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Xi Jinping à Moscou : les affaires avant tout, pas de rupture avec l’Occident

Vladimir Poutine et Xi Jinping lors de la visite du président chinois à Moscou le 20 mars 2023. (Source : Worldcrunch)
Vladimir Poutine et Xi Jinping lors de la visite du président chinois à Moscou le 20 mars 2023. (Source : Worldcrunch)
Le président chinois a achevé mercredi 22 mars une visite d’État de trois jours à Moscou, en pleine guerre livrée par la Russie contre l’Ukraine. Xi Jinping a donné la priorité aux affaires tout en se gardant bien de concrétiser une véritable alliance entre la Chine et la Russie. Le numéro un chinois en est conscient : une telle initiative aurait pour conséquence de dresser davantage encore l’Occident contre son pays.
Lors d’un point presse la veille, mardi 21 mars, Vladimir Poutine a répété que les liens entre Moscou et Pékin étaient « sans limites ». La formule avait marqué sa visite à Pékin le 4 février 2022, moins de trois semaines avant le début de l’agression russe contre l’Ukraine. Mais, significativement, Xi Jinping s’est bien gardé de la reprendre à son compte. Il a plutôt insisté sur un énorme contrat signé entre la Chine et la Russie, qui vient consacrer plus que jamais le profit que tire la Chine de l’isolement de la Russie.
Le président chinois n’a pas répété non plus la diatribe formulée la semaine dernière lorsqu’il avait accusé les États-Unis et leurs alliés « d’endiguer » et de « réprimer » la Chine. Tout au long de sa visite entamée lundi 20 mars, Xi a fait preuve d’une grande prudence dans ses propos. Il ne l’ignorait pas : cette visite en Russie, la première depuis quatre ans, serait scrutée avec grande attention par l’administration américaine.

« Nouvelle ère »

Xi Jinping et son homologue russe, sous le coup d’un mandat d’arrêt issu par la Cour pénale internationale, ont affiché leurs sourires et n’ont certes pas manqué de réitérer qu’ils se considèrent l’un l’autre comme de « grands amis ». C’était la quarantième rencontre entre les deux dirigeants.
L’autocrate du Kremlin a salué la position « équilibrée » de son puissant voisin sur l’Ukraine et dit considérer « avec respect » son plan de paix. La Chine revendique une influence diplomatique à la hauteur du poids de son économie, se pose en médiateur et a rendu public le mois dernier un document appelant notamment Moscou et Kiev à s’investir dans des pourparlers de paix. « Nous sommes toujours ouverts à un processus de négociations. Nous discuterons sans aucun doute de toutes ces questions, y compris de vos initiatives, que nous traitons avec respect, a déclaré Poutine au début d’un entretien lundi avec Xi au Kremlin. Je sais que vous […] avez une position juste et équilibrée sur les questions internationales les plus pressantes. »
Le président chinois a, quant à lui, salué les « relations étroites » entre Pékin et Moscou. Dans un article paru dans la presse officielle chinoise avant sa visite, Xi Jinping avait présenté son déplacement comme un « voyage d’amitié, de coopération et de paix ». Pour Poutine, de plus en plus isolé en Occident, cette visite est une bouffée d’oxygène diplomatique.
Les deux dirigeants ont proclamé avec emphase que les relations entre leurs deux pays étaient entrées dans « une nouvelle ère ». Une formule directement tirée de la « pensée Xi Jinping », gravée dans la charte du Parti communiste en Chine, imposée à tous les niveaux dans le pays, jusque dans les camps de rééducation au Xinjiang : « le socialisme à caractéristiques chinoises de la nouvelle ère ». Ses détracteurs y voient surtout le nationalisme autocratique, décomplexé et à vocation globale du numéro un chinois, qui se pose en rupture avec ses prédécesseurs, de Deng Xiaoping à Hu Jintao. Que le mot d’ordre du communiqué sino-russe soit dominé par un marqueur idéologique de Xi en dit long sur le rapport de force avec Poutine. Pékin et Moscou ont aussi annoncé la signature d’un vaste accord économique. Les deux dirigeants ont, sans surprise, répété l’antienne maintes fois proclamée de « créer un nouvel ordre mondial » par le biais d’un « monde multipolaire ». Mais qui peut croire maintenant que le duo Xi-Poutine se conçoit sur un pied d’égalité ?
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken ne s’y est pas trompé. Pour lui, le rapprochement russo-chinois ressemble à un « mariage de convenance ». « Du fait en partie qu’ils ont une vue du monde très différente de la nôtre, ils ont conclu un mariage de convenance. Je ne suis pas sûr que ce soit de conviction, a déclaré Blinken mercredi devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain. La Russie est clairement le partenaire junior dans cette relation. Je ne suis pas sûr que la Russie ou Poutine souhaitent l’ordre mondial, plutôt le désordre mondial. » Devant une autre commission parlementaire mercredi matin, le secrétaire d’État avait indiqué que la Chine n’avait pas encore « franchi la ligne » rouge consistant à livrer des armes létales à la Russie.
« Jusqu’à un certain point, la rencontre de cette semaine a tenu compte [côté chinois] des mises en garde américaines à la Chine de ne pas soutenir la Russie en guerre, estime jeudi 23 mars le bimestriel américain Foreign Policy. Au-delà de toute la pompe, cette rencontre n’a pas donné grand-chose. De façon significative, le communiqué commun qui a suivi omet la phrase « partenariat sans limites ». » Pour l’hebdomadaire, cette omission semble illustrer l’embarras de la Chine à propos de cette guerre sans fin livrée à l’Ukraine. De fait, il est également possible que la direction chinoise préfère ne pas s’engager trop aux côtés de la Russie au moment où celle-ci accumule les déboires sur le champ de bataille en Ukraine et pourrait très bien perdre la guerre. La sagesse est donc de garder quelque peu ses distances avec Moscou.
Tous ne sont toutefois pas de cet avis. Pour François Godement, spécialiste de la Chine et conseiller de l’Institut Montaigne cité jeudi par le journal Le Monde, « c’est une évidence que la Chine soutient la Russie, et partage les thèses russes sur l’origine du conflit. Il ne s’agit pas d’un accord de circonstances, mais d’un front diplomatique commune. La Chine est désormais le parrain de la Russie. »

Vassalité

Le géant gazier russe Gazprom a révélé mardi avoir livré la veille une quantité « record » de gaz via le gazoduc transfrontalier « Force de Sibérie ». L’accord, a affirmé Poutine, a été « conclu » entre la Chine et la Russie sur le projet de gazoduc « Force de Sibérie 2 ». Mardi après-midi, le président russe a assuré à son homologue chinois que la Russie pouvait répondre à la « demande croissante » chinoise en énergie, alors que les hydrocarbures russes sont sanctionnés en Occident. Selon lui, l’objectif est de livrer à la Chine au moins 98 milliards de mètres cubes de gaz russe et 100 millions de tonnes de GNL russe d’ici 2030, alors même que la Russie a décidé la réduction de sa production de brut de 500 000 barils par jour jusqu’à fin juin. « La coopération russo-chinoise a des possibilités et des perspectives vraiment illimitées », s’est exclamé Vladimir Poutine mardi soir au cours d’un dîner d’État avec Xi Jinping, en saluant la « nature spéciale des relations russo-chinoises ».
De fait, la Chine achète déjà des quantités énormes d’hydrocarbures russes à un prix cassé. Elle va vraisemblablement engranger des profits économiques et géostratégiques substantiels de cette situation déséquilibrée où Moscou se retrouve terriblement dépendante de Pékin du fait de son isolement sur la scène mondiale. Largement coupée de l’Europe depuis son offensive contre l’Ukraine, la Russie a réorienté massivement son économie vers la Chine, au risque de se retrouver avec elle dans une relation fortement « déséquilibrée » et en position de faiblesse. Depuis le début de l’invasion du territoire ukrainien, les échanges commerciaux sino-russes ont explosé, malgré les sanctions internationales et le départ de nombreuses entreprises étrangères de Russie. Le commerce bilatéral a atteint l’an passé 190 milliards de dollars, selon les douanes chinoises, un record.
La part du yuan dans les devises utilisées pour le commerce extérieur russe s’est également envolée, passant en un an de 0,5 % à 16 %, et entraînant au passage la réduction spectaculaire de l’euro et du dollar dans les exportations russes (48 % désormais). « La Chine et l’Inde ont remplacé l’UE en tant que marchés principaux d’exportations » pour le pétrole russe, représentant « au quatrième trimestre (2022), avec la Turquie, les deux tiers des exportations totales de brut russe », expliquent des économistes de l’Association des grandes banques et institutions financières mondiales (IIF). « Il est absolument critique pour la Russie d’être proche de la Chine, car elle n’a plus beaucoup de partenaires économiques » de taille, observe Elina Rybakova, l’une d’entre eux, interrogée par l’AFP. Selon Sergueï Tsyplakov, expert des relations économiques russo-chinoises à la Haute École d’économie de Moscou, en un an, « les Chinois ont pris sur le marché russe les créneaux libérés par les entreprises occidentales », notamment dans l’automobile.
Autre volet de cet état de vassalité de la Russie à l’égard de la Chine, cette dernière va en profiter pour avancer ses pions dans des zones traditionnellement plutôt acquises à la Russie, en particulier l’Asie centrale, estiment certains experts. Selon Antoine Bondaz, spécialiste de la diplomatie chinoise interrogé par l’AFP, Pékin cherche à promouvoir dans le dossier ukrainien une « image de facteur de stabilité […], particulièrement auprès des pays non occidentaux », tout en essayant de « délégitimer les régimes démocratiques ». Ces dernières années, Pékin et Moscou se posent en effet comme des contrepoids géopolitiques à la puissance américaine et ses alliés. Mais outre les considérations géopolitiques, les questions économiques étaient au cœur des discussions ce mardi.
Certes Xi Jinping a invité son homologue russe à se rendre en visite officielle à Pékin au cours de cette année. Mais d’avancée sur le dossier ukrainien, il n’y en pas eu car à aucun moment le président russe n’a indiqué sa volonté de négocier la paix. Sur ce point, la visite de son homologue chinois est donc un échec, bien que ce ne soit pas réellement une surprise.
Les États-Unis n’ont d’ailleurs pas manqué critiqué lundi le plan de paix en 12 points de Pékin. « Le monde ne doit pas être dupe face à toute décision tactique de la Russie, soutenue par la Chine ou tout autre pays, de geler le conflit selon ses propres conditions », avait lancé le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken à la veille du déplacement de Xi Jinping.
Pour sa part, Kiev, qui joue la prudence avec le géant chinois, a exhorté lundi Xi Jinping à « user de son influence sur la Russie pour qu’elle mette fin à la guerre d’agression ». Le même jour, comme pour signifier son soutien à l’Ukraine face à l’appui de Pékin à Moscou, l’Union européenne a dit avoir débloqué 2 milliards d’euros pour acheter et livrer des munitions d’artillerie à l’armée ukrainienne. Dans la foulée, Washington a annoncé une nouvelle tranche d’aide, de 350 millions de dollars, et assuré à nouveau Kiev de son soutien « aussi longtemps que nécessaire ».
La grande question reste celle des éventuelles livraisons d’armes chinoises à la Russie. Les Américains accusent les autorités chinoises de les envisager, ce qu’elles démentent fermement. Si la direction chinoise s’aventurait à le faire, elle sait très bien qu’en franchissant une ligne rouge, la Chine s’exposerait immédiatement à des sanctions économiques, commerciales et financières de la part des États-Unis ainsi probablement que de ses allés. Or de telles sanctions tomberaient au plus mal pour l’économie chinoise qui traverse depuis deux ans une zone de fortes turbulences. Le PIB chinois s’est tassé au point de n’enregistrer qu’une croissance de 3 % en 2022, selon les statistiques officielles, et probablement moins selon les observateurs.
Ce résultat est le pire jamais enregistré depuis plus de quarante ans et les prévisions pour 2023 ne sont guère enthousiasmantes, la croissance attendue à Pékin étant de 5 %. Cet accès de faiblesse économique, due pour partie à la politique « zéro Covid » menée depuis 2020 jusqu’à la fin de l’an dernier, a engendré une hausse importante du chômage, en particulier celui des jeunes qui atteint quelque 20 %.
Pour Pékin, une déroute définitive de la Russie en Ukraine aurait des conséquences graves car la Chine deviendrait alors le dernier grand pays autoritaire. Plus que jamais, le Parti communiste chinois se retrouve devant un choix cornélien : se ranger définitivement dans le camp anti-occidental en soutenant militairement la Russie avec tous les risques que cela comporte, ou continuer d’afficher une neutralité de façade dans le conflit ukrainien, ménageant ainsi la chèvre et le chou. Mais si la première solution serait catastrophique pour l’économie chinoise, la deuxième n’est guère meilleure car tout en se présentant comme un pays pacifique, cet engagement ne trompe plus grand monde et l’alliance qui se constitue face à elle ne manquera pas de se consolider encore dans les mois qui viennent.

Taïwan en toile de fond

En contre-champ de la visite de Xi à Moscou, il y avait aussi Taïwan. Moscou et Pékin ont tous deux déclaré que l’île représentait une partie « inaliénable » de la Chine. Dans leur déclaration commune, la Russie dit « s’opposer à toute forme d’indépendance de Taïwan et soutient fermement les mesures prises par la Chine pour sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale ». Le gouvernement taïwanais a condamné mercredi cette déclaration, accusant la Russie de « se plier aux exigences de la Chine ». « Le ministère des Affaires étrangères proteste solennellement et condamne fermement le gouvernement expansionniste autoritaire [de la Chine] qui continue à faire de fausses déclarations sur la scène internationale pour dénigrer et porter atteinte à la souveraineté de notre pays », indique le communiqué taïwanais.
Fait hautement symbolique, le Premier ministre japonais Fumio Kishida s’est rendu en visite surprise à Kiev mardi. Jamais depuis la reddition du Japon en 1945 un chef de gouvernement japonais ne s’était rendu dans une zone de guerre. De plus en plus inquiet du comportement offensif de son grand voisin chinois et de la montée inexorable des tensions autour de Taïwan que Pékin estime n’être qu’une province devant retourner sous le giron chinois, le même Kishida avait annoncé en décembre dernier le doublement du budget militaire japonais qui passera à 2 % du PIB nippon dans cinq ans, une mesure elle aussi inédite depuis 1945.
Moins d’une semaine avant, le chef du gouvernement japonais accueillait le premier sommet bilatéral entre son pays et la Corée du Sud en 12 ans. Les 16 et 17, il recevait à Tokyo le président sud-coréen Yoon Seok-youl. Les deux voisins, brouillés en raison du souvenir persistant en Corée du Sud des atrocités commises par l’armée japonaise dans la péninsule coréenne jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, se sont engagés à une relance des échanges de haut niveau, des liens commerciaux et surtout de la coopération sécuritaire.
Yoon a ainsi plaidé pour que les deux pays, « qui partagent les valeurs démocratiques, coopèrent en matière de sécurité, de questions économiques et de défis pour la planète ». Son hôte a comparé l’amélioration des relations à la floraison des cerisiers « qui a commencé cette semaine à Tokyo, après une longue saison hivernale, comme celle de nos liens bilatéraux ». Et Kishida de souligner « l’urgence » de renforcer leurs échanges « dans l’environnement sécuritaire actuel », sous-entendu : la Chine.

L’Asie centrale à Pékin

L’isolement de la Chine n’est toutefois pas total, loin s’en faut. En témoigne la réconciliation diplomatique spectaculaire entre l’Iran et l’Arabie Saoudite qui a été rendue possible grâce aux bons offices de Pékin. En outre, Xi Jinping a déjà convié les dirigeants des ex-républiques soviétiques d’Asie centrale en mai prochain au premier sommet « Chine-Asie centrale », Pékin renforçant ainsi son empreinte dans cette région où l’ex-puissance tutélaire russe, embourbée en Ukraine, est contestée. Sont invités le Kazakhstan, le Kirghizstan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan. Ces pays autoritaires font partie des « Nouvelles routes de la soie », ce gigantesque projet d’infrastructures routières, ferroviaires et portuaires initié par Xi Jinping en 2013.
La Russie, qui considère l’Asie centrale comme son pré carré depuis le milieu de XIXème siècle, voit donc son rôle contesté et ses alliés traditionnels régionaux convoités par la Chine, la Turquie et les pays occidentaux. Cette tendance s’accélère depuis l’invasion russe de l’Ukraine, bien que Moscou conserve de puissants leviers d’influence. Ces derniers mois, outre Xi Jinping, les présidents russe et turc, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, le président du Conseil européen Charles Michel et le secrétaire d’État américain Antony Blinken se sont rendus en Asie centrale.
En janvier 2022, un sommet en ligne au format « 5+1 » organisé par Xi avait eu lieu à l’occasion des 30 ans de l’établissement des relations diplomatiques sino-centrasiatiques après la chute de l’Union soviétique. Dans des télégrammes envoyés à ses quatre homologues, Xi Jinping insiste sur l’approfondissement des liens entre la Chine et l’Asie centrale. Selon le télégramme publié par l’agence de presse officielle tadjike Khovar, Xi dit même avoir « hâte de discuter d’un plan grandiose de développement des relations entre la Chine et l’Asie centrale ».
Cependant, cette influence grandissante de la Chine n’est pas sans provoquer une certaine crainte et opposition parmi la population, notamment au Kirghizstan et au Kazakhstan. La question foncière, la dette grandissante envers Pékin et la répression exercée par les autorités chinoises au Xinjiang à l’encontre des Ouïghours – ethnie musulmane vivant également en Asie centrale – sont les principales pierres d’achoppement.
Par Pierre-Antoine Donnet
Cet article a été réactualisé le samedi 25 février 2023.

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A propos de l'auteur
Ancien journaliste à l'AFP, Pierre-Antoine Donnet est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages consacrés à la Chine, au Japon, au Tibet, à l'Inde et aux grands défis asiatiques. En 2020, cet ancien correspondant à Pékin a publié "Le leadership mondial en question, L'affrontement entre la Chine et les États-Unis" aux Éditions de l'Aube. Il est aussi l'auteur de "Tibet mort ou vif", paru chez Gallimard en 1990 et réédité en 2019 dans une version mise à jour et augmentée. Après "Chine, le grand prédateur", paru en 2021 aux Éditions de l'Aube, il a dirigé fin 2022 l'ouvrage collectif "Le Dossier chinois" (Cherche Midi). Début 2023, il signe "Confucius aujourd'hui, un héritage universaliste", publié aux éditions de l'Aube. Son dernier livre, "Chine, l'empire des illusions", est paru en janvier 2024 (Saint-Simon).