Chine : les nouvelles figures du régime de Xi Jinping, du compromis banal à la rupture

le Congrès du PCC, comment ça marche ?
Réunie en Congrès tous les 5 ans, généralement au mois d’octobre, l’Assemblée représentative nationale du Parti communiste chinois [中国共产党全国代表大会] est – en théorie – l’instance dirigeante la plus importante de la République Populaire. C’est elle qui fixe la direction suprême d’un pays où le leadership du parti unique est gravé dans le marbre de la Constitution et de son préambule. C’est à elle que revient la lourde tâche de présider au destin des quelque 80 millions de membres que compte le Parti en Chine.
Fort d’environ 2200 délégués et représentants, en majorité issus des gouvernements provinciaux et de l’armée, le Congrès organise les « élections » qui permettent de désigner les membres des organes centraux du pays. Soit le Comité central pour l’inspection disciplinaire du PCC, le Comité central du Parti, la Commission militaire centrale (CMC) et enfin le bureau politique et son organe décisionnel, le comité permanent.
C’est aussi durant le Congrès que sont passés en revue les « carnets de promotion » pour un grand nombre de cadres. De même que les décisions concernant une importante partie des promotions vers les rangs provinciaux et ministériels. Enfin, c’est aussi au Congrès que revient la lourde tâche d’élire le secrétaire général du Parti – poste aujourd’hui occupé par Xi Jinping.
Un comité permanent très banal
Un Politburo plutôt atypique : qui sont ces nouveaux membres?
2. Wang Chen : un ancien du Shaanxi, directeur et journaliste au Quotidien du Peuple, et directeur-adjoint du département de la Propagande ;
3. Liu He : le directeur du petit groupe sur les finances et « l’économiste de Xi » ;
4. Li Xi : un ancien « jeune instruit » (zhiqing) qui s’est démarqué lorsqu’il était en poste dans le Shaanxi, puis à Shanghai pour ensuite précipiter la chute de la « Bande du Liaoning » ;
5. Li Qiang : Un membre de « l’armée du Zhejiang » (celle de Xi) et celui qui a repris le Jiangsu des mains des alliés de Jiang Zemin ;
6. Li Hongzhong : Un autre « zhiqing » aux antécédents factionnels ainsi qu’aux « performances » très douteuses;
7. Yang Jiechi : un ex-ministre des Affaires étrangères que l’on croyait en pré-retraite ;
8. Yang Xiaodu : un « zhiqing » qui a côtoyé Xi à Shanghai et qui est devenu l’aide de Wang Qishan à la Commission disciplinaire ;
9. Wang Youxia : un « zhiqing » et « Prince militaire », maintenant général 4 étoiles, qui provient du Shaanxi et qui est l’un des proches conseillers militaire de Xi depuis son arrivée au pouvoir en 2012 ;
10. Chen Xi : un ancien camarade de classe de Xi Jinping, secrétaire du Parti de l’Université de Qinghua, ministre-adjoint de l’Éducation et directeur-adjoint du département de l’Organisation ;
11. Chen Quanguo : un apparatchik du Tibet et du Xinjiang plus proche de Hu Jintao que de Xi ;
12. Chen Min’er : impossible successeur de Xi Jinping, un soldat de toute les batailles du président chinois, dont la reprise du Zhejiang et de Chongqing des mains des alliés de Jiang Zemin;
13. Guo Shengkun : un « zhiqing » très imprégné de Zhou Yongkang et des alliés de l’ancien régime de Jiang, possédant certaines affinités avec Wang Qishan, de son temps à ses côtés;
14. Huang Kunming : un ancien du Zhejiang, de Qinghua, du département de la Propagande et du « groupe de travail sur la civilisation spirituelle » ;
15. Cai Qi : un « zhiqing » membre de « l’armée du Zhejiang », placé pour reprendre la capitale et le système de la sécurité nationale.
« L’Armée de Xi » au coeur du Comité central et la fin du rajeunissement
Et que dire de Hu Chunhua et de la prochaine succession ?
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