

Votre média sur l'Asie
Quelle qu'en soit l'issue, l’invasion russe de l’Ukraine a rendu plus probable n’importe quel autre mouvement militaire dans le monde et particulièrement en Asie. Un tabou est tombé : la paix n’est plus sacrée et l’usage de la force trouve en elle-même sa justification. Le fait que la Chine ait voté un budget militaire dont la croissance sur un an sera supérieure à celle de son PIB semble suggérer que Pékin se prépare.
La présence de Total en Birmanie est menacée. Son partenaire, la compagnie pétrolière américaine Chevron, a fait savoir au Gouvernement d'Union Nationale (GUN), qui regroupe des élus et des personnalités unies contre le putsch du 1er février, qu'elle ne s'opposait pas à des sanctions américaines visant la MOGE (Myanmar Oil and Gas Entreprise), principale perfusion financière des généraux birmans.
Unités de l'armée thaïlandaise déployées à la frontière birmane, coup de mains entre putschistes contre les mouvements pro-démocratie, arrestation d'opposants réfugiés... Le soutien politique des généraux thaïlandais à leurs homologues en Birmanie est multiforme. Cette solidarité est aussi financière : les deux juntes sont partenaires d'un consortium aux Bermudes mis en place par le groupe pétrolier français Total en partenariat avec les Américains Unocal puis Chevron.
Depuis le putsch des généraux birmans le 1er février dernier, aucun responsable politique français, aucun élu n'a prononcé le mot tabou : Total. Pourtant, le groupe pétrolier est la perfusion indispensable à la survie financière de la junte birmane. L'omerta française a été rompue ce dimanche 4 avril par Patrick Pouyanné, le PDG de Total.
Partout où Pékin participe à façonner l'avenir autour de l'océan Arctique, de l'Amérique à l'Europe en passant par l'Asie, cela se passe dans des territoires où sont installés de longue date des peuples autochtones. La Chine, très active dans la région, assure avoir conscience de ces particularismes : le développement du Grand Nord, qu'elle appelle de ses vœux, doit tenir compte des modes de vie qui se rattachent à leur présence.
Fin 2019, Xi Jinping et Vladimir Poutine inauguraient ensemble le gazoduc sino-russe "Force de Sibérie". Cet acte symbolique de la coopération gazière entre Pékin et Moscou a nourri les discours les plus alarmistes sur la voracité présupposée de la Chine pour les hydrocarbures en Arctique. Le projet titanesque de gaz naturel liquéfié Yamal LNG en Sibérie suscite les mêmes craintes. La part des investissements chinois n’a cessé d’y augmenter, jusqu'à atteindre 29 %. La Chine viserait-elle à s’approprier les ressources énergétiques du Grand Nord ?
Jusqu'où iront les pêcheurs de Chine populaire ? La surpêche près de leurs côtes conduisant à des interdictions, ils s'aventurent aussi loin qu'ils le peuvent. Parfois à la recherches d'espèces protégées, comme le pangolin, pour leurs vertus prisées par la médecine traditionnelle. Leur terrain de chasse reste la mer de Chine méridionale, où ils sont aussi devenus ces dix dernières années les instruments de la puissance maritime de Pékin, qui revendique la quasi-totalité de la zone.
Chine et Russie ont presque tout été l'un pour l'autre. Sauf amis authentiques. Que penser aujourd'hui de "l'alliance qui fait peur à l'Occident" entre Xi Jinping et Vladimir Poutine ? Retrouvez ici tous nos articles sur la relation sino-russe.
Vainqueur politique de l'accord sur la mer Caspienne, la Russie assoit son influence dans la région. La Chine pourrait profiter indirectement de ce partage des richesses en hydrocarbures.