Conférence de Panglong, inondations nord-coréennes et mensonges des Rangers pakistanais
ASIE DU SUD EST
Ces désaccords portaient entre autres sur la présidence de la conférence de cinq jours. Les organisations ethniques armées ont en effet réclamé un accord tripartite tandis que le gouvernement a d’une part refusé de céder mais aussi insisté sur le fait que 5 personnes nommées dirigeraient la conférence.
En outre, attisant le ressentiment des groupes ethniques armés, les grades militaires de leurs représentants ont été clairement omis des cartes de visite imprimées en amont de la conférence. Ils étaient bien sûr systématiquement précisés pour les membres de l’armée régulière birmane, Tatmadaw. Donnant d’emblée le ton lors de la cérémonie d’ouverture, le chef de la coalition UNFC (United Nationalities Federal Council) a fait remarquer, glacé, qu’il s’appelait certes « N’Ba, mais que d’ordinaire on s’adressait à lui en tant que général N’ba ».
Ces divergences ne datent pas d’hier. Lundi dernier le 29 août, trois groupes ethniques armés ont en effet été interdits de participer au sommet : la Myanmar National Democratic Alliance Army (MNDAA), la Ta’ang National Liberation Army (TNLA) et l’Arakan Army (AA). Raison invoquée : leur incapacité à parvenir à un accord avec l’armée, Tatmadaw, avant le début de la conférence. Les trois formations avaient en effet refusé de rendre les armes. Et hier mercredi, la veille même du début de la Conférence, le groupe armé de l’État de Wa (UWSA) avait quant à lui annoncé qu’il se retirait pour ne pas avoir été officiellement convié.
Pour la plupart des participants, qui s’accordent à penser que la conférence n’aboutira à aucune mesure concrète, Panglong devrait toutefois faire avancer le dialogue sur le processus de paix. Le signe le plus encourageant est la participation des organisations ethniques armées au sommet. Tous les groupes, exceptés la MNDAA, la TNLA et l’AA précédemment cités, y ont en effet envoyé leurs représentants. Selon l’analyste politique Min Zin, bien qu’aucun accord spécifique n’émergera de cette conférence, la participation d’autant de groupes est porteuse d’un symbole fort. Afin de mieux appréhender l’importance et les enjeux de la conférence de Panglong, lire notre article sur le sujet.
Ce jeudi, des hélicoptères militaires, des navires militaires, et des troupes ont été déployés aux alentours du siège du parti d’opposition à Phnom Penh. Ces « exercices militaires » sont perçus comme une tentative d’intimidation par les activistes du parti. « C’est une action pour effrayer les gens » a déclaré l’un d’entre eux, présent sur les lieux. Selon le Phnom Penh Post, Chhum Socheat, porte-parole du ministère de la Défense, a nié ces allégations : « Seules ceux qui ont quelque chose à se reprocher peuvent se sentir intimidés. »
Kem Sokha, le vice-président du CNRP, sera jugé la semaine prochaine, probablement par contumace, pour avoir refusé de se soumettre à un interrogatoire concernant une liaison présumée avec une coiffeuse (voir notre revue de presse du 26 mai) Sam Rainsy, quant à lui, a fui le pays l’année dernière afin d’éviter d’être arrêté dans le cadre d’une autre affaire.
ASIE DU NORD EST
Au lycée Ying Wa, à Cheung Sha Wan, plus de 200 flyers ont ainsi été distribués, selon un localiste hongkongais. À la Salesian English School, à Shau Kei Wan, ce sont 120 prospectus et une centaine de stickers qui ont été diffusés. Les localistes auraient agi dans au moins 5 écoles différentes à travers Hong Kong, sans l’intervention des professeurs ou des principaux. « Le directeur a dit qu’il avait parlé à quelques professeurs d’arts libéraux afin qu’ils autorisent des débats autour de l’indépendance de Hong Kong. Il a aussi affirmé que l’école n’évitera pas délibéremment de telles discussions. Nous sommes très heureux que l’école reste ouverte d’esprit à ce sujet », a déclaré l’un des activistes présents au lycée Ying Wa.
Cette déclaration survient à la veille de la rencontre entre Shinzo Abe et Vladimir Poutine en marge du forum économique de Vladivostok qui se tiendra demain, vendredi 2 septembre. Elle reflète la volonté de Tokyo de poursuivre ses négociations avec Moscou et de conclure un traité de paix entre les deux pays. Ces derniers sont en effet « techniquement » en guerre, le traité de paix étant resté en suspens depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
L’objectif du ministre du Commerce sera de préciser les huit points de la proposition de coopération économique présentée par Abe à Poutine lors de leur rencontre en mai dernier à Sotchi. Le Premier ministre japonais avait alors indiqué qu’il était parvenu à un accord avec le président russe afin de poursuivre les relations bilatérales dans le cadre d’une « nouvelle approche ». Celle-ci avait pour but principal de mener à bien des négociations sur la signature d’un traité de paix entre les deux pays en dépit des litiges territoriaux autour des îles Kouriles. Selon le Mainichi Shimbun, il est possible que Tokyo utilise justement ces propositions économiques afin d’adoucir le point de vue russe sur la question.
Dans la ville de Hyesan, dans la province du Ryanggang-do, un immeuble se serait écroulé lundi 29 août, emprisonnant ses habitants sous le béton. 80 personnes seraient portées disparues.
Dans la province du Hamgyeong du Nord, sur la côte est, la troisième ville du pays, Chongjin, aurait particulièrement souffert. La montée des eaux auraient été si importante et si brutale que, d’après les témoignages, de nombreux habitants auraient été emportés par le courant et se seraient noyés.
Les autorités nord-coréennes, d’après Kim Seong-min, représentant de Free North Korea Radio, seraient débordées et n’auraient à ce jour pas réussi à mettre en place les secours suffisants pour venir en aide à la population. Ces inondations et glissements de terrain, fréquents à la saison des pluies, sont particulièrement meurtriers en Corée du Nord où de nombreuses zones ont été abondamment déboisées dans les années 1990. Il était alors capital de réunir du bois de chauffe afin de pallier l’arrêt soudain des livraisons d’énergie en provenance du bloc de l’Est qui venait de s’écrouler.
ASIE DU SUD
C’est Farhatullah Babar, membre du parti du Peuple pakistanais, qui a déposé cet avis de motion. Le législateur a déclaré avoir recherché cette organisation et joint des personnes au Pakistan, en Inde et au Népal pour vérifier son existence. Les individus qu’il a contactés lui ont affirmé qu’aucun organisme nommé « Commission des droits de l’Homme en Asie du Sud » n’existait. Selon lui cette Commission est en réalité une fausse organisation créée pour la propagande et pour justifier l’opération de Karachi. Cette dernière est une opération anti-criminalité menée actuellement dans l’agglomération de Karachi par les Rangers, principalement contre les membres du mouvement mené par le parti Muttahida Qaumi (MQM). Elle est à l’origine de nombreux morts – dont le nombre reste encore incertain.
C’est le colonel Qaiser Khattaq, considéré comme ayant dirigé l’opération Karachi, qui avait indiqué lors d’une réunion du Comité sénatorial permanent en juin qu’une telle organisation avait approuvé l’opération. Suite à quoi, Farhatullah Babar lui a demandé de lui fournir une copie du rapport prouvant un tel soutien à la prochaine réunion du Comité sénatorial. Le colonel n’a cependant rien fourni – il n’est même même pas venu à la réunion. Depuis, les Rangers affirment que leurs représentants ne seront pas disponibles avant novembre.
Cependant, Sandeep Kumar clame son innocence. Selon le quotidien Indian Express, l’ancien ministre affirme être victime d’un complot et que la véritable raison de son évincement est à chercher dans ses origines. Il est en effet « dalit et pauvre » (les dalit sont des intouchables, NDLR). « Ce n’est pas moi dans cette vidéo. Une enquête doit être ouverte, s’est défendu Kumar. La chaîne de télévision ABP elle-même dit qu’elle ne peut pas assurer l’authenticité de cette vidéo. C’est un procès médiatique. (…) Quand des personnes de notre communauté s’élèvent, un complot est mis en œuvre pour nous détruire. » Il s’agit du troisième ministre AAP au gouvernement de Delhi à être limogé en dix-huit mois.
Cette proposition d’amendement survient quelques jours avant la visite du Premier ministre Pushpa Kamal Dahal en Inde. En effet, elle a été réclamée par les leaders madhesi. Cette minorité ethnique qui vit dans une zone à cheval entre le Népal et l’Inde (voir notre revue de presse du 5 août) avait manifesté à plusieurs reprises contre la nouvelle Constitution népalaise, votée en septembre 2015. Les partis madhesi avaient affirmé être prêts à rejoindre la coalition, à condition qu’un amendement soit effectué. Un autre article du Kathmandu Post rapporte les propos de Kamal Thapa, président du RPP-N (Rastriya Prajantantra Party Nepal) qui dénonce une manipulation du gouvernement : « Les discussions autour de l’amendement de la Constitution ne sont rien qu’une tentative de duper les partis madhesi, de jeter de la poudre aux yeux, et de faire plaisir à l’Inde. »
Par Juliette Morillot, Alexandre Gandil, Marie Bonnamy et Myriam Sonni
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