Revue de presse Corée du Sud - 18 juillet 2016

Corée : à quoi sert le THAAD ?

L'éditorialiste du Korea Times s'interroge sur la véritable utilité du bouclier antimissile : protection des civils ou des force américaines en Corée ? Copie d'écran du Korea Times, le 18 juillet 2016.
L'éditorialiste du Korea Times s'interroge sur la véritable utilité du bouclier antimissile : protection des civils ou des force américaines en Corée ? Copie d'écran du Korea Times, le 18 juillet 2016.
Korea Times – C’est la question qui fâche. L’éditorialiste du Korea Times Oh Young-jin a demandé au ministre sud-coréen de la Défense d’imaginer un scénario catastrophe. « Il ne reste qu’un missile THAAD pour deux missiles nord-coréens. » Un dirigé vers des civils, et l’autre vers une base américaine. « Quelle cible serait prioritaire ? » Pas de réponse franche, l’homme d’État a esquivé la question. Pourtant, selon Oh Young-jin, cette attitude permet d’y voir plus clair : « Le THAAD ne servira pas à la protection des civils mais des militaires, et plus précisément, des militaires américains. » Un choix stratégique difficile qui ne plaît pas à tout le monde, comme le rappelle le journaliste. La Chine, « premier partenaire commercial de la Corée », promet des sanctions contre le bouclier antimissile. La relation entre les deux États est selon lui « en lambeaux ».

L’opinion coréenne elle-même est divisée sur la mise en place du THAAD. « Les habitants de Seongju [où le bouclier doit être installé] tentent de bloquer le déploiement, » précise Oh Young-jin. Le Premier ministre et le ministre de la Défense s’y sont rendus le 15 juillet pour calmer la population. Un déplacement officiel mouvementé raconté par le Hankyoreh. Le chef du gouvernement s’y est excusé de « ne pas avoir pu leur dire plus tôt » que les engins américain s’installeraient dans la ville. Une phrase qui n’a fait qu’attiser la colère des manifestants. La foule a lancé des oeufs sur les deux ministres qui ont été rapidement évacués.

Soutenez-nous !

Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.

Faire un don
[asl-front-abonnez-vous]
[asl-front-abonnez-vous]