Limogeage surprise en Chine, confusion en Thaïlande et violences au Cachemire
Asie du Nord-Est
Les raisons de la destitution de Fu Zhenhua restent obscures. Le personnage n’est pas n’importe qui dans l’échiquier politique chinois. Grand allié de Xi Jinping, Fu avait dirigé l’unité spéciale mise en place en 2013 par Xi Jinping pour enquêter sur l’ancien tsar de la Sécurité Zhou Yongkang. Il rapportait alors directement ses observations et l’avancement de l’enquête au président chinois. A l’issue de l’enquête, Zhou Yongkang avait été condamné coupable de corruption et déchu de son poste. Selon les experts, Zhou aurait soutenu les ambitions de Bo Xilai, grand rival de Xi Jinping. Bo, ancien patron du parti à Chongqing, a été déchu de ses fonctions en 2011, officiellement après les révélations de corruption et le scandale du meurtre d’un homme d’affaires anglais par sa femme Gu Kailai.
Fu Zhenhua avait été promu au poste de vice-ministre de la Sécurité publique en août 2013, puis au rang de haut-fonctionnaire ministériel en acceptant de diriger le Bureau 610 en septembre dernier. Ce Bureau sans mandat juridique officiel, créé par Jiang Zemin le 10 juin 1999 (d’où le nom de 610), pour combattre en Chine et à l’étranger le mouvement Fa Lungong. Depuis 2003, le Bureau 610 est chargé de tous les groupes religieux jugés « hérétiques » ou nuisibles au Parti.
Le limogeage de Fu Zhenhua surprend d’autant qu’il avait été chargé par Xi Jinping d’organiser la dernière grande démonstration de force de la puissance militaire chinoise : le défilé du 3 septembre 2015 marquant le 70ème anniversaire de la capitulation japonaise à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le Japon annoncera officiellement ses demandes budgétaires pour ses différents ministères plus tard dans le mois. La requête du ministère de la Défense recouvre notamment les dépenses effectuées pour améliorer le système de missile de défense PAC-3. Une telle amélioration doublera la portée des missiles à plus de 30 km. Egalement inclus, les coûts de production des missiles anti-missiles Block IIA développés conjointement avec les Etats-Unis, et le renforcement des gardes-côtes.
Les tensions augmentent actuellement autour des îles contestées en mer de Chine orientale (voir notre revue de presse du 9 août et notre revue de presse du 18 août). La Chine, le Japon et la Corée du Sud discutent cependant d’une future réunion de leurs ministres des Affaires étrangères prévue pour la semaine prochaine, selon la presse japonaise.
Son fils Kum-hyok est né au Danemark et a grandi en Suisse puis au Royaume-Uni. Il suivait de brillantes études dans une école proche de l’ambassade dans la banlieue de Ealing. Admis à l’Imperial College pour étudier les mathématiques et l’informatique, le jeune homme se serait senti étouffé en Corée du Nord.
Selon le ministère sud-coréen de l’Unification, Thae Yong-ho a fui son pays car il était « malade et fatigué » du régime nord-coréen. Cependant une autre raison de sa fuite serait son fils. Selon une source citée par Radio Free Asia, Thae aurait également subi une pression importante du régime de Kim Jong-un pour rapatrier davantage d’argent en Corée du Nord. Toujours en mal d’argent à injecter dans l’économie locale, Pyongyang sollicite au maximum ses expatriés.
Asie du Sud-Est
Plusieurs pistes sont évoquées par les autorités thaïlandaises : il s’agirait soit d’une attaque organisée par des opposants au pouvoir et à la nouvelle Constitution, soit par les groupes musulmans séparatistes du sud de la Thaïlande, qui ne revendiquent jamais leurs attentats. Toujours selon Channel News Asia, un suspect a été identifié par la police, Ahama Lengha, originaire de la province de Narathiwat, située au sud du pays à la frontière malaisienne et frappée par l’insurrection musulmane. Un mandat d’arrêt a été émis à son encontre.
En effet, les Kamans ont eu toutes les peines du monde à acquérir leur citoyenneté complète, à cause de la diversité ethnique dans l’Etat d’Arakan et aux fréquentes « usurpations d’identité », selon le Myanmar Times. En 2014, près de 2 000 Kamans avaient fait la demande d’une carte d’identité, mais seuls 38 personnes l’avient obtenue, les autorités affirmant l’existence de « faux Kaman ». 1 million de Rohingya, également musulmans, vivent dans le même Etat mais n’ont, eux, pas accès à la citoyenneté, et sont considérés comme des immigrés illégaux venus du Bangladesh par les nationalistes birmans (voir notre revue de presse du 5 juillet).
Selon le Département de Justice américain, Qubaisi aurait reçu 470 millions de dollars détournés du fonds d’investissement malaisien 1Malaysia Development Berhad, fondé et dirigé par le Premier ministre Najib Razak en 2009. Cet argent aurait servi à financer plusieurs boîtes de nuit à Las Vegas et à acquérir le cinquième plus grand yatch du monde. Selon les proches du millionnaire, aucune charge n’a été retenue contre Khadem Al Qubaisi, bien qu’il lui a été interdit de quitter les Emirats Arabes Unis, et que ses avoirs ont été gelés.
Asie du Sud
Le jeune professeur d’université est décédé d’une crise cardiaque provoquée par l’agression, dans un contexte particulièrement tendu entre les habitants du Cachemire indien, qui manifestent depuis plus d’un mois, et des forces de l’ordre. Les violences escaladent, l’armée répliquant violemment aux lancés de pierres des manifestants (voir notre revue de presse du 16 août). « L’incident de mercredi soir est regrettable. Il a eu lieu durant une patrouille conjointe. Mais je vous assure, nous mènerons une enquête », a promis l’un des commandants de l’armée. Cependant, pour la police, les soldats mis en cause n’étaient pas en patrouille. « Au moins 200 maisons ont été abîmées tandis que 100 personnes ont été battues. Nous n’avons jamais vu de telles atrocités commises par l’armée avant. Il semblait que les soldats étaient ivres », a affirmé l’un des témoins.
Le ministre en chef de la province pakistanaise, Sanaullah Zehri, a quant à lui accusé encore une fois New Delhi de nourrir le terrorisme de la région, affirmant avoir des preuves que l’agence de renseignement indienne RAW se charge de l’entraînement de terroristes au Baloutchistan. Il a également rappelé l’annnonce du ministre pakistanais de l’Intérieur, Sarfaraz Bugti. Celui-ci avait annoncé l’arrestation de 4 terroristes qui avaient avoué avoir bénéficié d’une aide financière de la part du gouvernement indien.
De son côté, Pushpa Kamal Dahal se rendra en Inde à la mi-septembre. Et le programme des discussions lors de cette visite officielle s’annonce d’ores et déjà chargé, comme le révèle le Kathmandu Post : une aide financière indienne pour aider à la reconstruction suite aux séismes d’avril 2015, la signature d’un protocole d’entente pour développer le très retardé projet hydroélectrique de Pancheshwar, un projet de visa pour les Népalais qui souhaiteraient visiter l’Inde à partir d’un pays tiers, un accord pour un contrôle conjoint du trafic de drogue…
Ces visites marquent sans nul doute une tentative de rapprochement. Dahal souhaite tourner la page du gouvernement précédent. L’ancien Premier ministre népalais, K. P. Sharma Oli, entretenait des relations pour le moins tendues avec son voisin indien, allant jusqu’à lui « imputer ses échecs politiques », veut rappeler India Today. Il avait alors boudé l’Inde et avait préféré opérer un rapprochement avec la Chine. L’un des plus gros défis du nouveau gouvernement sera de trouver un équilibre dans sa relation diplomatique avec New Delhi et Pékin, analyse le quotidien indien. Dans un véritable « numéro d’équilibriste », le Népal avait récemment envoyé un autre Vice-Premier ministre, Krishna Bahadur Mahara, en Chine, pour rassurer Pékin et annoncer que les accords passés avec Oli seraient respectés par le nouveau gouvernement (voir notre revue de presse du 3 août).
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