Pakistan : émoi après le meurtre de la starlette Qandeel Baloch
L’occasion pour Kamal Siddiqi de dénoncer un système qui « abuse et maltraite les innocents ». Un système dans lequel la Cour tribale, ou Jirga, joue un rôle important. Cette Cour, contrôlée par quelques figures d’autorité locales et autres personnes d’influences, dispense sa propre forme de justice en parallèle du système judiciaire pakistanais. Une Cour qui émet un jugement rapide, contrairement au système judiciaire officiel, et dont les verdicts sont parfois discutables voir cruels, tel que faire marcher un homme sur des charbons ardents pour prouver son innocence. Pour l’éditorialiste, le crime de Qandeel, s’il en est un, est d’avoir tenté de franchir la limite imposée aux femmes pakistanaises par la Jirga avec ses déclarations et ses vidéos.
Les meurtres pour défendre l’honneur ont grimpé ces dernières années, rappelle l’éditorialiste. En 2015, plus de 1 000 hommes et femmes ont été tués pour cette raison. Cette année, la situation semble déjà s’aggraver. Un constat que partage Sandipan Sharma, dans un article du Firstpost, qui évoque les mêmes problèmes en Inde. De son côté, le père de la victime a déposé plainte contre ses fils et a juré de ne jamais leur pardonner la mort de Qandeel. Un point important puisqu’au Pakistan, le père de la victime a le droit de pardonner aux meurtriers. Une ironie sans fin.
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