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La probable mise en faillite spectaculaire du géant chinois de l’immobilier Evergrande a ruiné les économies de milliers de petits épargnants. Mais elle signe en même temps la fin de l’argent facile en Chine. Un signe aussi de la fin probable d’une ère de prospérité.
En pleine campagne de rectification politique voulue par Xi Jinping, le Parti a encouragé les régulateurs chinois à ouvrir une enquête titanesque contre les champions nationaux des technologies. Que tente d'accomplir Pékin ? Ce secteur représente-t-il le plus de risques pour le Parti-État ? Il est permis d’en douter. L'endettement des banques et des entreprises de la finance est bien plus dangereux pour l'économie de la Chine.
Le secteur financier était traditionnellement le talon d’Achille de l’intégration régionale en Asie. Le dollar domine toujours les transactions commerciales, les placements financiers intra-asiatiques restent minoritaires et la fermeture du compte de capital chinois limite les possibilités d’investissements financiers vers la Chine ou à partir de la Chine. Mais les choses sont en train de changer, sous l’impact de la pandémie et des tensions sino-américaines. Après cinq ans de stagnation, l’internationalisation du yuan a repris des couleurs en 2020, et le gouvernement chinois a adopté une série de mesures pour ouvrir la Chine aux investissements financiers internationaux. Le yuan digital pourrait par ailleurs devenir un nouvel outil d’intégration financière pour la région.
Bis repetita ! Après Ant Financial, le bras droit d'Alibaba, c'est au tour de Didi Chuxing, le géant chinois du VTC, d'être victime de la colère du Parti communiste. Seulement un jour après son entrée à la bourse de New York, les autorités financières de Pékin ont annoncé l'ouverture d'une enquête pour violation des règles du cyberespace. Faut-il y voir un épisode de plus dans la lutte de l'État contre les firmes monopolistique de l'économie numérique ? Ou bien une nouvelle offensive de Xi Jinping contre le réseau de son ennemi absolu, l'ancien président Jiang Zemin ?
Si le fondateur d'Alibaba a fini pas reparaître en public le 20 janvier, ses ennuis ne font que commencer. Car le même jour, la Banque centrale de Chine rendait public les bases de sa lutte contre les monopoles dans le paiement en ligne à des tiers, qui devraient s'appliquer à l'avenir à tous les secteurs de l'économie. En attendant, les deux cibles actuelles de cette campagne s'appellent Alibaba et Tencent.
Pour continuer de consolider son emprise sur la Chine, Xi Jinping s'engage sans le dire dans une opération de "nettoyage politique" du secteur des nouvelles technologies. C'est ainsi que se comprend le surprenant coup de frein à l'entrée en bourse d'Ant Group, le bras financier d'Alibaba, géant du numérique fondé par Jack Ma. Pourquoi Xi s'attaque-t-il à l'empire du "Steve Jobs chinois" ? À cause de ses liaisons dangereuses avec "l'Ancien régime", le tentaculaire réseau de pouvoir de l'ex-président Jiang Zemin, que l'actuel numéro un chinois cherche à éradiquer depuis son arrivée au pouvoir.
Face à la crise politique à Hong Kong, Pékin cherche à sécuriser ses actifs financiers. Mais l'idée de créer une bourse aussi performante à Macao est un pari à haut risque pour une économie chinoise fortement endettée.
Selon des sondages sortie des urnes en Inde, la coalition de Narendra Modi remporterait la majorité au parlement. Quel est son bilan économique ? Quels sont les défis qui l'attendent ? Les explications d'Isabelle Joumard, économiste sénior spécialiste de l'Inde à l'OCDE.[/asl-article-chapo]
De nombreuses entreprises en Chine se tournent vers des créanciers hors régulation bancaire. Un effondrement de ce système menacerait l'économie.