refuge en Turquie ou en Europe. Une petite minorité est devenue djihadiste en Syrie et en Irak. Quel avenir pour les Ouïghours, qui rêvaient au début du XXème siècle d’une République du Turkestan oriental ? Retrouvez ici tous nos articles la population ouïghoure et la politique de la Chine au Xinjiang.