Corruption de Wanda en Chine, alliance américano-philippines et Tirs indo-pakistanais
Asie du Nord-Est
Or, si Wang Jianlin a toujours réfuté les accusations de corruption, rappelle le South China Morning Post, arguant que le développement de son groupe n’était dû qu’à « son business model et à ses avantages compétitifs », Wanda se trouve aujourd’hui cité dans cette large affaire de corruption. Le prévenu – Jin Cheng – a été condamné plus tôt dans l’année à 13 ans de prison pour corruption après avoir été reconnu coupable d’avoir accepté pas moins de 17 millions de yuans (soit environ 2,28 millions d’euros) et près de 500 mille euros de dessous de table alors qu’il officiait à la tête du district.
Selon le journal hongkongais, parmi tous ces paiements, il y aurait un pot-de-vin versé il y a 8 ans pour aider à « des opérations commerciales » par un cadre du groupe Wanda – connu seulement sous le nom de Leng. C’est grâce à « l’aide » de l’ancien chef du parti communiste local que le groupe aurait pu entamer sa restructuration – et notamment la fusion entre Dalian Wanda Real Estate et Dalian Wanda Real Estate General – et surtout, sortir du giron de l’Etat pour devenir une compagnie privée.
Pour autant, conclut le quotidien, la cour de justice intermédiaire du comté de Benxi n’a pas accusé la compagnie Wanda d’avoir commis une infraction et les minutes du procès n’indiquent pas si l’intermédiaire Leng a été poursuivi.
En réaction à l’article publié ce jeudi 29 septembre, le groupe Wanda « qui n’était pas au courant jusqu’à la publication » a décidé de licencier celui qui était à l’époque le directeur général de Wanda Commercial Property à Dalian, Leng Chuanjin, fait-il savoir via un communiqué publié sur son site Internet en rappelant que Leng « a agi en son nom ». Le groupe annonce également avoir diligenté un « audit interne » au devant des allégations.
Ces rumeurs font suite à l’annonce le mardi 27 septembre du parti démocratique libéral (LDP) au pouvoir de reculer de janvier à mars prochain la tenue de la convention annuelle du parti. Traditionnellement, la convention se tient toujours au mois de janvier mais cet ajournement au 5 mars n’a « rien de particulier », selon Hiroyuki Hosoda, le président du conseil général du parti. Pour autant, les observateurs de la vie politique nippone notent que le timing d’une dissolution prochaine de la chambre des représentants pourrait permettre à Shinzo Abe de rester plus longtemps au pouvoir (son mandat actuel se termine en septembre 2018) afin notamment d’accueillir les Jeux Olympiques de 2020. Ces rumeurs semblent fondées alors même qu’une source proche du gouvernement cité par le Mainichi a déclaré : « J’ai la forte impression que la chambre basse sera dissoute en début d’année prochaine. »
Asie du Sud-Est
Comme c’est devenu l’habitude, Perfecto Yasay, le ministre philippin des Affaires étrangères, est venu légèrement modérer les propos de son président, rapporte le Straits Times. Les exercices conjoints déjà planifiés avec les Etats-Unis pour 2017 auront bien lieu. Ils s’arrêteront en 2018. Ce qui ne change pas la vision d’ensemble de Duterte.
Dès les élections qui ont vu la victoire de son parti, la igue natinale pour la Démocratie (LND) en novembre 2015, la Constitution était dans toutes les têtes. Aucun discours de la prix Nobel de la Paix ne manquait d’en faire mention. Et peu après sa prise de fonction, le président Htin Kyaw, proche d’Aung San Suu Kyi, affirmait de nouveau qu’amender la Constitution serait l’objectif principal du nouveau gouvernement. Il faut dire que le texte touche de plein fouet la figure de proue de l’opposition à l’armée. La Constitution de 2008 l’empêche en effet d’être éligible à la présidence du pays à cause de son mariage avec un Britannique et de ses enfants au passeport étranger.
Mais six mois après l’arrivée au pouvoir de la LND, le projet n’a pas avancé d’un iota. Aung San Suu Kyi reste en porte-à-faux entre les aspirations de ces citoyens et une armée peu disposée à affaiblir son pouvoir. Certes, la démocratisation du pays s’est amorcée, au point que Barack Obama a accepté la levée des sanctions économiques qui pèsent toujours sur le pays. Mais le spectre de la Constitution continue de planer. La « Dame de Rangoun » ne nie pas : « Tant que cette Constitution restera inchangée, la Birmanie ne pourra pas être une véritable démocratie », a t-elle affirmée lors de son allocution à l’Asian Society de New York.
Rappelons que La Constitution de 2008 alloue 25% des sièges du Parlement aux membres de la Tatmadaw, l’armée régulière birmane. Or, selon ce même texte, pour l’amender, il faut le vote d’au moins 75% des membres. Ainsi, même si l’ensemble des membres civils du Parlement, dont 80% sont des membres de la LND, votait pour l’amendement de la Constitution, il faudrait toujours « un courageux militaire pour voter pour », explique Aung San Suu Kyi.
Peu à peu, les voix s’élèvent, critiquant Aung San Suu Kyi qui semble vouloir ménager à tout prix ses relations avec l’armée au nom de l’unité nationale. Certains ne croient pas à l’option d’un compromis avec la Tatmadaw sur la question de la Constitution et voit donc ce rapprochement d’un mauvais oeil. Pour d’autres, la seule solution serait d’invoquer un référendum. « C’est la meilleure façon pour outrepasser l’actuelle Constitution. La proposition de texte pourra passer avec une simple majorité et n’aura pas besoin d’atteindre les 75% », propose Yan Myo Thein, expert politique.
Le quatrième suspect, Abu Fauzan a quant à lui été arrêté à son domicile. Il est accusé d’avoir organisé au moins quatre voyages en direction de la Syrie pour des Indonésiens voulant rejoindre l’EI. Au total, 500 Indonésiens se seraient rendus en Syrie pour prendre les armes, selon l’Agence national de contre-terrorisme, rappelle The Straits Times. 47 personnes ont été identifiées à leur retour de Syrie et placées sous surveillance.
Le 28 août dernier, un jeune Indonésien de 18 ans s’est introduit dans une église de Medan, au nord de Sumatra pour y perpétrer une attaque à la bombe. L’opération a finalement échoué. Dans son sac à dos a été retrouvé un dessin du groupe Etat Islamique. D’après la police, l’assaillant était « obsédé par Daech » sans pour autant y être affilié (voir notre revue de presse du 29 août).
Le 14 janvier dernier, Jakarta avait été la cible d’une attaque terroriste faisant au moins dix morts (voir notre revue de presse du 14 janvier). Le gouvernement avait alors renforcé les mesures pour lutter contre de potentiels terroristes.
Asie du Sud
Ce n’est pourtant pas la version donnée par le Times of India. Selon le quotidien indien, « ce jeudi des troupes pakistanaises ont violé le cessez-le-feu le long de la ligne de contrôle dans le secteur de Naguam au Cachemire en déclenchant des tirs indiscriminés vers les postes de l’armée indienne. Mercredi soir, ils avaient ciblé des positions indiennes avec des armes légères dans le disctrict de Poonch, le long de la ligne de contrôle dans le Jammu-et-Cachemire. »
Le Premier ministre indien a réuni ce jeudi la commission de sécurité de son gouvernement pour discuter de la situation sur la ligne de contrôle. De son côté, le ministre pakistanais de la Défense a déclaré que son pays était prêt à utiliser des « armes tactiques » contre l’Inde, rapporte The Indian Express.
Après l’attaque du Parlement à New Delhi en 2001, la décision avait été prise par Indian Airlines de ne même plus survoler « l’espace aérien de l’ennemi ». Pour l’aviation commerciale, cela signifie depuis de longs détours pour les vols vers l’Occident. Mais quatre autres compagnies indiennes – AI, Jet, IndiGo et SpiceJet – continuent de voler au-dessus du Pakistan. Selon un expert interrogé par le Times of India, la fermeture totale de l’espace aérien au civil pénaliserait les passagers touchés par une hausse des prix à cause du temps de trajet rallongé et de la quantité de kerosen brûlé beaucoup plus grande. Cela n’apaiserait pas non plus la tension militaire entre les deux frères ennemis.
Depuis l’attaque de la base militaire indienne d’Uri, dans le Jammu-et-Cachemire, qui a entraîné la mort de 18 soldats indiens, le Premier ministre indien Narendra Modi menace de couper l’accès à l’Indus du Pakistan. Normalement, ce bassin transfrontalier est régi par le traité de l’Indus signé entre les deux Etats en 1960. Jusqu’alors, l’accord avait été maintenu faisant fi des conflits successifs entre les deux rivaux historiques. Mais cette fois-ci, Narendra Modi cherche à trouver une réponse non armée et la remise en cause du traité semble s’imposer d’elle-même. Lundi dernier, le Premier ministre indien a par ailleurs fait savoir qu’il suspendait les discussions avec le Pakistan sur la gestion du fleuve.
De son côté, Islamabab voit venir la menace sans prendre de mesures particulières pour la prévenir. Le pays, qui dépend cruellement de l’Indus, manque de réservoirs pour stocker l’eau. Actuellement, les deux réservoirs principaux, Mangla et Tarbela ne peuvent contenir que de 30 jours d’eau. Un chiffre encore plus bas l’hiver, notamment dans les régions du Sindh, du Baloutchistan et du Pendjab qui reçoivent alors peu de pluie. Chaque année, un quart des ressources en eau qui parviennent au Pakistan par la pluie ou la fonte des glaciers doit se jeter dans l’eau à cause du manque d’infrastructures.
Pourtant, c’est aussi l’hiver que le Pakistan a les besoins en eau les plus pressants. Pour cause, il faut arroser les plantations de rabi, particulièrement gourmandes. Si l’Inde venait à couper les robinets, les répercussions sur cette culture pourraient donc être désastreuses.
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