Revue de presse Birmanie - 15 juillet 2016

Birmanie : le groupe extrémiste bouddhiste Ma Ba Tha encourt des "sanctions légales"

Le futur du groupe bouddhiste radical Ma Ba Tha restera incertain tant que leurs propos anti-musulmans incitant à la haine perdureront. Copie d'écran du Myanmar Times, le 15 juillet 2016.
Le futur du groupe bouddhiste radical Ma Ba Tha restera incertain tant que leurs propos anti-musulmans incitant à la haine perdureront. Copie d'écran du Myanmar Times, le 15 juillet 2016.
Myanmar Times – Le groupe extrémiste bouddhiste sera-t-il dissous prochainement ? « Le futur de Ma Ba Tha pourrait être incertain s’il diffuse des discours de haine créant des conflits interreligieux […] ou interraciaux. » C’est ce qu’à déclaré le ministre birman des Affaires religieuses, Thura U Aung Ko, hier jeudi 14 juillet à l’issue de deux jours de réunion avec les représentants des supérieurs bouddhistes. Le Comité Sangha Maha Nayaka, autorité de l’État bouddhiste, a désavoué Ma Ba Tha en maintenant son refus de le reconnaître comme un groupe officiel. Celui-ci avait clarifié son statut le 12 juillet en se déclarant « groupe de missionnaires religieux ».

En trois années d’existence, l’organisation extrémiste bouddhiste a été accusée d’attiser un sentiment anti-musulman en proférant des discours de haine dans le pays. elle a également mené plusieurs protestations anti-musulmanes. Le ministre des Affaires religieuses a cependant averti le groupe que la nouvelle législation donnerait plus de pouvoir au gouvernement pour empêcher de telles incitations. « Nous sommes en train d’essayer de finaliser le projet de loi contre les discours de haine qui a impliqué la consultation des leaders de groupes et d’organisations interreligieux représentant chaque religion. »

Des charges pour diffamation pèsent déjà sur le moine Wirathu, leader et porte-voix très agressif de Ma Ba Tha, U Wirathu. D’après le Myanmar Times, Wirathu avait déjà été attaqué en justice par l’organisme caritatif Thet Daw Saunt pour avoir traité de « pute » le rapporteur des Nations Unies sur les droits de l’homme. Il a également accusé le Comité Sangha d’être sous l’influence d’un « gouvernement d’une dictatrice », faisant référence à Aung San Suu Kyi.

Si elle parait bien claire, la répudiation du Ma Ba Tha par le ministre des Affaires religieuses n’en est pas moins surprenante, commente le Myanmar Times. Thura U Aung Ko avait en effet déclaré dans une interview à Voice of America que les musulmans et hindous n’avaient pas le droit à une citoyenneté birmane complète.

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