Ambitions de Xi Jinping, conférence de Panglong et Daech derrière Quetta
Asie du Nord-Est
S’il choisit de se maintenir au pouvoir, Xi Jinping rompra une règle non-officielle mise en place par Deng Xiaoping. Car en acceptant de se retirer au bout de 10 ans, chaque Secrétaire général du parti doit assurer une transition « douce » du pouvoir et permettre à chaque faction de dominer le Parti à différentes périodes, tout en évitant qu’un « despote » n’émerge… Pour appuyer sa décision, Xi pourrait compter sur ses alliés, qui défendraient ses objectifs de « renaissance nationale » – poursuivre ses réformes d’ampleur, conduire sa politique étrangère « affirmée » en mer de Chine du Sud, et tenir sa promesse de doubler le revenu par tête entre 2010 et 2020. Sans oublier le prestige historique : 2021 sera l’année du centenaire de la naissance du Parti ; Xi souhaitera sans doute y figurer comme le leader incontesté de la Chine – et non comme un « canard boîteux » à l’instar des présidents américains sans perspective en fin de second mandat.
Selon une déclaration du ministère japonais des Affaires étrangères, Fumio Kishida a accusé la Chine d’essayer de « faire basculer unilatéralement le statu quo. ». Après leur entretien, l’ambassadeur chinois a quant à lui rapporté ses propos avec Kishida aux journalistes : il est « naturel » que des navires chinois opèrent dans ces eaux puisque ces îles font « partie intégrante » du territoire chinois. Il a également déclaré au ministre japonais que ce litige territorial devait être résolu diplomatiquement.
Les îles Senkaku / Diaoyu sont administrées par Tokyo mais revendiquées par Pékin. Le ballet diplomatique autour des incursions chinoises en mer de Chine de l’Est s’inscrit dans une période de forte pression exercée par le Japon. Le gouvernement chinois ayant rejeté le verdict de la Cour permanente d’arbitrage de La Haye sur les litiges territoriaux entre la Chine et les Philippines en mer de Chine du Sud (voir notre revue de presse du 15 juillet), le gouvernement japonais a décidé de faire sur la pression la Chine afin d’aider son partenaire philippin. Pékin avait cependant accusé Tokyo de s’ingérer dans des affaires qui ne sont pas de son ressort.
Asie du Sud-Est
Avec la réconciliation nationale en ligne de mire, la Conférence de Panglong permettra la tenue de discussions entre le gouvernement, l’armée (Tatmadaw) et les groupes ethniques armés. Initialement, le Tatmadaw refusait la présence de trois groupes armés autour de la table des négociations s’ils n’avaient pas rendu les armes avant l’ouverture de la conférence : l’Armée de l’alliance démocratique nationale du Myanmar, l’armée Ta’ang de Libération nationale et l’armée de l’Arakan, (voir notre revue de presse du 1er août). Il est depuis revenu sur ses positions : « Durant des années, la réputation et l’image de l’armée concernant les droits de l’homme ont été ternies. Mais je pense qu’en coopérant avec la Conseillère d’Etat [Aung San Suu Kyi] et en promouvant son agenda de paix, elle veut redorer son image », a analysé U Than Soe Naing, un chroniqueur politique.
Selon les observateurs, c’est le désir de stabilité politique après un cycle infernal de coups d’Etat et de climat de guerre civile ces dernières décennies, qui ont permis la victoire de la nouvelle Constitution avec 61% sur 94% des votes dépouillés. Les détracteurs avaient pourtant dénoncé le projet de Loi fondamentale comme anti-démocratique, à cause de la nomination du Sénat par l’armée et du droit de veto des militaires sur les élus.
En revanche, le nouveau parti de Mahathir suscite d’ores et déjà les critiques, notamment du Malaysian Chinese Association (MCA), alliée de l’UMNO. Le PBM se présentant comme un parti ethnique, seuls les Bumiputeras, terme signifiant « fils du sol » employé pour désigner les Malais et les ethnies indigènes, peuvent y adhérer. Le MCA considère donc que sa création alimente les tensions raciales, dans un pays multiethnique composé de Malais, de Chinois et d’Indiens. Pour Syed Saddiq Syed Abdul Rahman, membre fondateur du PBM, l’a défendu : « Ce parti, bien qu’étant un parti bumiputera, défendra tous les Malaisiens lorsqu’il s’agira de propositions de réformes. Ce parti sera un parti bumiputera axé sur la réforme. » A (re)lire, notre temps fort : « Malaisie : équilibre précaire ».
Asie du Sud
Les autorités pakistanaises pensent que les deux attaques étaient liées. Le corps de Bilal Anwar Kasi avait en effet été emmené à l’hôpital civil visé par l’attentat, suivi d’un grand nombre de collègues, de proches, photographes et cameramen. 50 des 70 morts étaient des avocats et 2 des cameramen. Parmi eux, l’ancien président de la BBA, Baz Muhammad Kakar et le vice-président de l’Association du Barreau de la Cour suprême Syed Qahir Shah sont notamment décédés.
Les renseignements indiens ne s’attendaient pas à ce que sa mort entraîne une telle vague de protestations et de violences, commente le quotidien. Depuis l’exécution du militant de 22 ans le 8 juillet dernier, 56 personnes ont trouvé la mort et près de 4 000 ont été blessées dans les affrontements. Il s’agit pourtant du signe qu’une « nouvelle génération » a acquis un « rôle central » dans la vallée du Cachemire. Une génération « organisée, connectée, sans peur », comme la qualifie le journal.
Pour l’Indian Express, la faute en incombe au gouvernement, accusé de « gérer » le problème du Cachemire plutôt que de véritablement le « régler ». Cela fait cinq ans que le dialogue politique « piétine » avec Islamabad et avec le Cachemire. Le renforcement des mesures sécuritaires dans la région et l’alliance du Jammu and Kashmir Peoples Democratic Party (PDP) avec le parti nationaliste hindou de Narendra Modi (2014) auront fini de « pousser la jeunesse à bout », conclut le journal.
Au total, 51 personnes sont suspectées de radicalisation, les 13 restantes ayant disparu ces dernières années dans différentes régions du Bangladesh. Le Bataillon d’Action Rapide (RAB), unité d’élite anti-terroriste et anti-crime de la police bangladaise, a lui publié hier soir lundi 8 août une liste de 70 disparus accompagnée de leurs adresses et photographies. Il s’agit de la 3ème liste publiée par le RAB. La première dénombrait alors 262 individus et la seconde 68. La plupart des 70 Bangladais de cette 3ème liste fait partie des 51 individus suspectés de radicalisation par la police. Ces listes de suspects font suite aux récentes attaques ayant eu lieu dans le pays (voir notre revue de presse du 4 juillet et notre revue de presse du 7 juillet).
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