Coronavirus : comment la Russie a changé de stratégie sur la pandémie

Contexte
La Russie est trop souvent limitée à son versant européen. Pourtant, par sa géographie, elle est profondément eurasiatique. Si son cœur historique et politique est à l’Ouest, avec Moscou et Saint-Pétersbourg, il y aussi tout ce qui se trouve au-delà de l’Oural. Ce qu’on appelle Asie du Nord, regroupant les régions de l’Oural, de la Sibérie, de l’Extrême-Orient russe. Bien sûr, on ne peut pas diviser artificiellement le pays, entre une Russie européenne et une Russie asiatique : les grandes décisions, y compris dans la lutte contre le Covid-19, sont prises au Kremlin. Mais comme l’a rappelé le président Vladimir Poutine lors d’un discours à l’Assemblée fédérale, le 12 décembre 2013 à Moscou, l’Extrême-Orient russe est une « une priorité nationale pour tout le XXIème siècle ».
Au début de sa carrière politique, Vladimir Poutine aimait à mettre en avant son admiration pour Pierre le Grand, ce tsar russe qui a fait de la Russie une puissance culturellement européenne. Mais aujourd’hui, à bien des égards, le Kremlin a compris que l’avenir du monde était diplomatiquement, économiquement, en Asie. Et, comme Pierre le Grand avant lui, l’actuel président russe oriente son pays par sa diplomatie et son commerce vers ce nouveau centre de gravité du monde. Avec une pandémie qui a commencé aux portes de la Russie, chez le grand voisin chinois, ce voisinage asiatique prend une importance encore plus grande en ce début d’année 2020.
Le tournant de la fin mars face à la pandémie
État des lieux dans l’Asie du Nord russe
La sinophobie renforcée par le coronavirus ?
Soutenez-nous !
Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.
Faire un don