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Indo-Pacifique : la Chine a toujours du mal à se rendre "aimable"

Le président chinois Xi Jinping. (Source : Business Today)
Le président chinois Xi Jinping. (Source : Business Today)
Ce ne sont pas les Olympiades d’hiver organisées en début d’année dans la capitale chinoise ou la très intéressée, voire agressive, « diplomatie du vaccin »* promue par les autorités qui, à elles seules, seraient en mesure de pallier le croissant déficit d’image de la Chine. À cinq mois du XXème congrès du Parti qui devrait entériner la prolongation du règne du président Xi Jinping (pour une nouvelle décennie ?), la première démographie et seconde économie mondiale pâtit en Asie comme en Occident, auprès des opinions publiques comme de leurs dirigeants, d’un crédit diminué. Pour dire le moins.
La résultante – mécanique et logique serait-on tenté de dire – d’une série de postures certes en phase avec l’agenda politique et stratégique de Pékin, mais vues avec une certaine réserve, pour ne pas parler de franche hostilité, par nombre d’acteurs internationaux : soutien appuyé de Pékin à une batterie de régimes asiatiques contestés (cf. dictature nord-coréenne, junte birmane, talibans afghans, Pakistan), multiplication de ses audacieuses positions sur divers dossiers régionaux sensibles (cf. souveraineté en mer de Chine du Sud ; vis-à-vis de Taiwan ; dans l’Himalaya ; dans le Pacifique Sud ), politique domestique très abrupte (nous ne sommes pas loin de l’euphémisme de l’année…) vis-à-vis de Hong Kong, du Tibet ou encore du Xinjiang ; et l’on en passe.
Dans cette foultitude de faits d’armes et de positions souvent en contradiction assumée avec le droit international ou l’égard minimal dû aux populations locales comme aux nations voisines ou extérieures concernées, on en oublierait presque de signaler ici l’étendue du désamour contemporain entre la Chine et les États-Unis, ou encore le rapprochement de Pékin et de Moscou, à l’aune des tristes événements en cours ces trois derniers mois dans une Ukraine envahie autant que meurtrie.

Hong Kong

*Dont plus Pékin que Hong Kong fêtera d’ici le 1er juillet prochain le 25ème anniversaire de sa rétrocession à la Chine populaire. Xi Jinping pourrait à cette occasion gratifier ces célébrations de sa présence… **Lequel au passage figure depuis août 2020 sur la liste du Département du Trésor américain des individus sanctionnés (OFAC) ‘’pour avoir porté atteinte à l’autonomie de Hong Kong et restreint la liberté d’expression ou de réunion des citoyens de Hong Kong’’… Avant d’intégrer la fonction publique de HK en 2012, Lee a passé l’essentiel de sa carrière (35 ans) dans la police… Il est le 1er Chief Executive de HK a présenter un pareil CV … ***Agence de presse Xinhua, 30 mai 2022.
Il n’est guère nécessaire ici de rembobiner très longtemps le déroulé des dernières initiatives aimables de Pékin concernant l’ancienne possession coloniale britannique* et de ses 7 millions de citoyens. Le 30 mai, évoquant l’entrée en fonction le 1er juillet prochain du futur chef de l’exécutif hongkongais, John Lee**, succédant à la très disputée Carrie Lam, le président chinois déclare à son sujet : « Lee a le courage d’assumer ses responsabilités. […] Il a contribué à sauvegarder la sécurité nationale ainsi que la prospérité et la stabilité de Hong Kong. […] Le gouvernement central vous fait pleinement confiance »***. La population de Hong Kong probablement bien moins.
*Selon un de ses porte-paroles, cette déclaration conjointe « diffame la Chine et interfère gravement dans les affaires intérieures chinoises ».
Le 1er juin, le ministère chinois des affaires étrangères dénonce en des termes sévères* – comme souvent – la récente déclaration conjointe du président américain Joe Biden et de la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern dans laquelle sont exprimées leurs « graves préoccupations » concernant l’érosion des libertés à Hong Kong et les violations des droits de l’homme au Xinjiang.
*La répression et le massacre par les forces antiémeute et l’armée d’un mouvement contestataire pro-démocratie et anti-corruption. **Pour leur part, faisant peu cas des avertissements du ministère chinois des Affaires étrangères, nombre de consulats généraux occidentaux à Hong Kong ont tenu à faire œuvre de mémoire en postant sur les réseau sociaux diverses contributions évoquant ces sombres événements.
Le 4 juin, journée traditionnelle de commémoration des tristes événements de la place Tiananmen à Pékin en 1989*, sous les injonctions probables du gouvernement central chinois, les autorités de Hong Kong déconseillent à la population de participer à tout rassemblement public**, toute manifestation faisant écho à la tragédie survenue 33 ans plus tôt dans la capitale chinoise. L’accès au très symbolique Victoria Park, prisé des défenseurs de la cause démocratique, est fermé au amont de cette date.
Depuis le 11 juin, les professeurs d’anglais étrangers dans les écoles publiques de Hong Kong doivent prêter serment d’allégeance au gouvernement.
*Blomberg News, 13 juin 2022.
Enfin, le 13 juin, le président chinois déclare – sans rire – que la population de Hong Kong et de la Chine continentale devraient « développer un lien affectif plus étroit »*.
* »In These New Textbooks, Hong Kong Was Never a British Colony », The New York Times, 16 juin 2022. **The Japan Times, 14 juin 2022.
On relèvera ici encore l’aplomb des autorités chinoises à la veille de l’été 2022 et leur souci de présenter l’histoire nationale sous un jour particulier. Ainsi en sera-t-il sous peu du contenu des manuels scolaires en cours de validation : les écoliers de Hong Kong pourront notamment lire dans ces ouvrages que la colonisation britannique (1841–1997) n’a jamais eu lieu*. Les quatre séries de manuels destinés à un cours sur la citoyenneté assènent notamment que le gouvernement chinois n’a jamais reconnu les traités du XIXème siècle accordant au Royaume-Uni le contrôle de Hong Kong**. Doit-on en sourire ou s’inquiéter sérieusement de ce déni historique caractérisé, de cette relecture confinant au révisionnisme ?

Taïwan

*The Straits Times, 19 mai 2022.
Les dernières semaines du printemps 2022 n’ont guère été de tout repos à Taiwan. En pleine invasion russe de l’Ukraine, la présidence taïwanaise, les 22 millions d’habitants, ne peuvent s’empêcher de faire le lien entre le sort actuel des Ukrainiens face aux ambitions condamnables de Moscou, et l’agressivité renforcée de la rhétorique chinoise à l’endroit de « l’île rebelle ». Le 19 mai, la Chine repousse sans ménagement* la proposition des États-Unis d’inviter Taïwan à l’assemblée annuelle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde, et Taïwan en est une partie inaliénable », tonne dans un registre courroucé familier un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
*Le Monde, 23 mai 2022. **L’instance gouvernementale chinoise en charge de la « question » taïwanaise. ***Xinhua, 23 mai 2022.
Le 23 mai, après que le président Joe Biden a promis de défendre « l’île rebelle » au cas où Pékin tenterait d’en prendre le contrôle*, le Bureau des affaires taïwanaises** réagit : « Les Etats-Unis jouent avec le feu. […] Les États-Unis utilisent la « carte de Taïwan » pour contenir la Chine, et prennent ainsi le risque de se brûler. »***
Le 30 mai, la plus importante incursion de l’année – sans accord ni préavis de Taipei – d’appareils chinois dans la zone d’identification aérienne taïwanaise mobilise une trentaine de chasseurs, bombardiers, avions de reconnaissance. Une énième provocation de la Chine continentale amenant – comme à chaque fois – la défense aérienne de Taïwan à faire décoller ses chasseurs – de fabrication américaine – pour intimer aux intrus la nécessité de ne pas s’attarder outre mesure.
*Reuters, 1er juin 2022.
Le lendemain 1er juin, l’armée chinoise reconnait avoir effectué une « patrouille de préparation au combat » dans les mers et l’espace aérien autour de Taïwan, affirmant qu’il s’agissait d’une « action nécessaire » pour répondre à la « collusion » entre Washington et Taipei.
*BBC News, 10 juin 2022. ** »Sommet sur la sécurité de Shangri-La : Pékin menace, mais veut éviter les remous », RFI, 12 juin 2022.
Le 10 juin, à l’occasion d’un rare face-à-face entre les ministres chinois et américains de la Défense réunis à l’occasion du Shangri-La Dialogue de Singapour, le Général Wei Fenghe ne prend pas de gants : « Si quelqu’un ose séparer Taïwan de la Chine, l’armée chinoise n’hésitera pas à se battre à tout prix pour écraser toute tentative d’indépendance de Taïwan. » Des propos engageants que complétèrent peu après dans une veine proche ceux d’un porte-parole du ministère chinois de la Défense, des fois que la logorrhée du ministre n’aurait pas été assez convaincante : « L’APL [Armée populaire de libération] n’aurait d’autre choix que de combattre à tout prix et d’écraser toute tentative d’indépendance de Taïwan, en sauvegardant la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale. »* Très en verve et remonté sur le sujet, le général Wei Fenghe se laissa aller à quelques autres amabilités et avertissements à l’encontre de Taipei et de Washington : « L’indépendance de Taïwan est une impasse », ou encore le propos très direct évoquant les États-Unis et « leur clique » dressant des « murs », en ciblant « un pays spécifique [la Chine] »**.
*The South China Morning Post, 13 juin 2022.
Enfin, dans cette abondante autant que confondante litanie pékinoise à l’endroit de Taipei, relevons encore le 13 juin les propos décalés d’un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Le détroit de Taïwan, explique-t-il sans sourciller, se trouve dans les eaux territoriales et dans la zone économique exclusive (ZEE) chinoise, telles que définies par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (UNCLOS) et le droit national. Fort de ce postulat pékinois, « la Chine jouit de droits souverains et d’une juridiction sur le détroit de Taïwan, tout en respectant les droits légitimes des autres pays dans les zones maritimes concernées »*. Dont acte.
*The Straits Times, 17 juin 2022. **Les deux autres porte-avions de la marine chinoise sont le Liaoning, racheté à la marine ukrainienne en 1988 et rénové par ses soins, et le Shandong, entré en service en 2019.
À noter que ce vendredi 17 juin, la marine chinoise baptisait à grand renfort de champagne, de cérémonie chorégraphiée et de couleurs vives* son troisième porte-avions (80 000 tonnes) – le plus moderne et sophistiqué de sa triade** – auquel elle donnait un nom évocateur : le Fujian, du nom de cette province côtière chinoise faisant face, par le détroit de Taïwan, à « l’île rebelle ». Un symbole, une message explicite pour Taipei bien plus qu’une simple coïncidence.

Mer de Chine du Sud

Riche en ressources halieutiques et en hydrocarbures, vaste avec ses 3,5 millions de km², éminemment stratégique avec le tiers du commerce maritime mondial, espace maritime disputé entre la Chine, divers États riverains et certaines capitales occidentales très attachées à la liberté de circulation et à la sacralité du droit international, la mer de Chine du Sud a elle aussi eu droit aux attentions de Pékin ces dernières semaines.
*Durant la première quinzaine de mars, les forces armées chinoises effectuaient une semaine de manœuvres militaires en mer de Chine méridionale, dans une zone située entre la province de Hainan et le Vietnam, périmètre situé dans la zone économique exclusive (ZEE) vietnamienne de 200 miles nautiques.
Le 31 mai, le gouvernement philippin révèle avoir convoqué un haut diplomate chinois pour protester contre le harcèlement d’un navire de recherche marine par un bâtiment des garde-côtes chinois dans les eaux territoriales philippines. Le même jour, Manille dénonce le moratoire unilatéral de trois mois et demi imposé par Pékin* près des îles Spratleys – un périmètre maritime et insulaire hautement disputé par six nations de la région (dont les Philippines).
*Un nouvel incident survenant trois mois après un fait similaire – qualifié alors par le gouvernement australien « d’acte d’intimidation » – au large des côtes septentrionales australiennes. **The Jakarta Post, 6 juin 2022. ***Point de presse du 6 juin du ministère chinois des Affaires étrangères.
Le 7 juin, les autorités chinoises suggèrent à leurs homologues australiennes « d’agir avec prudence » sous peine de « faire face à de graves conséquences » après que Canberra a accusé un chasseur chinois d’avoir intentionnellement et dangereusement* intercepté un de ses appareils de surveillance (P-8) au-dessus de la mer de Chine méridionale**. « La Chine ne permettra jamais à aucun pays de porter atteinte à sa souveraineté et à sa sécurité sous prétexte de liberté de navigation. »***

Himalaya : à la frontière sino-indienne

*En particulier la région du lac Pangong (200 km à l’est de la capitale du Ladakh indien, Leh), théâtre au printemps 2020 d’affrontements armés violents entre troupes indiennes et chinoises.
Au printemps 2022, l’Himalaya (près de l’État indien du Ladakh), la longue de 2 659 km et très sensible frontière sino-indienne (le long de l’Arunachal Pradesh indien) offrent toujours à Pékin et à New Delhi, dans des lectures frontalières et de souveraineté territoriales divergentes, des motifs de tension renouvelés, et donc l’occasion de saillies percutantes sans filtre de la part des autorités chinoises.
*The Hindustan Times, 9 juin 2022.
Début juin, Pékin commente en des termes peu flatteurs les propos* du général Charles A. Flynn. Le commandant de l’armée américaine dans le Pacifique fait part de son « inquiétude » sur le renforcement de la présence militaire chinoise le long de la frontière avec l’Inde. Les autorités chinoises jugent aussitôt « honteux » le commentaire de l’officier supérieur américain, estimant qu’il « jette de l’huile sur le feu »* de ce contentieux sino-indien.
*The Global Times, 12 juin 2022.
Le 12 juin, en marge du 19ème Shangri-La Dialogue de l’Institut international d’études stratégiques de Singapour, Wei Fenghe, le ministre chinois de la Défense confie, loin de toute nuance diplomatique, à un quotidien chinois : « Les tenants et les aboutissants des différends frontaliers entre la Chine et l’Inde sont très clairs ; la responsabilité n’incombe pas à la Chine. »*
*La Chine est le seul État du concert des nations à faire figurer sur ses cartes officielles – et sur le passeport de ses citoyens -, cet État du Nord-Est indien de 84 000 km² en territoire chinois en le désignant unilatéralement sous le vocable de Tibet du Sud.
Deux semaines plus tôt, à l’occasion d’un énième round « d’échange » bilatéral – le 15ème du genre – sur leur différend frontalier de longue date (au sujet du tracé de la « Line of Actual Control » ou LAC ou sur la souveraineté de l’État indien de l’Arunachal Pradesh*), les délégations indienne et chinoises n’avaient pas progressé d’une once…

Pacifique Sud

Le Pacifique Sud ne saurait échapper aux rivalités géopolitiques sino-américaines et aux agendas stratégiques concurrents de Washington et Pékin. Région attisant les convoitises chinoises à des fins diplomatiques, commerciales ou sécuritaires, les tensions s’y développent à grands pas dernièrement, reflétant les enjeux et les forces en présence.
Du 26 mai au 4 juin, le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, effectue une spectaculaire tournée des capitales du Pacifique Sud, visitant pas moins de huit pays – les îles Salomon, Kiribati, Samoa, les Fidji, Tonga, Vanuatu, Papouasie-Nouvelle-Guinée et Timor-Leste. Il préside au 2ème sommet virtuel des ministres des Affaires étrangères des pays insulaires de la région Chine-Pacifique.
*China Daily, 31 mai 2022.
Le 31 mai, la presse* présente le périple de Wang Yi en des termes flatteurs, relate ses propos sur place. Morceaux choisis de ces « instantanés » du Pacifique Sud : « La Chine continuera à fournir une assistance aux pays insulaires du Pacifique, sans conditions politiques, afin de les aider à améliorer leur capacité de développement indépendant […]. En tant que pays en développement responsable et grande puissance, la Chine se tient toujours aux côtés des pays en développement, ainsi que des petits et moyens pays […]. Le développement commun de la Chine et des autres pays en développement apportera plus d’équité, d’harmonie et de stabilité au monde.. »
*China Daily, 31 mai 2022.
« Fournir une assistance aux pays insulaires du Pacifique, sans conditions politiques », « plus d’équité, d’harmonie et de stabilité au monde »… On reste perplexe devant tant de magnifiques préceptes, de générosité désintéressée. Pour Ruan Zongze, vice-président de l’influent think tank pékinois China Institute of International Studies, « la manière dont la Chine coopère avec ces pays [insulaires du Pacifique Sud] les met à l’aise, car elle est fondée sur le respect mutuel et tient toujours compte de leurs besoins urgents »*. On retiendra ici dans ces propos avantageux les notions de respect mutuel et d’aisance dans le mode opératoire collaboratif. Et pourtant…
*Articulé sur des thématiques commerciales et sécuritaires.
Alors que le chef de la diplomatie chinoise conviait dans la capitale des Fidji les représentants d’une dizaine de nations insulaires du Pacifique Sud (îles Salomon, Kiribati, Samoa, Fidji, Tonga, Vanuatu, Papouasie-Nouvelle-Guinée, îles Cook, Niue et la Micronésie) à un sommet régional par visioconférence censé à son issue déboucher sur la signature d’un ambitieux accord entre la Chine et le Pacifique Sud*, la conclusion espérée du côté de Pékin n’a finalement pas eu lieu. Cela, faute de consensus parmi les émissaires des nations insulaires concernées. À noter ici qu’il revient à la Micronésie le courage d’avoir verbalisé, par l’entremise de son président, une certaine réserve vis-à-vis de l’initiative chinoise, considérant qu’elle entendait prioritairement placer les nations de la région dans l’orbite de Pékin.
Voilà un an, en juin 2021, alors que le pandémie mondiale de Covid-19 accaparait les esprits et les priorités, emportant dans son sillage quelques dégâts collatéraux sur l’image de la 2e économie mondiale, le président chinois Xi Jinping déclarait souhaiter impulser une dynamique nouvelle et améliorer le regard extérieur porté sur l’ex-Empire du Milieu. Le 1er juin, il s’exprimait à ce propos et ambitionnait de « bâtir une image fiable, aimable et respectable de la Chine ».
Un an plus tard, alors que l’été 2022 se dessine, on peut sans détour affirmer que l’objectif demeure loin d’être atteint. Ce ne sont pas les manières ni les moyens employés par Pékin ces dernières semaines en Indo-Pacifique sur divers théâtres qui serviront de quelques manières cette aspiration à paraître sous un jour plus favorable. Pour rappel, en 2020 et 2021, plusieurs études menées par divers centres de recherches, dont celles réalisées par le PEW Research Center ou encore l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI), s’étaient penchées sur la thématique de l’image contemporaine de la Chine dans le monde, en intégrant notamment des paramètres tels que le respect des libertés individuelles, la confiance dans les autorités chinoises ou les sentiments qu’inspire Pékin.
Le constat – était déjà – sans appel. Pour une majorité de personnes interrogées en Occident – Europe et Amérique du Nord – et en Indo-Pacifique, l’image extérieure de la Chine s’était très sensiblement dégradée ces dernières années. Les sentiments à l’égard de Pékin étaient majoritairement négatifs. Fin juin 2022, sans risque de se tromper, il est possible d’affirmer que depuis lors, le regard général porté par le concert des nations sur l’ambitieuse autant qu’ombrageuse République populaire de Chine ne s’est pas inversé. Bien au contraire. Il ne parait pas nécessaire de demander à qui incombe la faute.
Par Olivier Guillard

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A propos de l'auteur
Spécialiste de l'Asie, chercheur au CERIAS (Université du Québec à Montréal), chercheur associé à l’Institut d’Etudes de Géopolitique Appliquée, le Dr Olivier Guillard est notamment l'auteur du livre "Que faire avec la Corée ? Subir, honnir ou punir ? » (NUVIS, 2019) et co-auteur de "Géopolitique du XXIe siècle" (chapitre Afghanistan, Ellipses, Paris, 2024). Entre autres régions d’Asie, il a abondamment voyagé en Inde, en Corée du sud, en Afghanistan, en Birmanie, au Sri Lanka, au Pakistan, en Chine, en Thaïlande, en Indonésie, au Népal, au Cambodge ou encore au Bangladesh. Titulaire d’un Doctorat en droit international public de l’Université de Paris XI, il est aussi directeur de l’information de la société Crisis24 (GARDAWORLD), un cabinet de conseil et d’ingénierie spécialisé dans l’analyse et la gestion des risques internationaux.