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Le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre indien Narendra Modi dans l'État du Gujarat en Inde en 2014. (Source :SCMP)
Le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre indien Narendra Modi dans l'État du Gujarat en Inde en 2014. (Source :SCMP)
Bloquez les dates ! Asialyst vous offre une rentrée 2019 pleine de conférences, de rencontres et de débats. De l’Islam en Asie aux 70 ans de la Chine populaire, en passant par l’Inde de Modi.

3 conférences sur la place de l’Islam en Asie

Contrairement aux idées reçues, la grande majorité des musulmans ne vivent pas dans les pays arabes, mais en Asie. Selon une étude du Pew Research Forum publiée en 2011, le continent rassemble aujourd’hui plus de 62% des fidèles. Ils sont 200 millions en Indonésie, pays qui compte le plus de musulmans au monde et qui sera détrôné par… l’Inde en 2050. Et pourtant, ces musulmans qualifiés parfois de « périphériques » sont souvent absents de la littérature consacrée à l’Islam et dans la sphère médiatique française.
Cet Islam ou plutôt « ces Islams » d’Asie n’échappent pas aux grandes questions d’actualité. Comment se fondent-ils dans la démocratie ? Comment s’adaptent-t-ils au gigantesque essor économique des pays asiatiques ? Pourquoi certaines minorités musulmanes sont-elles persécutées en Chine, en Inde ou en Birmanie ? Doit-on s’alarmer de la menace terroriste aux Philippines, en Indonésie ou au Sri Lanka ? L’Inalco et Asialyst propose de revenir sur les grands défis rencontrés par les Musulmans d’Asie à travers un cycle de 3 conférences animées par des chercheurs et des journalistes spécialistes des pays étudiés.

Voir les podcasts des deux premières conférences : « Islam en Asie : quelles gouvernances politiques ? » et « Islam en Asie : quel avenir pour les minorités musulmanes ? »

Mardi 4 février à 18h30 à l’Inalco Paris :
« Islam en Asie : contextes et filières du djihadisme »
Les attentats du 21 avril dernier au Sri Lanka, comme ceux de l’année précédente à Surabaya en Indonésie ou encore le siège de la ville de Marawi aux Philippines en 2017, ont rappelé que l’Asie, au Sud et au Sud-est en particulier, est régulièrement le théâtre d’actes terroristes perpétrés au nom de l’islam. Mais quelles sont aujourd’hui la place et les modalités d’expression du djihadisme dans la région ? Comment comprendre la stratégie de Daech, en perte de vitesse au Proche-Orient, dans cette partie du monde ?
Le phénomène n’est ni nouveau, ni homogène. De l’organisation philippine Abu Sayyaf à la Jemaah Ansharut Tauhid en Indonésie, la région est depuis plusieurs décennies le théâtre de mobilisations violentes dont les stratégies et revendications sont diversifiées. Certaines organisations privilégient des activités proches de la criminalité organisée, tandis que d’autres revendiquent un agenda politique global.
Il faut également se garder de considérer l’ensemble de ces réseaux comme l’émanation d’une nébuleuse djihadiste mondialisée, et revenir aux fondements de mouvements violents qui ancrent leurs revendications et ressorts de mobilisation dans des trajectoires historiques et frustrations localisées.
Enfin, c’est aussi dans l’action d’organisations islamiques, fortement ancrées dans la vie politique et sociale de la région, que les Etats et sociétés sud-est asiatiques puisent leur résilience face aux tentatives de déstabilisation djihadistes. C’est en particulier le cas en Indonésie, où les organisations Nahdlatul Ulama et Muhammadiyah contribuent à la mise en œuvre de programmes de prévention de la violence et de déradicalisation.
Intervenants :
Delphine Allès, professeure de Science politique et directrice de la filière Relations internationales de l’Inalco, chercheuse au Centre Asie du Sud-Est (CASE)
Juliette Loesch, chargée de mission Asie du Sud-Est à la DGRIS, spécialiste des Philippines.
Charlotte Thomas, chercheure spécialiste de la minorité musulmane en Inde, directrice du programme Asie du Sud du réseau de chercheurs et chercheuses NORIA.
Modérateur :
Baptiste Fallevoz, chroniqueur et rédacteur en chef à France 24, journaliste à Asialyst et ancien correspondant en Chine.
L’entrée est gratuite. La conférence n’aura pas lieu le 21 novembre, comme annoncé précédemment, mais le mardi 4 février de 19h à 21h dans l’auditorium de l’Institut des Langues et Civilisations Orientales (Inalco), 65 rue des Grands Moulins, Paris XIIIème, métro Bibliothèque. Les inscriptions seront ouvertes au mois de janvier.

3 conférences sur les 70 ans de la Chine populaire

Mercredi 20 novembre à 18h30 à l’auditorium du Musée Guimet:
« Voyage dans l’histoire de la Chine populaire à travers la bande dessinée avec deux géants du roman graphique chinois »
Rencontre-débat avec Li Kunwu et Chongrui Nie
Les deux artistes présentent plusieurs points communs. Agés de 64 ans pour Li Kunwu et de 76 ans pour Nie Chongrui, tous deux autodidactes, ils ont vécu l’ensemble des bouleversements de la Chine moderne. Tous deux ont commencé « à la base » dans des conditions difficiles, le premier comme simple soldat, le second comme ouvrier dans une usine d’armement. Il leur a fallu attendre de nombreuses années avant qu’ils puissent développer leurs talents artistiques et en faire leur carrière. Leurs parcours personnels et professionnels ont ainsi été profondément affectés par les soubresauts de l’évolution de la Chine, de la Révolution culturelle à la modernisation du pays. Autant d’événements qui se retrouvent dans leurs œuvres maîtresses : Une vie chinoise de Li Kunwu, autobiographie en plus de 700 pages de bande dessinée, et Au loin, une montagne…, gros album de 260 pages de Chongrui Nie centré sur divers épisodes clés de sa vie, dont la Révolution culturelle, passés dans les montagnes du Shanxi. La « Grande Histoire » y est donc évoquée en bande dessinée via le prisme de deux parcours singuliers.
Sur un point au moins, les deux hommes diffèrent profondément : leur style. Les dessins de Chongrui Nie se caractérisent par une multitude de petits traits et hachures évoquant les eaux fortes, tandis que Li Kunwu, par le prisme d’un regard singulier, hérité de l’étude de la balistique quand il était militaire, donne à voir des perspectives insolites dans leur armature d’encre noire.
Les deux artistes présenteront certaines de leurs œuvres. Li Kunwu déploiera notamment l’une de ses fresques les plus spectaculaires : Ruée dans les transports à la fête du printemps, haute de 70 cm de haut et longue de 21 mètres. Chongrui Nie exposera les plus belles planches de son dernier roman graphique.
Le débat sera modéré par Patrick de Jacquelot, ancien correspondant à New Delhi et journaliste à Asialyst où il tient la chronique BD « L’Asie dessinée ». Avec la participation de Joris Zylberman, rédacteur en chef d’Asialyst et ancien correspondant en Chine.
En partenariat avec l’agence Est-Ouest 371, qui représente Li Kunwu en Europe et organise ses expositions.
Jeudi 28 novembre à 19h à l’ENS Paris :
« 70 ans de Chine populaire : le défi hongkongais »
La Chine populaire a fêté le 1er octobre dernier ses 70 ans. Mais il y eut plus qu’une ombre au tableau : en parallèle des images impressionnantes du défilé militaire sur la place Tian’anmen, les télévisions du monde entier diffusaient les échauffourées à Hong Kong entre manifestants pro-démocratie et militants pro-Pékin. Cela fait plus de quatre mois que l’ancienne colonie britannique est secouée par un mouvement de contestation inédit dans sa forme : tout est parti du projet de loi d’extradition proposé par l’exécutif de Carrie Lam, autorisant notamment de soumettre les résidents hongkongais à la justice de Pékin, sous contrôle du Parti communiste. Parmi ceux qui battent le pavé, beaucoup étaient déjà dans la rue il y a cinq ans lorsque le « mouvement des parapluies » bloqua la cité durant trois mois et demi. Cette fois, la contestation dure plus longtemps : même si le projet de loi a fini par être définitivement enterré par Carrie Lam, les manifestants continuent de soutenir leurs revendications, dont le suffrage universel à Hong Kong, promis dans l’accord de rétrocession signé avec les Britanniques en 1984.
Comment évaluer la gestion de la crise politique à Hong Kong par le gouvernement de Pékin ? Quels sont les impacts de cette crise sur l’emprise du Parti communiste en Chine, sur le pouvoir de Xi Jinping, sa stratégie économique et sur le principe « un pays, deux systèmes » ? Quel est maintenant l’avenir pour Hong Kong ?
Intervenants :
Philippe Le Corre, chercheur à la Harvard Kennedy School & John Fairbank Center for Chinese Studies at Harvard University.
Michel Bonnin, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS).
Zhang Lun, professeur à l’université de Cergy-Pontoise.
Marc Julienne, chercheur à la Fondation pour Recherche Stratégique (FRS).
Tamara Lui, journaliste et présidente de l’association Chinois de France – Français de Chine.
Kenneth Yeung, doctorant en philosophie politique.
Modérateurs :
Joris Zylberman, rédacteur en chef d’Asialyst.com et ancien correspondant en Chine pour RFI et France 24.
Nathan Sperber, chercheur post-doctorant à l’Université Fudan à Shanghai.
La rencontre est d’accès gratuit mais l’inscription est obligatoire en cliquant ici. L’événement aura lieu le jeudi 28 novembre de 19h à 21h à l’ENS, 29 rue d’Ulm, amphi Jaurès, Paris 5ème, métro Place Monge ou RER Luxembourg.
Mardi 10 décembre à 18h30 à l’Inalco à Paris :
« Crise politique à Hong Kong : l’impasse, et après ? »
L’état d’urgence va-t-il être instauré à Hong Kong ? Carrie Lam restera-t-elle cheffe de l’exécutif hongkongais ? Les élections prévues pour 2020 au Conseil législatif, le parlement de la région administrative spéciale, seront-elles maintenues ? Les interrogations s’accumulent sur l’avenir proche de l’ancienne colonie britannique. Le dialogue de sourds entre les manifestants pro-démocratie et le gouvernement local, et à travers lui le pouvoir central à Pékin, est à son comble. Malgré le retrait définitif du projet de loi d’extradition par Carrie Lam le 4 septembre dernier, le mouvement de contestation se poursuit autour des autres revendications, dont l’instauration du suffrage universel.
Quelles sont la composition et l’évolution de la mobilisation actuelle ? Qu’est-ce que cela dit de l’identité politique de Hong Kong ? Que penser du comportement des élites hongkongaises dans cette crise ? Va-t-on vers un affaiblissement de la cité et un exode de sa jeunesse révoltée face à une lutte désespérée ? Comment se dessine le rapport de Hong Kong avec le continent chinois et le monde extérieur en général.
Intervenants :
Jean-Philippe Béja, directeur de recherche émérite au CNRS et chercheur au Centre d’études et de recherches internationales (CERI/Sciences Po).
Sebastian Veg, directeur d’études à l’EHESS et professeur honoraire à l’Université de Hong Kong (School of Humanities).
Jean-François Huchet, chercheur à la Fondation pour Recherche Stratégique (FRS).
Michel Bonnin, président de l’Inalco et ancien directeur directeur du Centre d’études français sur la Chine contemporaine (CEFC) à Hong Kong.
La rencontre est d’accès gratuit. Les inscriptions seront ouvertes prochainement. L’événement aura lieu le mardi 10 décembre de 18h30 à 20h30 à l’auditorium de l’Inalco, 65 rue des Grands Moulins, Paris 13ème, métro Bibliothèque.

« L’Asie dessinée » en vrai !

Mercredi 4 décembre à 18h30 à la Maison de la Chine à Paris :
« Voyage en BD en Asie du Sud et du Sud-Est »
Avec la liberté totale qu’offre aux créateurs la combinaison de récits et d’images, la bande dessinée contemporaine se révèle un moyen particulièrement séduisant d’explorer les réalités des pays lointains. Cette conférence de Patrick de Jacquelot, chroniqueur de « l’Asie dessinée » sur Asialyst, présentera en images de nombreuses BD historiques, sociologiques ou intimistes traitant de l’Inde et des Himalayas jusqu’à l’Indonésie, en passant par la Birmanie ou le Vietnam. Le tout dans des styles graphiques variés, réalisés tant par des artistes européens que par leurs homologues locaux.
Entrée : 10 euros. Réservation obligatoire. Pour s’inscrire, cliquez sur ce lien.

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A propos de l'auteur
Joris Zylberman est directeur de la publication et rédacteur en chef d'Asialyst. Il est aussi chef adjoint du service international de RFI. Ancien correspondant à Pékin et Shanghai pour RFI et France 24 (2005-2013), il est co-auteur des Nouveaux Communistes chinois (avec Mathieu Duchâtel, Armand Colin, 2012) et co-réalisateur du documentaire “La Chine et nous : 50 ans de passion” (avec Olivier Horn, France 3, 2013).