Revue de presse Inde - 15 juillet 2016

L'attentat de Nice vu d'Inde : l'échec de l'antiterrorisme en Occident

Quelles leçons tirer de l'attentat de Nice ? L'avis d'un journaliste indien. Copie d'écran du Firstpost, le 15 juillet 2016.
Quelles leçons tirer de l'attentat de Nice ? L'avis d'un journaliste indien. Copie d'écran du Firstpost, le 15 juillet 2016.
Firstpost – L’heure n’est pas seulement aux condoléances : elle est aussi à l’analyse. C’est en tout cas l’avis du journaliste Raghavan Jagannathan qui martèle dans le quotidien indien Firstpost : « L’attaque de Nice […] révèle l’échec de la stratégie antiterroriste occidentale. » Le papier s’ouvre sur quatre constats. Les deux premiers semblent convenus : « aucun Etat n’est à même d’éradiquer le terrorisme« , quelle que soit la sophistication de ses renseignements ; une attaque terroriste frappe toujours les esprits et impose des dépenses gouvernementales même en cas d’échec. Raghavan Jagannathan poursuit néanmoins avec un argument plus étonnant : les réponses « musclées » des Etats occidentaux pourraient rendre le terrorisme encore plus « attractif ». Il explique ainsi que des apprentis terroristes seraient plus tentés de perpétrer un attentat « en Amérique ou en Europe » où l’enjeu parait plus important qu’en Inde, par exemple – où la réalisation d’une telle attaque semble « plus simple » et où l’opinion publique n’est pas aussi « obsédée » par la terreur. Enfin, Raghavan Jagannathan conclut sa liste de constats en affirmant que les réseaux sociaux jouent un rôle crucial dans la radicalisation.

Mais alors, existe-t-il une meilleure façon d’éradiquer le terrorisme ? S’il est impossible de se débarrasser de la terreur en elle-même, Raghavan Jagannathan esquisse plusieurs pistes d’action à moyen et long terme. D’abord, réduire la couverture des attaques, qui constituent « l’oxygène » des terroristes. Ensuite, encourager les individus à informer les autorités de toute radicalisation touchant leur entourage car « les proches remarquent souvent un changement bien avant qu’un attentat ne soit perpétré ». A cela s’ajoute la nécessité de réduire la dépendance à la technologie en matière de renseignements, en accordant plus d’importance au renseignement humain. Raghavan Jagannathan dénonce également les « ralentissements » causés par le « politiquement correct » et certaines alliances diplomatiques, comme celle des Etats-Unis avec l’Arabie Saoudite et le Pakistan – que le journaliste décrit comme des « soutiens à l’islamisme et à la culture djihadiste ». Enfin, le journaliste conclut en incitant l’Occident à s’inspirer de l’Inde – c’est-à-dire à développer une « vision karmique » des conséquences du terrorisme, comme celles des « catastrophes naturelles ». Cela permettrait de lui accorder moins de crédit, et donc de le rendre moins attirant.

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