Pékin "disqualifie" les députés localistes, liberté de la presse en Birmanie et Inde en mer de Chine
Asie du Nord-Est
De son côté, le vice-président de la Commission aux Affaires législatives Zhang Rongshun présente le point 2c du jugement comme étant le plus pertinent sur le scandale en cours : « Si le prêteur de serment refuse de prêter serment, il ou elle devrait être interdit de prendre ses fonctions. Il est considéré que quelqu’un refuse de prêter serment – et par conséquent voit son serment invalidé – si il ou si elle lit délibérément un serment différent du serment statutaire, ou le lit d’une manière non sincère ou frivole. » Ce qui implique la « disqualification » de Sixtus Baggio Leung Chung-hang et Yau Wai-ching, qui avaient prêté allégance à la « nation hongkongaise » et non à la « région administrative spéciale de Hong Kong, République populaire de Chine », comme le veut l’article 104 de la loi fondamentale. Ils avaient également employé des « propos méprisants » à l’égard de la Chine lors de leur prestation de serment.
Le chef de l’exécutif hongkongais, Leung Chun-ying, a fait savoir qu’il « ferait entièrement appliquer le jugement » – lui et son gouvernement « soutenant » l’interprétation du Comité permanent de l’ANP. Et ce contre l’avis de bon nombre de Hongkongais, qui y voient un coup porté à l’indépendance juridique de l’ex-colonie britannique. En effet, c’est la première fois depuis la rétrocession de 1997 que ce comité livre son interprétation de la loi fondamentale alors même qu’une cour de justice locale s’est saisie de l’affaire. Ce qui, à l’approche du verdict de Pékin, a provoqué de violents affrontements entre 4 000 manifestants hongkongais et la police, au cours desquels 4 personnes ont été arrêtées, rapporte le South China Morning Post dans un autre article.
Quelle que soit la solution privilégiée par l’opinion publique et la classe politique, Park Geun-hye semble bien déterminée à s’accrocher au pouvoir. Dans ce cas, la seule solution restante serait celle de l’impeachment, qu’aucun homme politique n’ose encore évoquer – à l’exception de Lee Jae-myung, maire de Seongnam. Cela nécessiterait l’accord de 200 députés sur 300, ce qui implique une alliance entre le parti Saenuri et les forces d’opposition. Une solution d’autant moins envisageable qu’aucune enquête n’a encore permis de mettre en lumière des « activités illégales » opérées par Park, que les parlementaires devraient pourtant présenter devant la Cour constitutionnelle s’ils veulent obtenir sa destitution.
Asie du Sud-Est
« Est-ce qu’un président en exercice peut mener une vendetta personnelle contre une pétitionnaire et utiliser le pouvoir de sa fonction pour la crucifier en tant que femme, être humain et sénatrice élue dans les règles, le tout en violation avec son droit au respect de la vie privée, à la liberté et à la sécurité ? » Les soutiens de De Lima rappellent que Rodrigo Duterte l’a, entre autres, traitée d’« artiste classée X » et d’avoir une « propension pour le sexe » – outre les accusations portées à son encontre sur de potentiels trafics de drogue.
De son côté, le président indonésien Jokowi craint que les violences perpétrées en marge de la manifestation de vendredi n’aient été orchestrées par des « acteurs politiques », rapporte le Jakarta Post dans un second article. Les affrontements, qui ont eu lieu dans la soirée du vendredi 4 novembre, ont fait 1 mort et 12 blessés. Une enquête a été lancée par les services de renseignement, et le parti de l’ancien président Susilo Bambang Yudhoyono se sent directement visé.
Le Myanmar Times voit dans « la menace de sanction pour diffamation » et les « procès coûteux » la perpétuation – par d’autres moyens – du régime de censure opéré au temps de la dictature et levé depuis la transition démocratique. Désormais, les journalistes birmans seraient donc incités à « s’auto-censurer » – une dynamique appuyée au sein des « zones auto-administrées » du pays, où gouvernent de facto les partis des minorités ethniques. Car contrairement à la Ligue nationale pour la démocratie, ces derniers peuvent s’avérer en faveur d’un « pouvoir autoritaire ».
Asie du Sud
Une tentative que l’Inde pourrait bien réitérer lors de la visite cette semaine du Premier ministre Narendra Modi auprès de son homologue nippon Shinzo Abe. L’occasion de finaliser une alliance nippo-indienne qui pourrait bien « faire basculer l’équilibre régional des puissances », explique le Straits Times. New Delhi dispose effectivement d’un triple avantage pour Tokyo : sa volonté partagée de contrebalancer la puissance chinoise, son économie développée et son régime démocratique. Le positionnement des deux pays à l’encontre des travaux de construction opérés par Pékin en mer de Chine du Sud sera donc « au centre de toutes les attentions », écrit le Times of India.
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