Revue de presse Pakistan - 29 septembre 2016

Pakistan : comment se préparer si l'Inde coupe l'eau de l'Indus ?

Le Pakistan manque cruellement d'infrastructures pour pouvoir conserver l'eau de pluie ou issue de la fonte des glaciers. Copie d'écran de Tribune, le 29 septembre 2016.
Le Pakistan manque cruellement d'infrastructures pour pouvoir conserver l'eau de pluie ou issue de la fonte des glaciers. Copie d'écran de Tribune, le 29 septembre 2016.
The Express Tribune – Le Pakistan connaîtra-t-il bientôt la sécheresse? La menace pèse sur le pays depuis plusieurs jours, l’Inde réfléchissant à couper l’accès à l’eau de l’Indus à son voisin en aval. Les conséquences seraient catastrophiques : « Le Pakistan connaîtra la sécheresse. Son pouvoir hydroélectrique diminuera, le débit d’eau sera de plus en plus faible. Tout cela renforcera la crise environnementale qui touche actuellement le pays », s’accordent à dire les spécialistes.

Depuis l’attaque de la base militaire indienne d’Uri, dans le Jammu-et-Cachemire, qui a entraîné la mort de 18 soldats indiens, le Premier ministre indien Narendra Modi menace de couper l’accès à l’Indus du Pakistan. Normalement, ce bassin transfrontalier est régi par le traité de l’Indus signé entre les deux Etats en 1960. Jusqu’alors, l’accord avait été maintenu faisant fi des conflits successifs entre les deux rivaux historiques. Mais cette fois-ci, Narendra Modi cherche à trouver une réponse non armée et la remise en cause du traité semble s’imposer d’elle-même. Lundi dernier, le Premier ministre indien a par ailleurs fait savoir qu’il suspendait les discussions avec le Pakistan sur la gestion du fleuve.

De son côté, Islamabab voit venir la menace sans prendre de mesures particulières pour la prévenir. Le pays, qui dépend cruellement de l’Indus, manque de réservoirs pour stocker l’eau. Actuellement, les deux réservoirs principaux, Mangla et Tarbela ne peuvent contenir que de 30 jours d’eau. Un chiffre encore plus bas l’hiver, notamment dans les régions du Sindh, du Baloutchistan et du Pendjab qui reçoivent alors peu de pluie. Chaque année, un quart des ressources en eau qui parviennent au Pakistan par la pluie ou la fonte des glaciers doit se jeter dans l’eau à cause du manque d’infrastructures.

Pourtant, c’est aussi l’hiver que le Pakistan a les besoins en eau les plus pressants. Pour cause, il faut arroser les plantations de rabi, particulièrement gourmandes. Si l’Inde venait à couper les robinets, les répercussions sur cette culture pourraient donc être désastreuses.

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