Bouclier antimissile coréen, réconciliation nationale birmane et starlette pakistanaise
Asie du Nord-Est
L’opinion coréenne elle-même est divisée sur la mise en place du THAAD. « Les habitants de Seongju [où le bouclier doit être installé] tentent de bloquer le déploiement, » précise Oh Young-jin. Le Premier ministre et le ministre de la Défense s’y sont rendus le 15 juillet pour calmer la population. Un déplacement officiel mouvementé raconté par le Hankyoreh. Le chef du gouvernement s’y est excusé de « ne pas avoir pu leur dire plus tôt » que les engins américain s’installeraient dans la ville. Une phrase qui n’a fait qu’attiser la colère des manifestants. La foule a lancé des oeufs sur les deux ministres qui ont été rapidement évacués.
Alors que les tensions entre Tokyo et Pékin autour des questions historiques s’étaient quelque peu apaisées, de nouvelles crispations étaient apparues au lendemain du verdict de la Cour permanente d’arbitrage de La Haye. La Chine accuse le Japon d’avoir cherché à manipuler le verdict en choisissant sciemment les juges (nommés par un juge Japonais, ndlr). Côté japonais, le ministre des Affaires étrangères Fumio Kishida a déclaré que la réponse de la Chine à la Cour était « une bravade à la règle de droit de la communauté internationale ». Dans ces circonstances, Abe aurait peu à gagner à se braquer sur la question du litige en mer de Chine méridionale, analyse le Japan Times. Mieux vaut ainsi se concentrer sur le terrain économique, qui lie fortement le Japon à la Chine. Dans le même temps, la Chine se prépare à effectuer trois jours de manœuvres militaires en mer de Chine méridionale, du 19 au 21 juillet, rapporte China News Asia, dans une volonté d’affirmer sa souveraineté.
Ils sont d’autant plus alarmés qu’un rapprochement très probable entre la Chine et le Royaume-Uni affaibli par le Brexit, nuirait particulièrement à l’autonomie de Hong Kong, jusqu’alors protégée par la Couronne. Boris Jonhson, le nouveau ministre des Affaires étrangères britannique, a à plusieurs reprises publiquement appelé à des liens économiques plus forts avec la Chine, rappelle le South China Morning Post.
Asie du Sud-Est
Il faut dire que certains groupes membres de l’UNFC entretiennent actuellement un conflit ouvert avec l’armée régulière birmane – la Myanmar National Democratic Alliance Army (MNDAA ou groupe armé Kokang), la Ta’ang National Liberation Army et l’Arakan Army – de même qu’un puissant groupe non-membre de l’UNFC – l’United Wa State Army. Or le gouvernement de Nay Pyi Taw et l’UNFC se sont accordés pour estimer « l’arrêt des offensives armées dans les Etats ethniques » comme « une étape importante du processus de paix », sans quoi ce dernier ne pourra se dérouler correctement.
Aung San Suu Kyi et Khu Oo Reh ont d’ailleurs déterminé que la paix en Birmanie ne pourra être assurée qu’en transformant le pays en une véritable « Union fédérale » – « un fédéralisme à la birmane », commente le Myanmar Times
Le régime militaire appelle les Thaïlandais à ne pas comparer les événements en Turquie au coup d’Etat du 22 mai 2014, tant les « contextes politiques des deux nations sont entièrement différents ». Le colonel Winthai, affirme au Bangkok Post : « Je pense que la plupart des gens peuvent dire quelles sont les intentions des critiques. Je pense aussi que la plupart des gens dans le pays et ailleurs savent ce que nous avons traversé et que notre situation est différente de celles des autres pays. Cependant, certains l’ont peut-être oublié. » Même son de cloche du côté de Prayuth Chan-ocha, de retour de son voyage en Mongolie, qui rappelle que le gouvernement précédent « ne fonctionnait pas ».
Les douanes vietnamiennes procurent désormais un « visa séparé » aux ressortissants chinois porteurs dudit passeport. « Cela permet aux autorités [nationales] de ne pas tamponner directement le document, et donc de souligner la réticence de Hanoï à reconnaître la « ligne en neuf traits » sous quelque forme que ce soit », explique le vice-président du Conseil populaire de la province de Quang Ninh (au nord du pays). Certains douaniers ont même confisqué à des touristes chinois plusieurs cartes de leur pays d’origine faisant figurer la « ligne en neuf traits », rapporte The Inquirer.
Asie du Sud
« Personne ne nous écoutera tant que nous ne nous corrigerons pas », explique un ancien ambassadeur pakistanais aux Etats-Unis avant d’ajouter : « Nous devons nous montrer sérieux et dignes de confiance. » D’après lui, la communauté internationale ne se fait pas suffisamment l’écho de l’enjeu cachemiri non pas par « hostilité » au Cachemire lui-même, mais au Pakistan, considéré comme « le principal porte-parole de la cause cachemirie ». Parmi les principales recommandations de la table ronde, on trouve : une meilleure implication des jeunes Pakistanais sur le dossier du Cachemire, une plus vaste recherche d’interlocuteurs en Inde (c’est-à-dire au-delà du gouvernement de New Delhi), ainsi qu’une utilisation plus poussée des réseaux sociaux pour couvrir les événements. Pour mieux comprendre la situation au Cachemire, relire notre temps fort en cartes et infographies : Cachemire : l’éternel statu quo ?.
L’occasion pour Kamal Siddiqi de dénoncer un système qui « abuse et maltraite les innocents ». Un système dans lequel la Cour tribale, ou Jirga, joue un rôle important. Cette Cour, contrôlée par quelques figures d’autorité locales et autres personnes d’influences, dispense sa propre forme de justice en parallèle du système judiciaire pakistanais. Une Cour qui émet un jugement rapide, contrairement au système judiciaire officiel, et dont les verdicts sont parfois discutables voir cruels, tel que faire marcher un homme sur des charbons ardents pour prouver son innocence. Pour l’éditorialiste, le crime de Qandeel, s’il en est un, est d’avoir tenté de franchir la limite imposée aux femmes pakistanaises par la Jirga avec ses déclarations et ses vidéos.
Les meurtres pour défendre l’honneur ont grimpé ces dernières années, rappelle l’éditorialiste. En 2015, plus de 1 000 hommes et femmes ont été tués pour cette raison. Cette année, la situation semble déjà s’aggraver. Un constat que partage Sandipan Sharma, dans un article du Firstpost, qui évoque les mêmes problèmes en Inde. De son côté, le père de la victime a déposé plainte contre ses fils et a juré de ne jamais leur pardonner la mort de Qandeel. Un point important puisqu’au Pakistan, le père de la victime a le droit de pardonner aux meurtriers. Une ironie sans fin.
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