Revue de presse Pakistan - 21 octobre 2016

Pakistan : la justice demande l'arrestation du principal opposant au Premier ministre

Les autorités pakistanaises tentent-elles de museler une opposition de plus en plus remontée ? Copie d'écran de Dawn, le 21 octobre 2016.
Les autorités pakistanaises tentent-elles de museler une opposition de plus en plus remontée ? Copie d'écran de Dawn, le 21 octobre 2016.
Dawn – Coup de vis contre l’opposition pakistanaise. Une cour antiterroriste d’Islamabad vient de rappeler à l’ordre la police, qui n’a pas encore appliqué les mandats d’arrêts émis à l’encontre de deux leaders des partis d’opposition, Imran Khan (Mouvement du Pakistan pour la Justice, Pakistan Tehrik-i-Insaf – PTI) et Tahirul Qadri (Mouvement du Peuple pakistanais, Pakistan Awami Tehrik – PAT) ainsi que 68 autres personnes. En cause : leur implication dans la dégradation des locaux de la chaîne PTV ayant conduit à une interruption de l’antenne le 1er septembre 2014, après s’être faits refouler des bureaux du Premier ministre situés en face. Désormais, la police pakistanaise a jusqu’au 17 novembre pour arrêter les 70 personnes et les présenter devant la Cour.

Mais cette piqûre de rappel intervient-elle spontanément ? Rien n’est moins sûr d’après le quotidien Dawn, qui rappelle « l’affrontement » entre Imran Khan et le gouvernement fédéral après l’explosion du scandale des Panama Papers, dans lequel la famille du Premier ministre Nawaz Sharif est impliquée. Une vaste manifestation doit d’ailleurs être organisée par le PTI à Islamabad le 2 novembre, afin de « mettre la pression » sur les autorités quant au Panamagate. Le parti a également déposé une pétition auprès de la Cour suprême, demandant la destitution de Nawaz Sharif.

L’annonce de la cour anti-terroriste n’a pas découragé le PTI, qui s’est fendu d’un avertissement au gouvernement ce vendredi 21 octobre sur un tout autre dossier : celui du corridor économique Chine-Pakistan (CPEC). Le président de l’assemblée provinciale du Khyber-Pakhunkhwa (KP), Asad Qaiser (membre du PTI), a ainsi rappelé que « l’unité nationale pakistanaise » était « menacée » par la concentration des projets du CPEC dans une seule province, car cela ne permettait pas à l’ensemble du pays de profiter du développement économique lié aux travaux d’infrastructure, rapporte The Express Tribune.

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