Politique
Série - le 19ème Congrès du Parti communiste chinois

Chine : absents notoires ou stars montantes, qui étaient les délégués du 19ème Congrès ?

Parmi les 2287 délégués du 19ème Congrès du Parti communiste chinois à Pékin, ouvert le 18 octobre 2017 dans le Grand Hall du Peuple, 11,5% sont issus des minorités ethniques. (Crédits : GE JINFH / IMAGINECHINA / via AFP)
Parmi les 2287 délégués du 19ème Congrès du Parti communiste chinois à Pékin, ouvert le 18 octobre 2017 dans le Grand Hall du Peuple, 11,5% sont issus des minorités ethniques. (Crédits : GE JINFH / IMAGINECHINA / via AFP)
Ils sont là pour « enregistrer » la nouvelle direction du Parti communiste chinois pour les cinq ans à venir. Ce mardi 24 octobre, les 2287 délégués du 19ème Congrès ont donné à leur secrétaire général l’onction dont il rêvait : la « pensée de Xi Jinping sur le socialisme aux caractéristiques chinoises de la nouvelle ère » sera inscrite dans la Charte du Parti. Le numéro un chinois grave ainsi son nom au panthéon de la Chine populaire aux côtés de Mao Zedong et de Deng Xiaoping. Par ailleurs, Wang Qishan, le patron de la lutte anti-corruption et son allié le plus proche, va prendre sa retraite, lui qui était ces dernières semaines l’objet de toutes les spéculations. Xi aura donc tranché : pas de transgression de la règle tacite qui veut qu’un haut cadre du Parti se retire à 67 ans révolus. Mais l’histoire n’est pas encore finie d’être écrite.
Pour mieux comprendre ce qui s’est joué et ce qui se joue encore lors de ce 19ème Congrès, Asialyst vous propose de passer au scanner ces délégués du Congrès, grâce à l’analyse de données minutieuse du sinologue Alex Payette. Qui sont les absents notoires ? Qui sont les stars de demain et comment Xi Jinping prépare sa succession ? En quoi la place des femmes et des minorités reste globalement inchangée ? Que dire des délégués militaires et de la police armée ? Retrouvez tout le Congrès en chiffres et en infographies.

le Congrès du PCC, comment ça marche ?

Réunie en Congrès tous les 5 ans, généralement au mois d’octobre, l’Assemblée représentative nationale du Parti communiste chinois [中国共产党全国代表大会] est – en théorie – l’instance dirigeante la plus importante de la République Populaire. C’est elle qui fixe la direction suprême d’un pays où le leadership du parti unique est gravé dans le marbre de la Constitution et de son préambule. C’est à elle que revient la lourde tâche de présider au destin des quelque 80 millions de membres que compte le Parti en Chine.

Fort d’environ 2200 délégués et représentants, en majorité issus des gouvernements provinciaux et de l’armée, le Congrès organise les « élections » qui permettent de désigner les membres des organes centraux du pays. Soit le Comité central pour l’inspection disciplinaire du PCC, le Comité central du Parti, la Commission militaire centrale (CMC) et enfin le bureau politique et son organe décisionnel, le comité permanent.

C’est aussi durant le Congrès que sont passés en revue les « carnets de promotion » pour un grand nombre de cadres. De même que les décisions concernant une importante partie des promotions vers les rangs provinciaux et ministériels. Enfin, c’est aussi au Congrès que revient la lourde tâche d’élire le secrétaire général du Parti – poste aujourd’hui occupé par Xi Jinping.

Ecartés de Chongqing, « fantôme interne » et « poison » militaire

*Attention aux listes « non-officielles » comme celle offerte par Wikipedia. Cette dernière ne rend pas compte de l’ensemble des changements. Cela dit, il existe également des erreurs sur la liste officielle (par exemple, un délégué identifié comme femme alors que le nom réfère clairement à un homme, des Hans (référence officielle des unités de travail) identifiés comme minorité ethnique, etc.). En vérifiant les individus un par un, nous avons pu déceler trois erreurs (0.1% du total). Consultez ici la liste officielle.
La liste finale* des délégués du Parti au 19ème Congrès était disponible depuis le 29 septembre, bien avant le 18 octobre. Mais sur les 2300 représentants annoncés à l’origine, 13 individus ont été mis de côté au dernier moment. En tête des absents, se trouvent sans surprise les représentants de Chongqing, « victimes » de l’éviction de Sun Zhengcai, chef du Parti dans la plus grande conurbation chinoise. Parmi eux, Zeng Qinhong (曾庆红), née en 1962 et directrice du Département de l’Organisation du Parti à Chongqing. Elle a d’abord fait carrière dans la province du Jiangxi, ancien fief de l’ex-vice-président de la République Zeng Qinghong (dont elle est l’homonyme) et de Su Rong. Elle est soupçonnée d’être restée fidèle aux alliés de Jiang Zemin, dont Bo Xilai. Pour les mêmes raisons, les portes du Congrès se sont refermées in extremis pour quatre hauts cadres du Parti à Chongqing : Wang Xiangang (王显刚), né en 1963 et secrétaire de Sun Zhengcai ; Liu Qiang (刘强), né en 1961 et secrétaire de la commission des affaires politiques et légales ; Tao Zhanghai (陶长海), né en 1963 et directeur du département du Front Uni ; et Chen Lüping (陈绿平), né en 1963, maire-adjoint et membre du comité permanent du Parti à Chongqing.
Les luttes de factions ont fait des victimes à divers niveaux, à l’instar de Mo Jiancheng (莫建成), né en 1956. Cet ancien directeur du groupe d’inspection au ministère chinois des Finances a été mis en examen dès aout 2017 pour « violation graves ». Ancien du Shanxi et de la Mongolie-Intérieure, Mo était un proche de Liu Yunshan, lui-même allié de Jiang Zemin. Selon certaines sources, Wang Qishan en aurait profité pour « attraper un fantôme interne » (抓内鬼 – zhuaneigui). Autre écarté : Xia Chongyuan (夏崇源), né en 1959 et ancien directeur du bureau politique du ministère de la Sécurité publique. Le compte de Xia a été suspendu du moteur de recherche Baidu. C’est qu’il avait quelques « casseroles » : comme Zeng Qinghong et Guo Shengkun, Xia est un homme du Shanxi directement lié à la bande du Jiangsu (江派) affiliée à Jiang Zemin. Plus tôt dans sa carrière, il avait également secondé He Guoqiang, un autre affidé de Jiang, et Li Yunchao, allié de Hu Jintao, au département de l’Organisation du Parti. La mise à l’écart s’est étendue au monde des affaires : ainsi Wang Xiaochu (王晓初), né en 1958 et président du groupe de télécommunications Liantong, avait des relations d’affaires avec Jiang Mianheng, le fils de Jiang Zemin dont il était proche.
Sans surprise non plus, des militaires ont également été écartés. Parmi eux, Wang Jianwei (王建伟), né en 1954, est le commissaire politique de l’Université des Sciences et Technologies de la Défense ; Zhang Shuguo (张书国), né en 1960, est commissaire politique du département du soutien logistique de la Commission militaire centrale (CMC) ; et Zhang Ruiqing (张瑞清), né en 1955, est commissaire politique adjoint des forces de police armées. Tous trois étaient annoncés depuis déjà un moment comme futurs délégués au Congrès. Mais ces trois lieutenants-généraux représentent la vieille garde des généraux Guo Boxiong et Xu Caihou, deux anciens de la CMC en place au Politburo du Parti sous Hu Jintao, puis mis en examen sous Xi Jinping. Ce geste vient en ce sens continuer le « nettoyage de Guo » (肃清郭 – ganqingguo) et le « retrait du poison de Xu » (徐余毒 – xuyudu).

Les stars montantes et absentes

Seuls 4 des 11 délégués « hauts gradés » de rang vice-provincial ou ministériel de la 7ème génération de dirigeants sont présents sur la liste. Ce sont des alliés de Xi Jinping et de Wang Qishan (lire notre article). Parmi eux, se retrouvent Shi Guanghui, Zhou Liang, Pan Gang – tous trois nés en 1970 – et Zhuge Yujie, né en 1971. En regard, les « stars » de la faction des Jeunesses communistes (tuanpai) proches de Hu Jintao, brillent par leur absence, à l’image de Wang Hongyan (汪鸿雁 – née en 1970), Fu Zhenbang (傅振邦 – né en 1975), Xu Xiao (徐晓 – né en 1972), Xu Feng (徐丰 – né en 1973), Yin Dongmei (尹冬梅 – né en 1973) ou encore Qin Yizhi (秦宜智 – né en 1965).
*Pour comprendre l’importance de ce poste, lire cet article.
Parmi les 22 autres cadres de la 7ème génération à avoir atteint le rang préfectoral, 64% ont de l’expérience dans la structure des Jeunesses communistes (dont 10 en tant que secrétaire provincial). Enfin, on retrouve l’une des deux vedettes de la 8ème génération : Wang Yi (王艺), né en 1980 et secrétaire des Jeunesses communistes pour la province du Henan. Ces choix démontrent la volonté de Xi Jinping de positionner sa relève durant le Congrès, tant sur le plan militaire que politique. Il faudra observer la suite des événements afin de voir comment le numéro un chinois va promouvoir les individus comme Shi Guanghui, qui formeront l’élite qui lui succédera.

La place des femmes et des minorités : toujours aux postes secondaires

Depuis son ouverture le 18 octobre, le 19e Congrès du Parti rassemble 2287 représentants de toutes les castes de la société chinoise, en passant par les secrétaires des cellules villageoises du Parti (村党支部书记), les « membres exceptionnels » (优秀共产党员) et les cadres de rangs provincial et national. Mais certains délégués n’ont pas de rang clair : c’est le cas de 5.6% des 2287 participants. La grande majorité des données manquantes appartiennent au secteur des entreprises privées ou des associations non-répertoriées. Parfois, le poste occupé ou le statut salarié n’est même pas précisé : 0.66% des individus demeurent « non-identifiables » pour l’instant.
La question de l’âge global des délégués est cruciale. Le plus jeune a 20 ans et le doyen a 102 ans, soit plus de 80 ans d’écart. Mais l’important est ailleurs : ce que les chiffres nous montrent demeure l’ascension et la présence continue de la 6ème génération de dirigeants – celle qui prendra le pouvoir en 2022. En amont, 10% des cadres appartiennent à la 5ème génération actuellement au pouvoir, et 20.6% à la génération « 5 et demie ». Celle-ci formera la majorité des nouveaux venus dans le Politburo (2017) et assurera l’entre-deux (2017-2022). Enfin, on retrouve près de 10% qui sont nés entre 1971 et 1980 et en aval, 10% de la génération « 6 et demie » qui représente la transition de 2022-2027. La question des générations de leadership demeure pertinente durant les transitions de mi-mandat, car chaque changement générationnel (2002, 2012 et 2022) amène avec lui un nouveau « noyau » (« core ») qui se doit de représenter la génération avant sa cinquième année. Par exemple, les leaders « noyaux » de la 6ème génération doivent être nés en 1963 ou 1964 et non en 1965.
On parle souvent d’un nombre soutenu, voire même croissant, de femmes sur la scène politique : 24% en 2017 contre 23% en 2012 et 20% en 2007) . D’un autre côté, le nombre de membres représentant les minorités ethniques demeure remarquablement constant : 11,5% en 2017, 11% en 2012 et 10.9% en 2007.
Au 19ème Congrès, 42 des 55 minorités officielles recensées sont représentées, avec toujours en tête les Hui, les Mandchous, les Tibétains et les Mongoles. À eux quatre, ils représentent près de 47% de l’ensemble des minorités présentes au Congrès (voir le tableau ci-dessus). Voici quelques traits intéressants des délégués issus des minorités ethniques :
• 47% sont des femmes, et ce faisant, les femmes issues de minorités ethniques représentent plus de 22% de l’ensemble des déléguées ;
• Ils représentent près de 23% des cadres de rang principal de « canton/division » (乡科级正职) ou moins (soit 4 rangs en dessous du rang principal « préfectoral/bureau » (厅局级正职), alors qu’ils ne forment que 11.5% du Congrès;
• 44.7% d’entre eux sont au niveau canton/division ou en deçà ;
• Ils sont largement sous-représentés dans les rangs supérieurs – par exemple, on retrouve 5.57 cadres de rang provincial pour 100 membres issues de groupes minoritaires contre 8.6 pour 100 chez les Hans, soit une différence de plus de 40% ;
• 1,2 femmes issues de groupes minoritaires occupent un poste de rang provincial/ministériel pour chaque tranche de 50 femmes minoritaires, contre 4,38 pour 50 chez les hommes ;
• 12% postes de second rang national sont occupés par des hommes issus de groupes minoritaires contre 76% pour les hommes hans.
Ces disparités sont à comprendre à la lumière de la place générale des femmes au Congrès. En progression constante, elles occupent toujours en grande majorité les postes les moins élevés :
• Les femmes constituent 24% de l’ensemble des représentants, mais forment près de 57% de l’ensemble des cadres de rang principal de « canton/division » (乡科级正职) ou moins, en plus d’être près de 57% du temps cadre de rang inférieur;
• 79% des femmes qui occupent un poste de rang provincial/ministériel sont des Hans ;
• 52% des femmes Han occupent un poste en dessous du rang de canton/division, tandis que c’est le cas de près de 73% des femmes issues des minorités ethniques ;
• On retrouve 1,26 femmes de rang provincial/ministériel pour chaque tranche de 50 contre 5,26 chez les hommes;
• Elles forment 10% des cadres militaires présents ;
• Les femmes représentent seulement 12% des postes de rang national de second plan (国家级副职) et l’ensemble de ces 12% (4) sont occupés par des femmes hans ;
• Aucune femme n’occupe de poste national de premier plan (国家级正职);
• En moyenne (même en comptant la dualité Han/non-Han), les femmes demeurent plus jeunes (48 ans) que leurs homologues masculins (55 ans).
Ces quelques données permettent de dresser un portrait-type femmes qui sont choisies comme représentantes : elles ont la quarantaine, viennent de la Chine de l’Ouest ou du Sud-Ouest et plus d’une fois sur deux, elles sont impliquées directement au niveau local dans le milieu hospitalier, en tant que professeur de petites écoles ou secrétaire de branche du Parti. Ce portrait demeure peu optimiste surtout lorsque l’on sait que des efforts ont été mis en place pour assurer la présence d’au moins une femme par comité permanent de province/région autonome (rang vice-ministériel). Cependant, elles représentent à peine plus de 10% des cadres de rang vice-provincial/ministériel (省部级副职) présents au Congrès.
La physionomie des délégués « militaires », dont les membres de forces de police armées (武警部队), livre aussi ses enseignements. Précisons que la Chine compte actuellement plus de 2,3 millions de militaires de profession et 660 000 membres de la police armée. Ils forment tout au plus 13% de l’ensemble des participants au Congrès – les forces de polices armées forment 17% des cadres militaires présents. Voici leurs caractéristiques :
• 6% des cadres militaires sont issus de minorités ethniques ;
• Parmi ces 6% (18 délégués), 44.4% sont des femmes (8) ;
• Ces 44.4% forment un peu moins de 30% de l’ensemble des femmes militaires présentes (28) ;
• Les militaires sont en moyenne plus âgés que les membres non-militaires présents (56 ans) ;
• Sur l’ensemble des délégués pour lesquels nous avons pu identifier le rang, soit notamment ceux de Major-général (少将), Lieutenant-général (中将) et Général Quatre étoiles (上将) – qui totalisent une majorité des militaires présents, nous n’avons trouvé aucune femme ;
• Sur l’ensemble des Quatre étoiles présents, près de 70% sont des alliés de Xi Jinping, comme le montre le tableau ci-dessous :
Les généraux chinois de rang "4 étoiles" parmi les délégués au 19ème Congrès du Parti communiste à Pékin. Pour une classification plus complète, cliquer ici. (Données : Alex Payette ; infographie : Alexandre Gandil)
Les généraux chinois de rang "4 étoiles" parmi les délégués au 19ème Congrès du Parti communiste à Pékin. Pour une classification plus complète, cliquer ici. (Données : Alex Payette ; infographie : Alexandre Gandil)

les délégués mystères

*En incluant Liu Jin, on retrouve Jiang Er’xiong (江尔雄), Xu Kewei (许可慰), Su Hui (苏辉), Guan Yong (管勇), Chen Ziyun (陈子云), Lin Min (林敏) et Fu Zhiguan (符之冠).
L’analyse minutieuse des 2287 noms des délégués réservent d’autres surprises. Certains représentants ressortent du lot parce qu’ils portent un nom qui ne permet pas de les identifier. Au moins trois femmes et un homme soulèvent toutes les questions – auxquelles mêmes nos sources taïwanaises n’ont pas de réponse : Liu Jin (刘瑾), Liu Sufen (刘素芬), Cheng Ping (程平) et Chen Jiawei (陈家伟). Ils seraient des agents en provenance de Hong Kong ou encore de Macao qui, pour des raisons de sécurité, n’utiliseraient pas leur véritable nom. Il en va de même pour 8 individus* présents au nom de la « Tailian » (台联) – la Fédération chinoise des Compatriotes de Taïwan (中华全国台湾同胞联谊会) : peu d’informations sont disponibles à leur sujet. Ce qui jette un voile de mystère sur leur présence. Un autre avatar de l’opacité dans le fonctionnement du Parti communiste en Chine.
(A suivre, notre analyse du nouveau bureau politique et de son comité permanent après la fin du 19ème Congrès)
Par Alex Payette

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A propos de l'auteur
Alex Payette (Phd) est co-fondateur et Pdg du Groupe Cercius, une société de conseil en intelligence stratégique et géopolitique. Ancien stagiaire post-doctoral pour le Conseil Canadien de recherches en Sciences humaines (CRSH). Il est titulaire d’un doctorat en politique comparée de l’université d’Ottawa (2015). Ses recherches se concentrent sur les stratégies de résilience du Parti-État chinois. Plus particulièrement, ses plus récents travaux portent sur l’évolution des processus institutionnels ainsi que sur la sélection et la formation des élites en Chine contemporaine. Ces derniers sont notamment parus dans le Journal Canadien de Science Politique (2013), l’International Journal of Chinese Studies (2015/2016), le Journal of Contemporary Eastern Asia (2016), East Asia : An International Quarterly (2017), Issues and Studies (2011) ainsi que Monde Chinois/Nouvelle Asie (2013/2015). Il a également publié une note de recherche faisant le point sur le « who’s who » des candidats potentiels pour le Politburo en 2017 pour l’IRIS – rubrique Asia Focus #3.