Vengeance politique à Pékin, exercices américano-philippins et tensions indo-pakistanaises
Asie du Nord-Est
C’est au cours d’une réunion spéciale du parti central le 13 septembre que la décision à été prise à Pékin. A cette occasion, selon le South China Morning Post, le président de l’Assemblée nationale populaire, Zhang Dejiang, a lancé très alarmiste que cette fraude électorale avait touché « l’essence » du système politique chinois. Les délégués à l’Assemblée ou dans les parlements locaux sont là pour enregistrer les décisions prises par la direction du parti. Mais leur siège est l’objet de toutes les convoitises car il donne des avantages voir des passe-droit importants pour une carrière politique ou dans les affaires.
C’est un député de l’opposition, Yuichi Goto du Parti démocrate, qui a posé la question à Shinzo Abe. Goto a averti : toute dissolution de la chambre basse avant la réforme des circonscriptions serait frappée « d’inconstitutionnalité », reprenant ainsi le terme de la Cour Suprême pour décrire les dernières élections législatives de décembre 2014, « biaisées » par la disparité du poids des votes. Tout cela n’effraie guère Shinzo Abe : « Même dans ces conditions, une dissolution de la chambre basse ne saurait être rejetée en vertu de la loi sur les élections aux mandats publics », a retorqué le Premier ministre nippon. Au Japon, le mandat de député dure 4 ans mais le chef du gouvernement peut dissoudre la chambre à tout moment.
Asie du Sud-Est
Les relations entre les Etats-Unis et les Philippines ne cessent de se dégrader depuis l’arrivée au pouvoir de Duterte le 30 juin dernier. Hier, ce dernier a de nouveau annoncé vouloir mettre fin à l’accord militaire qui permet aux soldats américains un accès aux bases philippines. De son côté, les Etats-Unis réfutent cette possible rupture. Selon eux, Duterte a prononcé des paroles en l’air, son discours n’ayant été suivi d’aucune action concrète, rapporte The Philipine Star dans unsecond article.
La région est en proie à des conflits depuis 2011. La Tatmadaw avait attaqué des membres de l’armée Kachin mettant fin à sept ans de cessez-le-feu dans la région. Depuis cette date, plus de 100 000 personnes ont dû être déplacées. Et les négociations pour la paix semblent dans l’impasse : en octobre dernier, le gouvernement avait invité l’armée Kachin à un cessez-le-feu mais cette dernière avait refusé. Aung San Suu Kyi, Premier ministre de facto de la Birmanie depuis la victoire de son partie aux élections législatives de novembre 2015, a fait de la réconciliation nationale son cheval de bataille. Si elle n’a abouti à aucune mesure concrète, la conférence de Panglong réunissant la majorité des groupes ethniques birman a tout de même poser les jalons symboliques d’une réconciliation et l’organisation politique kachin KIO avait accepté de se prêter au jeu.
En août dernier, les Thaïlandais ont voté massivement pour une nouvelle constitution, présentée par la junte militaire, et qui donne davantage de pouvoir à l’armée. Depuis, le Premier ministre promet la tenue d’élections démocratiques avant fin 2017. Sous la nouvelle Constitution, 250 membres du Sénat seront nommés par l’armée et six sièges seront réservés à des hauts-dirigeants militaires. Si 125 députés soutenus par l’armée étaient élus à l’Assemblée, ces derniers pourraient se joindre aux Sénateurs et élire le Premier ministre sans que les citoyens ne passent par les urnes.
Asie du Sud
Pour l’instant, le Pakistan reste flou sur la dernière opération indienne dans le Jammu-et-Cachemire. Pour cause, Islamabad a besoin de se coordonner pour préparer une action militaire efficace. Cela n’est pas sans arranger New Delhi, le déni d’Islamabad assurant un arrêt temporaire des combats. L’Inde affirme par ailleurs que cette opération sera la seule du genre.
En parallèle, les conseillers indiens et pakistanais pour la sécurité ont parlé terrorisme au téléphone, rapporte The Indian Express. C’était le premier contact entre les deux hommes depuis l’attaque de la base militaire d’Uri début septembre, la plus meurtrière des 15 dernières années, et qui a fait 18 morts. S’ils ont parlé terrorisme, il était hors de question, en revanche, de parler d’un potentiel arrêt effectif des combats.
Les relations entre New Delhi et Islamabad se sont fortement dégradées après l’attaque de la base militaire indienne d’Uri dans le Jammu-et-Cachemire, l’Inde accusant le Pakistan d’en être responsable. 18 soldats sont morts dans cet affrontement, le plus meurtrier ces 15 dernières années. Depuis, les échanges de tirs sont fréquents sur la ligne de contrôle, frontière de facto entre les deux Etats. Les tensions sont encore montées d’un cran le 29 septembre quand l’Inde a affirmé avoir procédé à des « frappes chirurgicales », faisant deux morts du côté pakistanais, selon Islamabad.
Le 23 septembre, la Cour suprême a voté une nouvelle résolution : l’eau peut être puisée uniquement pour des besoins en eau potable. Mais les réservoirs s’étant remplis ces dix derniers jours, elle a proposé une livraison au Tamil Nadu à hauteur de 170 m3 par jour du 1er au 6 octobre.
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