Politique
Analyse

Jean-Pierre-Cabestan : "Nul ne sait quelle forme prendrait l'engagement américain pour défendre Taïwan"

(Source : Nippon.com)
(Source : Nippon.com)
L’ambiguïté stratégique américaine a été « en partie levée », reconnaît le sinologue, auteur de « Demain la Chine : guerre ou paix ? ». À plusieurs reprises, le président Joe Biden a affirmé que Washington « défendrait » Taïwan en cas d’agression chinoise, ce que ses prédécesseurs n’avaient jamais dit aussi franchement, de peur d’encourager l’indépendance de Taïwan, casus belli pour Pékin. Mais la question de la « défense » de « l’île rebelle » par les États-Unis reste entière, souligne Jean-Pierre Cabestan dans cet entretien accordé à Asialyst. Que pourrait faire Taïwan si les Américains, comme avec l’Ukraine, décidaient de ne pas intervenir directement sur le terrain et de ne pas être « cobelligérants » ?

Entretien

Jean-Pierre Cabestan est directeur de recherche au CNRS rattaché à l’Institut français de recherche de l’Asie de l’Est de l’Inalco et chercheur associé à Asia Centre (Paris) et au Centre d’étude français sur la Chine contemporaine (Hong Kong). Il a été professeur au Département de science politique de l’Université baptiste de Hong Kong de 2007 à 2021 et directeur de ce département de 2007 à 2018. Il a été de 2003 à 2007 directeur de recherche au CNRS, rattaché à l’UMR de droit comparé de l’Université de Paris 1. Il a dirigé de 1998 à 2003 le Centre d’études français sur la Chine contemporaine situé à Hong Kong ainsi que ses publications, Perspectives chinoises et China Perspectives.

Auteur de plusieurs livres sur la Chine, il a publié son dernier ouvrage « Demain la Chine : guerre ou paix » chez Gallimard en septembre 2021.

Le sinologue Jean-Pierre Cabestan. (Source : Les Échos)
Le sinologue Jean-Pierre Cabestan. (Source : Les Échos)
À la lumière des conséquences pour la Russie de la guerre menée en Ukraine depuis le 24 février, le régime de Xi Jinping va-t-il en tirer les enseignements pour Taïwan ?
Oui bien sûr, il en tirera tous les enseignements qui lui semble utiles. Je crois que le gouvernement chinois observe de très près le conflit en Ukraine. Il essaie de voir si l’invasion de l’Ukraine par la Russie présente pour la Chine de nouvelles opportunités concernant Taïwan ou, au contraire, si ce conflit éloigne la perspective d’un règlement, y compris par des moyens militaires, de la question taïwanaise.
Et selon ce que vous savez, cela penche-t-il plutôt d’un côté ou de l’autre ?
Je pense que la guerre en Ukraine conduit Xi Jinping et le gouvernement chinois à réfléchir à deux fois avant de se lancer dans une aventure militaire contre Taïwan. Maintenant, il existe des arguments qui vont dans les deux sens. Le premier argument en faveur d’une invasion évidemment, c’est l’évolution très préoccupante du rapport des forces entre la Chine et Taïwan. Taïwan a des moyens limités pour contrecarrer où résister à une invasion militaire de la Chine. La Chine peut très bien tenter de passer à l’action et d’annexer Taïwan par des moyens militaires, même si le coût de cette invasion s’avère très élevé. Si c’est le cas, Taïwan devra céder et sera contraint, même avant la fin du conflit, d’accepter une forme de règlement politique qui sera évidemment très favorable à Pékin. Le premier argument, c’est l’évolution du rapport des forces militaires qui est cependant beaucoup plus asymétrique que le rapport des forces militaires entre l’armée russe et l’armée ukrainienne, et donc la plus grande faiblesse de l’esprit de défense des Taïwanais par rapport aux Ukrainiens.
L’équilibre des forces militaires en présence avec les Américains et aussi les Japonais ne penche-t-il pas très en faveur de Taïwan ?
Oui, certes. Néanmoins, la réaction américaine à l’agression russe en Ukraine peut inciter les Taïwanais à conclure qu’en cas d’attaque chinoise, les Américains opteront pour un soutien militaire et financier à Taïwan, incluant d’importantes livraisons d’armements pour défendre leur territoire, mais pas d’engagement militaire direct. De même que dans le cas de l’Ukraine, il n’existe pas d’alliance formelle entre les États-Unis et Taïwan. Il y a bien le Taiwan Relation Act par lequel les États-Unis promettent de fournir à Taïwan des armes défensives et de considérer toute atteinte à la stabilité dans le détroit de Taïwan comme un « grave sujet de préoccupation » pour les États-Unis. Mais cette loi ne contraint pas les États-Unis à s’engager dans un conflit direct avec la Chine en cas d’attaque de Taïwan. C’est ce que l’on appelle l’ambigüité stratégique des États-Unis qui reste la position officielle du gouvernement américain. Évidemment, on peut discuter de la signification de cette ambigüité stratégique alors que Washington s’oriente à l’évidence depuis plusieurs années vers une plus grande clarté stratégique. Cette ambiguïté a été en partie levée par un certain nombre de déclarations faites par le président Joe Biden, par les chefs militaires américains. Ces déclarations accréditent l’idée d’une intervention militaire américaine en cas d’agression non provoquée de Taïwan par la Chine. Mais, quelle forme prendra cet engagement ? Nul ne le sait. Et il n’en demeure pas moins que les États-Unis restent très réticents à lever complètement cette ambiguïté stratégique, qui les protège aussi contre toute déclaration unilatérale d’indépendance de Taïwan.
En conséquence, si les Taïwanais doivent se battre seuls contre l’Armée populaire de libération, seulement soutenus sur le plan logistique par les États-Unis et même par le Japon, ils seraient immanquablement dans une position de très grande vulnérabilité. Un autre argument qui est assez inquiétant est le fait que, comme on le sait, nombreux étaient ceux qui refusaient de croire à une invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine. Or il a pris cette décision, de manière très verticale, sans que personne ne vienne sur son chemin. Xi Jinping, aujourd’hui a quant à lui accumulé tellement de pouvoirs que l’on peut se demander s’il n’est pas dans la même situation. Gonflé par un nationalisme que l’on sait incandescent et soucieux de régler la question taïwanaise avant la génération suivante, Xi pourrait être aussi tenté de passer à l’acte et ceci dans des délais assez brefs. On constate bien qu’il y a un empressement du côté chinois et que l’avenir de la Chine, sa montée en puissance, sa « renaissance » nationale et internationale sont liés à l’unification complète de la patrie et par conséquent à l’annexion complète de Taïwan.
S’il devait perdre cette guerre, serait-ce la fin du Parti communiste chinois ainsi que de Xi Jinping ?
Je n’en suis pas sûr. Je sais bien que certains pensent qu’une défaite militaire chinoise présenterait un risque pour le Parti communiste et sa survie. Or c’est loin d’être certain. Vu la fébrilité extrême du nationalisme en Chine, je suis d’avis que le Parti communiste parviendra à sortir grandi de l’épreuve quelle que soit son issue et donc même s’il devait y avoir un échec partiel ou complet. Car en cas d’échec, quelle force politique est présente en Chine pour menacer le Parti communiste ? On réalise bien que Poutine a su parfaitement recadrer le conflit qu’il a engagé, et en particulier ses objectifs, après que les choses eurent évoluées de manière différente de ses plans initiaux. Si une guerre éclair contre Taïwan devait mal tourner, Xi Jinping peut très bien rendre publics de nouveaux objectifs et dire qu’il a gagné. Et que de toute façon Taïwan finira par céder d’une manière ou d’une autre, ou a minima, fera des concessions. Je ne pense pas que le Parti communiste et le système politique chinois soient menacés directement par un conflit militaire avec Taïwan qui se solderait par un échec. Il n’y a pas d’alternative au PCC en Chine populaire aujourd’hui. Cela ne veut pas dire qu’un échec ne provoquerait pas de divisions au sein du Parti. On peut penser que ces divisions conduiront à l’adoption d’une politique de réunification plus modérée, renouant avec la « stratégie de développement pacifique » des relations à travers le détroit prônée par Hu Jintao, par exemple. Mais je pense que même si parmi les élites, de telles divisions il y a, celle-ci ne sont pas de nature à conduire à un changement de régime.
N’existe-t-il aucun débat dans les sphères dirigeantes à Pékin sur l’opportunité d’une attaque contre Taïwan ?
Je resterai prudent car il existe probablement des responsables du Parti qui sont beaucoup moins chauds, dont les réformistes tels que le Premier ministre Li Keqiang ou le vice-Premier ministre chargé de l’économie Liu He. Même parmi les chefs militaires de l’APL qui seraient les premiers concernés par une telle aventure. Ils doivent être un peu inquiets tout de même de savoir s’ils peuvent atteindre les objectifs militaires que le Parti leur aura assignés, s’ils ont les moyens de les atteindre ou s’il ne vaudrait pas mieux, au contraire, continuer à utiliser ces zones grises entre la guerre et la paix pour créer de plus en plus une zone d’insécurité autour de Taïwan, d’entamer petit à petit le moral des Taïwanais et les obliger à faire des concessions, notamment l’acceptation du principe de la Chine unique dans un premier temps du moins. Une autre question est de savoir si Xi Jinping possède en réalité autant de pouvoir personnel que Poutine. Je n’en suis pas sûr non plus. Evidemment, il a concentré énormément de pouvoir entre ses mains. Néanmoins pour une décision comme celle-ci, une attaque contre Taïwan, il ne peut pas la prendre seul. Comme on le sait, le PCC est constitué d’un ensemble de structures, le Comité permanent du Bureau politique (7 membres), le Bureau politique (25 membres), la Commission militaire centrale (7 membres). Est-ce qu’il peut prendre cette décision seul si une majorité des membres de ces instances sont réservés ? C’est la question que je me pose. Bien sûr, le Comité central (plus de 200 membres) est en dehors du coup. Une telle décision ne concernerait que ces trois instances. Mais je pense que Xi serait obligé d’obtenir leur aval formel.
La perspectives de sanctions économiques occidentales contre la Chine pourrait-elle la dissuader d’agir à Taïwan ?
À mon sens, le verre est à la fois à moitié plein et à moitié vide. Difficile aux pays proches de Taïwan de ne pas en prendre. Or de telles sanctions peuvent malgré tout faire très mal à l’économie chinoise à un moment où celle-ci ralentit, alors qu’il y a des tentatives de découplage qui ne sont pas dans l’intérêt de la Chine.
Que dire de la préparation militaire de Taïwan à une invasion chinoise ?
Non seulement Taïwan est bien armé, mais que les forces taïwanaises sont en train d’améliorer leurs capacités de défense en s’orientant vers une restauration d’un service militaire long, en améliorant la préparation des forces de réserve, en se dotant d’armement beaucoup plus offensifs et aussi en renforçant leur politique et leur stratégie dite du « porc-épic ». Celle-ci consiste à consolider d’une manière générale la protection des installations sensibles et la capacité de dissuasion conventionnelle face à la Chine.
Pékin peut-il passer outre le risque d’un soutien américain en cas d’attaque de Taïwan ?
La Chine ne peut faire abstraction de la forte possibilité d’une intervention des États-Unis, en dépit des risques de nucléarisation du conflit, d’embrasement et de déclenchement d’une troisième guerre mondiale attachés à une telle intervention. Est-ce que la Chine veut vraiment être responsable de tout cela ? Là est la grande différence avec l’Ukraine. L’Ukraine ne fait pas partie du périmètre de sécurité de l’Occident et ne fait pas partie de l’OTAN. En revanche, même si Taïwan n’est pas un allié formel des États-Unis, je vois mal comment les États-Unis peuvent abandonner Taïwan sans fragiliser de manière irréversible leurs alliances dans la zone, notamment avec le Japon, la Corée du Sud, l’Australie, les Philippines et la Thaïlande. Donc c’est toute la crédibilité des États-Unis en Asie-Pacifique qui est en jeu. Si l’on prend la question différemment, pour Joe Biden est-il envisageable de laisser les Chinois l’emporter sur Taïwan ? Ce serait non seulement la fin de la Pax Americana en Asie-Pacifique mais aussi une défaite majeure du monde démocratique face au bloc autoritaire conduit par la Chine et la Russie. Ce serai là un tournant crucial avec des conséquences autrement plus profondes et durables que l’issue du conflit en Ukraine. À ces arguments, on doit ajouter enfin que l’armée chinoise n’a pas été testée depuis très longtemps. On ne sait pas comment elle se comporterait en mer et dans les airs. Car il y aurait une bataille aérienne et une bataille navale. Celui qui contrôle les airs contrôle les mers.
Comment pour la Chine à la fois garder ses distances avec la Russie sans pour autant basculer dans une soumission à l’Occident ?
On voit bien que les autorités chinoises sont en train de louvoyer. Elles s’aperçoivent qu’à être trop alliés de Moscou, elles risquent de payer le prix fort. Donc on les a vu publier une interview du ministre ukrainien des Affaires étrangères. La Chine essaient de se montrer compréhensive à l’égard de l’Ukraine et a surtout très peur pour ses entreprises. Le gouvernement chinois fait donc tout pour que ses entreprises, publiques comme privées, ne tombent pas sous le coup des sanctions américaines. Car ces entreprises pourraient très bien devenir des victimes collatérales des sanctions. La Chine se gardent donc bien de dépasser les lignes rouges imposées par Washington. Cela ne veut pas dire qu’elle a interrompu tous ses échanges économiques avec la Russie, mais à l’évidence, la Chine est extrêmement prudente. Et puis il y a aussi l’image internationale de la Chine. Pékin comprend bien qu’il est préférable d’apparaître neutre, tout en étant dans les faits très aligné sur Moscou. Car cette neutralité de façade lui apporte beaucoup de soutien dans les pays du Sud. Ces pays pensent assez largement que l’Ukraine est une affaire européenne qui ne les concerne pas ou peu. Plus largement, l’intérêt de la Chine est que ce conflit prenne fin le plus tôt possible pour que les prix des matières premières, des céréales, des produits alimentaires et du pétrole baissent à nouveau et retrouvent un niveau plus abordable pour ces pays, comme pour elle. Pour autant, il faut bien garder à l’esprit la déclaration du 4 février qui illustrait un alignement sur la Russie très clair, à la fois en ce qui concerne le régime intérieur, l’ordre mondial, la vision du monde et même l’OTAN.
Plusieurs signes semblent attester du fait que l’économie chinoise est actuellement dans une très mauvaise passe. Une croissance du PUB qui dégringole, des investisseurs occidentaux qui quitte la Chine, une démographie en berne. Comment voyez-vous tout cela ?
Tout ceci constitue autant de facteurs de faiblesse, de vulnérabilité du pouvoir chinois. Mais cette évolution est relative. Certes, l’économie va moins bien, il y a de vrais problèmes dans le secteur immobilier dus à un endettement colossal ; le secteur privé est moins favorisé qu’auparavant et le régime est inquiet pour son avenir. Une forme de découplage est en train de prendre forme, une sorte de démondialisation qui n’est pas dans l’intérêt de la Chine et à laquelle d’une certaine manière la Chine a aussi contribué avec sa politique dite de « double circulation ». Ceci explique d’ailleurs que la Chine entend réduire sa dépendance avec le monde extérieur, tout en évitant que le monde extérieur ne réduise sa dépendance à son égard. Ce qui est assez paradoxal. La démographie est aussi un problème. Le vieillissement de la population est un facteur de ralentissement économique et de vulnérabilité. Quant à la réduction des investissements occidentaux, elle constitue moins un problème pour la Chine car d’autres pays peuvent y investir. En outre, la Chine a elle aussi des ressources pour compenser cette chute des investissements directs étrangers. Le fait que les pays occidentaux aient tendance à partir n’est pas forcément une mauvaise chose aux yeux du PC. Ce qui est certain depuis 2014-2015, c’est que les investissements étrangers sont moins bien accueillis, sauf s’ils apportent des hautes technologies. Aujourd’hui, la Chine pense qu’elle n’a plus besoin de nous et qu’elle peut elle-même acquérir les technologies qui lui manquent. Elle cherchera à les acquérir par d’autres moyens, attirer les cerveaux, en achetant les cerveaux chinois ou étrangers, en volant de la technologie là où il est possible de la voler et en augmentant son autonomie scientifique et technologique à travers un investissement massif en recherche et développement. Pour l’heure, les succès chinois dans ce domaine sont inégaux. On voit bien que dans le domaine des semi-conducteurs ou des réacteurs, ils n’en sont pas encore là. Mais cette autonomisation va se poursuivre.
Comment voyez-vous le XXème congrès du PCC à l’automne ?
Je le vois se profiler derrière un épais brouillard où il reste néanmoins une figure tutélaire qui est celle de Xi Jinping. Il va se succéder à lui-même. On voit mal qui pourrait le mettre en danger. Je sais qu’il y a des critiques contre lui qui se précisent et qui s’affirment et qu’il est davantage contesté qu’il a pu l’être avant. Que la gestion de la pandémie à Shanghai, Pékin et ailleurs ne l’aide pas beaucoup. Et même clairement le dessert. Les tensions avec l’Occident sont, elles aussi, un problème, tout comme son alignement avec la Russie qui est un sujet de discussion. Plus largement, le durcissement du régime ainsi que la place plus réduite du secteur privé, tous ces sujets font débat. L’avenir à long terme du régime semble s’obscurcir quelque peu. Mais il y a là une vraie contradiction. Celle de continuer de s’appuyer sur le secteur privé comme principal moteur de la croissance et donc de laisser une plus grande autonomie aux chefs d’entreprises privées, alors que cette autonomie représente un danger politique pour le régime. Nous avons vu que Xi Jinping a réagi à ce phénomène en rappelant à l’ordre des figures importantes du secteur privé comme Jack Ma. Lors de ce XXème Congrès, Xi Jinping va probablement promouvoir certains de ses poulains mais je ne pense pas qu’il choisira un successeur. Ce serait une erreur de sa part de le faire et il va plutôt mettre en compétition un certain nombre de responsables de la sixième génération.
Considérerez-vous que le régime chinois est désormais en bout de course ?
Je ne le pense pas. Évidemment, je comprends bien la question. Il y a là une certaine paranoïa croissante du régime. La mise au pas de Hong Kong est à la fois une manifestation de sa puissance mais aussi un aveu de faiblesse, car considérer Hong Kong comme une base de subversion montre bien que ce régime n’est pas très sûr de son avenir, que la moindre critique est considérée comme une menace pour sa stabilité. Mais d’un autre côté, je vois mal là encore les forces qui pourraient déstabiliser ce régime et proposer une alternative démocratique. La structure du parti, son influence sur la société et son fonctionnement sont tels que le régime et la société de la République populaire se sont soviétisés, favorisant l’apparition d’un nouvel homo sovieticus qui aura du mal à évoluer vers autre chose. Dis autrement, il y a depuis soixante-dix ans un tel déficit de culture démocratique qu’avant que ce régime se démocratise, il se passera encore pas mal de temps.
Propos recueillis par Pierre-Antoine Donnet

À lire

Jean-Pierre Cabestan, Demain la Chine : guerre ou paix, , Gallimard, 288 pages, 2021.

Couverture du livre "Demain la Chine : guerre ou paix ?" de Jean-Pierre Cabestan, Gallimard. (Source : Les Échos)
Couverture du livre "Demain la Chine : guerre ou paix ?" de Jean-Pierre Cabestan, Gallimard. (Source : Les Échos)

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A propos de l'auteur
Ancien journaliste à l'AFP, Pierre-Antoine Donnet est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages consacrés à la Chine, au Japon, au Tibet, à l'Inde et aux grands défis asiatiques. En 2020, cet ancien correspondant à Pékin a publié "Le leadership mondial en question, L'affrontement entre la Chine et les États-Unis" aux Éditions de l'Aube. Il est aussi l'auteur de "Tibet mort ou vif", paru chez Gallimard en 1990 et réédité en 2019 dans une version mise à jour et augmentée. Après "Chine, le grand prédateur", paru en 2021 aux Éditions de l'Aube, il a dirigé fin 2022 l'ouvrage collectif "Le Dossier chinois" (Cherche Midi), puis début 2023 "Confucius aujourd'hui, un héritage universaliste" (L'Aube).