Dilnur Reyhan : "Sur les Ouïghours, la Chine achète des négationnistes en Occident"
Entretien
Dilnur Reyhan est docteure en sociologie, enseignante à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) et à l’École des Mines-Télécom. Elle est directrice de publication de la revue bilingue Regard sur les Ouïghour-e-s. Son domaine de recherche est principalement l’identité et le nationalisme dans la diaspora ouïghoure, mais aussi les études de genre chez les Ouïghours.
Dilnur Reyhan est aussi présidente de l’Institut ouïghour d’Europe, une association loi 1901 créée en janvier 2019 et dont la mission est « représenter les Ouïghours non seulement en France mais aussi dans le reste de l’Europe », selon le site de l’association. Parmi ses activités, les formations linguistiques et culturelles, les aides administratives et à l’orientation universitaire ou encore la défense des droits des femmes ouïghoures. Les Ouïghours, poursuit, le site de l’institut, sont certes une « communauté numériquement mince en Europe », composée d’environ 10 000 personnes dont 10 % en France, mais ils forment une « nouvelle communauté européenne qui commence à s’agrandir ». L’institut se veut donc une « structure laïque qui soit capable d’aider à leur intégration et leur future contribution pour le développement de l’Europe ».
En 2020, le combat de Dilnur Reyhan a gagné subitement en notoriété. Aux côtés de l’eurodéputé Raphaël Glucksmann qui l’a contactée en 2019, elle est devenue le porte-voix des Ouïghours en France. Elle mène des campagnes d’information et de sensibilisation virales sur les réseaux sociaux, elle encourage les rescapés des camps chinois à témoigner et traduit leurs récits de survivants.
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