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Trump l'a répété sans relâche pendant la campagne présidentielle américaine : contrairement à lui, Joe Biden est "faible sur la Chine". Pour Taïwan, l'élection du démocrate serait donc catastrophique : fini le soutien ferme de Washington à Taipei, ce serait le retour des compromissions américaines sur l'ancienne Formose pour obtenir de la Chine une coopération sur l'action climatique. Taïwan doit-elle regretter l'ère Trump ? Pas sûr, montre dans cette tribune le chercheur Jean-Yves Heurtebise.
En septembre 2019, la Chine avait paru réussir à "isoler" Taïwan, tant le nombre de ses alliés s'était réduit. Mais l'impression était superficielle : des multiples visites de ministres américains à celle du président du Sénat tchèque, c'est un paysage nouveau des relations quasi-diplomatiques de Taïwan avec les pays de l'OCDE qui se dessine.
Là où la nouvelle loi de sécurité nationale à Hong Kong peut inquiéter à Taïwan, c'est qu'elle révèle que la Chine est désormais sur le pied de guerre et que la victoire idéologique du Parti doit primer sur toute autre considération d'intérêt économique ou de respect international.
Ce vendredi 19 juin, la Chine a libéré dix soldats indiens capturés après l’accrochage meurtrier dans l’Himalaya. Le fruit de discussions entre les deux pays destinées à calmer les tensions, vives après un corps-à-corps d’une extrême violence. Malgré le choc des nationalismes, un embrasement entre les deux puissances du continent asiatique est peu probable à cause de son coût économique, souligne le chercheur Jean-Yves Heurtebise dans cette tribune.
Deux pays ont su tirer profit de la guerre commerciale sino-américaine : Taïwan et le Vietnam. Or, ce sont les deux mêmes qui ont su le mieux gérer la crise du coronavirus en Asie. Malgré des régimes politiques complètement différents, ils ont en commun une suspicion très forte envers la Chine populaire, perçue comme une menace à leur souveraineté. Ce sont les deux pays d'Asie de l'Est les plus à la pointe d'une "dé-sino-mondialisation", souligne le chercheur Jean-Yves Heurtebise dans cette tribune. Soit un "découplage" avec la Chine qui semble aussi impossible à mettre à œuvre au niveau industriel que nécessaire au niveau politique.
Taïwan, souvent présentée comme modèle dans la gestion de l'épidémie de coronavirus, doit désormais faire face au retour de ses ressortissants ayant séjourné dans des pays à risque. Quels enseignements tirer de l’expérience taïwanaise sur le plan national comme international ?