Paralysie législative à Hong Kong, recul de Duterte et diplomate pakistanais expulsé
Asie du Nord-Est
En réalité, il n’est même pas certain que le Legco retrouve son calme d’ici un mois, explique le quotidien hongkongais. Si l’examen judiciaire doit bien se tenir le 3 novembre, personne ne sait quand le tribunal émettra un arrêt. De plus, si jamais la cour tranchait en faveur des deux localistes, Pékin pourrait « franchir le cap controversé » d’une réinterprétation de la Loi fondamentale hongkongaise avant que l’affaire ne soit présentée devant la Cour suprême de l’ex-colonie britannique. La presse communiste n’est d’ailleurs pas tendre vis-à-vis des députés, révèle toujours le South China Morning Post dans un autre article. A la suite de leur intervention à Taipei dans un séminaire sur le mouvement localiste hongkongais, au cours duquel ils ont appelé Taïwan à « s’insulariser » vis-à-vis du continent, Baggio Leung et Yau Wai-ching ont été qualifiés par le Quotidien du Peuple de « tumeurs malignes », de connivence avec les indépendantistes taïwanais.
Asie du Sud-Est
Tout cela n’empêche pas le South China Morning Post de craindre les conséquences des tirades anti-américaines du président philippin. Pour le quotidien hongkongais, la « séparation » avec les Etats-Unis voulue par Duterte pourrait provoquer une montée du groupe Etat islamique aux Philippines. Alors que l’organisation terroriste perd du terrain au Moyen-Orient, les spécialistes redoutent de plus en plus que ses membres se retournent contre leur pays d’origine. Les Philippines pourraient alors devenir le centre d’un nouveau champ de bataille en Asie du Sud-Est, d’autant plus que l’archipel est considéré comme une extension du califat de l’EI. Actuellement, environ une centaine de régiments américains sont toujours stationnés dans le sud-ouest du pays afin d’entraîner et de soutenir leurs homologues philippins. Certains craignent qu’avec leur départ, et la fin de leur aide logistique sur le terrain, Manille ne puisse pas gérer la menace terroriste grandissante.
De nombreuses ONG accusent l’armée de violences injustifiées envers les Rohingyas, voire des meurtres extrajudiciaires et dénoncent un manque d’accès à la zone afin de pouvoir distribuer une aide alimentaire. Dans le journal birman The Irrawady, le porte-parole du gouvernement se défend. Selon lui, les ONG sont manipulées par des groupes terroristes. « Des individus et des organisations qui soutiennent le terrorisme diffusent de faux rapports et de faux documents. Ils mêlent le vrai au faux et fournissent cela aux organisations », accuse-t-il en rappelant que la présence de l’armée dans la région vise à deux choses : confisquer les armes et les munitions dans chaque village et arrêter les coupables des attaques du 9 octobre. Il déplore ainsi que les populations fuient leur village à l’arrivée de l’armée rendant d’autant plus difficile l’arrestation des coupables.
L’objectif de la nouvelle loi : limiter le pouvoir de groupuscules radicalisés intouchables jusqu’à présent par la législation du pays. Environ 500 Indonésiens se seraient rendus en Syrie pour rejoindre les rangs de l’Etat islamique. Au moment où ce dernier perd du terrain au Moyen-Orient, le gouvernement craint le retour de ces soldats et l’intensification d’attaques sur son territoire. Depuis le début de l’année, l’Indonésie a été touché par de nombreuses attaques isolées et le gouvernement redoute de plus en plus d’actions de « loups solitaires » entraînés via les réseaux sociaux par le groupe Etat islamique, rapporte The Straits Times. Jeudi 20 octobre, un homme de 21 ans soupçonné d’être proche du groupe Etat islamique avait ainsi attaqué deux officiers de police en banlieue de Djakarta (voir notre revue de presse du 20 octobre)
Asie du Sud
D’après le quotidien Dawn, l’ambassadeur pakistanais à New Delhi a accusé le ministère indien des Affaires étrangères d’avoir violé la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques : « Le Pakistan ne s’engage jamais dans des activités contraires à son statut diplomatique. […] Cette action reflète la stratégie indienne de réduction de l’espace diplomatique accordé à l’ambassade pakistanaise. » D’aucuns y voient ainsi une forme « d’acharnement » à l’encontre du Pakistan, dans un contexte particulièrement tendu entre New Delhi et Islamabad depuis l’attaque terroriste sur la base militaire d’Uri, au Cachemire, le 18 septembre.
Un rappel à l’ordre qui n’est pas au goût d’Imran Khan, d’après ses propos toujours cités par Dawn : « Le gouvernement emploie des tactiques illégales et non-constitutionnelles pour nous empêcher d’effectuer notre sit-in […] mais nous manifesterons quel qu’en soit le coût. » Ses craintes ne sont pas infondées : la semaine dernière, une cour antiterroriste a ordonné aux forces de l’ordre de procéder à l’arrestation d’Imran Khan et de 69 autres opposants avant le 17 novembre (voir notre revue de presse du 21 octobre).
Les deux premiers étaient par ailleurs en recul d’environ 2% à la mi-journée ce jeudi 27 octobre et Tata Steel de près de 1% au lendemain d’un email explosif de l’ancien PDG au conseil d’administration de la maison-mère rendu public. Dans cet email, il prévient que le conglomérat pourrait être déprécié de près de 18 milliards de dollars en raison des activités déficitaires dont il a hérité en arrivant à son poste. Il prend ainsi l’exemple de l’emblématique voiture bon marché Tata Nano. « Elle n’est pas prête de générer des profits », prévient-il. Ce règlement de comptes en public est exceptionnel pour l’une des familles les plus célèbres d’Inde, où les différends se règlent généralement en privé et dans la discrétion.
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