Dialogue sur les libraires hongkongais, gouvernement malaisien et Brexit au Pakistan
Asie du Nord-Est
Le chef de l’exécutif hongkongais, C. Y. Leung, a décrit la nouvelle démarche des autorités continentales comme « une réponse positive » (voir notre revue de presse du 20 juin). « Le point de départ selon moi, explique-t-il au South China Morning Post, consiste à être tenu au courant le plus rapidement possible de l’arrestation ou de la détention d’un citoyen hongkongais hors des frontières de la région administrative spéciale : cela s’applique aux pays étrangers comme au continent, car nous sommes deux systèmes. » Le calendrier des négociations n’a pas encore été dévoilé.
Asie du Sud-Est
Devamany Krishnasamyn nommé vice-ministre au département du Premier ministre, réfute les critiques contre le chef du gouvernement : « Les politiques luttent dans les crises et je trouve que Najib Razak s’en très bien sorti. » « Aujourd’hui, la réponse de l’électorat est clair : l’opposition est morcelée », a ajouté le vice-président du Congrès indien de Malaisie (MIC), un parti qui « représente les intérêts de la minorité indienne », précise Channel News Asia. La nomination de Devamany Krishnasamy comme simple vice-ministre est vue comme une « déception » pour le MIC, nuance le quotidien.
Najib Razak pourrait organiser des élections anticipées mais le Premier ministre a assuré « ne pas savoir quand exactement elles auraient lieu ». Channel News Asia table sur des élections avant 2018.
Douch, lui, accuse directement le « Frère numéro 2 » d’avoir ordonné de « brûler jusqu’aux cendres » quatre Occidentaux. Le chef de prison a également indiqué qu’il ne « faisait que suivre » les ordres de Nuon Chea, et s’étonne des propos de Khieu Samphan, l’ancien chef de l’Etat du Kampuchea démocratique (le nom donné au Cambodge par les Khmers rouges), qui affirmait que la tête de l’Etat n’était pas au courant des purges.
Mais les révélations de Douch n’apportent rien de nouveau sur les crimes commis par le régime, affirme Craig Etcheson, qui a mené l’enquête pour le tribunal. L’ancien chef de prison aura tout de même été « coopératif » avouant les « crimes odieux » et présentant des excuses, rapporte le Cambodia Daily.
Les Khmers rouges ont dirigé le Cambodge de 1975 à 1979, instaurant une dictature faisant plus de 1,7 million de victimes, soit presque un quart de la population cambodgienne.
« En octobre 2014, la Thaïlande n’a pas réussi a sécuriser un siège au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, perdant face au Qatar, un pays avec un respect des droits de l’homme très contestable », a ajouté la FIDH. Malgré ce portrait peu flatteur, les Etats-Unis devraient soutenir la candidature thaïlandaise : « Washington préfère appuyer la candidature d’un pays partageant la même vision, plutôt que de laisser entrer une « Seconde Russie » à l’ONU », d’après le quotidien thaïlandais. « C’est cynique mais c’est vrai, confirme un diplomate du Moyen-Orient. Les Etats-Unis soutiennent, et soutiendront beaucoup de juntes dans le monde. »
L’Assemblée générale des Nations Unies doit choisir cinq nouveaux membres non permanents au Conseil de sécurité pour remplacer l’Espagne, le Venezuela, la Nouvelle-Zélande, l’Angola et la Malaisie. La Thaïlande et le Kazakhstan ambitionnent de succéder à la Malaisie, qui représente actuellement l’Asie-Pacifique. Pour cela, ils devront remporter au moins deux tiers des voix de l’Assemblée générale onusienne.
Asie du Sud
« Les controverses autour de Raghuram Rajan sont injustes. Le patriotisme de Rajan n’est pas moins fort que celui de n’importe lequel d’entre nous. J’apprécie le travail qu’il a accompli », a ainsi déclaré Narendra Modi, interviewé par la chaîne privée Times NOW, ce lundi 27 juin. Le Premier ministre indien réagissait notamment aux allégations de Subramanian Swamy. Pour le leader du BJP (parti de Modi), Rajan n’est pas « complètement indien mentalement » et « a volontairement ruiné l’économie du pays ».
Le soutien de Narendra Modi surprend d’autant plus que le Premier ministre indien est, selon certains observateurs, tenu pour responsable du renoncement de Rajan à briguer un second mandat (voir notre revue de presse du 20 juin).
« Mais il y a des bonnes nouvelles » après le Brexit, tempère The Express Tribune. Les investissements en provenance du Royaume-Uni pourraient augmenter. Les investisseurs britanniques sont friands de la rentabilité régulière que fournissent certaines multinationales basées au Pakistan. Ensuite, tant que le Brexit tire vers le bas les taux de change de la livre et de l’euro, cela facilite le remboursement de la dette pakistanaise. Enfin, alors que l’Union européenne se réorganise, le projet de corridor économique Chine-Pakistan devrait s’accélerer, à condition pour le Pakistan de bien mener sa barque…
Pour le gouvernement, les responsables sont au contraire des militants du Bangladesh Nationalist Party (BNP). Les autorités et la police accusent le principal parti d’opposition de fomenter un plan pour déstabiliser le pays, à l’aide de ses « alliés islamistes », explique The Guardian. « Ces charges sont fausses et motivées politiquement », a déclaré le porte-parole du BNP, en réaction à ces accusations. Pour Ruhul Kabir Rizvi, il s’agirait d’une tentative pour cacher les véritables coupables.
Ce mois-ci, la Bangladesh a lancé une sévère politique de répression sur les groupes djihadistes locaux. Un bilan déjà édifiant, puisque 11 000 personnes ont été arrêtées (voir notre revue de presse du 15 juin). Mais les associations de défense des droits de l’homme dénoncent des arrestations arbitraires qui permettent de museler l’opposition. Pour certains experts, ces mesures répressives seraient contreproductives : elles auraient conduit de nombreuses personnes à se tourner vers l’extrémisme…
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