Attentat de Nice vu d'Asie, mer de Chine du Sud et soutien pakistanais aux Taliban
L'attentat de Nice vu d'Asie
Les chefs d’Etat et de gouvernement asiatiques se sont ainsi succédé en marge du sommet pour exprimer leurs condoléances. Parmi eux, le premier ministre nippon Shinzo Abe a dénoncé « la lâcheté du terrorisme qui, parce qu’il touche des personnes innocentes, est inexcusable ». La présidente sud-coréenne Park Geun-hye a également qualifié l’attentat de Nice d’acte « de haine », rapporte l’agence de presse Yonhap. Le premier ministre chinois Li Keqiang a quant à lui condamné « le terrorisme sous toutes ses formes », d’après des propos rapportés par l’agence de presse officielle Xinhua.
Hors du sommet Asie-Europe, le Premier ministre indien Narendra Modi, son homologue pakistanais Nawaz Sharif, le vice-président malaisien Ahmad Zahid Hamidi ainsi que le gouvernement indonésien, entre autres, ont exprimé leur solidarité et leur soutien à la France.
Mais alors, existe-t-il une meilleure façon d’éradiquer le terrorisme ? S’il est impossible de se débarrasser de la terreur en elle-même, Raghavan Jagannathan esquisse plusieurs pistes d’action à moyen et long terme. D’abord, réduire la couverture des attaques, qui constituent « l’oxygène » des terroristes. Ensuite, encourager les individus à informer les autorités de toute radicalisation touchant leur entourage car « les proches remarquent souvent un changement bien avant qu’un attentat ne soit perpétré ». A cela s’ajoute la nécessité de réduire la dépendance à la technologie en matière de renseignements, en accordant plus d’importance au renseignement humain. Raghavan Jagannathan dénonce également les « ralentissements » causés par le « politiquement correct » et certaines alliances diplomatiques, comme celle des Etats-Unis avec l’Arabie Saoudite et le Pakistan – que le journaliste décrit comme des « soutiens à l’islamisme et à la culture djihadiste ». Enfin, le journaliste conclut en incitant l’Occident à s’inspirer de l’Inde – c’est-à-dire à développer une « vision karmique » des conséquences du terrorisme, comme celles des « catastrophes naturelles ». Cela permettrait de lui accorder moins de crédit, et donc de le rendre moins attirant.
Asie du Nord-Est
Depuis, le gouvernement de Pékin s’est efforcé de discréditer l’instance judiciaire internationale et de rappeler que la Chine jouit de « droits historiques » dans la région. « Bien que la Chine soit grande, nous ne cèderons pas un centimètre de l’héritage légué par nos ancêtres », a ainsi déclaré le conseiller d’Etat Yang Jiechi cité par le China Daily. De son côté, le vice-ministre des Affaires étrangères Kong Xuanyou a affirmé que le sommet Asie-Europe – qui s’ouvre ce vendredi 15 juillet à Oulan Bator en présence du Premier ministre chinois Li Keqiang – ne constitue pas une « enceinte appropriée » pour discuter des conflits de souveraineté en mer de Chine du Sud. Pékin a toujours privilégié une approche bilatérale à un règlement multilatéral des différends. Le Premier ministre laotien, qui s’est entretenu avec Li Keqiang, a d’ailleurs déjà annoncé son soutien à la position chinoise, rapporte Channel News Asia.
D’après une source gouvernementale, l’Empereur a indiqué cette année qu’il ne garderait le trône que s’il pouvait « accomplir ses responsabilités cérémoniales », préférant abdiquer dans le cas contraire. Il s’est opposé à la proposition de l’Agence de la Maison Impériale de réduire ses prérogatives – qui étaient au nombre de 270 l’année dernière -, affirmant qu’il ne pourrait être un symbole de l’Etat s’il ne pouvait les accomplir. Des mesures avaient pourtant été mises en place à cet effet depuis 2009 étant donné son âge (82 ans).
Une révision de la législation de la Maison impériale est nécessaire afin que l’Empereur abdique et cède le trône à son fils tout en étant en vie. La loi ne prévoit en effet pour l’instant aucune abdication. Aucune succession d’un empereur vivant n’a ainsi eu lieu depuis 200 ans. Une révision avait déjà été envisagée par le gouvernement de Junichiro Koizumi concernant la succession par une personne de sexe masculin. L’ébauche de la révision devrait être rendue publique pour l’anniversaire de l’Empereur le 23 décembre prochain. Le Premier ministre Shinzo Abe n’a encore émis aucun commentaire à ce sujet.
Asie du Sud-Est
En trois années d’existence, l’organisation extrémiste bouddhiste a été accusée d’attiser un sentiment anti-musulman en proférant des discours de haine dans le pays. elle a également mené plusieurs protestations anti-musulmanes. Le ministre des Affaires religieuses a cependant averti le groupe que la nouvelle législation donnerait plus de pouvoir au gouvernement pour empêcher de telles incitations. « Nous sommes en train d’essayer de finaliser le projet de loi contre les discours de haine qui a impliqué la consultation des leaders de groupes et d’organisations interreligieux représentant chaque religion. »
Des charges pour diffamation pèsent déjà sur le moine Wirathu, leader et porte-voix très agressif de Ma Ba Tha, U Wirathu. D’après le Myanmar Times, Wirathu avait déjà été attaqué en justice par l’organisme caritatif Thet Daw Saunt pour avoir traité de « pute » le rapporteur des Nations Unies sur les droits de l’homme. Il a également accusé le Comité Sangha d’être sous l’influence d’un « gouvernement d’une dictatrice », faisant référence à Aung San Suu Kyi.
Si elle parait bien claire, la répudiation du Ma Ba Tha par le ministre des Affaires religieuses n’en est pas moins surprenante, commente le Myanmar Times. Thura U Aung Ko avait en effet déclaré dans une interview à Voice of America que les musulmans et hindous n’avaient pas le droit à une citoyenneté birmane complète.
Le ministre philippin des Affaires étangères, Perfecto Yasay, a néanmoins appelé à la « retenue » dans le cadre du forum Asie-Europe, qui s’est ouvert ce vendredi 15 juillet à Oulan Bator. Le Straits Times reprend ainsi la transcription de son discours fournie par Reuters : « Les Philippines s’engagent à une résolution pacifique des différends et continueront à inciter les parties concernées à apaiser les tensions régionales. » De son côté, le président philippin Rodrigo Duterte a demandé son prédécesseur Fidel Ramos (1992-1998) d’aider à ouvrir des pourparlers bilatéraux avec Pékin, rapporte le quotidien singapourien dans un second article. Mais l’ancien président a déclaré être trop âgé (88 ans) pour se lancer dans une telle entreprise…
La future formation, créée avec 3 anciens membres de la coalition UMNO (United Malays National Organisation), espère mobiliser les électeurs dans un contexte où les partis d’oppositions ne sont « pas si attractifs », juge Mahatir. Interrogé sur sa participation aux futures élections, l’ex-Premier ministre reste vague. L’homme politique a assuré qu’il « n’avait pas besoin de concourir » mais qu’il « jouera le rôle de leader, aussi bien dans le parti que dans la coalition ». « Je serai un membre fondateur, mais ça ne veut pas dire que je serai président ou Premier ministre », a-t-il précisé.
Asie du Sud
En août 2015, Hardik Patel avait mené des manifestations pour la mise en place de quota dans l’enseignement et l’administration pour la caste supérieure des Patels. Cette communauté voyait comme une injustice les quotas du même type réservées aux castes les plus basses. Son arrestation avait provoqué une vague d’émeutes où 12 personnes avaient trouvé la mort.
Rahmatullah Nabil s’était retiré en décembre dernier de la Direction nationale de la Sécurité afghane après s’être opposé aux efforts du président afghan Ashraf Ghani d’améliorer les relations du pays avec le Pakistan et d’inclure Islamabad dans les négociations de paix avec les Talibans. Il avait alors été fortement critiqué par le gouvernement pakistanais.
Une des lettres datant d’août 2014 et adressée par une section des services de renseignement militaire du Pakistan s’intitule « Arrangements concernant la sécurité des maisons et la protection des Talibans afghans et de leurs chefs ». Une autre datant de mars 2015 demande un envoi de membres de Haqqani à Nowshera, Mardan et Swabi, à la frontière de la province pakistanaise du Khyber Pakhtunkhwa. Une troisième datant de juillet 2014, intitulée « Attaques de l’aéroport de Kaboul et de l’émission des paiements », indique que 4 membres Haqqani seront payés 2,5 millions de roupies pakistanaises chacun pour « l’exécution réussie et complète de l’assaut ».
Les Talibans afghans avaient pourtant déclaré par le passé qu’ils n’avaient pas besoin de soutien extérieur dans leur luttre contre le gouvernement de Kaboul et ses alliés occidentaux, disposant déjà du « soutien de la population afghane ». Les autorités d’Islamabad nient depuis longtemps les accusations une aisde quelconque aux Talibans, arguant être aussi victime du terrorisme.
Le gouvernement bangladais, afin d’affirmer sa lutte contre les extrémistes religieux, a fait rédiger un nouveau sermon qui devra être diffusé dans les mosquées du pays. La Fondation islamique, considérée comme gardienne des mosquées et établissements religieux et dirigée par l’État, l’a publié vendredi. Celui-ci invoque des versets et traditions du prophète Mohammed critiquant l’extrémisme. Les partis islamiques, qui avaient fortement dénoncé l’attentat de Dacca et les attaques récentes sur les minorités, rejettent cependant cette régulation des sermons qu’ils considèrent comme « indésirable ».
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