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Les têtes continuent de tomber dans la "faction du pétrole", malgré la chute de son patron, Zhou Yongkang. Un vaste coup de filet régional en février-mars dernier montre que Xi Jinping est loin d'en avoir fini avec l'un des réseaux politiques majeurs de la Chine des Réformes.
Après la mise à la retraite de Lou Jiwei, ancien ministre des Finances, c'est un autre "réformateur" qu'on écarte en Chine. Xi Jinping est décidément plein remaniement au profit d'idéologues conservateurs au plus fort de la guerre commerciale avec les États-Unis de Donald Trump. Liu Shiyu, ancien haut dirigeant de la Banque centrale à Pékin a été mis en examen le 19 mai. Récit du parcours édifiant d'un protégé de l'ancien Premier ministre Zhu Rongji connu pour ses réformes dans les années 1990.
La "retraite" de Lou Jiwei, haut-fonctionnaire influent pour la poursuite des réformes en Chine depuis vingt ans, fait tache. L'homme a autant critiqué la stratégie industrielle de Xi Jinping que sa posture dans les négociations commerciales avec Washington. Au sein du pouvoir central se révèle ainsi un clivage entre "conservateurs" et "réformateurs".
Ralentissement économique, guerre commerciale, corruption... Lors de son discours à l'Assemblée, Xi Jinping a souligné les risques majeurs pour le Parti. Comment assurer la "sécurité politique", c'est tout l'enjeu. Et qui dit sécurité dit maintien au pouvoir : celui du Parti comme celui de Xi lui-même.
Xi Jinping aurait-il besoin de nouveaux alliés pour dominer la Chine ? En pleine session annuelle des "deux assemblées", le fils de Hu Jintao, ancien président et prédécesseur de Xi, est promu à un poste inattendu. Hu Haifeng devient le patron du Parti à Xi'an, où la "lutte anti-corruption" s'enlise.
Ce dimanche 3 mars, la Chine a ouvert sa double session parlementaire. Au programme, les investissements étrangers, la protection de la propriété intellectuelle et la planification familiale. En pleine guerre commerciale et sur fond de "lutte anti-corruption" sans fin, Xi Jinping tente un rééquilibrage des factions.
Le 5 mars prochain débute à Pékin le grand théâtre annuel de la vie politique en Chine : la double session parlementaire. La chasse aux "tigres" est toujours ouverte : Xi Jinping n'a pas peur de remuer de vieux dossiers pour mieux "nettoyer" le Parti des factions rivales.
Dans le Shaanxi au nord-est de la Chine, la "lutte anti-corruption" implique des personnages-clés du régime actuel, liés à Xi lui-même. La gigantesque purge lancée contre les réseaux de Jiang Zemin se retournera-t-elle contre son initiateur ?
C'était l'un des acteurs les plus importants de la vie politique en Chine dans les années 1990 et 2000. La "faction du pétrole" subit toujours les foudres de Xi Jinping, qui la considère comme un résidu de "l'Ancien Régime" à éradiquer pour assurer son pouvoir absolu.
Depuis mars dernier, Xi Jinping s'est donné un "mandat à vie" à la tête de la Chine. Malgré tout, il devra préparer la relève. Pour savoir comment, il faut partir dans les provinces chinoises où progresse la septième génération de dirigeants.
A trop vouloir façonner la Chine à son image, Xi Jinping n'est-il pas en train de se perdre ? La question se pose à Pékin. Fin 2016, Cai Qi est envoyé "nettoyer" la capitale de l'influence de l'ancien président Jiang Zemin. Mais le nouveau pouvoir a du mal à s'enraciner.